DEVOIR 1_2014 Flashcards

1
Q
Question 1 (7 points)
Le degré de « concrétude » des mots joue sur le temps d’identification lors de sa reconnaissance. Expliquez.
A

Dans notre lexique mental, (l’ensemble des représentations des mots que nous connaissons), on peut trouver des mots à signification concrète et des mots à signification abstraite ;
Le degré de concrétude des mots se réfère à un continuum concret-abstrait. Un mot concret renvoie à une expérience perceptible par les modalités sensorielles, comme par exemple les mots « manger », « la lune » ….qui renvoient à un objet qu’on voit, qu’on touche, qu’on sent … A l’inverse un mot abstrait n’est perceptible qu’à travers le monde des idées , comme par exemple le mot « liberté ».
Paivio, Yuille et Madigan (1968) ont observé que la dimension de concrétude était corrélée avec la valeur d’imagerie des mots c’est-à-dire le caractère figuratif des mots (sur un échantillon de 925 mots anglais). Cela signifie que les mots concrets engendrent une plus grande capacité à évoquer mentalement une image que des noms abstraits.
Ainsi dans les tâches d’identification, les mots concrets conduisent à un temps de décision lexicale (temps pour dire si le mot appartient ou non à la langue française) plus court que pour les mots abstraits. Cela s’explique par la plus grande richesse sémantique des mots concrets : « banane» contient davantage de traits sémantiques que le mot « fruit » (concept abstrait car il existe une multitude de fruits). Et plus il y a des traits sémantiques activés plus rapide sera l’accès au lexique.

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Q
Question 2 (7 points)
Quelles sont les deux propositions qui expliquent l’apprentissage des concepts catégoriels ?
A

Deux conceptions tentent d’expliquer l’apprentissage des concepts catégoriels chez l’enfant :
- La théorie des traits sémantiques, élaborée par Clark en 1973 : chaque mot est défini par un ensemble d’unités minimales de sens, des traits sémantiques ; ainsi, pour le mot chat, ces traits peuvent être « animé » « 4 pattes » « poils » « miaule » « ronronne ». Ces traits sont acquis par l’enfant au fur et à mesure de ses apprentissages, en commençant par les traits les plus généraux, l’acquisition des traits spécifiques se faisant plus tard.
Ainsi les enfants, n’ayant encore acquis que des traits généraux, vont au début pratiquer la « sur-extension » et appeler « chat » tous les animaux à quatre pattes. Ils peuvent aussi pratiquer la « sousextension », c’est à dire réduire le sens du mot, en inférant que « chat» ne représente que le sien. C’est au fil du temps que les traits sémantiques sont acquis et combinés pour aboutir à un vocabulaire de plus en plus riche.
- La théorie des prototypes, élaborée par Rosch en 1978 : Les membres d’une catégorie sont définis par rapport à un « prototype », qui représente le mieux la catégorie ; c’est le niveau de base de la catégorie, qui a le plus de caractères communs avec les autres exemplaires de la catégorie, tout en restant clairement distinct d’autres catégories. C’est le prototype qui est acquis d’abord, avant les exemplaires moins typiques.
Ainsi le prototype du fruit sera la pomme (différent selon les cultures); les niveaux sur-ordonnés (fruit) ou sous-ordonnés (rainette du Canada) seront acquis plus tard.

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Q
Question 3 (6 points)
Décrivez l’expérience qui démontre que ce sont les structures cognitives qui sous-tendent le développement du langage.
Quelle théorie explicative du langage illustre-t-elle ?
A

L’expérience de Sinclair de Swart, en 1967, illustre la position théorique constructiviste de Piaget, selon laquelle le développement du langage est lié au développement de la cognition ;
Pour Piaget, le langage est une aptitude parmi d’autres qui se construit au cours du développement et ce sont les structures cognitives qui sous tendent l’acquisition du langage.
L’expérience de Sinclair de Swart (1967) porte sur des enfants conservants et des enfants non-conservants. En effet, avant 5 ans environ, l’enfant n’admet pas que, lorsqu’on lui présente un morceau de pâte à modeler sous deux formes différentes, soit sous la forme d’une grosse boule, soit de plusieurs petites boules, cela puisse être la même quantité de pâte: ces enfants sont appelés « non-conservants ». Les enfants, après l’âge de 67ans ans environ, sont appelés conservants car ils ont acquis cette notion de conservation de la quantité quelque soit son apparence. L’auteur, Sinclair de Swart (1967) a demandé à ces deux groupes d’enfants (conservants et nonconservants) de décrire verbalement des couples d’objets variant sur la taille (par ex. une petite balle et une grosse balle), sur leur nombre (par ex. deux balles versus cinq balles,) etc…. Les enfants non-conservants décrivent les objets de façon indépendante en utilisant des phrases simples pour décrire chacun des objets séparément alors que les enfants ayant acquis la conservation vont utiliser des formes linguistiques plus élaborées en comparant les deux objets : « celui là est plus grand que celui-ci ». C’est bien l’acquisition de structures cognitives (avoir acquis la notion de conservation) qui sous tend le développement du langage. Cette perceptive piagétienne est dite constructiviste dans le sens où les progrès apparaissent et se construisent à partir de capacités antérieures.

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