COURS 11 – PSYCHOLOGIE CRITIQUE Flashcards
Qu’est-ce qui différencie un changement de premier ordre d’un changement de deuxième ordre?
Changement de premier ordre :
On ne change pas de paradigme avec les mêmes visons/valeurs du monde
On cherche à améliorer le système : le rendre plus adapté à la réalité dans laquelle on cherche à intervenir
Les changements sont progressifs
Changement de deuxième ordre :
On veut changer les mentalités/valeurs/visions du monde
On remet en question des hypothèses de départ, on veut changer le système & qu’il ait des changements plus en profondeur dans la société
Déstabilise les gens quand on fait ce genre de changement (parce que on parle de disruption - transformation, révolution, changement radical), mais nécessaire pour faire avancer la société
Dans un contexte de libération, pour amorcer le changement et promouvoir le progrès social, Moane (2003) propose d’opérer à plusieurs niveaux (personnel, interpersonnel et politique). Pour chacun de ces niveaux, que vise-t-on à modifier exactement ?
- Personnel :
Agir sur les représentations individuelles et leur donner des moyens de travailler sur leur estime de soi - Interpersonnel :
Changer les relations entre les groupes, changer leurs manières d’interagir - Politique :
Promotion du militantisme et investir la scène publique.
Expliquez en quoi consiste l’éducation populaire. Pour répondre à cette question, essayez de mobiliser les concepts les plus pertinents.
Description :
- Ensemble de mesures et d’activités mises en place généralement en dehors des lieux formels dans une perspective de transformation sociale (visées politiques) =>priorités indépendantes de l’état.
- Ce n’est pas une nouvelle forme de pédagogie (ne vise pas à vulgariser le savoir). On veut plutôt le produire à partir de l’expérience des participantes.
Ce qu’on critique :
· La déshumanisation de l’être humain par le système capitaliste qui considère l’être humain seulement pour sa valeur marchande.
· Le rapport de pouvoir entre les humains
· L’éducation classique (cumulatif, on ne fait qu’emmagasiner le savoir & processus d’apprentissage sont unidirectionnels et hiérarchiques =>professeur actif, élève passif)
Objectif:
· Faire reconnaître la présence d’enjeux sociaux dans la société et l’omniprésence du pouvoir dans toutes les sphères sociales qui s’exprime à travers le vécu de la personne qui vivent l’impact de ces rapports de pouvoir.
· Corriger les inégalités en rendant les gens opprimés « proactifs» (empowerment)
[CADRES DE VIE ALTERNATIFS] – PSYCHOLOGIE DE LA LIBÉRATION
Pour faire face à l’oppression, nous avons vu que certains groupes opprimés organisaient leur lutte à travers des cadres de vie alternatifs. À partir de ce que nous avons vu dans le cours sur la psychologie de la libération (paradigme marginal) :
- Expliquez en quoi consiste un cadre de vie alternatif
- Expliquez très brièvement les 3 processus impliqués derrière cette « pratique ».
C’est quoi ?
Lieu de rencontre structuré (safe space) qui sert à contrer l’oppression
Dans ces rencontres, on cherche à améliorer le bien-être des personnes qui sont marginalisées, à combler leur déficit et trouver une solution ensemble aux enjeux qu’elles vivent (groupe = facteur de protection)
3 processus impliqués derrière cette pratique
1) Narratif identitaire: Réappropriation de leur identité en essayant de décrire leur vécu et la manière dont elles se sentent traités par la société. Identification de leurs forces/faiblesses et leur place dans la société.
2) Faire des actes de résistance: Identifier des moyens pour améliorer leur situation concrètement à l’aide d’outils et de l’entraide
3) Transactions relationnelles directes : Créer le plus possible de la cohésion dans le groupe à travers la bienveillance, la création d’un sentiment de sécurité partagé par tous et d’une identité commune.
En quoi consiste le croisement des savoirs? Pour répondre à cette question, énonce à quel paradigme on associe le croisement des savoirs. Expliquez quels sont les principes et valeurs derrière cette pratique et indiquez quels sont les types de savoirs que l’on vise à croiser.
Paradigme : Socioconstructivisme
Principes et valeurs : ne pas éloigner la recherche des ancrages sociaux, valorisation des connaissances de chacun, générer des nouvelles questions et approches, mettre en lumière certaines failles, perspectives plus riches
Types de savoirs : scientifique, professionnels, expérientiels (savoir des personnes qui vivent les situations étudiées)
En quoi consiste la théorisation ancrée? Décrivez les principes derrière ce concept et la logique épistémique derrière le concept.
Principe : fonctionne sur l’induction, donc pas d’hypothèse de départ et c’est en regardant les données obtenues que l’on essaie de ressortir un portrait global. Recherche qualitative - partir des données pour trouver un sens.
Logique épistémique : approche critique issue de la sociologie
Considéré comme un cadre de référence partagé permettant aux individus d’organiser leur expérience et de comprendre les phénomènes qui les entourent de manière cohérente, la notion de paradigme occupe une place centrale en philosophie des sciences.
