Cours 11 : Arthrites inflammatoires et spondylarthropathies Flashcards
Décrire : Les spondylarthrites (2)
- sont un groupe de maladies articulaires qui se caractérisent par une atteinte inflammatoire chronique de la membrane synoviale et des enthèses.
- Les enthèses sont les sites d’insertion des ligaments, des tendons et des capsules articulaires sur l’os.
Nommez les 4 entités principales de la famille des spondylarthrites (4)
- la spondylite ankylosante,
- l’arthrite psoriasique,
- l’arthrite réactive
- et l’arthrite associée aux maladies inflammatoires de l’intestin.
Nommez les caractéristiques communes des spondylarthrites (7)
- Typiquement, ce sont des atteintes articulaires de quelques articulations périphériques (oligoarthrite), touchant davantage les membres inférieurs que les membres supérieurs et de façon asymétrique.
- Les articulations sacro- iliaques sont souvent touchées, bien que parfois de façon asymptomatique.
- Certaines manifestations extra-articulaires sont fréquentes comme l’uvéite.
- Également, les patients n’ont pas de facteur rhumatoïde, de nodules rhumatoïdes ou d’autres manifestations articulaires typiques de la polyarthrite rhumatoïde (PAR).
- Étant donné la composante héréditaire, plusieurs patients ont des ATCD familiaux de spondylite ankylosante, de psoriasis, d’uvéite, d’arthrite réactive ou de maladie inflammatoire de l’intestin.
- Cette composante génétique se traduit même par l’association avec le gène HLA-B27.
Décrire : La sacro-iliite (6)
- La sacro-iliite est l’inflammation de l’articulation sacro-iliaque.
- Ce diagnostic entre dans le diagnostic différentiel de la douleur lombaire. Il est donc important de savoir reconnaître ses caractéristiques.
- Unilatérale ou bilatérale.
- Présente habituellement par une douleur à caractère inflammatoire au niveau des fesses, alternant d’un côté à l’autre et soulagée ou améliorée par l’exercice physique.
- S’accompagne généralement d’enraidissement matinal.
- Le début en est le plus souvent insidieux et avant l’âge de 45 ans et doit durer depuis plus de trois mois pour être significatif.
Nommez : Indices diagnostiques pour les spondylarthrites
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Âge début
Comparez les quatre spondylarthrites selon : H:F
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Vitesse présentation
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Présence de Sacro-iliite /spondylite
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Symétrie sacroiliite
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Arthrite périphérique
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Distribution
Comparez les quatre spondylarthrites selon : HLA-B27
Comparez les quatre spondylarthrites selon : Uvéite
Vrai ou Faux
Il est important de souligner qu’environ 80% de la population saine caucasienne est positive pour le gène HLA-B27.
Faux
Il est important de souligner qu’environ 8% de la population saine caucasienne est positive pour le gène HLA-B27.
Le test HLA-B27 devrait être demandé quand pour les spondylarthrites (2)
- Il est important de souligner qu’environ 8% de la population saine caucasienne est positive pour le gène HLA-B27.
- Ce test ne doit donc pas être demandé à moins d’avoir un doute raisonnable pour une spondylarthrite sous peine d’obtenir un résultat positif qui pourrait induire en erreur quant au diagnostic.
L’atteinte de l’oeil n’est pas la même avec chaque entité spondylarthrites. Expliquez. (2)
- en effet, la conjonctivite s’associe surtout avec l’arthrite réactive et l’arthrite psoriasique,
- alors que l’uvéite antérieure s’associe à l’arthrite associée aux maladies inflammatoires de l’intestin et à la spondylite ankylosante.
Décrire : La spondylite ankylosante (SA) (3)
- est une maladie inflammatoire chronique qui affecte le rachis et les sacro-iliaques.
- La sacro-iliite est nécessaire au diagnostic.
- Il existe une très forte association avec le HLA-B27 présent chez environ 90% des patients.
C’est quoi la présentation clinique de la spondylite ankylosante (6)
- typiquement par une douleur lombaire chronique de type inflammatoire.
- Étant donné la forte prévalence chez la population adulte de douleur lombaire de type mécanique, il est important de savoir bien différencier les deux au questionnaire.
- la douleur inflammatoire se présente habituellement chez le jeune adulte de façon insidieuse
- alors que la douleur mécanique peut se présenter à tout âge et de façon aiguë ou chronique.
- La présence d’enraidissement matinal de plus de 60 minutes ou de douleurs nocturnes doit faire suspecter fortement une atteinte inflammatoire.
- Typiquement, toutes les douleurs articulaires inflammatoires sont améliorées à l’exercice physique.
Quoi retrouve à l’examen physique pour la spondylite ankylosante ?(4)
- il est fréquent de pouvoir mettre en évidence une sensibilité à la palpation des sacro-iliaques et la mobilité de la colonne lombaire est habituellement affectée dans tous les plans, alors que typiquement, surtout la flexion est affectée dans les douleurs mécaniques.
