Cours 12 Flashcards
Qu’est-ce que les dysfonctions sexuelles?
Termes divers : dysfonctions sexuelles, difficultés sexuelles, troubles sexuels,
problèmes sexuels…
Déf. :
🢝 Problème qui perturbe le cycle de la réponse sexuelle et qui limite la capacité de
l’individu à ressentir de la satisfaction sexuelle (Chen et al., 2013)
🢝 Peut affecter toutes les phases de la réponse sexuelle
🢝 Comorbidité de plusieurs dysfonctions sexuelles possible
🢝 Classification selon le DSM-V : Diagnostic and statistical manuel of mental disorders
Clinique : on utilise plus dysfonctions sexuelles ou trouble du fonctionnement sexuel
Réponse sexuelle : désir, excitation, orgasme
Effet domino : si pas capable d’avoir de désir, pas capable d’être excité et donc pas d’orgasme
Pas rare de voir dysfonctions sexuelles avec dyspareunie…
Pas rare d’avoir trouble d’anorgasmie chez femme et éjaculation précoce chez homme
Qu’est-ce qui est évalué dans une évaluation sexologique?
Dans un premier temps
Distinction entre stimulation sexuelle inadéquate vs. dysfonction sexuelle effective
Sous-type
Primaire vs. secondaire : Primaire : problématique qui a tout le temps été là (ex. : femme qui n’a jamais eu d’orgasme)
Secondaire : qqch qui se développe dans le temps (ex. : dysfonction érectile avec nouvelle partenaire)
Situationnelle vs. généralisée : Situationnelle : difficulté à maintenir une érection avec une partenaire, mais seul pas de problème par exemple
Généralisée : dans toutes les pratiques érotiques (masturbation, stimulation, relation sexuelle…)
Puis, investigation en profondeur..
Les facteurs liés au partenaire : est-ce qu’il la désire toujours, comment il agit avec elle…
Les facteurs relationnels : communication, distribution de pouvoir dans le couple, vers quel type de partenaire on va tout le temps, qu’est-ce qu’on a tendance à reproduire…
Les facteurs de vulnérabilité individuels : difficultés personnelles, état psychologique de la personne, traumas infantiles, trait évitant…
Les facteurs culturels et religieux : façon d’aller chercher du relativisme, comment la personne perçoit le problème, comment elle a été élevée (ex. : pression de la virginité, 1ere relation doit être signifiante, donc mets de la pression sur le gars -> dysfonction érectile)
Les facteurs médicaux : maladies, symptômes (ex. : diabète), risque de réarriver, donc comment on la contourne
Quelles sont les conditions au diagnostic d’une dysfonction sexuelle?
Durée ≥ 6 mois
Souffrance clinique significative
S’assurer que la difficulté sexuelle n’est pas mieux expliquée par … :
Autre affection médicale (ex: atteinte des nerfs pelviens, maladie chronique, paralysie, etc.)
Autre trouble mental non sexuel (trouble dépressif ou bipolaire, TSPT, trouble psychotique)
Effets d’une substance (antidépresseurs, alcool, drogue)
Souffrance relationnelle sévère (violence conjugale)
Dans ces cas, la difficulté sexuelle n’est pas considérée comme un trouble en soi, mais plutôt
comme le symptôme d’un.e autre difficulté/trouble
Référence vers professionnels approprié (médecin, psychiatre) si nécessaire
Quelles sont les différentes dysfonctions sexuelles?
TROUBLE DE L’INTÉRÊT POUR L’ACTIVITÉ SEXUELLE OU DE L’EXCITATION SEXUELLE CHEZ LA FEMME
TROUBLE DE DIMINUTION DU DÉSIR
SEXUEL CHEZ L’HOMME
TROUBLE DE L’ÉRECTION
TROUBLE LIÉ À DES DOULEURS GÉNITO- PELVIENNES OU À LA PÉNÉTRATION
ÉJACULATION PRÉMATURÉE (PRÉCOCE)
ÉJACULATION RETARDÉE/ANÉJACULATION
Quelles sont les manifestations du TROUBLE DE L’INTÉRÊT POUR L’ACTIVITÉ SEXUELLE OU DE L’EXCITATION SEXUELLE CHEZ LA FEMME?
Manifestations :
Peu ou pas d’intérêt envers les activités sexuelles
Peu ou pas de fantaisies imaginatives sexuelles
Absence de prises d’initiatives dans les activités sexuelles et généralement peu de réceptivité envers les prises d’initiatives du/de la partenaire (le partenaire la sent froid/inhibée sexuellement, bcp de stratégies d’évitement, pas vouloir poser de gestes affectueux)
Peu ou pas de sensations d’excitation (lubrification, corps ne répond pas) ou de plaisir sexuel (en lien avec des caresses génitales ou non-génitales, décrites comme ça me gosse, c’est envahissant…).
