đ« DRONES Flashcards
CED
2016
Centre dâexcellence drones
Stationné sur la BA 701 de Salon de Provence.
âș Le CED possĂšde une double vocation : former et innover.
âș Lieu dâexpĂ©riences et de partage entre le monde de la recherche, les entreprises, les autres armĂ©es et les autres ministĂšres autour du âfaire volerâ.
âș Ce centre, qui agrĂšge les savoirs et les compĂ©tences de lâarmĂ©e de lâair dans le domaine, permet notamment dâinnover dans le cadre de la surveillance des sites sensibles.
Drones
Pour le GĂ©nĂ©ral Denis MERCIER, CEMA-AIR en 2015, les drones constituent âun changement de paradigme pour les opĂ©rationsâ, et non une rĂ©volution.
En effet :
I - La France utilisait opĂ©rationnellement des drones depuis plus de 20 ans et se prĂ©parait dĂšs 2015 Ă lâarrivĂ©e des drones stratosphĂ©riques et de combat.
- En matiĂšre de drones, la France est restĂ©e pendant longtemps âau stade prĂ©historiqueâ.
- Le changement de paradigme nâest pas liĂ© au vecteur, mais au rĂ©seau qui permet de le mettre en oeuvre.
- Les drones sont des vecteurs dâinnovations, particuliĂšrement en matiĂšre de PF interconnectĂ©es.
II - La nature des drones participe au changement de paradigme : la crĂ©ation dâun âcentre dâexcellence dronesâ vise Ă partager les expĂ©riences civiles et militaires.
- Les drones ont une nature duale : ils connaissent une croissance et un intĂ©rĂȘt exponentiels dans les secteurs civils et militaires.
- Le changement de paradigme est aussi sociĂ©tal : la vĂ©ritable dĂ©mocratisation de lâusage des petits drones civils avec un accĂšs grand public est problĂ©matique et => une MAJ nĂ©cessaire de la rĂšglementation, notamment autour du âfaire volerâ et des questions de suretĂ© & de protection qui y sont liĂ©es.
III - La France utilise des drones de façon extensive sur les thĂ©atres dâopĂ©rations.
- Ils permettent la SURVEILLANCE, le CIBLAGE et lâIDENTIFICATION.
- En 2018, la force française Barkhane utilise quatre drones REAPER depuis le Niger.
- En Irak, aucune frappe nâĂ©tait autorisĂ©e sans confirmation de lâidentification de lâagresseur par un drone.
IV - Cette nouvelle capacitĂ© ne remplace pas lâavion, mais conduit Ă une intense rĂ©flexion sur des opĂ©rations en rĂ©seaux nĂ©cessitant une importante maturitĂ© des armĂ©es.
- Une forme dâaddiction au drone sâest dĂ©veloppĂ©e.
- Les drones apportent une capacitĂ© nouvelle et complĂ©mentaire aux caractĂ©ristiques distinctes de celles de lâavion.
V - En 2015, la France ne bĂ©nĂ©ficie pas dâune rĂ©elle autonomie ni dâindĂ©pendance technologique dans ce domaine.
VI - La perspective du drone de combat comble le retard français.
VII - De nombreuses questions restent en suspens.
Les drones en France
En matiĂšre de drones, la France est restĂ©e pendant prĂšs de 20 ans âau stade prĂ©historiqueâ.
Sont utilisés en 2018 :
- les mini-drones :
âPetits, capables de voler longtemps, lancement Ă la main possible, usage âlongue-vueâ.
- les drones tactiques :
âCapables de voler plus longtemps et plus loin, au dessus du fantassin, permanence du recueil dâinformations => changement dans la maniĂšre dont on peut surveiller, protĂ©ger ou prĂ©parer un thĂ©Ăątre dâopĂ©rations.
- les drones MALE (moyenne altitude longue endurance) :
âActions Ă grande Ă©chelle, portĂ©e visuelle de 250 km, dirigĂ©s par satellite et ramenant les informations par ce biais.
Limites : autonomie de 24h00 et besoin de connexions stratosphériques appropriées.
TBC : Les drones MALE peuvent ĂȘtre ponctuellement armĂ©s.
