Cours 4: Troubles Anxieux Flashcards
Qu’est-ce que l’anxiété?
État émotionnel caractérisé par des sentiments d’appréhension, d’incertitude ou de tension associés à l’anticipation d’une menace ou d’un danger.
La menace peut être spécifique ou diffuse.
L’anxiété possède une fonction adaptative (oriente les ressources d’une personne pour qu’elle se prépare à faire face à une menace)
Phénoménologie complexe qui diffère d’un individu à l’autre et évolue avec l’âge .
Perspective dimensionnelle (propension à manifester de l’anxiété)
Différents troubles anxieux (différences se situent dans l’objet de la peur) (perspective catégorielle)
-Détresse psychologique!!!, irrationnelle et incontrôlable, affecte le fonctionnement adaptatif de l’individu
Qu’est-ce que la réaction de «fight or flight»?
Activation du SNC et SNA qui provoque une chaîne de réactions physiologiques et psychologiques permettant de combattre ou de fuir la menace
Augmentation du rythme cardiaque et respiratoire, augmentation de la tensions artérielle et du glucose sanguin, irrigation sanguine des muscles, hypervigilance, concentration, attention.
Fonction adaptative de l’anxiété!!
Quelles sont les manifestations comportementales de l’anxiété?
-Agitation ou diminution des gestes
-Tremblements
-Mouvements stéréotypés, compulsions
-Évitement et fuite!!! (La principale!!)
Quelles sont les manifestations physiologiques de l’anxiété?
-Augmentation du rythme cardiaque et respiratoire
-Tension musculaire
-Serrement dans la poitrine
-Boule dans la gorge
-Rougeur ou pâleur dans le visage
-Mains moites
-Extrémités froides
-Crampes d’estomac et problèmes digestifs
-Difficultés de sommel
-Transpiration
Quelles sont les manifestations cognitives de l’anxiété?
-Estimation plus ou moins réaliste du danger (tendance à surévaluer souvent)
-Estimation plus ou moins réaliste de la capacité à faire face à la situation
-Pensées irrationnelles ou catastrophiques
-Ruminations anxieuses et obsessions
Quelles sont les manifestations affectives de l’anxiété?
-Inquiétude
-Irritabilité
-Nervosité
-Appréhension
-Panique et détresse
+ fatigue et épuisement
Quels sont les principaux troubles anxieux selon le DSM-5?
Phobie spécifique
TAG
Trouble panique avec ou sans agoraphobie
Trouble d’anxiété sociae (phobie sociale)
Trouble d’anxiété de séparation
Les TOC, TSPT et de stress aigu ont été retirés du chapitre des troubles anxieux et regroupés, avec d’autres troubles, dans les chapitres: TOC et connexes + Troubles liés à des traumatismes et des stresseurs
Qu’est-ce que la phobie spécifique?
C’est la spécificité de l’objet ou de la situation phobogène qui distingue ce trouble.
Peur d’objets ou de situations particuliers et bien circonscrits
Les sujets sont habituellement appréhensifs et hypervigilants (recherche constante de l’objet ou de la situation qu’il doit éviter) (pcq évitement!)
Durée d’au moins 6 mois
Prévalence moyenne: 3-5%
Plus de filles que de garçons
Même si la prévalence est relativement fréquente, il n’y a qu’un petit pourcentage de sujets qui consultent (plusieurs développent une grande habileté à éviter les stimuli anxiogènes)
Traitement le plus efficace (se traite très facilement)
Qu’est-ce que l’anxiété de séparation?
Peur persistante, intense et inappropriée de la séparation d’une des principales figures d’attachement (habituellement la mère). Les enfants atteints tentent désespérément d’éviter de telles séparations. Lorsque la séparation est forcée, ces enfants sont désespérément préoccupés par le désir des retrouvailles.
Enfants sont malheureux, retirés socialement et non fonctionnels en l’absence de leurs parents.
Présent depuis 6 mois ou + (permet de minimiser le surdiagnostic, 4 semaines auparavant dans le DSM-IV)
Les stress de la vie peuvent déclencher un trouble d’anxiété de séparation
Se présente souvent sous la forme d’un refus scolaire
Certains enfants ont une inquiétude excessive et persistante de perdre la figure d’attachement (maladie, enlèvement, mort).