Peu ou pas d’intérêts pour les stimuli érotiques internes (pensées sexuelles/penser à des souvenirs sexuels) ou externes (porno, avance du partenaire…) (i.e. verbaux, visuels, écrits).
+
Détresse clinique significative
Dans la sexualité féminine, désir et excitation sont assez imbriqués
Des gens qui ont déjà éprouvé de l’intérêt envers la sexualité
Quelles sont les manifestations et la prévalence du TROUBLE DE DIMINUTION DU DÉSIR
SEXUEL CHEZ L’HOMME?
Manifestations :
Déficience ou absence de pensées érotiques, de fantaisies sexuelles et de désir de s’engager dans des activités sexuelles
Prévalence :
6% des jeunes hommes (18-24 ans)
41% des hommes plus âgés (66-74 ans)
Trouble qui a tendance à augmenter avec l’âge
Thérapeute doit prendre en compte l’âge, responsabilités de vie de la personne…, alors qu’on ne fait pas ça avec les femmes (comme si c’était normal qu’avec l’âge, ça diminue)
Quels sont les deux sous-types des problèmes de désir?
Sous-types :
Désir hypoactif :
🢝 Absence ou diminution persistante et répétée du désir sexuel et/ou absence ou peu de
pensées/fantasmes érotiques, Diminution graduelle de la sexualité à travers le temps, déjà eu un point d’intérêt pour la sexualité
Aversion sexuelle :
Aversion/répulsion excessive pour les contacts sexuels avec partenaire, Coche de plus au niveau du dégout, vouloir repousser la sexualité., elle est vue comme sale, mal, ceux qui aiment trop la sexualité sont mauvais…, parfois, on est dans un post-trauma, si ont vécu un trauma sexuel, ce qui est relié à la sexualité rappelle ça. Aussi lié aux phobies sexuelles/anxiété, peur des germes… Nait dans un terreau fertile
Parmi les dysfonctions sexuelles les plus difficiles à traiter car peu/pas de leviers
d’intervention et motivation souvent extrinsèque : Pas de leviers : pas de fantasmes, pas d’intérêt pour la sexualité, pas de motivation, difficulté à pointer les zones érogènes, la personne ne vient pas d’elle-même, souvent le conjoint la conjointe qui lui dit qu’elle doit régler son problème
Quelles sont les causes courantes de trouble de désir?
En réponse à autre dysf. : dyspareunie, vaginisme, anorgasmie, éjaculation prématurée, tr. érectiles
Détresse psychologique : anxiété, dépression, stress
Faible estime personnelle, corporelle et/ou sexuelle (désir sexuel passe d’abord par soi, on doit être turned on…)
Attitudes négatives/restrictives/conservatrices envers la sexualité
Gêne, honte, culpabilité, relation d’ambiguïté envers plaisir sexuel (gens qui ont bcp de responsabilité voient sexualité comme perte de temps)
Adhésion à des scripts sexuels stéréotypés
Désintérêt amoureux/sexuel dans le cadre d’une relation à LT
Conflits conjugaux
Antécédents traumas (agression sexuelle, viol, violence conjugale, inceste)
Croyances religieuses
Comment un trouble du désir peut-il être masqué?
Un trouble du désir peut masquer des difficultés sexuelles de tout autre ordre. Par exemple…
🢝 Sexualités atypiques: fétichisme, voyeurisme,
exhibitionnisme, paraphilies, sado-maso.
🢝 Questionnement quant à l’orientation sexuelle, à la genralité
🢝 Relation(s) extraconjugale(s)
🢝 Dépendance à la pornographie
Toujours se masturbant de la même façon en écoutant le même contenu, pas équivalent à la réalité en terme de stimulation
Quelles sont les manifestations typiques et la prévalence des troubles érectiles?
rois manifestations typiques :
Difficulté marquée/incapacité à obtenir une érection
Difficulté marquée à maintenir une érection
Diminution marquée de la rigidité de l’érection
Manifestations cliniques : atteinte à l’identité sexuelle/estime de soi, peur ou évitement
des activités sexuelles, refuge dans la masturbation/pornographie
Chez le/la partenaire : ↓ satisfaction sexuelle et ↓ désir sexuel
Prévalence : difficile à évaluer : ±13-21% hommes âgés de 40-80 (↑ après 50 ans)
Vécu comme une atteinte à l’identité sexuelle, à l’estime de soi (ne se sent pas homme…), pas rare que c’est présent avec dépression (agressivité, mèche courte)
Les premières fois que ça arrive, le/la partenaire se montre compréhensif (ça arrive), mais après plusieurs fois, ça les dérange
Si ce n’est pas questionné directement, les patients n’ont pas tendance à le dire
Porno augmente les dysfonctions érectiles, atteinte de l’orgasme…
Quelles sont les causes courantes des dysfonctions érectiles?
