Cours 6: Les politiques gouvernementales en économie ouverte, pte 1 Flashcards
Qu’est-ce que la demande agrégée?
À court terme, le niveau de production d’une économie dépend essentiellement de la demande agrégée (DA) ou globale, c’est-à-dire des achats effectués par les 4 agents macroéconomiques de l’économie : les ménages, les entreprises, le gouvernement et les non-résidents.
Ainsi, la consommation (C), l’investissement (I), les dépenses gouvernementales (G) et les exportations nettes (X-M) constituent les composantes de la demande agrégée :
DA = C + I + G (X - M)
De quoi dépend la consommation ménages?
De 4 variables; elle peut être résumée comme suit :C = f (RPD, r, RICH, CONF)
- RPD: Revenu personnel disponible réel (RPD), défini comme le revenu des ménages (RP) après impôts (T).
- r: Taux d’intérêt réel (coût de financement des achats de biens durables et semi-durables).
- RICH: Richesse financière et non financière des ménages en termes réels (actifs moins dettes).
- CONF: Facteurs psychologiques tels que la confiance et les anticipations économiques des consommateurs.
De quoi dépend l’investissement?
De 3 variables; il peut être résumé comme suit :
I = f (BENR, r, CLAFF)
- BENR: Bénéfices réels anticipés des sociétés incorporées.
- r: Taux d’intérêt réel comme indicateur du coût du financement du capital.
- CLAFF:Climat des affaires basé sur l’évaluation et les anticipations des gestionnaires.
De quoi dépendent les dépenses gouvernementales en biens et services?
Elles ne dépendent d’aucune variable clairement définie. Elles sont dites exogènes. Nous pouvons les définir comme une variable discrétionnaire, établie selon la volonté des autorités gouvernementales.
De quoi dépendent les exportations nettes?
La fonction d’exportations nettes d’un pays résulte de la fusion de 2 fonctions : une fonction d’exportations et une fonction d’importations. La fonction d’exportations est une demande étrangère pour les biens locaux, alors que la fonction d’importations est une demande locale pour les biens étrangers. Ces 2 fonctions peuvent être résumées respectivement comme suit :
- X = f (E P/P; DINT)
- M = f (E P*/P; DINT)
De 2 variables relatives; elles peuvent être résumées comme suit :
- (X -M) = f(E P/P; DINT/DINT)
- E P/ P: Prix relatif des biens étrangers par rapport aux biens locaux, soit le rapport des prix étrangers (P) aux prix locaux (P), converti en monnaie locale par le taux de change nominal.
- DINT/ DINT: Rapport de la demande intérieure réelle étrangère (DINT) à la demande intérieure réelle locale (DINT).
Comment la demande agrégée est-elle représentée graphiquement?
Nous savons maintenant qu’une composante de la demande agrégée (DA) est inversement fonction du niveau général des prix (P) : ce sont les exportations nettes qui varient en fonction du prix relatif des biens échangés (E P*/P).
Ainsi, une augmentation des prix locaux (P)fait en sorte que les biens locaux deviennent plus chers par rapport aux biens étrangers, ce qui décourage les exportations et stimule les importations, de sorte que (X -M) diminue.
Bref, une augmentation du niveau général des prix (P) engendrera une baisse des exportations nettes (X -M), et donc une diminution de la quantité demandée de biens et de services.
La demande agrégée (ou globale) a une pente négative
Quels sont les facteurs qui font déplacer la courbe de demande agrégée?
Tandis que les variations du niveau général des prix (P) engendrent un déplacement le long de la courbe de demande globale, les variations des facteurs autres que les prix locaux qui influencent une ou plusieurs des 4 composantes de la demande mondiale (C, I, G et X-M) engendrent un déplacement de la courbe au complet.
-Exemple 1: Baisse des taux d’intérêt réels dans l’économie
Une baisse des taux d’intérêt réels dans l’économie diminue le coût du financement des agents économiques et influence positivement 2 composantes de la demande agrégée : la consommation des ménages (C), essentiellement celle des biens durables achetés à crédit, et l’investissement des entreprises (I). La courbe de la demande agrégée se déplace donc vers le haut (ou la droite).
Exemple 2: Expansion aux USA, la production intérieure canadienne stagne
Dans ce cas, c’est la composante des exportations nettes canadiennes (X -M) qui est touchée.
La croissance américaine se traduit par une augmentation du ratio DINT*/DINT. Comme ce ratio est positivement lié aux exportations nettes canadiennes, ces dernières augmenteront. Les Américains consomment davantage de biens locaux et de biens importés. L’augmentation de la demande pour les biens importés aux États-Unis se traduit donc par une augmentation des exportations canadiennes. Comme les exportations nettes augmentent pour le Canada, la demande agrégée canadienne est stimulée et la courbe se déplace vers la droite.
Toute hausse de la demande agrégée (une augmentation des exportations, une augmentation des investissements, une augmentation de la consommation, etc.) provoque un déséquilibre sur le marché des biens et services (une demande excédentaire). Tant que ce déséquilibre persiste, la production augmente.
L’offre et la demande agrégées finissent alors par s’équilibrer et le PIB se stabilise à un niveau supérieur à son niveau initial. Le même phénomène joue en sens inverse.
Qu’est-ce que l’offre agrégée et comment est-elle représentée graphiquement?
