Description et évaluation de la douleur Flashcards
Epidémiologie de la douleur
→ principal motif de consultation et de recours aux urgences et consultations non programmées en médecine de ville
→ + 30%des français déclarent souffrir de douleurs chroniques
→ 53% des patients atteints de cancers souffrent de douleur
- facteur de sur-morbidité et de surmortalité
- 90% des douleurs liées au cancer peuvent être soulagées
Subjectif et seuil de la douelur
- seuil de la douleur est IDENTIQUE d’un individu à l’autre : perçue à partir d’une même intensité de stimulus - dommages cellulaires
- tolérance à la douleur varie d’un individu à l’autre et même ed’u nomment à l’autre chez un même individu
- contexte socio-économique et histoire individuelle
- contexte psychologique et âge :
• douleur a une base neurophysiologique mais c’est une expérience éminemment personnelle modulée par des mécanismes psychologiques
☞ même seuils mais importante SUBJECTIVITE
Classification selon le type de la douleur
• Classification temporelle
☞ douleur aigue
- récente, transitoire
- unifactorielle, peut être localisée
- a valeur de signal d’alarme pour le patient
- retentissement physique = accélération des fréquences cardiaque, respiratoire et sudation
- décroit généralement lorsqu’un traitement de sa cause est instauré, ce qui ne dispense en aucune manière du traitement symptomatique de la douleur aigue.
⚠ Son maintien facilite l’évolution vers la chronicité et devient un syndrome
- prévalence des douleurs aigues chez les personnes âgées = 30%
☞ douleur chronique
- douleur persistante qui évolue depuis 3 à 6 mois
- pluri factorielle, le plus souvent diffuse
- rebelle aux antalgiques usuels et va envahir le langage, retentir sur la vie quotidienne du patient et devoir invalidante
- soit permanente, soit quotidienne, soit intermittente
↪ a un fort retentissement psychologique et socio-professionnel
- retentissement locomoteur, idéatoire et intellectuel. Humeur dépressive et troubles du sommeil.
La prévalence des douleurs chroniques est de 32% dans la population générale française et est de 50 à 90% des patients âgées.
Classification selon la composante de la douleur
Classification physiopathologique
☞ composante sensorielle
- liée à sa physiologie et qui donne les caractères quantitatif, qualitatif et temporo-spatiale.
→ implication des systèmes spinaux
- qualité, durée, intensité, et localisation
☞ composante affective réaction d’anxiété, d’angoisse, de dépression, de détresse psychologique
→ Implication des structures limbiques et réticulées
- tonalité (désagréable, pénible, insupportable)
☞ composante cognitivo-comportementale : processus mentaux qui influencent la perception de la douleur. Ce que le malade en dit, soit verbalement soit physiquement.
→ implication des systèmes corticaux
- focalisation ou détournement de l’attention
- interprétation et signification de la douleur
- anticipation ou référence à des expériences passées
Classification selon le mécanisme de la douleur
✯ douleur par excès de nociception : mécanisme nociceptif
- stimulation excessive des récepteurs périphériques (cutanés, articulaires, viscéraux)
→ une douleur intense liée à des phénomènes mécaniques, inflammatoires, thermiques et chimiques.
→ douleurs continues ou intermittentes et varient en intensité
- examen neurologique normal
Rappel : l’influx nerveux (périphérique monte via les fibres afférentes Aδ et les fibres C par le codon postérieur de la moelle épinière jusqu’au thalamus via les neurones spino-thalamiques
La douleur est dans ce cas, résultante d’une lésion tissulaire, d’une hyperstimulation des voies de transmission, d’une hyperalgie.
