Cours 2 - Acquisition du langage : introduction et acquisition de la phonologie : perception Flashcards

1
Q

Quels sont les facteurs à considérer lors de l’élaboration d’une théorie de l’acquisition du langage?

A

o Caractéristiques du domaine à apprendre
o Temps requis pour l’apprentissage
o Données auxquelles l’apprenant a accès
o Caractéristiques initiales de l’apprenant
o Mécanismes d’apprentissage

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2
Q

Quelles sont les caractéristiques du domaine à apprendre?

A
  • Les langues sont des systèmes :
    o Arbitraires (pas de logique)
    o Combinatoires (on peut combiner des éléments plus simples pour arriver à un élément plus complexe)
    o De règles et de contraintes
    o Hiérarchiques et récursifs
    –> Récursif : un processus ou une règle peut être appliqué à l’infini
  • Différents des autres systèmes de communication (p.ex. la communication des animaux) en ce qui concerne les dimensions de :
    o Abstraction
    o Créativité
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3
Q

Quelles sont les caractéristiques du temps requis pour l’acquisition?

A
  • Périodes :
    o Pré-babillage
    o Babillage
    o Contrastes phonologiques
    o Premiers mots
    o Premières phrases
    o Explosion lexicale
    o Explosion syntaxique
    o Etc.
  • Les mêmes étapes quelle que soit la langue en acquisition
  • Lorsqu’on parle de l’acquisition, il y a des périodes saillantes comme le babillage ou l’apparition des premiers mots
  • Les chercheurs ont remarqué que ces étapes sont les mêmes peu importe la langue d’acquisition
  • L’enfant moyen n’existe pas, il y a beaucoup de différences interindividuelles entre les enfants, chaque enfant acquiert la langue à son rythme (donc c’est pour cette raison qu’on donne des périodes et non des temps précis)
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4
Q

Quelles sont les caractéristiques des données auxquelles l’enfant a accès?

A
  • Trois types de données dans l’input (input = données auxquelles l’enfant a accès dans son environnement linguistique)
    1. Données positives (= phrases grammaticales)
    2. Données négatives directes
    o P.ex. : « On ne dit pas ‘tombé ballon’, on dit ‘le ballon est tombé’. »
    –> Assez rares
    –> Pas en début d’apprentissage
    –> Probablement pas un moteur d’acquisition (mais! Il y a des points de vue différents. Grand débat sur ce type de données, car selon les théories innéistes, ce type de correction n’a pas vraiment d’effet direct sur l’acquisition du langage)
    3. Données négatives indirectes
    o Le fait qu’un type de phrases ne soit pas présent dans l’input indique que ce type de phrases n’est pas possible dans la langue
    –> P.ex., *Lisent beaucoup de livres
    –> Selon Chomsky, les données négatives indirectes peuvent pour leur part jouer un rôle dans l’acquisition du langage car l’enfant peut ainsi déduire que ce type de phrase n’existe pas dans sa langue
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5
Q

Qu’est-ce que le langage adressé aux enfants (LAE)?

A
  • LAE : style de langage pour parler aux bébés ou aux jeunes enfants
    o Des mots et des phrases se prononcent lentement
    o Mots bien articulés
    o Intonation exagérée
    o Ton de la voix plus élevée (high pitch)
    o Vocabulaire limité
    o Beaucoup de répétitions
    o En général, contient des énoncés courts
    o Beaucoup d’impératifs et de phrases interrogatives
    o Moins de subordonnées
    o Port le plus souvent sur « ici et maintenant »
  • La façon dont les mères parlent aux enfants facilitent l’acquisition du langage selon certaines théories
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6
Q

Qu’est-ce que la composante sociale des caractéristiques de l’apprenant?

A
  • Il est démontré que les enfants suivent le regard de l’adulte, infèrent et reproduisent…
  • Interactions entre l’enfant et l’adulte sont indispensables dans l’acquisition du langage
  • Interaction entre les enfants et les adultes ne sont pas toujours les mêmes, p.ex. :
    o Isolation sociale
    o Autisme
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7
Q

Qu’est-ce que l’état initial de l’apprenant?