- les drones stratosphériques :
âIls peuvent aller plus haut que le traffic aĂ©rien, et peuvent grĂące au peu de vent dans la stratosphĂšre, rester des semaines voire des mois au mĂȘme endroit.
- les drones de combat :
Programme âWattozzâ ?
Il ne sâagit encore que dâun concept, celui dâune âmine navale tĂ©lĂ©commandĂ©eâ.
Sâinspirer de la nature pour dĂ©velopper une arme susceptible dâĂȘtre redoutable : tel est le pari que tente depuis deux ans une entreprise turque. Lâentreprise turque nâa en effet pas prĂ©cisĂ© quand ce Wattozz sera opĂ©rationnel et aucun image dâun prototype nâa Ă©tĂ© diffusĂ©e pour le moment.
LâidĂ©e est de dĂ©velopper une sorte drone sous-marin reproduisant le comportement dâun hypotrĂšme (câest Ă dire dâune raie). Ainsi, le « Wattozz » serait beaucoup plus discret quâune torpille ou quâune mine navale classique.
Conçu en titane et en aluminium, le Wattozz serait invisible au radar et disposerait de deux camĂ©ras afin de mener des missions de surveillance. Muni dâexplosifs, il se transformerait en mine navale pouvant se placer sous la coque dâun navire ennemi avec des aimants Ă©lectromagnĂ©tiques. DotĂ© de trois moteurs, le Wattozz serait en mesure de naviguer Ă la vitesse maximale de 5,5 noeuds pendant 12 heures maximum. Et son contrĂŽle se ferait via des ondes acoustiques cryptĂ©es.
Greenpeace et les drones
- Un drone transformĂ© en Superman et pilotĂ© par des militant de Greenpeace France a survolĂ© la centrale de Bugey et sâest Ă©crasĂ© contre le mur de la piscine dâentreposage de combustible usĂ© le 3 juillet 2018.
- Objectif de lâONG : dĂ©montrer la vulnĂ©rabilitĂ© de cette centrale nuclĂ©aire vis-Ă -vis dâune attaque aĂ©rienne et le manque crucial de sĂ©curitĂ© des centrales nuclĂ©aires dâEDFâ. LâONG a rĂ©cidivĂ© quelques heures aprĂšs Ă lâaide dâun avion tĂ©lĂ©commandĂ©.
- En octobre 2017, Greenpeace avait remis aux autoritĂ©s françaises un rapport dĂ©taillant les points faibles de ces infrastructures, ainsi que la maniĂšre dont elles pourraient ĂȘtre menacĂ©es par des actes de terrorisme ou de malveillance. Les centrales, jugĂ©es trĂšs vulnĂ©rables par â7 experts indĂ©pendantsâ y Ă©taient qualifiĂ©es âdâĂ©pĂ©es de DamoclĂšs au-dessus de nos tĂȘtesâ.
- LâAgence Nationale pour la Recherche (ANR) avait alors lancĂ© un appel dâoffre en urgence pour que soient proposĂ©es des solutions efficaces pour combattre les intrusions de drones. Plusieurs dispositifs de dĂ©tection, dâidentification et de neutralisation avaient Ă©tĂ© mis au point. Comment se fait-il que Greenpeace parvienne, malgrĂ© lâexistence de tels dispositifs techniques, Ă pĂ©nĂ©trer dans une no-fly zone de ce type ?
Crecerelle
Le CrĂ©cerelle est un drone fabriquĂ© par lâentreprise française Sagem, retirĂ© du service dans lâarmĂ©e française en 2004 et remplacĂ© par le SystĂšme de drone tactique intĂ©rimaire.
Option de défense face aux drones.
- Face Ă la menace croissante de drones malveillants, ou mal contrĂŽlĂ©s, lâarmĂ©e française explore toutes les options de dĂ©fense : depuis six mois, elle entraĂźne 4 aigles royaux Ă chasser ces engins dans le sud-ouest du pays.
- La police nĂ©erlandaise, pionniĂšre, dressait depuis fin 2015 des rapaces (des pygargues Ă tĂȘte blanche) Ă intercepter des drones.
- Les aigles interviennent uniquement sur des mini-drones. Or ces petits engins reprĂ©sentent plus de 75% de la âmenace droneâ.
