Cours 7 - Le bredouillement Flashcards
Quelle est la nature et les manifestations du bredouillement ?
Trouble de la fluidité caractérisé par des segments produits avec un débit trop rapide et irrégulier réduisant l’intelligibilité de la parole > parole très rapide et difficile à bien comprendre (variable en débit, je mâche mes mets, je marmonne, je coupe des syllabes dans les mots, intelligibilité restreinte = plainte première).
Nombre élevé de disfluidités (AD [même souvent plus] et DTB);
Réduction et omission de syllabes (pour les mots polysyllabiques souvent, différence avec le bégaiement);
Articulation imprécise, sous-articulation;
Courbe prosodique inappropriée;
Accentuation;
Pauses qui ne respectent pas les barrières sémantiques / syntaxiques (soit en trop grand nombre, soit pas à la bonne place…)
*Ce sont souvent les autres qui vont leur faire prendre conscience de leur bégaiement, et cela arrive souvent tard dans la vie. Manque d’autoperception.
Manifestations dans la production s’apparentant à celles qu’on peut retrouver dans les troubles du langage et / ou de l’apprentissage. Souvent lié à un manque d’inhibition.
La PQBr arrive difficilement à formuler ses idées dans des phrases cohérentes et de les organiser de manière logique. Souvent, le discours va être altéré, discours logorrhéique. Ont le goût d’être déjà rendu à la fin.
La répétition de phrases serait une caractéristique distinctive. Les révisions aussi.
Peut être accompagné de problèmes d’attention, d’apprentissage, d’articulation, de traitement auditif et, souvent, de bégaiement. On peut bredouiller et bégayer. Très rare de voir des tensions.
L’écriture manuscrite présente souvent des manifestations similaires à la parole (formes approximées, rapide, inintelligible).
Contrairement aux PQB, les PQBr deviennent plus fluides et intelligibles quand elles font un effort conscient pour contrôler leur parole. * mais elles ont beaucoup de difficulté à le faire.
Les PQBr ne sont souvent pas conscientes ni dérangées par leur problème de fluidité.
Ce sont souvent leurs interlocuteurs qui leur font remarquer. Donc augmenter leur conscience pourrait aider à la fluidité.
Plusieurs PQBr rapportent :
Difficultés à conserver un emploi (ex.:à cause du discours, peut passer pour des problèmes cognitifs…);
Difficultés relationnelles;
Sentiment d’être sous-estimé, dévalué;
Sentiment de ne pas être entendu;
Impression que les autres les perçoivent comme moins confiant, moins intelligent, moins fiable, moins talentueux.
Sentiment d’être seul dans leur recherche de sens / de solution
Corrélation avec les symptômes de TDA / TDAH
Bredouillement serait plus important dans les périodes où l’anxiété est faible – cohérent avec ce que rapportent les PQBr. Les personnes sont souvent meilleures dans des périodes d’anxiété plus élevées, car tentent d’avoir le contrôle.
Origine fort probablement neurologique mais manque de données;
Auparavant:
perçu comme une atteinte des fonctions langagières
Aujourd’hui:
perçu une une atteinte des processus de planification et d’exécution des patrons moteurs. Planification linguistique et moteur ou se trouvent les difficultés.
Hyperactivation du cortex pré-moteur et des ganglions de la base.
Quelle est l’épidémiologie du bredouillement ?
Peu de données épidémiologiques
Peu ou pas de données sur l’apparition du bredouillement (car les personnes consultent tard)
Données contradictoires sur caractéristiques même du trouble.
Moins dépisté / évalué que le bégaiement
PQBr moins consciente / dérangée;
Souvent peu remarqué avant l’entrée à l’école
Tendance à coexister / s’inscrire dans le contexte de problématiques plus larges / plus « dérangeantes »
Bégaiement, langage, TDA et hyperactivité, difficultés pragmatiques
Besoin de poursuivre les études cliniques pour determiner la nature et les meilleures interventions MAIS de plus en plus de travaux sont faits en ce sens.
Bégaiement vs bredouillement ?
Voir image
Quelles sont les particularités dans l’évaluation du bredouillement ?
-Comme la PQBr n’est souvent pas consciente de ses difficultés, elle rapporte souvent que « les autres ont du mal à la comprendre ». Donc souvent les PQBr ne sont pas très bons pour décrire ce qui se passe, donc on les amène à remplir les questionnaires avec leur entourage.
Documenter les impacts.
Impliquer les parents, enseignants, personnes significatives dans l’établissement de l’histoire de cas.
Motivation à entreprendre / s’investir dans un suivi orthophonique.
-Observer et évaluer les autres habiletés langagières et communicationnelles (ex.: discours, accès lexical…)
Autres difficultés souvent associées au bredouillement.
Évaluation typique du bégaiement +
-Durant l’évaluation:
Demander à la personne de réduire volontairement son débit (ex.: pour les 2-5 prochaines minutes); cela est un indicateur de pronostic favorable.
