Cours 2- CLUSTER B: Troubles de la personnalité antisocial et narcissique Flashcards
Qu’est-ce le trouble de la personnalité antisocial?
Mode générale de mépris et de transgression des droits d’autrui. Si le diagnostique de psychopathie n’existe pas, l’antisocial oui, mais il est suffisamment malin pour être psychopathe.
Le narcissique est capable de fonctionnement professionnel et d’ascension sociale. Son égocentrisme grandiose, sa soif de contrôle et de prestige et son mépris des autres peuvent faire en sorte qu’il commette des erreurs de jugement et potentiellement verser dans la criminalité.
L’image grandiose qu’il entretient de lui-même et le mépris des autres font en sorte que le narcissique entretient des relations interpersonnelles difficiles et unidirectionnelles avec son entourage. Ses rapports avec les autres sont conditionnels à ce que ceux-ci lui renvoient une image de prestige et d’admiration. Le refus de les gratifier en ce sens fait en sorte de provoquer leur mépris, leur hostilité, voire leur violence. Tout affront peut s’avérer potentiellement mortifère pour la personne responsable de l’humiliation. Leur dangerosité est souvent subtile (suscite le doute, la perte de l’estime de soi, l’assujettissement, l’emprise). Elle peut mener à la perversion de relations interpersonnelles.
Quels sont les critères du diagnostic d’antisocial selon le DSM 5?
Il est nécessaire d’avoir trois des critères suivant:
- Incapacité de se conformer aux normes sociales qui déterminent les comportements légaux, comme l’indique la répétition de comportements passibles d’arrestation.
- Tendance à tromper pour un profit personnel ou par plaisir, indiquée par des mensonges répétés, l’utilisation de pseudonymes ou des escroqueries.
-Impulsivité ou incapacité à planifier à l’avance.
Irritabilité et agressivité, comme en témoigne la répétition de bagarres ou d’agressions
-Mépris inconsidéré pour sa sécurité ou celle d’autrui.
Irresponsabilité persistante, indiquée par l’incapacité répétée d’assumer un emploi stable ou d’honorer des obligations financières.
- Absence de remords, indiquée par le fait d’être indifférent ou de se justifier après avoir blessé, maltraité ou volé autrui.
- Présence de rationalisation: considère que c’est toujours la faute des autres (se justifie)
Quelles sont les caractéristiques de l’approche cognitive du TP antisocial?«J’agis, donc je suis», la primauté du passage à l’acte.
- «J’agis, donc je suis», la primauté du passage à l’acte.
- Il tend à s’affirmer de façon solitaire et téméraire, primauté de l’égocentrisme.
- Il éprouve du mépris pour les émotions tendres, primauté de la force machiste.
- Les comportements sont caractérisés par le passage à l’acte (acting-out) marqué par l’impulsivité et l’opportunisme. La réflexion ne vient qu’après, donnant l’impression d’une pseudo-introspection qui est rarement un facteur de protection.
- Les projets de vie sont peu élaborés (l’imagination et la culture sont pauvres, la pensée est concrète) et marqués par l’instabilité et l’inconséquence puisqu’ils sont également assujetties à l’impatience et l’insatisfaction. Il vit dans l’instantanéité du moment présent et dans un monde externalisé (peu de dialogue intérieur).
- Il fait fi des règles, obligations, responsabilités. Il fait la loi au fur et à mesure de ses élans égocentriques. Sa morale est élastique et assujettie à son profit égocentrique. Il impose et s’impose.
- Sur le plan émotionnel, il refoule ou ignore les émotions (surtout les tendres, synonymes de faiblesse). Il ne ressent pas, ou si peu (ou détournés à son profit égocentrique), la culpabilité ni les remords.
Quelles sont des caractéristiques de l’antisocial par rapport à ses perceptions?
- La perception de soi: il se croit fort, autonome, conquérant, dominateur.