A
  • L’enfant nait avec certaines prédispositions spécifiques à l’acquisition du langage
    o Innéisme
  • À la naissance, l’enfant est comme un « tabula rasa », « récipient vide que son entourage remplira »
  • Capacités innées de cognition générale (non spécifiques à l’acquisition du langage)
    o P.ex., théories basées sur l’utilisation (fonctionnalisme, cognitivisme)
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8
Q

Quels sont les mécanismes d’apprentissage selon les différentes théories d’acquisition?

A
  • Mécanismes spécialisés destinés à l’acquisition de la langue
    o Indépendants des autres capacités cognitives (domain-specific)
    o P.ex., LAD (language acquisition device) qui implique l’existence de la grammaire universelle
  • Mécanismes cognitifs généraux
    o Mécanismes non spécifiques au traitement du langage, les mêmes que pour l’apprentissage d’autres domaines cognitifs (p.ex., la musique)
    o Mécanismes relevant de la cognition générale (domain general)
    o Stratégies :
    –> Analogie
    –> Analyse statistique
    –> Etc.
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9
Q

Quelles sont les différentes théories (hypothèses) d’acquisition?

A
  • Rejetées
    o Imitation
    o Apprentissage par renforcement
  • Acceptées
    o Innéisme (nativisme)
    o Théories basées sur l’apprentissage (fonctionnalisme, approche « usage-based »)
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10
Q

Qu’est-ce que l’hypothèse de l’imitation?

A
  • Apprentissage par imitation : il s’agit souvent de la réponse spontanée que l’on donne (à tort) à la question : comment les enfants apprennent-ils à parler?
  • Or, la langue des enfants comporte d’importants aspects créatifs : ils peuvent comprendre et produire des phrases jamais entendues, de même que des nouveaux mots.
  • Cette idée est donc rejetée par l’ensemble des linguistes.
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11
Q

Qu’est-ce que l’hypothèse de renforcement?

A
  • Apprentissage par renforcement : cette théorie, dont Skinner est le représentant le plus significatif en études langagières, prétend que les enfants n’apprennent que par :
    o Renforcement positif (récompenses)
    o Renforcement négatif (privation)
  • Dans sa théorie béhavioriste (1959) de l’apprentissage du langage, Skinner propose que le langage est semblable à n’importe quel autre comportement humain et relève des capacités générales d’apprentissage
    o À la naissance, l’enfant est comme un récipient vide (« tabula rasa ») et son entourage le remplira par ses renseignements et renforcements positifs
  • !Or, les enfants sont capables de rejeter ou d’accepter une infinité de phrases pour lesquelles aucun renforcement n’a eu lieu.
  • De plus, plusieurs cultures non occidentales ne portent aucune attention à l’apprentissage correct ou incorrect de la langue des enfants de l’âge précoce.
  • Malgré ces conditions, les enfants de ces cultures apprennent leur langue maternelle avec une maîtrise comparable à celle des enfants occidentaux, et dans les mêmes temps.
  • Ainsi, les linguistiques ne croient plus que le renforcement joue un rôle significatif dans l’apprentissage du langage, et c’est aussi pourquoi on parle de l’acquisition du langage plutôt que de l’apprentissage.
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12
Q

Qu’est-ce que l’innéisme et la Grammaire Universelle?

A
  • Chomsky démolit l’hypothèse de Skinner et propose :
    o Les enfants naissent avec un dispositif biologique spécifique (LAD = language acquisition device) qui les rend aptes à acquérir le langage à partir de l’environnement linguistique
    o L’enfant utilise les mécanismes spécialisés (« domain-specific »), destinés à l’acquisition de sa langue maternelle
  • La Grammaire Universelle (la G.U. ou UG en anglais) : architecture générale de la faculté de langage. Connaissances innées sur :
    o Les types de structures linguistiques possibles
    o Les types d’opérations linguistiques possibles
    o Les contraintes sur ces opérations
    o Connaissances qui orientent l’enfant vers les règles de sa langue
    o Connaissances qui font que les enfants ne développent pas de grammaires aberrantes (impossible)
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13
Q

Qu’est-ce que la Grammaire Universelle?

