Cours 12 : Sommeil (partie 2) Flashcards
Facteurs développementaux qui contribuent à la fragmentation du sommeil
Avant 6 mois : coliques, gaz et reflux ; poussées de croissance
0 à 5 ans : fréquence élevée des virus et autres troubles de santé (réconfort et visites à l’hôpital)
6 à 24 mois : poussées dentaires (inconfort et pleurs) ; calendrier de vaccination (douloureux ; symptômes atténués de la maladie)
9-10 mois : anxiété de séparation (enjeux développementaux) surtout au coucher
18-24 mois : période d’opposition/refus (autonomie) ; transition dans le « vrai »lit
2 à 4 ans : entrainement à la propreté
3 à 5 ans : distinction difficile imaginaire / cauchemar / réalité (présence parentale pour être rassuré)
Endormissement et enjeux liés au développement
Anxiété de séparation
Autonomie
Gestion de la peur
- Régulation circadienne régulière mais peaks à cause du développement cognitif
Rythmies nocturnes
Mouvements répétitifs (se bercer, se rouler ou se frapper la tête) observés au moment de la transition de l’éveil au sommeil
Parasomnies si plus intenses
Pas pathologique : manifestation de l’anxiété au niveau du coucher
Parent doit apporter une sécurité environnementale
Routine stable
Qualité de la routine qui précède l’heure du coucher
- Constante et prévisible (conditionnement pour plus tard dans la vie)
- Composée d’activités calmes (moment privilégié avec le parent)
- Environnement sonore et visuel propice au sommeil
Fonction de la routine
- Elle prépare l’enfant au coucher
- Elle répond à ses besoins affectifs (enfant s’ouvre au parent, parle de sa journée, spécifique à l’enfant si fratrie)
L’enfant devrait être mis au lit lorsqu’il est somnolent mais éveillé (recommandation mais pas pertinente - pas dans les bras du parent, sinon va essayer de retourner dans les bras du parent pour s’endormir - pas aller dans les marges)
Troubles liés à l’endormissement
Diagnostiqué sur la base de la plainte parentale
- Difficulté à initier le sommeil
- Éveils nocturnes fréquents
Rappel : Tous les bébés se réveillent la nuit, mais ils se distinguent selon leur capacité à se rendormir sans signaler leur éveil au parent
Ce qui qualifie les troubles liés à l’endormissement est donc la capacité à s’endormir seul
- au moment du coucher
- lors des éveils nocturnes (conditions présentes pour que l’enfant puisse se rendormir seul - ex. : plusieurs suces dans le lit)
Origine des troubles d’endormissement
Pour qu’un enfant soit capable de se rendormir seul, il ne doit pas détenir d’association avec l’endormissement qu’il ne soit pas capable de reproduire par lui-même
Les troubles d’endormissement auraient ainsi pour origine les conduites parentales dans les premiers mois de vie: la présence des parents jusqu’à l’endormissement interfèrerait avec la capacité à apprendre à s’endormir seul
Pour quelle raison un parent serait présent jusqu’à l’endormissement de l’enfant ?