- Perception des autres: les autres sont des outils dont ils peuvent user à sa guise, généralement dans un but utilitaire concret et matériel.
- Les croyances: égocentrique, il est mû par la Loi du plus fort (morale de jungle) et que l’autre soit plus faible lui assure sa pérennité. Ceci justifie l’usage de la brutalité qu’il peut rationaliser comme un mode lui permettant de «survivre» dans le monde.
- La sphère affective est marquée par la (pseudo) séduction instantanée sans que la qualité de la personne soit évaluée véritablement.
- charme superficiel/ séduction
- monde de survie/ force brute, physique
Quelle est la logique de la tendance de passage à l’acte de l’antisocial?
Les personnalités normales acceptent de prendre la réalité telle qu’elle est et de s’y adapter vs l’antisocial qui refuse ce qui ne rentre pas
insatisfaction–> affirmation par l’acte–> mépris des émotions tendres–> pertes de représentations/ déculturation
Les antisociaux sont émus par la satisfaction de leurs besoins
- Cela limites leurs aspirations dans la vie donc
- Cherche toujours la résolution de sa satisfaction
- Élimine toutes autres facettes de sa vie pour se concentrer sur la satisfaction de ses besoins
**Diapo 9 cours 2: pertes de représentations
Efface de son histoire tous ce qui est de l’ordre des difficultés et des entraves. Par conséquent, il s’appauvrit puisqu’il perd une partie importante de son vécu qu’il pourrait intérioriser/valoriser pour nuancer son vécu.
Ceci a un impact direct sur sa capacité à ressentir le plaisir du fait de l’appauvrissement de l’expérience. La quête existentielle n’est pas basée sur le plaisir mais sur la satisfaction, qui mène paradoxalement à l’insatisfaction, ce qui le propulse dans la répétition pour se satisfaire alors qu’il ne l’est jamais. Ceci appauvrit l’expérience en créant un vision «tunnel» de la satisfaction de ses besoins (démontrer sa force).
Pas de représentations réelles véritables. La fantasmatique est construite, à la façon des mythomanes, pour supporter leur image de force et leurs croyances.
Lorsque ça ne vient pas de lui, il le méprise. Tout comme la loi. Il est en mesure de déployer un système de règles (gangstérisme) mais il faut que cela vienne de lui et non des autres, encore moins de la société.
Besoin de toute puissance, de maintenir une image de force, de rejeter l’autre (cache de la peur)
Quelle sont les perspectives étiologiques de l’antisocialité?
Neurosciences: génétique (MAO-A), difficultés capacités attentionnelle, impulsivité, lacunes capacités cognitives (intelligence concrète pour la plupart).
Développemental/psychologique: présence de traumas/carences infantiles.
Sociologique/psychologique: apprentissage par modèles des parents/pairs inadéquats.
Quelles sont les typologies développées par Millon par rapport à l’antisocial?
Il a développé des typologies (qui se veulent des variantes de chacun des troubles de personnalité). En ce qui concerne l’antisocial, il met en lumière des traits plus saillants de la personnalité: L’avide L’orgueilleux Le téméraire Le nomade Le malin
La version normale/saine, la force de la dynamique antisociale: action, pensée indépendante, non-conformisme, innovation.
Quelles sont les typologies développées par Fréchette et Leblanc?
MARGINAL SPORADIQUE:
immature et influençable, il commet des délits plutôt mineurs de façon occasionnelle. Les conduites délictueuses s’estompent généralement à la fin de l’adolescence.
INADÉQUAT RÉGRESSIF:
Caractérisé par la pauvreté culturelle et de son éducation faisant en sorte qu’il est attiré par les gains faciles et immédiats. La criminalité est surtout axée sur l’acquisitif rudimentaire. Mode de vie récidiviste, il côtoie des pairs marginalisés.
Délinquance comme mode de survi
CONFLICTUEL EXPLOSIF:
Crimes graves en lien avec une dynamique explosive caractérisée par la violence interpersonnelle. Il présente des similitudes avec le TP limite.
