Cours 13 Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qu’une autoévaluation?

A
  • Questions posées directement à la personne ciblée pour avoir son opinion ou sa perception de son adaptation ou sa situation
  • Le plus souvent se fait par le bais d’un (a) questionnaire ou d’une (b) entrevue en personne, mais peut aussi être par téléphone, courriel, un site web sécurisé, une appli, etc.
  • La méthode de l’autoévaluation est la plus employée dans certains domaines (e.g., Psychologie de la personnalité, criminologie, mais aussi en psychoéducation pour évaluation des adolescents et adultes)
  • processus complexe qui fait appel aux cognitions, aux émotions et aux affects de la personne évaluée
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2
Q

Quels sont les 3 types d’autoévaluation?

A
  1. Directe : les questions posées à la personne ont explicitement une bonne vraisemblance, le construit mesuré n’est pas caché
    e.g., «je suis à l’aise en présence d’un grand nombre de personnes» – mesure explicitement la sociabilité (Extraversion)
  2. Indirecte : le construit qui est mesuré est intentionnellement «obscurci» ou caché – les auteurs minimisent la vraisemblance
    e.g., «j’aime tous les gens que je connais» – ne mesure pas la sociabilité, mais fait partie d’une échelle de désirabilité sociale
    e.g., «Mes combats les plus difficiles dans la vie sont ceux avec moi-même» est un item de l’échelle d’Alcoolisme du MMPI – ne semble pas être en lien évident avec ce trouble, mais est pourtant aussi valide que des items plus «évidents»
  3. Ouverte : Contrairement aux autoévaluations directe et indirecte, pour celle ouverte, les personnes donnent une description libre à partir d’une question ou consigne générale
    Permet aux personnes qui répondent d’utiliser n’importe quel construit qu’ils souhaitent
    Le Test des 20 énoncés (Kuhn & McPartland, 1954) demande à la personne de compléter 20 phrases, chacune commence par «Je suis …»
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3
Q

Quels sont les 4 avantages de l’autoévaluation?

A
  1. Richesse de l’information :
    - La personne qu’on veut évaluer est la mieux «qualifiée» pour procurer l’information – personne n’a accès à autant d’information sur elle
    - Accès à une multitude d’informations à propos de différents aspects de l’adaptation, dans différents contextes et sur une longue période de temps (quantité)
    - Accès à des informations internes/intrapsychiques, comme les sensations, pensées, sentiments, etc. (qualité)
  2. Motivation à rapporter :
    - Dans une large mesure, personne n’est aussi intéressé par l’objet de l’évaluation que la personne elle-même
    - Dans la vaste majorité des cas, les personnes «aiment» donner de l’information sur eux-mêmes – incluant des les échantillons cliniques
    - Dans certaines circonstances, l’évaluation d’un pair peut être effectuée avec moins de sérieux, ou plus superficiellement – alors qu’au contraire, les personnes tendent à mettre davantage de temps et d’effort lorsqu’elles évaluent leurs propres caractéristiques
  3. Force causale :
    - L’autoévaluation met en branle et «engage» l’identité de la personne qui répond
    - Qu’elle soit juste ou pas, la perception de soi a une forte influence sur la façon dont les gens interagissent avec le monde, sur leurs comportements, leurs attentes face aux autres, etc. (Pauhlus & Vazire, 2007)
    - e.g., un.e adolescent.e rapporte que la qualité de sa relation avec ses parents est mauvaise; l’important n’est pas que cette perception soit juste, mais qu’elle influence significativement son comportement avec ses parents
    - e.g., se percevoir comme timide n’est pas la même chose qu’être génétiquement timide (tempérament), mais cela influence
  4. Aspect pratique :
    - Probablement l’avantage le plus souvent souligné est l’aspect pratique exceptionnel de l’autoévaluation
    - Elle est rapide et peu couteuse, comparativement à d’autres méthode (e.g., entrevue, observation en milieu naturel, tâches expérimentales, etc.)
    - Pour certains construits difficilement observables par des pairs, l’autoévaluation est en fait la seule option possible
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4
Q

Qu’est-ce qui rend l’autoévaluation essentielle et inévitable en psychoéducation?

A

Certains construits d’intérêt en psychoéducation sont difficilement observables par des pairs informateurs autres que la personne elle-même (e.g., amis.es, parents, enseignantes, intervenantes, etc.), ce qui rend l’autoévaluation essentielle et inévitable :
- Cognitions (e.g., distorsions cognitives, schémas cognitifs, etc.)
- Humeur dépressives ou pensées suicidaires
- Conduites délinquantes / criminelles
- Consommation de substances psychoactives
Etc.

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5
Q

Quels sont les 3 désavantages de l’autoévaluation?

A

1-Biais et styles de réponses
2-capacités d’introspection
3-honnêteté

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6
Q

Quels sont les 2 biais ou styles de réponses classiques qui sont le plus souvent associés à l’autoévaluation?

A
  1. Désirabilité sociale
  2. Acquiescement
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7
Q

Qu’est-ce que la désirabilité sociale?