Comparez les paradigmes suivants en t’assurant de distinguer les paradigmes
1. Post-positivisme :
2. Constructivisme :
3. Socioconstructivisme :
4. Psychologie critique
- Post-positivisme :
D’où vient la connaissance: La connaissance se construit dans une compréhension commune en utilisant des méthodes et des normes rigoureuses de la communauté scientifique.
Objectif: Définir un problème social et chercher des solutions avec une approche hypothético-déductive
Méthodologie: Compréhension des relations de cause à effet, la vérification d’hypothèses, la modélisation et les méthodes expérimentales. Prédominance des devis quantitatifs.
- Constructivisme :
D’où vient la connaissance ?: Créée en collaboration dans les relations entre les chercheurs et les participants. Apprenant construit ses connaissances à partir de ses actions. Plus il est actif dans son apprentissage, plus il va renforcer ses connaissances. Pour construire de nouvelles connaissances, il faut faire des liens entre les connaissances qui existent déjà.
Objectif : On évite le par-cœur et on privilégie l’interaction (proposé par Piaget). Donner une signification aux expériences vécues par les participants en se référant à leur contexte pour leur permettre de construire leur propre signification.
Méthodologie : méthodes qualitatives.
- Socioconstructivisme :
D’où vient la connaissance ? : Repose sur une vision commune des problèmes à travers l’échange et la collaboration. La connaissance se produit sur des connaissances pré-existantes.
Objectif : Créer un sens partagé par le discours pour qu’on puisse comprendre les choses de façon commune => trouver vérité sociale, prise de décision et action commune
Méthodologie : À travers l’échange, en mettant l’emphase sur le langage et la construction de sens, qu’on va être capable de dégager un savoir. Au lieu de chercher à faire des lois générales à partir d’observations, on va plutôt chercher à comprendre le contexte social, considérant que la connaissance se situe dans un contexte relationnel.
- Psychologie critique :
D’où vient la connaissance ? : Par la remise en question des relations de pouvoir qui nous entoure et par la compréhension des biais cognitifs teintent notre compréhension du monde.
Objectif : S’opposer aux injustices et s’occupant des voix des personnes non-entendues
Méthodologie : quantitatif, mais surtout qualitatif + méthode de théorisation ancrée
Pour clôturer le dernier projet de recherche mené par son laboratoire, votre directeur de maîtrise vous invite à participer à un colloque de psychologie portant sur l’immigration, les inégalités sociales et la santé mentale. Pendant l’heure du dîner, on vous apprend que des tables ont été formées aléatoirement pour « stimuler » les débats d’idée entre les participants et que vous ne pourrez donc pas vous assoir à côté des membres de votre labo. Puisque vous ne vous sentez pas trop à l’aise avec cette situation, vous hésitez à aller dîner. Après 15 minutes d’hésitation et un ventre qui gargouille, vous décidez malgré tout de rejoindre votre table assignée et d’aller vous assoir devant votre « name tag », prenant ainsi cette conversation au passage.
En fonction des différentes positions épistémiques entendues pendant cette conversation, à quel paradigme (entre le post-positivisme ; le constructivisme ; socioconstructivisme; approche critique) pouvez-vous rattacher chaque personne?
1. AUGUSTE : « J’pense que si on veut changer les choses, c’est important d’étudier notre sujet avec le plus d’objectivité possible. Nos solutions doivent seulement reposer sur des données quantitatives concrètes basées uniquement sur l’observation, avec le plus de conditions de contrôle possible ».
- NANCY : « Franchement! J’suis d’accord avec toi sur le fait que c’est important que nos solutions doivent seulement reposer sur des données concrètes et sur l’observation, mais faut pas oublier que même si on ne le veut pas, on va toujours influencer un peu sur notre processus de recherche, ça n’existe pas la totale neutralité ».
- JEAN : « Voyons donc! J’pense que vous êtes dans le champ avec votre pseudo rigueur. Moi je pense que l’apprentissage, c’est un processus actif contingent aux conditions environnementales où l’organisme développe sa connaissance du monde par assimilation et accommodation ».
- SOPHIE : « L’autre avec son vocabulaire élitiste. C’est bien de faire la morale aux autres, mais tu oublies que la relation entre les individus est centrale dans l’établissement d’une signification commune. Tu ne peux pas juste considérer l’environnement pis la personne pour proposer des solutions ».
- AUGUSTE : « Ouais, on dirait que personne n’est entièrement d’accord ici. En fait, personne n’adhère au même paradigme on dirait ». « Et toi, retardataire? On était en train de parler de nos positions épistémiques. À quel paradigme tu adhères toi »?
- VOUS : « Honnêtement, vos approches sont pas mal toutes intéressantes, mais perso, je pense que ça ne sert à rien de se raconter des menteries. Tant que l’on ne porte pas attention aux relations de pouvoir entre les individus, qu’on en fait pas une analyse approfondie pour remettre en question le statu quo, ben nos recherches ne serviront pas à grand-chose ».
- AUGUSTE : positivisme
- NANCY : post-positivisme
- JEAN : constructivisme
- SOPHIE : socioconstructivisme
- VOUS : psychologie critique
