DEVOIR 3_2013 Flashcards

0
Q

Décrivez le principe de la communication référentielle.

5 points

A

La communication référentielle (Beaudichon, 1982) est une situation au cours de laquelle deux personnes communiquent au sujet d’un objet donné (le référent). Cette communication se manifeste par une attention conjointe des partenaires vers le même objet.
Le principe de l’expérience (Beaudichon, 1982) consiste à faire communiquer verbalement des couples d’enfants dans le cadre de la création d’un objet complexe tel qu’un puzzle en trois dimensions. Un des enfants, au début novice, va être entraîné à la construction de l’objet par un adulte expérimentateur. Puis la tache consiste ensuite à ce que l’enfant devenu expert, transmette à son tour son savoir à un pair. Les deux enfants étant séparés par un écran, l’enfant devenu émetteur va devoir transmettre ses instructions uniquement par le canal verbal afin de faire réaliser correctement à son camarade l’objet en question.
On déterminera ainsi la quantité d’information nécessaire permettant la construction de l’objet ainsi que l’analyse des termes utilisés, l’adaptation du discours à l’interlocuteur.

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Q

Après avoir défini les termes de signifié et signifiant, expliquez les deux propositions (théories) qui expliquent comment l’enfant acquière le concept de catégorie ?
(8 points)

A

Le signifiant correspond au son acoustique ou au signe conventionnel écrit lors de la production du mot alors que le signifié correspond au concept, à l’objet, au référent qui est associé au signifiant ; si j’écris ou prononce le mot « table », la succession des lettres t, a, b, l, e correspond au signifiant alors que la représentation mentale d’une table, le concept, la visualisation que personnellement j’associe à ce mot correspond au signifié. Le lien entre le signe linguistique et le concept est totalement arbitraire, il est appris à partir de conventions sociales.
Il existe pourtant des mots pour lesquels cette convention semble moins arbitrairevoire analogique; c’est le cas notamment pour l’un des premiers apprentissages qui consiste à apprendre le cri des animaux : l’enfant va entendre le cri réel du chat, les parents font reformuler ce son « miaou », et l’enfant va alors utiliser le mot «miaou» pour désigner un chat. Progressivement, l’enfant va apprendre à maitriser l’arbitraire des signes linguistiques.
A partir de ces apprentissages de mots, l’enfant va apprendre qu’un signifiant (le mot chat) peut recouvrir non seulement un référent unique (son chat réel) mais aussi une catégorie (le concept de chat) ; Deux hypothèses ont été élaborées afin de savoir quels indices l’enfant prend en compte pour comprendre qu’un mot correspond à un unique référent ou qu’au contraire il correspond à une classe, à une catégorie.
Selon la théorie des traits sémantiques, élaborée par Clark (en 1973), l’enfant apprendrait un mot avec un ensemble d’unités minimales de sens, des traits sémantiques ; ainsi, pour le mot chat, l’enfant apprend que son propre chat est désigné par ce mot chat mais aussi que ce mot est caractérisé par un ensemble de traits qui peuvent être « animé » « 4 pattes » « poils » « miaule » « ronronne »… Ces traits sont acquis par l’enfant au fur et à mesure de ses apprentissages, en commençant par les traits les plus généraux, l’acquisition des traits spécifiques se faisant plus tardivement.
Ainsi les enfants, n’ayant encore acquis que des traits généraux, vont au début pratiquer la « surextension » et appeler «chat » tous les animaux à quatre pattes ou ayant des poils, car ils possèdent des caractéristiques similaires. Les enfants peuvent aussi pratiquer la « sous-extension », c’est à dire réduire le sens du mot, en inférant que « chat» ne représente que le sien. C’est au fil du temps, avec le développement, que les traits sémantiques sont acquis et combinés pour aboutir à un lexique de plus en plus riche et de plus en plus précis.
La théorie des prototypes, élaborée par Rosch en 1973 : Les membres d’une catégorie sont définis par rapport à un « prototype », c’est à dire un élément qui représente le mieux la catégorie ; c’est le niveau de base de la catégorie, qui a le plus de caractères communs avec les autres exemplaires de la catégorie, tout en restant clairement distinct d’autres catégories. Selon cette théorie, l’enfant acquière en premier le concept prototypique d’une catégorie et ensuite avec le développement les exemplaires les moins typiques. Ainsi le prototype du fruit sera la pomme ; les niveaux sur-ordonné (fruit) et sous-ordonné (rainette du Canada) seront acquis plus tard.
Le développement du concept de catégorie sous-jacent au développement sémantique est un phénomène complexe qui est en continuelle évolution : l’enfant tous les jours acquière de nouveaux mots pour lesquels il établit de nouvelles relations sémantiques.