1. Motivations immatures
2. Réponse sensible aux besoins de l’enfant
3. Allaitement (contradiction entre ce qui permet à l’enfant de faire ses nuits et d’avoir la capacité à s’endormir seul)
Motivations immatures
Difficulté à se séparer de son enfant
Surprotection (pour s’apaiser lui-même - peur de la mort subite du nourrisson)
Angoisses personnelles
Présence de l’enfant dans le lit conjugal (peut servir les besoins du parent par rapport à la vie sexuelle)
Détresse parentale / parentification
- Réponse sensible aux besoins de l’enfant
L’approche interactionniste suggère un rôle concomitant des caractéristiques du bébé et du parent pour expliquer l’émergence des troubles : Une réponse parentale sensible aux enfants qui manifestent plus intensément leurs besoins occasionne les comportements parentaux qui renforcent les difficultés d’endormissement
1. Besoins intenses 2. Présence parentale accrue à l’endormissement 3. Réclame le parent pour s’endormir
Cercle vicieux
- Allaitement
L’allaitement est une option à favoriser lorsque la mère le désire
- Santé du bébé
- Relation mère-enfant
- Sécurité affective
- Prévention de la mort subite du nourrisson
Les bébés allaités ont une moindre qualité de sommeil
- Digestion plus rapide du lait
- Le bébé s’endort souvent à la fin de la tété (présence parentale à l’endormissement)
Interventions comportementales
L’objectif est d’enseigner au bébé à s’endormir seul (auto-apaisement) en dissociant graduellement l’endormissement de la présence parentale
La méthode 5-10-15 (Ferber method), aussi appelée méthode d’extinction des pleurs, est la plus connue
- Briser l’association entre les pleurs et le réconfort des parents en ignorant les pleurs du bébé pendant une durée qui augmente progressivement
- L’enfant apprend que ses pleurs ne lui apportent qu’un coup d’œil rapide de ses parents et cesse éventuellement de pleurer
La méthode est relativement rapide et efficace mais peut nécessiter quelques répétitions, surtout après des changements importants
1 à 2 semaines : dépend de la capacité du parent à le faire (répété si changements importants dans l’environnement)
Mise en application de la méthode
Mettre bébé au alors qu’il est somnolent mais encore éveillé
1. Si bébé pleure, attendre 5 minutes à l’extérieur de la chambre avant de retourner le voir
- Consoler le bébé sans lui parler ni le prendre dans ses bras (le recoucher doucement, lui caresser le dos)
- Quitter la chambre quand l’enfant est calmé
2. Si bébé pleure, attendre 10 minutes avant de retourner le voir
3. Si bébé pleure encore, attendre 15 minutes
4. Si bébé pleure encore, continuer à aller le voir à toutes les 15 minutes
Répétez la méthode tous les soirs jusqu’à ce que les pleurs cessent
Note : Il est maintenant recommandé de procéder de la même façon mais avec des délais plus courts (Ex: 2-3-6)
Après 6 mois, pile dans l’anxiété de séparation
La routine de la chaise: une méthode pour les enfants un peu plus grands
Cette méthode vise à enseigner aux bébés entre 18 mois et 2 ans à se séparer graduellement de la présence parentale à l’heure du coucher
Description de la méthode
1. Le parent s’assoit sur une chaise collée au lit/à la bassinnette de l’enfant et demeure à ses côtés pendant qu’il s’endort
2. Le lendemain, le parent éloigne la chaise de quelques cm. La chaise restera dans cette position toute la nuit et représente l’endroit où le parent va demeurer à chaque fois que l’enfant le réclame
3. Chaque jour, on éloigne la chaise de quelques cm supplémentaires
Conseils pour favoriser le succès de la méthode
- Utiliser un objet de transition
- Donnez des consignes à l’enfant pour qu’il apprenne à se consoler avec l’objet transitionnel
Mécanisme sous-jacent aux méthodes comportementales
Le succès de ces méthodes repose sur l’application stricte des concepts découlant de la théorie du conditionnement opérant (renforcement et extinction) aux pleurs des bébés pendant la nuit
Il faut cesser le renforcement positif (réponse aux pleurs) pour obtenir l’extinction du comportement
Contradiction avec la théorie de l’attachement (briser l’attente que quelqu’un va venir répondre à son besoin) - mère suffisamment bonne
Principales critiques des méthodes comportementales
En opposition avec les principes de la théorie de l’attachement (présuppose que l’enfant peut faire la distinction entre les comportements de ses parents le jour et la nuit)
Parle-t-on d’auto-appaisement ou de désinvestissement ? Capable de se réguler soi-même
Le résultat est la diminution des comportements d’alerte et pas forcement une diminution des éveils nocturnes
La question qui oppose les camps Est-il favorable de laisser pleurer bébé ?
Pour :
- Présence parentale peut interférer avec capacité à s’endormir
- Fatigue extrême chez le parent
- Efficacité des méthodes comportementales
- QdV des autres membres de la famille
- Pas d’effets nuisibles directs démontrés (inverse pas démontrer non plus)
Contre :
- Court terme: délais de réponse aux pleurs génère anxiété
- Long terme: Impossible de connaître l’effet sur la relation d’attachement
- Sommeil du bébé tend à s’améliorer avec le temps même lorsqu’on ne le laisse pas pleurer
Ce qui prime est le sentiment de cohérence entre les convictions du parent et ses comportements.