- Également, l’expansion thoracique peut être diminuée si la colonne thoracique est affectée par l’inflammation, ce qui n’est jamais vu avec une douleur mécanique lombaire.
- Par ailleurs, il n’y aura pas de déficit neurologique en lien avec l’atteinte inflammatoire, mais ils sont possibles avec l’atteinte mécanique.
- L’atteinte extra-articulaire typique de la spondylite ankylosante est l’uvéite antérieure dans 25-30% des cas.
Nommez les Caractéristiques d’une douleur rachidienne d’origine inflammatoire (5)
Critères ASAS pour une douleur inflammatoire au dos
- Âge au début < 40 ans
- Début insidieux
- Amélioration avec l’exercice
- Pas d’amélioration avec le repos
- Douleur la nuit (amélioration avec le lever)
Douleur inflammatoire si présence de 4 des 5 critères
- Sensibilité: 79,6%
- Spécificité: 72,4%
Comparez une douleur rachidienne d’origine inflammatoire et mécanique selon ces critères
Nommez : Critères ASAS 2009 SPA axiale chez les patients avec rachialgies > 3 mois dont l’âge du diagnostic est < 45 ans
Ces critères sont applicables chez des patients souffrant d’une lombalgie inflammatoire depuis au moins trois mois et qui étaient âgés de moins de 45 ans au début des symptômes.
Expliquez la physiopathologie : SPONDYLITE ANKYLOSANTE
- La maladie débute par une réaction inflammatoire à la jonction entre le disque et la vertèbre.
- Cette inflammation entraine l’érosion de l’os et ensuite un équarrissement de la vertèbre (le coin de la vertèbre devient carré).
- Éventuellement, l’ossification se prolonge à la portion périphérique du disque vertébral, formant ainsi des syndesmophytes.
- Éventuellement, l’inflammation du rachis peut mener à une ossification complète de la colonne que l’on nomme « colonne de bambou ».
Ddifférencier les syndesmophytes de la spondylite ankylosante des ostéophytes de l’arthrose. (2)
- Dans l’arthrose, l’espace intervertébral est diminué et les prolongements osseux sont horizontaux,
- alors que dans les spondylarthrites, l’espace intervertébral est normal et les prolongements osseux sont verticaux.
Plusieurs techniques d’examen particulières sont à connaître pour bien évaluer une douleur lombaire inflammatoire chronique.
Nommez les principales (6)
- la mesure de la flèche occipitale,
- la mesure de l’expansion thoracique,
- la distance doigt-sol,
- le test de Schober,
- l’absence de lordose inversée
- et la manoeuvre de FABER.
Décrire : La flèche occipitale (3)
- est une technique qui permet de mesurer objectivement la sévérité de la cyphose dorsale.
- Le patient se tient adossé au mur avec la mâchoire parallèle au plancher:
- la flèche occipitale est la mesure entre le mur et l’occiput de façon perpendiculaire au mur.
La mesure de l’expansion thoracique se fait comment? (2)
- avec un gallon à mesurer en mesurant la circonférence du thorax en expiration complète puis en inspiration complète au niveau du quatrième espace intercostal.
- La valeur normale de l’expansion thoracique est de plus de 2,5cm et l’expansion est considérée anormale en deçu de cette valeur.
La distance doigt-sol se mesure comment? (1)
tout simplement en faisant pencher le patient le plus possible vers l’avant, puis la mesure est prise entre l’extrémité du majeur et le sol.
Décrire : Le test de Schober (7)
- est un test qui permet d’objectiver la perte de flexibilité de la colonne lombaire.
- Une marque est faite au niveau des fossettes lombaires, puis dix (10) cm plus haut.
- Par la suite, le patient se penche vers l’avant et la mesure est reprise entre les deux repaires.
- Une flexibilité normale de la colonne est démontrée si la distance entre les deux points augmente de quatre (4) cm.
- Un test de Schober modifié peut également être fait.
- La variante est qu’une marque est également faite cinq (5) cm plus bas que les fossettes lombaires, puis le patient se penche vers l’avant et la mesure est reprise entre les deux points.
- Une flexibilité normale de la colonne est démontrée si la distance entre les deux points augmente de cinq (5) cm.
L’absence de lordose inversée signe quoi? (2)
- signe une perte de flexibilité de la colonne lombaire.
- Elle est observée si l’aspect lordotique de la colonne lombaire est maintenu quand le patient se penche vers l’avant.
Décrire : La manoeuvre de FABER (3)
- et un acronyme qui signifie Flexion, Abduction, Rotation externe.
- Le patient place son talon sur le genou de la jambe controlatérale, puis une pression est exercée vers le bas sur le genou ipsilatéral tout en maintenant la hanche controlatérale immobilisée.
- La manoeuvre est dite positive si une douleur est provoquée au niveau de la sacro-iliaque (au niveau de la fesse et non au niveau de l’aine).
Vrai ou Faux
L’approche thérapeutique des spondylarthrites est similaire pour les quatre principales entités de cette famille de maladies.