Nocicepteurs :
- seuil élevé de déclenchement
- activité dont l’intensité est proportionnelle à celle de la stimulation ⚠
- capacité de sensibilisation (la répétition des stimulations créée une ↓ du seuil du nociceteur et une ↑ de son activité)✯ douleur par désafférentation - mécanisme neurogène
- douleur neuropathique = pas de lésion tissulaire
- douleur due à une lésion ou un dysfonctionnement pathologique du SNC ou périphérique
• SNC : traumatisme médullaire, lésions cérébrales, névralgies
• autres ; post-intervention chirurgicales, gestes médicaux
• atteintes périphériques : traumatiques, mécanique, neuropathie métabolique/toxique, amputation, neuropathie inflammatoire (LED) - le signal envoyé au cerveau traduit une “interruption partielle du faisceau → perturbation de la transmission
- représentation d’une cause fréquence de douleur chronique (mais il existe des douleurs aigues neurones aussi)
- les douleurs continues à type de brûlure (composante permanente) ou avec des accès de type de décharges électriques (composante paroxystique)
- examen neurologique est anormal avec des troubles de la sensibilité tactile
picotements, engourdissements• douleur psychogène - aucune cause organique
- douleur atypique, polymorphe, variable dans le temps
- due à un abaissement du seuil de perception de la douleur
- peut entretenir des états dépressif ou anxieux qui vont entretenir la douleur
- interprétatif et compréhension du patient mais les facteurs cultures ou sociaux modulent la composante émotionnelle et donc la perception globale.
- détournement de l’attention soulagent la douleur
↪ douleurs chroniques = douleurs toujours mixtes
- allodynie
- hyperalgie
- hyperpathie
- anesthésie
- hypoesthésie
- hyperesthésie
- dysesthésie ou paresthésie
- allodynie : réponse douloureuse à une stimulation normalement indolore (draps)
- hyperalgie : sensibilité douloureuse exagérée, réponse anormalement intense
- hyperpathie : sensibilité douloureuse exagérée prolongée après l’arrêt du stimulus
- hypoesthésie : déficit de la sensibilité globale
- anesthésie : absence de sensibilité
- hyperesthésie : sensibilité cutanée exagérée
- dysesthésie ou paresthésie : fourmillements,
Mécanismes de la douleur : démarche
Dans le cas des douleurs chroniques, les mécanismes sont toujours mixtes et plus la douleur dure longtemps, plus la participation psychogène est importante
→ 3 démarches sont à mener conjointement pour une prise en charge de la douleur
- préciser l’étiologie de la douleur, car le “vrai” traitement de la douleur est celui de sa cause, chaque fois que c’est possible
- préciser le ou les mécanismes
- préciser l’intensité de la douleur ressentie initialement et la réévaluer jusqu’à analgésie
Les 2 premières opérations ne doivent en aucun cas retarder le soulagement de la douleur qui est une urgence.
Classification clinique de la douleur
Pas de mécanisme unique mais une stratégie de prise en charge :
- douleur aigue post-opératoire (nociceptive + neuropathique)
→ paliers I à II sauf aspirine - douleur cancéreuse (nociceptif + neuropathique + psychogène)
→ pallier III - migraines, céphalées (traitement de fond)
- douleurs provoquées par les soins : ponctions, pansements, sutures mobilisation, soins dentaires…
→ protoxyde d’azote (mélange 50/50 MEOPA, KALINOX®)
Comparaison de la douleur par excès de nociception et douleur neuropathique
- nocicepteurs
- système nerveux
- délai d’apparition de la douleur
- type de douleur
- réactivité à la douleur
- traitement de la lésion
- repose aux morphiniques
- traitement recommandés
- pronostic
- nocicepteurs :
• douleur par excès de nociception : activation lésionnelle
• douleur neuropathique : absence d’activation - système nerveux
• douleur par excès de nociception : normal
• douleur neuropathique : lésions des voies sensitives - délai d’apparition de la douleur
• douleur par excès de nociception : immédiat
• douleur neuropathique : retardé - type de douleur
• douleur par excès de nociception : dépend de l’organe lésé
• douleur neuropathique : stéréotypée : brûlure, décharges électriques, dysesthésies - réactivité à la douleur
• douleur par excès de nociception : proportionnelle
• douleur neuropathique : amplifiée (allodynie, hyperesthésie) - traitement de la lésion
• douleur par excès de nociception : +++
• douleur neuropathique : rare - réponse aux morphiniques
• douleur par excès de nociception : constante et forte