A
  • Principes : Sont des entités formelles abstraites qui décrivent certaines caractéristiques universelles des langues naturelle
  • Paramètres : Sont responsables de la variation linguistique, régissent la façon dont les principes peuvent s’appliquer dans certains cas
  • Contraintes : Ne permettent pas de génération de la grammaire « déviante »
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14
Q

Quelles sont les théories basées sur l’apprentissage?

A
  • Fonctionnalisme : cadre théorique qui considère de façon générale que le développement du langage est un apprentissage qui ne requière pas de structures cognitives lui étant spécifiquement dédiées.
  • « Apprentissage basé sur l’utilisation » (ou « Usage-based learning », p.ex., Tomasello 2003)
    o L’enfant apprend sa langue :
    –> À partir de l’input seulement
    –> Par inférence
    –> État initial : « tabula rasa »
  • Récemment, beaucoup de modèles statistiques de l’acquisition du langage ont été développés dans le cadre de cette approche qui suggèrent :
    o Les enfants apprennent le langage en se basant sur les régularités statistiques présentes dans l’input
    o Ils utilisent des mécanismes de cognition générale (« domain-general ») pour l’apprentissage du langage
    –> Ces mécanismes incluent, p.ex. : analogie, analyse distributionnelle, etc.
  • Dans cette théorie, ces sont les mécanismes de cognition générale qui sont mis de l’avant
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15
Q

Quels sont les problèmes avec le fonctionnalisme?

A
  • L’input auquel l’enfant est exposé est :
    o Syntaxiquement simple
    o Dégénéré (contient des pauses, hésitations, erreurs, phrases non complétées, etc.)
  • Langage adressé aux enfants (motherese, child directed speech) est lent, simplifié, avec l’intonation exagérée, etc.
    o Il y a un écart entre les données auxquelles l’enfant a accès et sa compétence langagière : Problème de Platon
  • Problème logique de l’acquisition du langage :
    o Certaines propriétés de la langue sont trop abstraites, subtiles et complexes pour être apprises par l’enfant à la base de l’input uniquement
    o Et pourtant, les enfants à développement typique réussissent à acquérir toutes les subtilités de leur langue maternelle
    o Comment font-ils?
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16
Q

Qu’est-ce que l’argument de l’exposé limité à l’input de l’innéisme?

A

o Argument de pauvreté de stimulus : L’information que l’enfant reçoit de l’input n’explique pas toute sa compétence langagière
–> Input dégénéré MAIS connaissance de dépendances structurelles (structure interne de la phrase)
–> Donc les phrases produites par les enfants montrent qu’ils connaissent la structure interne de la phrase mais qu’il y a également la structure linéaire qui est peut-être moins maîtrisée
- Capacités linguistiques innées : La Grammaire Universelle

17
Q

Cependant, quelle est la nuance lorsque les innéistes disent que le langage est inné?

A
  • Quand les nativistes disent que le langage est inné, cela ne veut pas dire que le français ou l’anglais (ou n’importe quelle autre langue) est inné. Cela veut dire que la faculté du langage est innée.
  • Les enfants ne parlent pas leurs langues dès la naissance mais ils sont prédéterminés génétiquement pour les apprendre.
    o Les enfants sont nés avec la capacité d’acquérir une langue
  • Ils n’ont pas besoin d’instructions ou d’enseignement explicite pour apprendre leur langue maternelle; l’acquisition du langage se fait automatiquement.
18
Q

Quelles sont les différentes tâches reliées à apprendre les sons lors de l’acquisition?