A
  • Individus faisant face à une intervention potentielle, ou durant une intervention, peuvent parfois vouloir se montrer sous un autre jour
  • Gestion positive des impressions : Vouloir paraître plus positivement pour éviter des punitions ou conséquences négatives
  • Gestion négative des impressions : Vouloir paraître plus négativement, ce qui peut traduire le désir d’obtenir un traitement rapidement, l’opposition avec les intervenants, l’effet de l’influence des pairs déviants, voire même un appel à l’aide dans certains cas …
  • Les auteurs d’instruments ont trouvé un moyen imparfait, mais utile pour tenter d’au moins quantifier la présence potentielle de biais, soit de fournir des échelles de validité
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8
Q

Expliquer cette affirmation : les évaluations par les pairs ne sont pas nécessairement supérieures que l’autoévaluation

A

Elles sont souvent influencées par une «heuristique centriste» :
- Lorsque les pairs d’une personne évaluent des traits difficiles à observer ou à juger, ils vont souvent tendre à se référer à leur propre personnalité (Ready et al., 2000)
- Phénomène aussi observé lorsque les amis.es d’un.e adolescent.e tentent d’évaluer ses conduites délinquantes ou sa consommation de psychotropes (Kandel, 1996)

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9
Q

Qu’est-ce que la capacité d’introspection?

A
  • Certaines personnes ont davantage de difficulté à faire de l’introspection – i.e., difficulté à réfléchir clairement à leur situation personnelle ou sociale et de le rapporter avec précision
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10
Q

Vrai ou faux

Les capacités d’introspection sont directement liée à l’intelligence

A

Faux

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11
Q

Dans quels cas est-ce que la capacité d’introspection est plus difficile?

A
  • Les adolescents.es ont de moins bonne capacités d’introspection
  • Questions rétrospectives à long terme sont plus difficiles
  • Les individus manifestant certaines conditions cliniques ont aussi plus de difficulté d’introspection : e.g., certains troubles neurodéveloppementaux, certains troubles de personnalité (e.g., personnalité antisociale ou psychopathique)
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12
Q

Qu’est-ce que la malhonnêteté?

A
  • Certaines personnes ont davantage la propension à ne pas répondre de façon honnête, en particulier pour des questions qui touchent des sujets sensibles ou pour lesquelles une réponse honnête pourrait entrainer des conséquences négatives (différent d’auto-déception; Pauhlus, 1984)
  • Problème plus fréquent chez les personnes qui manifestent une condition clinique liée aux problèmes extériorisés, aux comportements antisociaux, à la personnalité antisociale, etc.
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13
Q

Vrai ou faux

Des études montrent que même pour des questions très sensibles comme la criminalité, les autoévaluations sont aussi valides que les données officielles (Thornberry & Krohn, 2000)

A

Vrai

Dans de bonnes conditions d’évaluation (ex : mention de la confidentialité et des raisons d’évaluation) les personnes vont majoritairement dire la vérité

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14
Q

Quelles sont les limites développementales de la validité des autoévaluations?

A
  • Méthode qui convient à l’adolescence et l’âge adulte, mais convient-elle à l’enfance ?
  • À partir de quel âge est-ce adéquat et valide ?
  • Bien que la validité des autoévaluations des enfants (moins de 10 ans) ait typiquement été mise en doute, peu d’études empiriques rigoureuses existent pour affirmer ceci
  • Quelques études récentes montrent que les enfants sont capables de rapporter leurs pensées, émotions et comportements habituels
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15
Q

Quelle stratégie a été employée afin de contrer la limite de la validité des autoévaluations à l’enfance?

A
  • Développement de nouveaux instruments avec des résultats encourageants (voir Witcomb, 2017; Frick, Barry & Kamphaus, 2020)
  • Certains auteurs.trices ont développé des mesures autorévélées avec pictogrammes comme items pour les enfants d’âge scolaire (primaire) On utilise tout simplement des images en guise d’items; chacune illustre clairement le contenu visé pour un item donné
  • ex : Dominic Interactif, Pictorial Personnality Traits Questionnaire for Children
  • Avec les enfants du préscolaire et du primaire, on utilise surtout des informateurs (e.g., parent, éducatrice), mais plusieurs chercheurs proposent de faire une entrevue où l’évaluatrice doit lire chaque item à l’enfant en s’assurant de sa compréhension
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16
Q

Vrai ou faux

Les parents et enseignants.es deviennent graduellement des informateurs moins pertinents avec l’âge

A

Vrai

  • Les adolescents.es s’affranchissent graduellement des parents et leurs pairs du même âge deviennent de plus en plus importants (Hartup, 1992)
  • L’adolescent va plus facilement se confier à ses amis.es qu’à ses parents ou ses enseignants.es, surtout s’il s’agit de comportements déviants ou socialement moins acceptables
17
Q

Qu’est-ce qu’on devrait faire avec les enfants du primaire (moins de 10 ans) lors d’une autoévaluation?