Qu’est-ce que le trouble d’anxiété sociale?
Peur prononcée et persistante d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles le sujet pourrait fait l’objet de l’observation attentive et de l’évaluation négative d’autrui
(Ex.: prendre la parole en public, parler à des inconnus, rencontrer des nouvelles personnes, manger, boire ou écrire en public, utiliser les toilettes publiques)
Constamment peur de dire ou de faire une bêtise et se soucie d’une façon maladive de ce que son entourage peut penser de lui. Sa vie sentimentale, sociale et professionnelle est marquée par les occasions perdues et aboutit souvent à la solitude.
Doit survenir avec des jeunes du même âge (pas seulement avec des adultes)
Capacité d’avoir des relations sociales satisfaisantes avec les membres de son entourage
Durée d’au moins 6 mois
On retrouve souvent:
-Hypersensibilité à la critique ou au rejet
-Manque d’assurance et faible estime de soi
-Un réseau social réduit, célibataire
-Difficultés scolaires et professionnelles
-Attention centrée sur soi et sur leurs performances, fortement autocritique (public self-consciousness)
Prévalence 1-2% des enfants et ados
Femmes > hommes (ado et adultes)
Plus fréquente chez les personnes moins instruites et SSE plus faible
Se développe surtout à l’adolescence mais peut se manifester avant l’âge de 10 ans.
Qu’est-ce qu’une attaque de panique?
- Ce n’est pas un trouble mental, mais un symptôme commun à plusieurs troubles anxieux (phobie sociale, phobie spécifique, état de stress post-traumatique et trouble panique) (une manifestation normative)
- Ces crises atteignent leur paroxysme rapidement habituellement en moins de 10 minutes. Malgré leur brièveté, elles sont souvent décrites comme une expérience terrifiante et laissent la personne vidée d’émotions et anxieuse à propos de sa santé. Pour elle, la peur d’avoir une nouvelle crise devient une préoccupation angoissante.
- Car contrairement aux phobies, les attaques de panique peuvent se produire en l’absence de stimuli extérieurs particuliers. Elles seraient plutôt initiées par des réactions physiologiques internes.
Quels sont les critères diagnostiques (DSM-5) d’une attaque de panique?
Période de crainte ou de malaise dans laquelle il y a au minimum 4 des sx suivants:
(1) Palpitations
(2) Transpiration
(3) Tremblements ou secousses musculaires
(4) Impression d’étouffement ou souffle coupé
(5) Sensation d’étranglement
(6) Douleur thoracique
(7) Nausée
(8) Impression de: vertige, instabilité, tête vide, évanouissement
(9) Déréalisation
(10) Peur de perdre le contrôle de soi
(11) Peur de mourir
(12) Paresthésies
(13) Frissons ou bouffées de chaleur
Qu’est-ce que le trouble panique?
Attaques de panique soudaines et récurrentes
Une des attaques a été suivie d’un ou des deux critères ci-dessous pendant un minimum d’un mois:
-Une préoccupation ou inquiétude persistante d’avoir une nouvelle attaque ou de leur conséquences
-Un changement significatif et inadapté du comportement en lien avec les attaques
Attaque de panique plus rare à l’enfance, mais relativement fréquente à l’adolescence
Prévalence de TP à l’enfance et à l’adolescence: environ 2%
Âge moyen: 14 ans
Prévalence: filles > garçons
Q’est-ce que l’agoraphobie?
-Peur ou anxiété marquée à propos de deux des cinq situations:
-1. Transport public;
-2. Être dans des endroits ouverts;
-3. Être dans des endroits clos;
-4. Être en ligne ou dans une foule;
-5. Être en dehors de la maison seul
-Peur ou évitement de ces situations, car s’échapper de ces situations peut être difficile ou impossible en cas de sx de panique ou autres sx
-Durée de 6 mois ou plus
Peut apparaître durant l’enfance, mais rare
Plus fréquent à partir de l’adolescence, âge moyen: 17 ans
Prévalence: 1,7% (ado) filles > garçons
Qu’est-ce que le trouble d’anxiété généralisée?