A
  • Distinguer les sons de parole des bruits (/s/ vs bruit)
    o Le bébé naissant préfère la parole plutôt que des sons de complexité égale (orientation innée vers le langage)
    o Le bébé naissant réagit différemment à la parole et à un enregistrement de parole joué à l’envers
  • Distinguer les sons de parole entre eux (/p/ vs /b/)
  • Classifier les sons de parole en phonèmes de la langue : unités pertinentes
  • Repérer les phonèmes malgré les différences dans le locuteur, le rythme, l’accentuation, etc.
19
Q

Quels sont les résultats des études sur la discrimination des sons de la langue native vs non native et quelle est la procédure utilisée?

A
  • Le bébé est capable de discriminer des sons de sa langue maternelle vs des langues étrangères
  • Procédure : technique de succion de haute amplitude
    o Dans la phase d’habituation, le bébé français écoute des énoncés du russe
    o Quand le taux de succion diminue jusqu’à un certain niveau, la phase de test commence
    o Durant la phase de test les bébés du groupe contrôle continuent à entendre des énoncés du russe, tandis que les bébés du groupe expérimental commencent à entendre des énoncés en français
    o Résultats : les bébés dans le groupe expérimental sucent plus vite que les bébés dans le groupe contrôle
20
Q

Qu’en est-il de la discrimination des sons de deux langues étrangères chez les nouveau-nés?

A
  • Les nouveau-nés sont capables de distinguer non seulement des sons de leur L1 (langue maternelle) par opposition aux sons d’une langue étrangère. Il paraît qu’ils distinguent aussi deux langues étrangères différentes
  • Par exemple : le bébé de 4 jours né dans l’environnement du français peut distinguer entre des énoncés de l’anglais et de l’italien
21
Q

Comment les nouveau-nés font-ils pour discriminer les sons de deux langues étrangères?

A
  • Les bébés utilisent l’information prosodique et suprasegmentale (p.ex., accent, rythme, intonation) pour distinguer des langues
  • Quand cette information est enlevée, les bébés ne sont plus capables de distinguer deux langues différentes
  • L’acquisition commence même avant la naissance : fœtus distingue l’ordre des syllabes
    o /babi/ et /biba/
    –> (changement de rythme cardiaque)
22
Q

Quels sont les processus d’acquisition des phonèmes chez les nouveau-nés?

A
  • Question importante : est-ce que les enfants apprennent à distinguer des contrastes phonémiques de sa langue ou ils arrivent au monde avec une certaine habileté innée de le faire?
    o Des études suggèrent que les nouveau-nés sont capables de distinguer des sons de la langue de leurs parents ou de n’importe quelle autre langue étrangère
  • Parmi tous les sons possibles (encodés probablement dans la Grammaire Universelle), le bébé choisit ceux qu’il entend dans l’input
  • Input linguistique : phonèmes que le bébé entend –> G.U. : Tous les sons possibles –> Système de phonèmes de la langue cible
23
Q

Qu’est-ce que les contrastes phonémiques?

A
  • L’ensemble universel de sons est limité : environ 600 consonnes et 200 voyelles
  • Chaque langue « choisit » un certain nombre de phonèmes
  • Une langue peut avoir entre 20 et 60 phonèmes
  • P.ex.,
    o En français – 36
    o En anglais – 40
    o En italien – 33
24
Q

Qu’est-ce que la perception des phonèmes?

A
  • Perception du contraste entre les phonèmes est catégorielle
  • C.-à-d. que, par exemple, des adultes sont capables de faire facilement une distinction entre les sons qui représentent deux phonèmes différents, p.ex., [p] vs. [b]
  • Cependant, ils ne sont pas capables de distinguer deux sons différents qui appartiennent au même phonème, p.ex., /b/
  • Catégorielle : il doit s’agir d’une distinction pertinente pour que l’adulte soit en mesure de distinguer des sons (donc revient un peu à des paires minimales, peut être au niveau du voisement)
25
Q

Comment les adultes perçoivent ils les phonèmes?

