Cours 3 -Intervention auprès des enfants d’âge préscolaire (résumé du programme Lidcombe) Flashcards
Quels sont les principes de base du programme Lidcombe en matière de programme comportemental?
Pas de modification du patron de parole, donc l’enfant ne modifie rien, c’est la gestion du contexte, indirectement, qui lui permet d’être fluide.
Prédominance de renforcements positifs
Fluidité spontanée, sans contrôle conscient, c’est ce qu’on vise.
Quels sont les principes de base du programme Lidcombe en matière de mesure du progrès ?
Jugement sur l’échelle de sévérité des parents ET de l’orthophoniste (ES 0 à 10 [auparavant 0 à 9. Mise à jour récente par l’équipe du PL]). 1 sur l’ES est ce qui est visé dans l’intervention.
Quels sont les principes de base du programme Lidcombe en matière de critères d’atteinte ?
Scores de 0 ou 1 (bégaiement très léger) sur l’ES pendant 3 semaines consécutives (à la maison ET en intervention [donc observé par l’orthophoniste]). Il nous faut cela pour passer au niveau 2. Il faut penser aux impacts fonctionnels aussi quand on cote, donc 1 a très peu d’impacts fonctionnels, ce pourquoi on peut passer au prochain niveau.
les types de commentaires fournis par lex parents peuvent faire partie de deux grandes catégories, lesquelles ?
-Parole fluide
-Bégaiement non-équivoque
les types de commentaires fournis par lex parents peuvent faire partie de deux grandes catégories, dont l’une d’elle est la parole fluide. Quelles sont les deux sous-catégories ?
Renforcement positif (doit être spécifique à la parole)
Ton neutre (belle parole, c’est fluide, ça coule bien, ça glisse bien, ça a bien glissé, bien dit [limiter ce renforcement et l’utiliser seulement sans difficulté phonologique] + est moins spécifique à la parole, donc ne devrait pas être le commentaire par prédilection.).
Ton enthousiaste (wow, magnifique parole !, c’est super beau ta parole !, parole de champion !). Mais il faut que ça reste ponctuel, donc on y va avec parcimonie. On peut le faire plus sur des longues phrases.
→ Le parent peut varier occasionnellement, mais pas à tout prix. Doit être naturel.
Demande d’auto-évaluation
Demander l’opinion de l’enfant sur sa parole fluide = (est-ce que c’était une belle parole ? Est-ce que tes mots ont bien glissé ? est-ce que ça a bien glissé/coulé ?) = la réponse doit être oui.
les types de commentaires fournis par lex parents peuvent faire partie de deux grandes catégories, dont l’une d’elle est le bégaiement non-équivoque. Quelles sont les deux sous-catégories ?
Identification
Ton neutre (J’ai entendu une petite bosse, il y avait une petite bosse, c’est resté pris, les mots ont accroché) = affirmer de façon neutre qu’il y a eu un bégaiement.
Demande d’auto-correction
Demander à l’enfant de corriger son moment de bégaiement (J’ai entendu une petite bosse, on va l’enlever, Peux-tu enlever la bosse ? On va redire les mots pour que ça coule bien ? On va le redire ensemble.) = L’enfant est engagé. Montre à l’enfant qu’il a du pouvoir sur son bégaiement. On doit le féliciter par la suite.
1-L’adulte doit donner le modèle de l’énoncé à répéter (très important). Le parent n’a pas à demander à l’enfant de redire la phrase à l’école (car MCT difficile et risque d’avoir un autre moment de bégaiement). Donc si l’enfant dit « Je suis allé au parc a a avec mes amis », le parent peut demander de redire « avec mes amis».
2-L’adulte doit toujours féliciter l’enfant pour sa tentative. Si l’enfant redis le même bout avec un autre moment de fluidité, le parent renforce l’enfant sur l’EFFORT qu’il vient de fournir.
Quel est le ratio de renforcement recommandé ?
-Pendant plusieurs années, il était exigé de respecter un ratio de 5 commentaires sur la parole fluide pour une identification de bégaiement (ratio 5:1)
-Actuellement, une plus grande souplesse est possible.
-La proportion de commentaires sur la parole fluide DOIT demeurer plus fréquente, mais il n’y a plus d’obligation de respecter rigoureusement le ratio 5:1. À cet égard, une proportion d’environ 5:1 peut être visée sur l’ensemble de l’activité d’intervention.
-Penser à des trucs pour les parents (doigts de la main, jetons, crochets), afin de faciliter les proportions. Peut être un bon repérage pour les parents.