- Les aigles ne sont pas la panacĂ©e mais une sĂ©duisante âsolution complĂ©mentaireâ anti-drones, en marge dâautres options (fusils, brouillage, etc) dĂ©jĂ dĂ©ployĂ©es, ou dĂ©veloppĂ©es.
Programme colombe
LâarmĂ©e chinoise utiliserait un robot imitant le vol dâune colombe Ă des fins de surveillance, selon un journal hongkongais.
Avec une portĂ©e de 4 kilomĂštres, la colombe robotisĂ©e possĂšde une autonomie de trente minutes. Sa charge utile ? Une camĂ©ra qui filme Ă la verticale tout ce quâelle survole et transmet les images en direct.
ParticuliĂšrement silencieux, ce drĂŽle de drone Ă©volue Ă une vitesse de pointe dâenviron 43 kilomĂštres par heure, selon les auteurs qui ne cachent pas son âapplication concrĂšte Ă des fins de surveillanceâ.
Ce programme militarisĂ©, sous le nom de code âColombeâ, et ĂȘtre employĂ© pour espionner âau moins cinq provinces ces derniĂšres annĂ©esâ. En particulier dans le Xinjian, la rĂ©gion autonome de lâouest oĂč vivent plusieurs ethnies de confession musulmane (dont les OuĂŻghours), objets dâune rĂ©pression sĂ©curitaire de la part de PĂ©kin.
REAPER
- La France dĂ©ploie quatre appareils REAPER Ă Niamey, au Niger, pour lâopĂ©ration antiterroriste Barkhane.
- 20 mĂštres de large, quatre tonnes, 300 km/h : un gros planeur motorisĂ© bardĂ© dâĂ©lectronique.
- Par liaison satellitaire, il est contrĂŽlĂ© Ă distance dans un poste de pilotage. Ă la manĆuvre, dâanciens pilotes de chasse, qui y trouvent un nouvel intĂ©rĂȘt.
- Ils permettent une analyse les images en temps réel.
- Mais dĂšs 2019, les Reaper français seront eux-mĂȘmes capables de larguer des bombes. La France a commandĂ© six nouveaux appareils, tous armĂ©s.
SDT Drone Patroller

Câest le nouveau drone de renseignement de lâarmĂ©e de terre.
DotĂ© dâune plus grande endurance, plus de 20 heures, et dâune meilleure qualitĂ© dâimages transmises, il offre un gain capacitaire non nĂ©gligeable dans le domaine du renseignement.
Le SDT Ă©quipera, fin 2018, le 61e RA (rĂ©giment de renseignement) dont la physionomie, lâorganisation et les mĂ©tiers seront articulĂ©s autour de trois spĂ©cialitĂ©s : aĂ©ronautique, renseignement et feux.â
Le Patroller ne sera employé que sur les théùtres extérieurs.
Il permettra au renseignement militaire de passer un nouveau cap, grùce à ses incroyables capacités de surveillance et à la boule optronique.
GrĂące Ă ce bijou technologique, les opĂ©rateurs du drone sont capables de distinguer trĂšs nettement un homme Ă plus de 5 km. Et grĂące Ă la camĂ©ra infrarouge, ils repĂšrent immĂ©diatement la cigarette allumĂ©e quâil tient dans sa main. Dans un contexte dâopĂ©ration, il pourrait ainsi repĂ©rer une arme Ă feu qui vient dâĂȘtre utilisĂ©e.
Drones âmade in Franceâ
Les premiers drones dâendurance made in France devraient arriver en 2019 :
- Dâun cĂŽtĂ©, le Spy Ranger de Thales, qui se range dans un sac Ă dos, se dĂ©ploie facilement et promet une autonomie de 30 kilomĂštres.
- De lâautre, le Patroller de Safran, dont lâassemblage commence cette annĂ©e Ă Montluçon mais prendrait du retard, selon certaines sources. ââCommandĂ© en 2016 pour lâarmĂ©e de terre Ă 14 exemplaires, le contrat serait de 350 millions dâeuros.
MALE
Moyenne altitude longue endurance
Actions à grande échelle, portée visuelle de 250 km, dirigés par satellite et ramenant les informations par ce biais.
Limites : autonomie de 24h00 et besoin de connexions stratosphériques appropriées.
TBC : Les drones MALE peuvent ĂȘtre ponctuellement armĂ©s, notamment le furtur drone europĂ©en.