Anxiété de performance
Consommation de pornographie
En réponse à autre dysfonction sexuelle : baisse/absence désir
Détresse psychologique : anxiété, dépression, stress
Conflits relationnels
Faible estime personnelle, corporelle et/ou sexuelle (insécurité)
Complexe d’infériorité envers partenaire ou envers ex du/de la partenaire (se comparer mentalement aux exs, sont comme en compétition avec eux, avec son ex ça devait être meilleur)
Adhésion à scripts sexuels stéréotypés
Antécédents traumas (TSPT, agression sexuelle, inceste)
Important de vérifier habitudes de consommation (alcool, tabac, drogues) et mauvaises habitudes de vie
Tout homme qui a une dysfonction érectile éprouve de l’anxiété de performance, et elle peut être la cause, l’amplification et la conséquence
Habitudes de vie peuvent avoir un impact aussi : alcool, drogue, malbouffe…
En clinique, on demande s’il a toujours des érections spontanées (matinales) pour s’assurer que la mécanique fonctionne toujours
Qu’est-ce qu’un TROUBLE LIÉ À DES DOULEURS GÉNITO- PELVIENNES OU À LA PÉNÉTRATION?
Anciennement distincts (dyspareunie + vaginisme), maintenant applicable +
Déf. : douleurs persistantes et récurrentes (réelles ou anticipées) au niveau des organes génitaux avant, pendant et/ou après le rapport sexuel.
🢝 F : brûlures, élancements, pressions, crampes
🢝 H : douleurs au pénis/gland/testicules, douleurs à l’éjaculation et douleurs postorgasmiques
Ou vaginisme chez :
Difficultés persistantes et récurrentes provoquées par de fortes contractions musculaires involontaires (spasmes) du premier tiers du vagin et de l’orifice vaginal au moment de la pénétration vaginale, donc pas possible d’avoir une pénétration.
Pénétration vaginale = pratique sexuelle la plus susceptible d’être à la source du
ressenti douloureux
Hommes, femmes, trans…
Peur de la douleur est un élément clé dans les troubles de la douleur
Quelles sont les causes courantes de la dyspareunie et du vaginisme pour les femmes?
Antécédents de traumas (agression sexuelle, mutilation génitale, accouchement traumatique, viol, inceste)
Perfectionnisme (difficulté avec le plaisir dans la vie, moins capable de se laisser aller)
En réponse à autre dysf. sexuelle : trouble du désir, trouble de l’excitation sexuelle
Peurs de la pénétration, du pénis, de la douleur, abandon ou rejet du partenaire
Manque d’autonomie/d’individuation (ex: relation mère-fille fusionnelle)
Malaise ou culpabilité vs plaisir sexuel
Détresse psychologique : anxiété, dépression, stress
Proportion significative de causes médicales :
Anomalies des organes génitaux (hymen, vagin) cicatrices suite à accouchement, épisiotomie, infections chroniques (dont ITSS), endométriose, diabète, ménopause, etc.
Évaluation médicale recommandée
Souvent, peur de la pénétration est associée à la peur du pénis, des hommes (en lien avec un trauma), portion symbolique de la dyspareunie
Si on augmente le désir, pt pas de douleur
Trauma : parfois perception d’intrusion
Question systématique posée au client : avez-vous consulté un médecin (pour savoir que le problème n’est pas mécanique)
Quelles sont les causes courantes de la dyspareunie pour les hommes?
Antécédents de traumas (agression sexuelle, mutilation génitale, viol, inceste)
En réponse à autre dysf. sexuelle : trouble du désir, évitement de la sexualité
Malaise ou culpabilité vs plaisir sexuel
Détresse psychologique : anxiété, dépression, stress
Proportion significative de causes médicales :
Maladie de La Peyronie (courbure de la verge) et phimosis (62%)
Déchirure du frein du pénis
Troubles dermatologiques (lichen scléreux, balanite)
Évaluation médicale recommandée
Phimosis : affection du pénis ou clitoris, empêche rétraction du prépuce ou capuchon du clitoris, incision pour dérouler la peau ou circoncision
Quelle est la symbolique de la dyspareunie/vaginisme?
Douleurs au moment des relations sexuelles : réponse à une menace réelle ou imaginée
Stratégie d’évitement :
Cercle vicieux de la peur : situation de peur, réaction de peur, évitement, sentiment de soulagement, renforcement de la peur, augmentation du danger perçu, mémorisation de l’expérience et appréhension
Renforcement du trouble douloureux
Tant qu’on n’affronte pas la douleur/la peur, on l’entretient
Distorsions cognitives renforcent la peur, accentuent l’anxiété de performance…