Lors des rencontres suivantes, l’orthophoniste introduit graduellement des concepts en fonction des habiletés du parents :
1-Amener le parent à structurer le niveau de jeu obtenir ES1 (la parole de l’enfant doit être surtout fluide dans le jeu).
2-Enseigner la reconnaissance de la parole fluide et les commentaires qui s’y rapportent
3-Introduire la reconnaissance des DTB (les blocages sont parfois difficiles à repérer. On peut filmer pour le montrer aux parents ou faire pause au jeu et le montrer.) et les commentaires qui s’y rapportent
4-S’assurer que les parents réagissent correctement à la fois parole fluide, aux DTB et aux moments ambigus. Il ne faut pas que le parent « corrige » une dysfluidité normale.
Il faut éviter de rester dans un contexte très structuré pour favoriser une bonne progression.
*C’est tout un défi pour les parents.
Quelle est la phase 1 du programme Lidcombe ?
Phase 1 : Lorsque le parent est en contrôle de l’intervention, les rencontres avec l’orthophoniste suivent toujours le même déroulement :
1.Conversation naturelle avec l’enfant et établissement de l’ES avec les parents (calcul du % de syllabes bégayées facultatif). On veut établir le niveau de sévérité et demander au parent s’il est similaire à ce qu’il a observé dans la semaine.
2.Discussion avec le parent : retour sur la semaine (cotation sur l’ES, variations de la fluidité et recherche des causes possibles (malade ? intimidation ?), retour sur la fréquence de l’intervention et les activités réalisées). *Si en télépratique, on ramène cette discussion avec le parent à la fin avec le retour sur la séance.
3.Mise en action du parent : il démontre l’intervention telle que réalisée à la maison et l’orthophoniste lui offre une rétroaction immédiate. Le parent doit alors modifier son intervention en fonction des rétroactions de l’orthophoniste. Au besoin, l’orthophoniste prend la place du parent dans le jeu et lui offre un modèle de ce qui est attendu. On doit identifier les bons coups du parent et les défis. On peut aussi parfois modeler aux parents (+++ important en début d’intervention, mais devient facultatif avec le temps et quand le parent se sent à l’aise).
4.Retour avec le parent : Discussion sur les changements à apporter au cours de la semaine, identification des défis prioritaires pour le parent, suggestion d’activités en fonction du niveau de structure attendu, introduction ou non des renforcements en contexte spontané. C’est normal que le parent ait encore des défis à la 8ieme semaine, par exemple, parce que la parole évolue.
-Début de la phase 1 : Le parent doit faire une activité quotidienne (5 à 6 fois par semaine*) de 5-10-15 minutes de son enfant (ES 1), pour environ une vingtaine de renforcements. *Si le parent n’est pas capable, on peut dire que cela aura un impact sur les résultats.
-Avec amélioration de la fluidité : Le parent est invité à introduire quelques commentaires en contexte de vie quotidienne, en plus de l’activité d’intervention. Environ 5.
-Éventuellement : Les commentaires ne seront faits que dans la vie quotidienne.
*Il est normal que le parent ait besoin d’un temps d’adaptation.
Quelle est la phase 2 du programme Lidcombe ?
-Phase 2 : Vise le maintien de la parole fluide
*On n’a plus à faire d’activité structurée.
1-Le parent poursuit les commentaires en contexte spontané, puis les diminue graduellement (plus la parole s’améliore en spontané, plus on peut enlever les commentaires).
2-Le parent continue à monitorer la fluidité sur l’ES (C’est un défi, mais les parents doivent demeurer alertes).
3-Des rencontres de contrôle sont prévues avec l’orthophoniste. Ces rencontres s’espacent graduellement si la fluidité se maintient (pour environ 1 an, regarder le document, c’est balisé).
4-Des réajustements doivent être faits rapidement dès l’apparition de signes de rechute (risque assez élevé, le parent doit savoir quoi faire si les moments de bégaiement réapparaissent).
*L’ensemble de la phase 2 peut prendre jusqu’à une année complète.
Quelle est la durée de l’intervention avec le PL ?
-Il y a généralement une amélioration de 30% sur l’ES après seulement 4 rencontres (donc très rapide à partir du moment que le parent est compétent). Si on ne remarque pas cette différence significative, il faut se questionner.
-Selon Jones et al (2000), une moyenne de 13 rencontres est nécessaire pour atteindre les critères de la phase 2, avec des variations importantes selon les enfants (étendue de +/- 9).
→ En clinique, on en observe souvent davantage (souvent environ 20-22 rencontres). Un défi est de ne pas persister avec le programme Lidcombe.