MALE RPAS
2015
Projet de drone européen
SystĂšme eurodrone.
16m de long pour 26m dâenvergure et 11 tonnes.
Il pourra voler Ă 500km/h et Ă 13 700m dâaltitude.
4 pays contributeurs :
- Allemagne - 31% du financement.
- France - 23% du financement.
- Italie - 23% du financement.
- Espagne - 23% du financement.
RĂ©serves :
- un rapport du Sénat estimait que cet appareil devait absolument se distinguer du MQ-9 Reaper américain « soit par des spécifications supérieures, soit par un coût moindre ».
- lâarmement de ce MALE RPAS est encore Ă confirmer car le dĂ©bat nâest pas encore tranchĂ© en Allemagne. Pour le PDG dâAirbus Defense & Security, Dirk HOKE, les « capacitĂ©s de combat » du MALE RPAS « dĂ©pendront des sensibilitĂ©s politique des pays utilisateurs » et que les « clients pourront choisir dâinstaller uniquement les fonctions de reconnaissance. »
Armement des drones
Septembre 2017 en France
La ministre des ArmĂ©es, Florence Parly, a annoncĂ© que les MQ-9 Reaper de lâarmĂ©e de lâAir emporteront des missiles.
Cela devrait ĂȘtre effectif dâici 2020 dâaprĂšs le gĂ©nĂ©ral AndrĂ© Lanata
Débat non tranché en Allemagne.
Quid de lâarmement du drone europĂ©en MALE RPAS ?
SystĂšme Eurodrone
Câest le MALE RPAS
Remplaçant des MQ-9 Reaper Ă lâhorizon 2025.
Le ministÚres des Armées a indiqué que la France compte aquérir « 6 systÚmes Eurodrone ».
A terme, dix-huit EURODRONE et douze cabines de pilotage Ă©quiperont lâarmĂ©e française.
SystÚmes composés chacun de trois vecteurs aériens, et deux stations sol.
Drones et Ă©thique
âș Les hommes prĂ©fĂšrent se dĂ©finir comme des ĂȘtres Ă©thiques plutĂŽt que comme des meurtriers.
âș Bien que les drones soient plus prĂ©cis (et cocasionnent gĂ©nĂ©ralement moins de dĂ©gĂȘts collatĂ©raux), ils devraient ĂȘtre consiĂ©drĂ©s comme plus Ă©thiques. Or, les Occidentaux les voient innaceptable dâun point de vue Ă©thique.
Apparition des drones
DĂšs la Seconde Guerre Mondiale.
Utilisés pour mener des missions de reconnaissance et de surveillance.
Rupture dans lâutilisation des drones
2001
Lâarmement des drones
âș Lorsque le drone US Predator largue le tout premier missile Hellfire qui deviendra lâarme de prĂ©dilection dans les conflits du MO depuis le 11/09/2001.
âș Le drone apporte une rupture fondamentale dans la maniĂšre de faire la guerre.
âș Armer les drones a pu apparaĂźtre comme une avancĂ©e permettant de faire la guerre sans mettre la vie de nos hommes en danger.
âș Elle produit en rĂ©alitĂ© une forme de guerre lointaine, relĂ©guant lâaction de tuer Ă une rĂ©alitĂ© diffuse, virtuelle dont pourraient bientĂŽt sâemparer les algorithmes et lâIA.

Rupture fondamentale dans la maniĂšre de faire la guerre au XXI<span>e</span> siĂšcle
Lâemploi des drones
âș On peut faire voler un drone plus longtemps et Ă moindre cout quâun avion classique.
âș Pour le philosophe de la guerre Jean-Baptiste JEANGĂNE VILMER, âle drone serait un progrĂšs technologique, opĂ©rationnel et moral ».
âș Les drones permettraient de rĂ©duire les temps dâintervention et dâaugmenter la prĂ©cision des tirs.
âș Le drone serait la promesse dâune guerre propre, silencieuse, responsable, de prĂ©cision employant des bombes sur mesure pour tuer les vrais mĂ©chants.
Un ouvrage critique sur lâutilisation des drones armĂ©s
La machine Ă tuer : la guerre des drones (2017).