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2
Q

Expliquez ce que signifient effet d’impasse, principe d’attachement minimal et principe de fermeture tardive ?
(8 points)

A

La compréhension des phrases implique bien plus qu’un simple accès à la signification de chaque mot. Il faut savoir intégrer les différentes significations pour aboutir à la représentation mentale du sens de la phrase entière. Pour mieux comprendre ces processus intégratifs, de nombreux auteurs ont étudié la compréhension des phrases ambigües transitoires. Et c’est au sein de ce type de phrases que l’effet d’impasse apparait : l’effet d’impasse va permettre d’évaluer quelle interprétation a été faite par le sujet ; alors que le principe d’attachement minimal et celui de fermeture tardive rendent compte de l’interprétation qui a été réellement faite par le sujet.
Dans la phrase ambigüe: « La femme repousse l’homme avec le parapluie », deux interprétations sont possibles.
a) Le parapluie peut être l’instrument utilisé par la femme (fonction de complément de moyen - parapluie complète le verbe)
b) Le parapluie peut être l’objet que possède l’homme et dans ce cas cela revient à dire : la femme repousse l’homme qui a un parapluie (parapluie est alors complément du nom homme).
Pour savoir quelle interprétation est privilégiée par le lecteur, une méthode consiste à présenter successivement chacun des mots de la phrase ambiguë et de mesurer le temps de lecture de chaque mot puis d’ajouter à la fin de la phrase une suite de mots qui n’est compatible qu’avec l’une des deux interprétations possibles.
Ainsi si l’on rajoute « la femme repousse l’homme avec le parapluie en se servant d’une canne», et si le lecteur a pensé que le parapluie était l’instrument utilisé par la femme (a) alors il sera gêné par ces derniers mots puisqu’ils ne sont pas compatibles avec sa première interprétation.
Cette gêne sera objectivable (c’est à dire mesurable) par un ralentissement de sa lecture. Ce ralentissement est appelé « effet d’impasse » (garden-path effect), car le lecteur a d’abord l’impression d’une impasse dans la compréhension de la phrase, et il doit donc revenir sur une analyse qu’il a fait antérieurement (ce qui explique l’allongement du temps de lecture).
De façon plus théorique, une explication en groupes grammaticaux c’est à dire qu’un article est suivi généralement par un nom (ce qui correspond au groupe nominal), un verbe est généralement suivi d’un groupe nominal (ce qui correspond au groupe verbal) … va favoriser la première interprétation (a). Cette explication classique fait référence au principe d’économie appelé principe d’attachement minimal, où le sujet adopterait l’interprétation qui correspond au plus petit nombre de regroupements grammaticaux possibles (ici le mot parapluie complète le verbe (la femme repousse avec quoi le parapluie => forme traditionnelle groupe nominal + groupe verbal)
Or pour certaines phrases ambigües, ce principe d’économie ne permet pas de savoir quelle interprétation va être privilégier et un second principe peut expliquer le choix d’une interprétation particulière : Ainsi la phrase ambiguë « Pendant que le journaliste photographiait la fusée… » : Deux interprétations sont possibles (soit « fusée » est le complément d’objet direct de « photographiait », soit la « fusée » est le sujet d’une 2ème proposition) et le principe d’attachement minimal ne suffit pas à expliquer le choix de l’une de ces deux interprétations (même nombre de groupe grammaticaux dans les deux interprétations). Alors le second principe celui de la fermeture tardive (ou clôture tardive) a été proposé: il consiste à penser que les sujets préfèrent relier le mot qu’ils lisent à la proposition en cours de construction ; Cela revient à « fermer » au plus vite ce qu’ils sont en train de lire plutôt que d’attendre la prochaine proposition.
Ensuite, si la suite de la phrase produit une incohérence, alors on retrouvera un effet d’impasse qui à nouveau donnera lieu à une ré-analyse et la construction d’une nouvelle structure d’interprétation : « Pendant que le journaliste photographiait la fusée… » : le principe de clôture tardive conduit à interpréter la fusée comme complément d’objet direct de « photographiait ». Or si la suite de la phrase est « atterrissait sur Mars », l’application du principe de clôture tardive induit un effet d’impasse, (allongement du temps de lecture) puis entraine une ré-analyse de la phrase.

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