A
  • Les adultes :
    o Perçoivent très bien les contrastes phonémiques de leur langue maternelle
    –> Voyelles fermées et ouvertes en français
    –> /l/ et /r/ en anglais ou en italien
    –> Consonnes dures et molles en russe
    o Perçoivent assez mal les contrastes phonémiques d’une langue étrangère
    –> Contraste /l/ et /r/ difficile pour les japonais
    –> Voyelles fermées vs ouvertes pour les russes, anglais, etc.
    –> Consonnes dures vs molles pour les francophones, etc.
26
Q

Comment les bébés perçoivent ils les phonèmes?

A
  • Le bébé à l’âge d’un mois déjà a des capacités incroyables pour la discrimination des consonnes
  • Dès quatre mois, les bébés perçoivent les syllabes /pa/ et /ba/ de manière similaire aux adultes.
    o Procédure : pendant quelques minutes, les bébés écoutent une série de sons identiques [ba]
    o La séquence de [ba] est ensuite suivie par [pa] : (ba ba ba ba … pa).
    o Un changement de vitesse de succion indique que les bébés perçoivent la différence entre les deux syllabes et qu’ainsi ils distinguent deux sons [p] et [b]
    –> Test de succion de haute amplitude : chez les très jeunes bébés, on mesure grâce à une suce électronique, la vitesse de succion des bébés.
27
Q

Comment les bébés perçoivent ils les consonnes?

A
  • Les bébés distinguent des consonnes qui se différencient par :
    o Voisement, par ex. [ba] vs. [pa] (Eimas at al. 1971)
    o Lieu d’articulation, par ex. [ba] vs. [ga] (Morse 1972, Eimas 1974)
    o Mode d’articulation, par ex. [ba] vs. [ma] (oral/nasal) (Eimas & Miller 1980)
28
Q

Quelles sont les différentes étapes de l’acquisition des phonèmes?

A
  • Phonèmes maternels : Dès l’âge d‘un mois, le contraste entre [pa] et [ba] est acquis. À un an, les enfants connaissent leur système phonologique maternel.
  • Pertes de contrastes : après l’âge de six mois, les enfants perdent graduellement la capacité de reconnaître des contrastes non présents dans leur langue maternelle.
  • Par exemple :
    o Les enfants apprenant l’anglais perdent rapidement la distinction entre [Y] et [U];
    o Les apprenants du japonais perdent la distinction entre [r] et [l] vers 10 a 12 mois.
    o Par contre, la capacité de reconnaître certains sons, comme les cliques, est préservée toute la vie.
29
Q

Comment le bébé naissant distingue-t-il les sons entre eux vs le bébé de 5 mois?

A
  • Le bébé naissant :
    o Distingue presque tous les contrastes phonétiques existants dans les langues du monde (k’i-q’i; ra-la; ta-tha; etc.)
    o Ne distingue pas les contrastes qui n’ont pas de valeur phonémique : perception catégorielle
  • Le bébé de 5 mois :
    o Catégorie les sons du langage, malgré la variation dans : les locuteurs (homme, femme, enfant), la longueur, la hauteur et l’intensité, le contexte
  • Werker et Desjardins (2001): les enfants anglophones perdaient leur capacité de distinguer les phonèmes du salish (/k’/ – vélaire glottale vs. /q’/ - uvulaire glottale) quelque part entre 6 et 12 mois.
30
Q

Qu’est-ce qu’un aimant perceptuel?

A
  • Les exemplaires prototypiques d’un phonème (les plus fréquemment représentés) servent de base de catégorisation pour les autres exemplaires, et diminuent la discrimination des items à l’intérieur d’une catégorie
  • Bébés habitués au prototype d’une voyelle reconnaissant d’autres occurrences de cette voyelle, même assez différentes
  • Chaque réalisation d’un même phonème est regroupé autour du même prototype de ce phonème et ce prototype attire toutes les autres réalisations qui vont être perçues comme appartenant à cette catégorie
31
Q

Quel est l’effet du parler maternel?