Jeremy SCAHILL
âș Un document glaçant qui rĂ©vĂšle comment lâĂtat sâarroge le droit de vie et de mort sur des centaines de personnes.
âș Le journaliste rĂ©vĂ©lait ainsi quâentre 2012 et 2013, en Afghanistan, seules 35 des 200 personnes abattues par drones Ă©taient rĂ©ellement ciblĂ©es. Tous les autres Ă©taient des civiles. Ce que lâon appelle pudiquement, les « dĂ©gĂąts collatĂ©raux » pour feindre le caractĂšre inĂ©vitable de ces bavures militaires.
âș MĂȘme sâils sont lâinstrument de prĂ©dilection pour les frappes dites « chirurgicales », les drones ne visent juste quâune fois sur dix et, la plupart du temps, assassinent des personnes qui ne reprĂ©sentent aucune menace.
âș De plus en plus utilisĂ©s par les militaires et les services de renseignements amĂ©ricains, ces engins et ceux qui les commandent Ă distance font non seulement de nombreuses victimes innocentes, mais ils affaiblissent le renseignement antiterroriste en attisant la colĂšre des populations affectĂ©es par la menace de la mort venue du ciel, en plus dâempĂȘcher la collecte dâinformations, parce quâils tuent au lieu de capturer.

Trois reproches majeurs adressés aux drones
Les mirages du drones
(Rupture fondamentale dans la maniĂšre de faire la guerre / ProgrĂšs technologique, opĂ©rationnel et moral / Promesse dâune guerre propre, silencieuse et responsable).
âŠ
Des armes autonomes, lointaines et mal contrÎlées
âŠ
Une mise Ă distance des combats
(Lâaction de tuer devient diffuse et virtuelle / DĂ©matĂ©rialisation et dĂ©responsabilisation / Arme du lĂąche)
Ouvrage sur les enjeux Ă©thiques des drones
Théorie du drone (2013)
Grégoire CHAMAYOU
âș « Si des humains peuvent parfois se montrer inhumains, pourquoi des non-humains ne pourraient-ils pas se faire plus humains quâeux, câest-Ă -dire mieux se conformer aux principes normatifs dĂ©finissant le fait de se conduire âhumainementâ ? »
« Les drones, nouvelle arme aux mains des milices au Moyen-Orient et en Afrique »
Les drones sont de plus en plus employés dans les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du nord.
âș Les premiers engins ont Ă©tĂ© testĂ©s dĂšs 1917 par les forces britanniques avant dâĂȘtre utilisĂ©s par les grandes puissances militaires, pendant la Guerre froide, Ă des fins de reconnaissance, puis offensivement depuis plus dâune quinzaine dâannĂ©es.
âș La grande nouveautĂ© est leur emploi par des acteurs non-Ă©tatiques, adeptes des attaques asymĂ©triques.
Etude de lâIRSEM
LâUtilisation des drones armĂ©s par les acteurs non-Ă©tatiques en Syrie et en Irak
Guillaume LASCONJARIAS (IFRI)
et Hassan MAGED (D&S consulting)
Ont listĂ© lâemploi dâengins volants contrĂŽlĂ©s Ă distance par les organisations terroristes.
Cela reprĂ©sente une menace, au niveau tactique, opĂ©rationnel ou stratĂ©gique, pour les armĂ©es conventionnelles qui ont jusquâĂ prĂ©sent profitĂ© de leur supĂ©rioritĂ© dans les airs.
Les technologies civiles sont aujourdâhui en libre accĂšs, permettant Ă des acteurs non-Ă©tatiques dây accĂ©der facilement, quitte Ă les adapter ensuite.
« Mais lâĂ©tablissement de tactiques, techniques et procĂ©dures (TTP) communes Ă lâOtan semble insuffisamment prendre en compte les nouvelles capacitĂ©s acquises par les acteurs non-Ă©tatiques », conclut lâĂ©tude de lâIrsem.
âș Le Hamas a notamment fait voler pour la premiĂšre fois des drones iraniens Ababil, en juillet 2014, dans la bande de Gaza.
âș Les houthis, au YĂ©men, utilisent aussi rĂ©guliĂšrement une variante de lâAbabil (Qasef-1) pour cibler la coalition arabe ;
âș LâEtat islamique, une version modifiĂ©e du DJI Phantom Qadcopter chinois pour des missions de reconnaissance. Daech dispose aussi de drones Skywalker, toujours chinois, utilisĂ©s pour larguer des explosifs.