-Selon Miller et Gitar (2009), la durée de la phase 1 serait corrélée aux résultats du SSI : augmentation de la durée avec augmentation de la sévérité.
*Important : Environ la moitié des enfants démontre des signes de rechute au cours de l’une ou l’autre des phases du PL. Certains dans la phase 1, certains dans la phase 2. Les rechutes ne sont pas corrélées avec le maintien à long terme de la parole fluide.
Pourquoi le programme Lidcombe est efficace ?
-Pourquoi ce programme serait-il efficace ?
Les commentaires verbaux seraient un élément-clé dans l’efficacité de l’intervention (principe béhavioral). L’enfant peut se pratiquer à être à 1 sur l’ES pendant l’activité.
Les commentaires verbaux pourraient faciliter l’apprentissage moteur, car la commande motrice correspond au résultat attendu.
L’intervention n’engendre pas de changement dans les habitudes de communication du parent et de l’enfant. Aussi, avoir son parent avec le lien affectif qui fait des activités avec lui peut avoir des corrélations.
-En fonction des données disponibles, le PL est l’un des premiers choix à proposer pour les enfants d’âge préscolaire, car :
Son efficacité est solidement démontrée par la recherche.
Il permet d’atteindre (et de maintenir) la fluidité en contexte spontané.
Il ne demande pas d’enseignement formel.
Il n’exige pas que l’enfant modifie son patron de parole
→ mais il ne fonctionne pas avec tous les enfants.
-Des données démontrent aussi l’efficacité du PL dans des modalités moins conventionnelles.
1.Interventions de groupe :
Arnott et al. (2014) : intervention de groupe serait aussi efficace qu’une modalité individuelle.
Seul le ratio coût-bénéfice serait différent, à l’avantage de la modalité de groupe.
*Attention à la comparaison cependant ! Attention au rythme de progression des enfants aussi.
2.Télépratique
Bridgman (2014); Lewis et al. (2008) : démontrent l’efficacité comparable de la télépratique pour les données de la parole. Par contre, le nombre de rencontres peut augmenter.
McGill et al (2019) : revue systématique démontrant que des gains sur le plan de la fluidité peuvent être possibles pour les phases d’amélioration et de maintien de la fluidité. Cependant, les activités de transfert et de généralisation de la fluidité peuvent s’avérer plus difficiles à réaliser à distance. Importance du lien de confiance entre le client et l’orthophoniste (alliance thérapeutique).
Quels sont les facteurs permettant de déterminer la pertinence d’un suivi ?
1-Indicateurs de bégaiement persistant plutôt que transitoire
2-Durée depuis l’apparition (plus grand ou égal à 12 mois), Quand ça fait 12 mois que l’enfant bégaie, c’est une piste qui nous oriente vers l’intervention (même si entre 12 et 19 mois il y a une chance de récupération spontanée [qui diminue tout de même]).
3- ge de l’enfant (idéalement après 4 ans, si non, on y va plus avec du coaching parental.)
4-Sévérité du bégaiement (ES plus grand que 2, si non, la parole est encore trop fluide)
5-Conscience du bégaiement (un enfant qui ne réagit pas du tout face aux difsluidités, c’est différent que pour un enfant qui commence à réagir à celles-ci).
6-Inquiétudes des parents
Que faire avant l’intervention ?
1-Monitoring de la fluidité
Former les parents sur ce qu’ils doivent observer
Les soutenir dans la cotation sur l’ES (mouvements associés, comportements compensatoires… dire aux parents de nous contacter à ce moment).
2-Conseils généraux aux parents
Ralentir le débit, leur propre débit à eux.
Ne pas exercer de pression sur l’enfant, ou même les limites temporelles.
Réduire le nombre de questions, privilégier les commentaires
Encourager l’enfant pour favoriser son estime de soi
Ne pas interrompre l’enfant lors d’un moment de bégaiement, lui laisser le temps de terminer son idée. Si on n’a pas le temps, lui dire qu’on doit préparer son petit frère, mais qu’on va l’écouter après.
Possibilité de reformuler le mot bégayé ou la phrase, sans demander à l’enfant de répéter
Ne pas ignorer la frustration de l’enfant. Au besoin, verbaliser : « je sais que c’est difficile, je suis là pour t’écouter ».
Outiller le parent en lien avec l’ES pour qu’il puisse nous ramener des informations.
*Ne pas dire à l’enfant «prends ton temps», «parle lentement». L’enfant pourrait se mettre à changer son patron de parole (à parler comme un robot, intonation chantante).
Quels sont les objectifs d’intervention en bégaiement à l’âge préscolaire ?
Amélioration de la parole → Contrôle et rationalisation des émotions