→ bonne réponse aux antalgiques opioïdes ou non)
→ possibilité d’utiliser des anesthésiques locaux ou protoxyde d’azote pour les douleurs aigues
→ stratégie basée essentiellement sur l’évaluation de la douleur en suivant les paliers de l’OMS.• douleur neuropathique : rare et incomplète
→ possibilité d’utiliser des antalgiques opiöïdes pour les douleurs périphériques (zona, diabète)
→ stratégie basée essentiellement des traitements non antalgiques - antidépresseurs tricycliques pour les douleurs permanentes
- anticonvulsivants pour les douleurs fulgurantes
- neuroleptiques
- neurostimulation (TENS)
- anesthésiques locaux tels que la capsaïcine pour les douleurs périphériques
⚠ douleurs mixtes neurones et par excès de nociception : SIDA ou cancer
- traitement recommandé :
• douleur par excès de nociception : antalgique
• douleur neuropathique : douleurs habituellement rebelles (fond douloureux et phases de paroxysme)
☞ prendre en charge TOUTES les composantes, sinon la douleur persiste
Objectifs de l’évaluation de la douleur
- suivre l’efficacité du traitement
- déterminer/modifier la stratégie thérapeutique
- définir les 4 paramètres de la douleur :
• temps : début, durée, moment, périodicité/fréquence
• intensité : quantifier pour rendre objective une donnée subjective
• localisation : précise, diffuse
• mécanisme: nociceptif, neurogène, psychogène, mixte
Types d’évaluation de la douleur
- standardisables et reproductibles
Objectifs : - langage commun, quel que soit l’évaluateur
- apprécier l’intensité de la douleur
- compare la douleur à différents moments chez un membre epatient
- évaluer l’efficacité d’un traitement
- adapter le traitement
2 types :
- auto-évaluation (adultes)
→ échelles unidimensionnelles : intensité (combien j’ai mal)
• Avantages :
+ sensibilité : capacité à détecter un effet thérapeutique : EVA > EVS > EN
+ fidélité test-retest : EVA
+ facilité d’utilisation par ‘équipe soignante te de compréhension par les patients
• Inconvénients
- 10% des patients ne peuvent répondre à une EVA
- 2% des patients ne peuvent répondre à une EN
- ces échelles négligent l’aspect multidimensionnel de la douleur en mesurant (intensité) uniquement ma composante sensorielle
→ échelle pluridimensionnelle : aie ou gémissement (comment j’ai mal)
= mesurent les composantes sensorielles et affectives de la douleur
- échelles utilisant des qualitatifs multiples choisis par le patient selon son ressenti physique et comportemental
- échelles d’auto-évaluation adaptées aux sujets dont les capacités d’abstraction sont altérées, qui souffrent de troubles cognitifs, de troubles de la mémoire ou qui on des difficultés d’expression
- hétéro-évaluation : évaluation par un observateur
Nécessaire chez les patients qui ont des problèmes de verbalisation ou d’expression écrite
Echelle numérique (EN)
- échelle unidimensionnelle
Le patient donne un chiffre compris entre 0 et 10 correspondant à l’intensité des symptômes
0 : absence de douleur
10 : pire douleur imaginable
Entre 1 et 3 ; douleur faible
Entre 3 et 7 : douleur modérée
Plus de 7 : douleur intense
Echelle verbale simple (EVS)
- échelle unidimensionnelle
La patient évalue l’intensité de la douleur et du soulagement
L’EVS fondée sur le choix du qualificatif correspondant à l’intensité de la douleur (score entre 0 et 4)
Echelle visuelle analogique (EVA)
- échelle unidimensionnelle
Le patient évalue l’intensité de la douleur
L’échelle Visuelle Analogique fondée sur le choix du quantitatif correspondant à l’intensité de la douleur
Réglette horizontale de 10 cm de long avec curseur, que le patient déplace en fonction de l’intensité de la douleur.
→ mesure une dimension correspondant à l’intensité
- < 30 mm : douleur faible
- > 70 : douleur intense
- entre 30 et 70 mm : douleur modérée
Méthode facile, rapide, reproductible, validée
Non utilisable chez les mal-voyants, polyhandicapés et les patients dyscommuniquants.
Macgill Pain Questionnary et QDSA
61 qualificatifs répartis en 3 classes:
- sensoriels (A à C) : auto-évaluation
- évaluation pour le soignant (D à J) : hétéro-évaluation
- affective (K à P)
Le patient choisit des mots selon son ressenti physique et comportemental et attribue une note d’intensité entre 0 et 4
Elle permet de préciser la sémiologie, de mesurer l’intensité et d’orienter vers un type de traitement.
Elle est adaptée aux douleurs chroniques mais pas aux douleurs aigues.
Elle nécessite du temps et de la compréhension par la patient.