A
  • Évaluatrice devrait TOUJOURS être présente pour lire
  • Adapter le niveau de langage au besoin (Items simples, clairs et brefs)
  • Choix de réponse simples sont préférables (i.e., «vrai / faux», «oui / non»)
  • Le respect des critères d’une administration standard est essentiel (i.e., consignes respectées, absence de stimuli dérangeants, etc.)
18
Q

Qu’est-ce que les mesures de l’adaptation sociale et personnelle pour les adolescents québécois (MASPAQ)?

A
  • Pour adolescents.es de 10 à 18 ans
  • Un des instruments les plus complets pour l’évaluation des adolescents.es en difficulté (Comportements antisociaux, adaptation sociale (i.e., famille, école, amis.es, activités routinières, etc.), adaptation psychologique)
  • Instrument basé sur une théorie connue de l’inadaptation psychosociale – théorie de la régulation sociale (Hirschi, 1969) = Plus un jeune se sent engagé au niveau social, moins il aura tendance a adopter des comportements antisociaux
  • Questions sur infos de base, adaptation personnelle, adaptation sociale et conduites antisociales
  • Prend une formation pour l’utiliser
  • Continuellement modifié et amélioré
19
Q

Expliquer le rationnel (caractéristiques/idées (4)) du MASPAQ

A
  1. Le point de vue de l’adolescent.e est essentiel
    - Il n’est pas nécessairement juste ou sans biais, mais sa perception influence ses émotions et comportements
    - Un adolescent peut estimer que ses parents sont extrêmement contrôlants, mais même si ce n’est pas le cas en réalité, cela influence néanmoins son comportement
  2. Les facteurs de risque actifs et proximaux sont essentiels en intervention
    - Ce qui est important dans une perspective d’intervention, ce sont les facteurs de risque actifs (i.e., qui peuvent changer et/ou être changés) et proximaux (i.e., plus près dans la vie de l’ados)
  3. Perspective intégrative systémique
    - L’adaptation de l’ados est modulée par plusieurs systèmes qui agissent en interaction (famille, école, amis.es, quartier, activités routinières, valeurs, traits de personnalité, etc.)
    - On doit donc mesurer plusieurs systèmes de l’adaptation de la personne, mais aussi plusieurs formes de problèmes d’adaptation
  4. Perspective développementale
    - Scores standardisés en fonction du sexe/genre et de l’âge
    - e.g., vandalisme à 10 ans et à 18 ans n’a pas la même signification clinique
    - e.g., contrôle parental élevé à 9-10 ans est correct, mais à 17 ans ça doit diminuer
20
Q

Quelles sont les propriétés psychométriques du MASPAQ?

A

Normes :
- Normes générales basées sur plus de 8000 adolescents.es
- Normes cliniques avec échantillons d’adolescents.es en internat (i.e., hébergés.es en centre jeunesse)

Validité :
- Validité de contenu: Théorie reconnue, mais pas d’examen systématique des items par des experts indépendants
- Validité de critère: concomitante (échelles différencient ados avec problèmes comportementaux de ceux sans problème) et prédictive (plusieurs échelles prédisent problèmes ultérieurs)
- Validité de construit: des analyses factorielles l’appuient, mais problèmes pour certaines sections; pas de validité C/D

Fidélité :
- Cohérence interne: Indices sont satisfaisants pour la vaste majorité des échelles, mais faible pour certaines échelles qui ont peu d’items (e.g., supervision parentale = 2 items)
- Stabilité temporelle (test-retest): Coefficients sur 1 ou 2 mois sont satisfaisants

Plus validité (contenu/construit) qui pose problème
coco pose problème

21
Q

Quelle méthode d’administration est recommandée avec les ados en difficulté qui ont souvent des difficultés de lecture et peu de motivation pour ce genre de tâche?

A

Entrevue semi-structurée, Utile pour prendre contact et recueillir de l’information sur l’attitude lors de l’entrevue

22
Q

Quelle est la perspective critique du MASPAQ?

A
  • Bon instrument; un des plus complet disponible pour évaluer les adolescents.es en difficulté (dans le contexte de mesures LSJPA en particulier)
  • Utile autant pour la clinique que la recherche (En plus de mesures des difficultés d’adaptation, mesure des facteurs environnementaux et personnels importants qu’on peut tenter de modifier lors d’une intervention)
  • En général, les propriétés psychométriques sont satisfaisantes, mais encore besoin d’études pour raffiner des sections. Il faudrait des analyses factorielles dans toutes les sections, etc.
  • Les questionnaires de traits de personnalité utilisés dans le MASPAQ (Eysenck et Jesness) ne sont pas optimaux, autant sur le plan clinique que sur le plan psychométrique (e.g., Structure factorielle du questionnaire de Jesness (1983) n’est pas du tout reproduite empiriquement)
  • Alors que la section sur les comportements antisociaux ou extériorisés est très solide et complète, celle sur les problèmes intériorisés est plutôt pauvre (anxiété et dépression seulement)
  • Contrairement à certains instruments brefs qui ont été vus dans le cours jusqu’à maintenant (EDC, PSA), le MASPAQ peut servir à faire une évaluation complète, et éventuellement prendre des décisions cliniques avec plus de confiance

section sur problème int.
question traits de perso pas optimaux (structure factorielle pas reproduite)
analyse facto dans toutes sections nécessaires