Cours 2 Flashcards
Que signifie l’idée de « perception moderne du crime » ?
Elle signifie que le crime est compris comme une infraction à la loi que l’on peut signaler à la police afin de l’infracteur soit puni par le système de justice pénale.
Quels sont les principaux éléments qui ont contribué à la perception moderne du crime et des criminels au XIXe siècle ?
Les progrès techniques dans l’imprimerie, particulièrement la presse rotative.
Plusieurs auteurs dans la mouvance socialiste, au XIXe siècle, critiqueront les conséquences des inégalités socioéconomiques sur la gouvernance et l’écriture des lois. En quoi leur position demeure-t-elle, malgré tout, relativement conservatrice lorsqu’il s’agit de se prononcer sur les criminels et la punition ?
Elle reste conservatrice puisque, comme les inégalités ne changent pas, le gouvernement pense qu’il n’a d’autres choix que de répondre à la montée du crime chez les classes pauvres avec toujours plus de lois et de répression.
Bien qu’ils mettent en avant les conditions socioéconomiques et ses inégalités, ils ne remettent pas en question du fait que les pauvres soient plus criminels que les riches. Ils adhèrent plutôt à des théories explicatives de ce phénomène à l’époque. De plus, ils ne remettent pas en question la peine comme mode de résolution des conflits. Ils réfléchissent plutôt que serait une bonne prison, remettant en question son fonctionnement qui moralement, ne réhabilite pas les détenus. Le crime est plutôt perçu comme un fait objectif, ils dénoncent les problèmes qui en découlent, donc stigmatise les personnes désavantagées sur le plan socioéconomique
Les théories de l’évolution et la complexification de la classification des maladies mentales, au XIXe siècle, ont amené à distinguer deux grandes catégories de criminels pour lesquelles les suivis ne sont pas identiques. Identifiez-les et expliquez sur quoi elles reposent et leurs différentes conséquences en termes de suivi
(1) Les incorrigibles ; (2) Ceux que l’on peut traiter. Dans les débats auxquels donnèrent lieu ces classifications sur qui peut ou non être réformé, les théories de l’évolution seront également invoquées par certains pour justifier que certaines tarés innées ne peuvent être traitées, car elles sont le fait d’individus qui n’ont pas biologiquement évolué au même stade que les autres.
Identifiez un auteur clé en criminologie influencé par la phrénologie et les théories de l’évolution, et donnez le titre de son ouvrage principal
Cesare Lombroso – L’Homme criminel
En quoi l’introduction des notions de circonstances aggravantes et atténuantes, envisagée devant les tribunaux sous la qualification de gravité du délit, signifie-t-elle que l’on ne juge plus un individu uniquement sur ce qu’il a fait ?
Ces notions permettent de voir l’individu indépendamment de ce qu’il a fait, et donc, ce pour quoi il est jugé. Ceci permet de juger un acte et non une personne. On prend en compte les circonstances pour évaluer la gravité du délit.
Pourquoi l’arrivée de spécialistes en traitement dans les cours de justice, au XIXe siècle, viendra-t-elle ébranler en profondeur le concept de responsabilité pénale ?
Dû à la question du libre arbitre qu’ils viennent toucher. Qu’en est-il de la responsabilité pénale si l’on envisage l’ensemble des déterminants sociaux, familiaux, psychiques et physiques pesant sur l’individu ? Lorsqu’une personne, selon les spécialistes du traitement, pouvait avoir des problèmes de santé mentale sans être totalement démente, la nécessité pour la condamnation de la responsabilité pénale en fut profondément ébranlée.
Qu’est-ce qui résoudra, pour l’appareil pénal, le malaise créé par la remise en question de la responsabilité pénale, à la fin du XIXe siècle ? Quelle mutation s’opérera sur la signification de la responsabilité pénale ?d
La mise en exergue, par le mouvement de Défense sociale, du rôle de la justice pénale en tant que protectrice de la société contre la dangerosité de certains individus.
On va se demander si la personne va recommencer ou pas. Il appartient aux tribunaux de faire cette évaluation.
La responsabilité pénale a maintenant l’obligation à la personne qui a commis des crimes de répondre à ses actes. La question de savoir si la personne agie librement (libre arbitre) demeure à l’intérieur de la procédure pénale. La responsabilité pénale est désormais sur l’obligation de rendre compte pour que la personne soit reconnue coupable. Dans cette mutation du concept de responsabilité pénale, la sanction n’a pas comme but de punir un sujet de droit qu’il aurait enfreint, mais de diminuer le risque de criminalité chez l’individu en question.
À la fin du XVIIIe siècle, John Howard, à l’instar de Beccaria pour qui la peine doit avoir une certaine utilité pour réformer les individus, fait la promotion d’établissements d’enfermement reposant sur trois éléments. Quels sont ces éléments et quel est l’objectif poursuivi pour chacun d’eux?
(1) Hommes et femmes sont séparés : leurs besoins ne sont pas les mêmes
(2) On y fait travailler les détenus : dans le but de leur apprendre la discipline
(3) On y privilégie les cellules individuelles : dans le but de favoriser le silence afin que les détenus réfléchissent à leur crime et se repentissent.
Comment désigne-t-on les premiers établissements étatsuniens construits pour répondre aux caractéristiques privilégiées par Howard ? Identifiez-en un parmi eux qui, inaugurée en 1828, deviendra célèbre.
Écoles du crime, Sing Sing
Quel type d’architecture carcérale sera conçu par Jeremy Bentham afin de mieux surveiller les détenus? Décrivez brièvement.
Architecture panoptique : il s’agit d’un modèle de prison circulaire composé d’un point central et des ailes de cellules qui aboutissent à un périmètre muré, ce qui permet l’observation permanente des faits et gestes des détenus.
Dès leurs débuts, les prisons construites pour purger une peine furent dénoncées et considérées comme des échecs. Pourquoi ?
Puisque les prisons prônaient les châtiments corporels abusifs qui sanctionnaient toute transgression des règlements, particulièrement ceux qui avaient trait au respect du silence et la négligence de soins dont étaient victimes de nombreux détenus. Les prisons n’offraient aucune possibilité de réhabilitation.
Décrivez la logique de fonctionnement de la justice pénale qui s’est implantée au XIXe siècle.
Le discours du droit se pose comme jugeant un individu sur des faits, son passé, peu importe qui il est, maintenant le discours de l’égalité devant la loi. Un tribunal juge quelqu’un sur qui il est, son présent, dans le cadre de l’évaluation de la gravité de son acte, maintenant sur l’image de l’égalité devant les tribunaux.