Criminalité violente
STRUCTUÉ AUTONOME:
Criminel précoce, d’habitude et organisé dont l’agir est diversifié. Il présente des similitudes avec le narcissique et le psychopathe.
Crime organisé
Quel est le profil de criminalité de l’antisocial?
Il est polymorphe. Pour comprendre son moteur de passage à l’acte il faut cerner le motif de la criminalité pour tenter de comprendre le besoin sous-jacent pour tenter d’apporter une résolution.
Comment définir le trouble de la personnalité narcissique?
Mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d’être admiré et de manque d’empathie.
Le narcissique se considère encore plus supérieur que l’antisocial (50-60%)
Il n’existe que pour lui-même
Veut se faire considérer comme-t-elle par les autres
Quels sont les critères du TP narcissique selon le DSM 5?
Il faut au moins 5 critères pour se voir donner le diagnostic de narcissique.
-Le sujet a un sens grandiose de sa propre importance.
- Est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté, d’amour idéal.
- Pense être spécial et unique et ne pouvoir être admis ou compris que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau.
-Besoin excessif d’être admiré.
Pense que tout lui est dû: s’attend sans raison à bénéficier d’un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits.
- Exploite l’autre dans ses relations interpersonnelles: utilise autrui pour parvenir à ses propres fins.
- Manque d’empathie: n’est pas disposé à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d’autrui.
-Envie souvent les autres, et croit que les autres l’envient.
Fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants et hautains.
Quelle est l’approche cognitive du TP narcissique?
Caractéristiques:
-Besoin constant d’admiration.
- Intolérance à la critique.
- Certitude de mériter un statut privilégié.
- Indifférence aux autres et tendance à les exploiter. Le narcissique est exigeant envers son entourage, il exige la perfection des autres pour se l’arroger. Particulièrement difficile dans la parentalité, particulièrement pour l’enfant.
Ce qui les distinguent des autres TP du cluster B:
-Un meilleur contrôle émotionnel et attentionnel (froid)
- Meilleure réussite sociale
- L’adversité est moins attirante que chez l’antisocial. Plutôt que de se battre, il rejette. Il vont davantage vers la facilité pour établir leur royaume. Avant tout: être admiré, briller.
Il faut souligner que la société nord-américaine tend à normaliser certains aspects narcissiques (individualité, beauté, succès illimité) et que par conséquent, nous les perdons dans le décor humain actuel, surtout à l’ère du «reality show» .
Quelles sont les caractéristiques du narcissique par rapport aux autres?
- Le narcissique exploite, trompe et prend avantage des autres pour s’arroger gloire, succès et gains.
- Le narcissique contrôle son entourage pour garder préservée l’image grandiose de lui-même. Les proches du narcissique apprennent rapidement à satisfaire inconditionnellement ce besoin d’admiration au prix de leur assujettissement puisqu’aucun affront n’est toléré.
- Façade flamboyante, et pour préserver son contrôle, le discours peut devenir souvent flatteur en apparence. Il est cependant truffé de sous-entendus de mépris et de critique. Lorsqu’il se met à trop mépriser et critiquer, il fait le vide autour de lui, ou il isole une seule victime.
- Le narcissique va lui-même avoir cette tendance à encenser les autres, surtout les tiers absents (des gens importants sur le plan politique ou financier, des gens connus, des modèles de succès), dont il se vante être de l’entourage, pour éblouir, tromper, invalider et mépriser.
- Il peut devenir obsolète et finalement sombrer dans l’isolement, les plaintes somatiques et la dépression de ne plus avoir d’admirateurs.
Comment le narcissique gère ses affects?
Il ne ressent aucune empathie. Froid et calculateur. Il s’agit-là du destin tragique d’une faille importante du Moi. Il est très difficile de s’attendre à ce que ceci se modifie, s’améliore.