Imposer un temps limite pour une activité d’évaluation permettra de voir ce qui se passe lorsque la PQBr s’exprime sous pression (ex.: décrit moi tout ce que tu vois sur l’image en 60 secondes, cela nous permet de voir le bredouillement des personnes qui tentent de le contrôler).
Analyser les aspects pragmatiques: respect du tour de parole, sélection des informations pertinentes pour l’interlocuteur, détection et réparation des bris de communication
-Dans l’analyse des échantillons de parole:
Débit (nb de syllabes / minute); (parle vite ? Parle toujours à la même vitesse ? Accélération ?)
Fréquence et durée des <bursts> * le débit n’étant pas régulier.
Calcul et analyse des disfluidités
Analyse de l’intelligibilité de la parole
Il peut être intéressant de comparer le nb de syllabes dites au nb de syllabes qui aurait été nécessaire pour que le message soit transmis de manière efficace
Production: Bien, tu vois, je pense que, dans le fond, le ciel bien, il est bleu (14 syllabes)
Intention: Le ciel est bleu (4 syllabes)
71% des syllabes dites n’étaient pas nécessaires pour transmettre efficacement le message. Mais pas nécessaire de le faire.
-Un outil spécifique à l’évaluation du bredouillement: Daly’s predictive cluttering inventory (2006)
Habiletés pragmatiques;
Parole;
Langage et cognition;
Motricité et coordination.
-Adaptation of overall assesment of the speaker’s experience of stuttering for people who clutter (OASEC) Scaler Scott and Yaruss (À VENIR! )</bursts>
Comment se définit l’intervention en bredouillement ?
-L’importance de la bonne conclusion orthophonique
-Deux grands facteurs de succès :
Capacité à réduire le débit et augmenter la précision articulatoire sur demande (sur-articulation peut être une bonne méthode en bredouillement et on en bégaiement. On doit surveiller la progression et la mettre pour que ce soit accessible pour la personne).
Présence d’un objectif spécifique en lien avec l’amélioration de la fluidité (ex: conserver un emploi, obtenir une promotion) (présence d’un facteur motivationnel = intéressant !)
Interventions = étapes
-Prise de conscience du débit et de l’intelligibilité de sa parole :
Analyse et transcription d’enregistrements de sa parole. Verbatims à analyser.
Simuler des situations de communication (ou autre activité motrice) à différents débits et amener la PQBr à ressentir et percevoir les différences. (Exemple : on fait le dessin d’une maison, et on le fait à une vitesse de formule 1 et on regarde ce que ça donne. On peut faire des comparatifs avec la parole. Ensuite, on fait le dessin en vitesse tortue. Et on compare.)
Analyser la parole du clinicien et utilisation d’analogie: ticket de vitesse, tortue et lapin. 100 km, 50 km.
Amener la PQBr à identifier et reconnaître les bris de communication (ex: expression faciale de l’interlocuteur).
-Technique de façonnement :
Réduction volontaire du débit (souvent le coeur de l’intervention)
Débit est trop rapide pour les capacités motrices de la personne = Moins de temps pour produire des gestes moteurs précis. Effet cognitif aussi : ont plus de temps pour organiser leurs idées.
Ne pas simplement demander de ralentir, utiliser des outils pour rendre cela concret (imitation [on donne un exemple le client le refait], métronome [plus objectif,concret comme mesure = intéressant], dictaphone, DAF). Le faire de manière exagérée pour comprendre et ensuite on y va en gradation (mot, courtes phrases, courtes phrases que je lis, courtes phrases que je produis, plus longues phrases que je produis, monologue que je produis chez moi… On doit rendre la personne apte à contrôler son débit.)
Simuler des situations de communication (ou autre activité motrice) et amener la PQBr à modifier sa vitesse d’exécution.
Utilisation d’analogie: ticket de vitesse, tortue et lapin.
Sur-articulation
Emphase sur la précision articulatoire et la production de tous les sons dans les syllabes, toutes les syllabes dans les mots, tous les mots dans la phrase. Utiliser des mots difficiles pour se concentrer à dire tous les phonèmes (ex.: archéologie).
Pauses et segmentations
Insérer davantage de pauses et au bon endroit. (Stratégie qui s’applique vite et facilement, souvent aimée !)
À partir d’un verbatim de la PQBr (qui inclue les pauses et leur position).
Analyser et ajuster longueur des phrases
Analyser et ajuster fréquence des pauses
Analyser et ajuster positionnement des pauses (d’un point de vue sémantique et syntaxique)
Travail sur les habiletés narratives et pragmatiques - pas obligatoire, on le propose, souvent va intéresser les personnes qui ont un but professionnel.
Organisation du discours (N’a pas vraiment d’outil à ce niveau)
Synthétiser et sélectionner l’information à transmettre (le savoir-partagé est souvent difficile)
Reconnaissance et gestion adéquate des bris de communication
Favoriser un environnement qui facilite la communication (pour tous)
Devenir (et aider l’environnement à devenir) des alliés
Comprendre, sensibiliser, normaliser!