A
  • La façon dont on parle aux bébés accentue les contrastes et favorise la catégorisation des phonèmes
  • En apprenant les phonèmes de sa langue, l’enfant apprend à ignorer des distinctions qui existent dans d’autres langues
32
Q

Qu’est-ce que la perte de sensibilité des bébés?

A
  • Perte de sensibilité à un contraste phonétique ≠ perte de capacité perceptuelle
  • Émergence d’un système de représentation permettant de coder les sons en catégories : des phonèmes
  • Le code phonétique de la langue prend le dessus
  • Attention sélective :
    o Porter l’attention sur les indices acoustiques pertinents pour sa propre langue (informatifs du point de vue phonologique)
    o Ignorer les contrastes non pertinents
  • Perte de sensibilité est corrélée au développement linguistique ultérieur nécessaire pour passer à une autre étape
33
Q

Qu’est-ce les probabilités transitionnelles de l’approche statistique?

A
  • Les bébés sont capables de découvrir des probabilités de co-occurrence de sons (syllabes) de sa langue maternelle
  • P.ex., pret+ty ou ba+by apparaissent plus souvent ensemble que ty+ba dans pretty baby
  • Ceci pourrait mener à la découverte de segments de type morphologique (mots)
  • Études récentes d’enfant de 8 mois ont démontré des capacités très développées de computation des éléments acoustiques  Apprentissage statistique
  • Les enfants sont capables de détecter certaines régularités statistiques dans l’input qui va les aider à segmenter la parole
  • Dans l’étude de Saffran et al. (1996), les bébés de 8 mois ont entendu une séquence de sons (trois « mots » à trois syllabes) pendant 2 minutes :
    o bidakupadotigolabubidaku
    o bidaku-padoti-golabu-bidaku…
  • Durant la phase de test, ils étaient capables de détecter des séquences de syllabes familières vs. non familières
  • Mesure : temps d’écoute
  • Les bébés ont écouté plus longtemps des « mots » non-familiers = nouveaux
  • L’apprentissage statistique n’est pas suffisant; d’autres indices sont utilisés par les enfants
  • Supposition : l’enfant a appris le mot « candle » ; une approche statistique le mènerait à segmenter de façon erronée la séquence : « can deliver »
  • Autres indices utilisés :
    o La prosodie (accent)
    o Les contraintes phonotactiques
    o Allophones (variations de sons)
34
Q

Qu’est-ce que les accents des mots?

A
  • Enfants (anglophones) sensibles à l’alternance fort-faible (pied trochaïque) dans la composition syllabique des mots : 7,5 mois
    o Ex., baby, mommy, doctor, etc.
35
Q

Qu’est-ce que les régularités phonotactiques?

A
  • Phonotactique maternelle : dès l’âge de neuf mois, les bébés commencent à reconnaître les combinaisons de sons présents dans leur langue maternelle, par exemple pl-, st-, -tr, etc.
  • Contraintes phonotactiques : certaines combinaisons de sons ne sont pas présentes dans certaines langues
    o Par exemple : st-, sk- en espagnol
  • Certaines combinaisons de sons se trouvent plus souvent dans la position initiale des mots que dans la position finale
    o P.ex., en anglais :
    –> Br- plus souvent dans la position initiale
    –> -nt plus souvent dans la position finale
36
Q

Qu’est-ce que les variations allophoniques?

A
  • Un phonème peut être prononcé de plusieurs façons différentes : allophones
  • Souvent ça dépend de la position dans le mot
    o Par exemple : en anglais /t/ ne se prononce pas de même façon dans les mots tab et bat
    –> T aspiré au début
    –> T non aspiré à la bat
    o Par exemple, le dévoisement d’une consonne peut signaler la frontière entre deux mots (allemand, russe)
    –> En russe : /zub/ « dent » se prononce zu[p]
  • Selon certaines études, les enfants sont très sensibles à ces informations et cette sensibilité se développe lors de sa première année de vie