Préoccupations excessives pendant de longues périodes au sujet de différentes choses qui ne sont pas nécessairement reliées entre elles.
La personne qui en souffre se préoccupe d’évènements qui ont de fortes probabilités de ne jamais survenir.
Enfants hyperanxieux: soucis extrêmes et irréalistes, se préoccupent de la santé, du travail, des finances des membres de leur famille, doutent de leurs compétences personnelles et s’imposent des exigences extrêmes (perfectionnisme, remet tout en question)
De telles ruminations créent de véritables chaînes de pensées qui peuvent durer de quelques minutes à plusieurs heures. La personne souffrant d’anxiété généralisée, en se repassant ainsi d’innombrables scénarios négatifs devient hypervigilante et très vulnérable aux stresseurs environnementaux
Prévalence:
Enfants = 3% (filles = garçons)
Adolescence = 6% (filles > garçons)
Peu de gens consultent pour ce trouble. Perçoivent souvent leurs sx comme des traits immuables de leur personnalité
Qu’est-ce que l’intolérance à l’incertitude?
Tendance excessive à considérer inacceptable la possibilité, si minime soit-elle, qu’un évènement indésirable puisse se produire (ex.: la séparation est préférable à l’idée de ne pas savoir ce que le futur réserve).
Quelle est l’épidémiologie des troubles anxieux?
10% à 22% des enfants et des ados ont un trouble anxieux.
Les troubles anxieux sont plus fréquents chez les filles à l’exception du TOC
Les troubles anxieux les plus fréquents chez les enfants:
-L’anxiété de séparation (4-5%)
-Les phobies spécifiques (4-5%)
-L’anxiété généralisée (3%)
Quelle est la comorbidité des troubles anxieux?
Les deux tiers des enfants des cliniques spécialisées ont au moins deux troubles anxieux
Les troubles anxieux sont souvent associés aux troubles de l’humeur, au déficit d’attention/hyperactivité, aux troubles de comportement et à la toxicomanie
Quelle est la trajectoire développementale des troubles anxieux?
Si certaines peurs et manifestations anxieuses disparaissent le plus souvent par elles-mêmes chez le jeune enfant, les problèmes d’anxiété plus graves se résorbent rarement d’eux-mêmes (TOP et TPST)
Dans beaucoup de cas, les sx s’aggravent au fil des ans, pour se transformer en trouble chronique et plus sévère à l’adolescence et à l’âge adulte.
Certains troubles anxieux de l’enfance évoluent en d’autres troubles anxieux à l’âge adulte (ex.: l’anxiété de séparation est souvent associée au trouble panique à l’âge adulte).
Plus grande stabilité des troubles anxieux:
-Chez les filles que chez les garçons
-Lorsqu’ils s’accompagnent de difficultés comorbides
-Lorsqu’ils débutent relativement tôt
Évoluent rarement de façon continue (alternance entre phases aiguës et phases de rémission).
Exception: phobie spécifique qui est plus stable
Quels sont les facteurs génétiques des troubles anxieux?
-Suggèrent une vulnérabilité sur le plan génétique
-Influence génétique plus forte pour certains troubles (TOC vs anxiété de séparation) et chez les filles
-Vulnérabilité non spécifique aux troubles anxieux
-Héritabilité non pas du trouble mais bien d’une vulnérabilité tempéramentales (inhibition comportementale, affectivité négative)
Quels sont les facteurs neurobiologiques des troubles anxieux?