âș En Irak, les unitĂ©s de mobilisation populaire (milices chiites) ont eu recours Ă des drones iraniens Yasir Ă des fins de surveillance.
âș TrĂšs rĂ©cemment, lâemploi des drones a Ă©tĂ© dĂ©cisif dans le conflit libyen.
- Au dĂ©but du siĂšge de Tripoli, les forces du marĂ©chal Haftar ont eu recours Ă des drones de fabrication chinoise (Wing Loong II), probablement fournis par les Ămirats Arabes Unis, pour mener leur offensive contre la capitale.
- Mais la Turquie a rĂ©tabli, peu de temps aprĂšs, lâĂ©quilibre militaire en livrant une flotte de drones Bayraktar TB2. C
- e qui a aidĂ© les milices pro-gouvernementales Ă reprendre le terrain concĂ©dĂ© et Ă chasser les troupes dâHaftar de Gharyan, sa base logistique de conquĂȘte.
La capacité AR-LAD
Adaptation réactive de lutte anti-drones
â Il sâČavĂ©re quâČen 2021, les blindĂ©s des unitĂ©s terrestres ne sont pas assez protĂ©gĂ©s de la menace que reprĂ©sentent les petits drones armĂ©s. Ainsi, Ă la demande de la force Barkhane, la section technique de lâarmĂ©e de terre (STAT) a dĂ©veloppĂ© la capacitĂ© AR-LAD.
â Cela consiste Ă doter un vĂ©hicule de lâavant blindĂ© (VAB) dâune capacitĂ© de lutte anti-drones associĂ©e Ă ses tourelleaux tĂ©lĂ©opĂ©rĂ©s. Le systĂšme procĂšde dâabord Ă la dĂ©tection et Ă lâidentification du drone Ă 2 km de distance. Et si câest nĂ©cessaire, le drone peut ensuite ĂȘtre neutralisĂ© grĂące Ă une mitrailleuse 12,7 mm.
Le systĂšme BASSALT
Pour la lutte anti-drones, lâarmĂ©e de lâAir dispose du systĂšme BASSALT, dĂ©veloppĂ© par la sociĂ©tĂ© Hologarde (filiale dâADP).
â Ce systĂšme est issu dâun partenariat nouĂ© entre le commandement de la dĂ©fense aĂ©rienne et des opĂ©rations aĂ©riennes (CDAOA) et les AĂ©roports de Paris avec lâappui de lâAgence de lâinnovation de dĂ©fense.
â Le systĂšme BASSALT permet de dĂ©tecter, identifier, classifier et neutraliser par brouillage la menace drone qui intĂšgre un C2 Ă base dâintelligence artificielle et offre une visualisation globale de la situation en basse altitude.
â Lâarchitecture ouverte de ce systĂšme permet dâajouter ou de retirer diffĂ©rentes briques en fonction du contexte dâemploi. Ainsi, diffĂ©rentes sortes de capteurs peuvent ĂȘtre combinĂ©es : radar, camĂ©ra de surveillance, goniomĂštre.
MILAD
Moyens interarmées de lutte anti-drones
â Le systĂšme MILAD sâappuie sur la technique du brouillage.
â Fin 2017, CS Group a remportĂ© ce marchĂ© auprĂšs de lâarmĂ©e française pour dĂ©ployer son systĂšme de lutte BOREADES dans le but de protĂ©ger les bases militaires en France et celles des thĂ©Ăątres dâopĂ©rations au Mali.
â BOREADES est un systĂšme multi-senseurs et multi-effecteurs qui agit par brouillage et leurrage. Il est destinĂ© aux trois armĂ©es (pour les opĂ©rations extĂ©rieures et le territoire national).
â Acquis en 18 exemplaires, il a commencĂ© Ă ĂȘtre dĂ©ployĂ© en 2021.
â Le marchĂ© comprend lâacquisition de 500 systĂšmes pendant 15 ans. Le programme est encore en cours de certification mais la DGA pense quâil sera pleinement opĂ©rationnel bientĂŽt.
â Le marchĂ© MILAD a aussi permis lâacquisition de fusils brouilleurs Nerod.