La courbe d’offre agrégée (OA) ou offre globale d’une économie est une relation positive entre la production (PIB réel) et le niveau moyen des prix des biens et des services. Les entreprises acceptent d’accroître leur production à condition que les prix au marché reflètent leurs coûts unitaires de production, qui sont plus élevés.
L’offre agrégée a une pente positive
La quantité offerte augmente sous l’effet d’une hausse de la quantité demandée de
biens: les prix augmentent ce qui permet aux entreprises de produire plus en couvrant leurs coûts croissants.
Quels sont les facteurs qui font déplacer la courbe de l’offre agrégée?
Ce sont tous les facteurs qui influencent les coûts unitaires de production, à demande agrégée donnée. Nous pouvons citer :
- Les chocs liés aux variations de prix des facteurs de production (les salaires [w] et les taxes sur la masse salariale [TxW], le prix des biens intermédiaires et de la matière première [E x PM] où E représente le taux de change nominal et PMles prix internationaux, etc.).
- Les chocs de productivité (par leur effet sur le coût unitaire de la main-d’oeuvre).
- L’effet des taxes indirectes (TPS, TVQ).
Exemple 3: Les syndicats obtiennent une hausse des salaires non compensée par des gains de productivité.
Cet exemple illustre l’influence négative sur l’offre qu’a une hausse des salaires, qui représentent environ 65 % des coûts totaux. Si les salaires augmentent, les coûts unitaires de production des entreprises augmentent, ce qui se traduit graphiquement par un déplacement de la courbe de l’offre vers le haut et vers la gauche, donc par une diminution de l’offre.
Quels sont lesfacteurs qui font déplacer la courbe de l’offre agrégée? (Cas d’une hausse des salaires)
Une hausse des salaires non compensée par des gains de productivité augmente les coûts unitaires de production et engendre un déplacement de la courbe de l’offre globale vers le haut et la gauche (l’offre diminue).
Qu’est-ce que l’équilibre macroéconomique?
Jumelée à la demande agrégée, l’offre agrégée nous permet d’obtenir une solution d’équilibre pour le PIB réel (que nous nommerons YE) et le niveau général des prix (que nous nommerons PE).
Ainsi, l’intersection des courbes de l’offre et de la demande agrégées détermine la seule combinaison des valeurs du PIB réel (YE) et du niveau des prix (PE) compatibles avec les décisions des agents économiques.
Qu’est-ce que l’équilibre macroéconomique de plein-emploi?
Pour analyser la conjoncture économique, nous avons besoin d’un point de repère. C’est le PIB potentiel (ou offre agrégée de long terme [OALT] ou encore PIB de plein emploi [YPE]) qui nous servira de repère. Il est associé au taux de chômage naturel.
Le PIB potentiel (YP) correspond au niveau de production réalisable lorsque les entreprises fonctionnent globalement au maximum de leur capacité. C’est le PIB réel optimal (et non pas maximal) accessible à l’économie à un moment donné.
Qu’est-ce que l’écart de sous-emploi (ou écart récssionniste)?
Le niveau de la production obtenu par la demande agrégée (le YE) n’est pas nécessairement compatible avec les objectifs de plein-emploi et de stabilité de prix. Il se peut que le PIB réalisé (toujours le YE) soit trop bas pour assurer un plein-emploi à chaque travailleur qualifié. La caractéristique fondamentale de cette phase, dite de récession, sera un niveau de chômage supérieur au niveau naturel.
L’économie est caractérisée par un écart récessionniste lorsque le PIB réel d’équilibre (YE) est inférieur à son niveau de plein-emploi (YPE) appelé aussi le PIB potentiel (YP) ou offre agrégée de long terme (OALT).
Le niveau de chômage est supérieur au niveau naturel.
Qu’est-ce que l’équilibre de sur-emploi (ou écart inflationniste) ou surchauffe économique?
Lorsque la demande globale dépasse la capacité de production du pays, lorsque l’offre ne peut plus suivre les prix se mettent à augmenter (inflation) et l’économie se trouve en situation de surchauffe ou de suremploi.
L’économie est caractérisée par un écart inflationniste (en surchauffe) lorsque le PIB réel d’équilibre (YE) est supérieur à son niveau de plein emploi (YPE). L’écart inflationniste représente alors la différence entre YPE et YE.
Les valeurs de PE et de YE associées à cet équilibre de sur-emploi ne pourront pas se maintenir à long terme, même en l’absence de chocs exogènes.
Qu’est-ce que l’équilibre plein-emploi?
En situation d’écart inflationniste ou de surchauffe économique, le retour spontané de l’économie vers son potentiel est plus rapide qu’en situation d’écart récessionniste. En effet, la souplesse des salaires est plus grande à la hausse qu’à la baisse –on accepte facilement une hausse salariale, mais difficilement une baisse.
En somme, le chômage (écart récessionniste) et l’inflation (surchauffe économique) ne disparaissent que lorsque l’économie atteint le plein-emploi, autrement dit lorsque le PIB réalisé (YE) correspond au PIB potentiel du pays.
Le plein emploi est caractérisé par des valeurs de P et de Y qui se maintiendront en l’absence de chocs exogènes. C’est la situation autour de laquelle l’économie tend à se stabiliser à long terme. Cet équilibre est donc compatible avec la stabilité des prix à long terme.