-Hyperactivité de l’axe hypothalamo-hypophysio-surrénalien (HPA): axe reliant l’hypothalamus, l’hypophyse et les glandes surrénales
-Fait le lien entre le cerveau et le système hormonal; joue un rôle central dans l’expression et la gestion des émotions
-Évènements de vie pénibles ou traumatiques (i.e. abandon, maltraitance) peuvent prédisposer un enfant à devenir anxieux en déstabilisant l’axe HPA et le système limbique
-L’amygdale est une structure du système limbique qui nous avertit de la présence d’un danger dans notre environnement et déclenche la réaction de peur puis de fuite ou de lutte pour nous y soustraire
-Dans le cas des troubles anxieux, les multiples connexions nerveuses entre les différentes noyaux et l’amygdale semblent être le lieu où s’inscrivent les peurs conditionnées à l’origine des différentes manifestations excessives de l’anxiété
TSPT voient leurs amygdales s’activer davantage que les autres. L’amygdale serait aussi impliquée dans le déclenchement des crises de panique par l’entremise de son noyau central. Celui-ci entretient des connexions avec plusieurs structures cérébrales qui contrôlent les réponses autonomes (respiration, fréquence cardiaque, etc.)
Les tranquillisants sont des médicaments qui vont diminuer l’activité cérébrale trop intense dans l’amygdale, ramenant le niveau d’anxiété de la personne à un niveau acceptable. 2 grandes familles sont surtout utilisées: anxiolytiques et somnifères (benzodiazépines)
Quel est le lien entre le tempérament et les troubles anxieux?
Réfère aux différences individuelles sur le plan des émotions et des comportements qui apparaissent tôt dans la vie et s’avèrent relativement stables à travers le temps et les situations.
Prémisse inhérente à la majorité des théories du tempérament: Certaines prédispositions génétiques sont à la base du tempérament.
L’expression du tempérament est cependant sensible aux conditions de l’environnement et aux expériences passées.
4 dimensions (dispositions tempéramentales):
-Activité (intensité, vigueur et vitesse du mouvement, de la parole et de la pensée)
-Réactivité (le seuil de réponse à des stimuli, l’attention et l’intérêt pour une stimulation, approche et évitement)
-Émotivité (affectivité plus ou moins négative)
-Sociabilité (intérêts pour les stimuli sociaux)
Qu’est-ce que l’inhibition comportementale (Jerome Kagan) (troubles anxieux)?
2 groupes d’enfants qui se distinguent en regard des comportements qu’ils manifestent lors de situations non familières.
-Enfants inhibés: timidité extrême, plus craintifs, tendance à se retirer sur le plan émotionnel et comportemental lorsque placés dans des nouvelles situations ou mis en présence de nouvelles personnes
-Enfants non inhibés: plutôt sociables, spontanés émotivement et peu effrayé dans un contexte de nouveauté
Différences individuelles observables dès les premiers mois de la vie. Procédure standardisée visant l’exposition à divers stimuli non familiers (objet, évènement, individus) en fonction de l’âge des enfants.
-4 mois (mobiles tridimensionnels): enfants inhibés apparaissent hautement réactifs face aux stimuli (activité motrice intense, bras et jambes s’activent, langue s’avance, le dos s’arque). Détresse marquée traduit par des pleurs excessifs. Enfants non inhibés apparaissent peu réactifs face aux stimuli et se montrent très peu irritables.
-9 mois à 2 ans: réactions de peurs et d’inhibition suscitées par diverses procédures: intrusion dans l’espace personnel de l’enfant, exposition à des objets non familiers, personnes inconnues.
Indices d’inhibition: fréquence des regards en direction de la mère, tentative de se rapprocher de celle-ci, évitement, latence d’approche
-4 à 8 ans: situation de jeu libre avec des pairs inconnus
Patrons de réactivité persistent au cours du développement…
-Les enfants fortement réactifs à 4 mois sont fortement réactifs à 14 et 21 mois
-Méfiance et réticence lors des interactions avec les pairs inconnus à 4 ans
-Silencieux et évitants en présence d’adultes et d’enfants étrangers à 7 ans.
Quelles sont les corollaires physiologiques en lien avec les troubles anxieux?
-Rythme cardiaque plus élevé et moins variable en situation de nouveauté
-Tonus vagal plus faible (capacité du système nerveux parasympathique à gérer la réactivité physiologie)
-Activité adrénocorticale plus intense (cortisol salivaire)
-Au repos, activité supérieure du lobe frontal droit (plus enclins à exprimer des affects négatifs et plus de difficultés à régulariser leurs émotions)