Vrai
Décrire le traitement non pharmacologique des spondylarthrites (5)
- très importante
- En effet, l’enseignement au patient des symptômes, de l’évolution naturelle de la maladie, des effets bénéfiques et secondaires des traitements est primordial.
- Également, l’implication d’un physiothérapeute pour la posture, les exercices d’étirement et de maintien de l’amplitude articulaire et l’implication d’un ergothérapeute pour les attelles ou les aides fonctionnelles par exemple sont primordiaux.
- Il est important que les patients demeurent actifs et la natation est un excellent sport à leur conseiller.
- Étant donné la prévalence génétique, il peut être intéressant également de dépister les cas familiaux.
L’approche thérapeutique des spondylarthrites sera différente en fonction de quoi?
de la localisation de l’atteinte articulaire : périphérique vs axiale.
Dans les spondylarthrites, si l’atteinte rachidienne prédomine au niveau cliniqu, c’est quoi le tx pharmacologique? (3)
- la première médication utilisée est la classe des AINS.
- Les agents de rémission non biologique (sulfasalazine ou méthotrexate) ne sont pas efficaces pour traiter une atteinte axiale inflammatoire et ne sont pratiquement jamais utilisés pour traiter cette condition.
- Quand les AINS sont inefficaces malgré au moins quatre (4) semaines de traitement à bonne dose, des agents de rémission biologiques (anti-TNF, anti-IL17) sont le traitement de choix chez les patients qui ont une atteinte axiale.
Dans les spondylarthrites, si l’atteinte périphérique prédomine, c’est quoi le tx pharmacologique? (3)
- les agents non biologiques tels que le méthotrexate, la sulfazalazine et le léflunomide sont efficaces pour contrôler les signes et symptômes articulaires.
- Les dactylites et les enthésites peuvent aussi répondent aux agents de rémission non biologiques.
- En général, un agent biologique sera utilisé après un échec à 2 agents de rémission non biologiques.
Expliquez les principes généraux du traitement des spondyloarthrites (schéma)
Le pronostic de la spondylite ankylosante est comment? (2)
- est en général bon tant sur le plan du contrôle des symptômes que du maintien de la fonction articulaire.
- Certaines complications rares peuvent altérer ce pronostic, telles que l’uvéite, l’aortite et l’atteinte valvulaire cardiaque.
Décrire l’épidémiologie : Arthrite psoriasique (2)
- Vingt à quarante pourcent des personnes atteintes de psoriasis développent une atteinte articulaire, et ce, sans corrélation avec la sévérité du psoriasis.
- Ceci signifie qu’un patient avec une atteinte cutanée sévère n’a pas plus de chance de développer une arthrite secondaire qu’un patient avec une atteinte cutanée légère.
L’arthrite psoriasique se divise en cinq principales catégories entre lesquelles il existe un certain chevauchement.
Nommez les catégories.
- Arthrite des interphalangiennes distales (IPD) des mains et des pieds
- Arthrite mutilante
- Polyarthrite symétrique (pseudo PAR)
- Oligoarthrite asymétrique
- Spondylite avec ou sans atteinte périphérique
Nommez la présentation la plus commune de l’arthrite psoriasique
L’oligoarthrite asymétrique (70%).
Avec le temps si l’oligoarthrite asymétrique n’est pas contrôlée de façon adéquate, la majorité des patients évolueront vers quoi?
vers une forme polyarticulaire asymétrique ou symétrique
Décrire : L’arthrite des IPD des mains et des pieds (2)
- comme son nom l’indique, atteint les IPD des mains et des pieds.
- Elle s’associe fréquemment à une atteinte des ongles sous forme de pitting, de sillons transverses, de leuconychies ou d’onycholyse.
La forme polyarticulaire symétrique ou pseudo PAR atteint souvent les mêmes articulations que quoi? (1)
la PAR et de façon symétrique.
La forme polyarticulaire symétrique ou pseudo PAR atteint souvent les mêmes articulations que la PAR et de façon symétrique. Les façons de différencier les deux maladies sont quoi? (4)
- sont d’abord l’absence de nodules rhumatoïdes,
- l’absence de facteur rhumatoïde
- et l’absence de manifestations extra-articulaires propres à la PAR.
- Également, les IPD ne sont JAMAIS touchées dans la PAR.
L’arthrite psoriasique mutilante se caractérise par quoi?
des déformations importantes des doigts que l’on nomme doigts en lorgnette.
Les manifestations extra-articulaires de l’arthrite psoriasique (excluant le psoriasis) se manifestent où? (3)
- au niveau des yeux.
- Jusqu’à 20% des patients auront une atteinte oculaire de type conjonctivite, épisclérite ou kératoconjonctivite sèche.
- L’uvéite est rarement associée à l’arthrite psoriasique
C’est quoi le tx : Arthrite psoriasique (2)
- L’approche non pharmacologique est la même que pour la spondylite ankylosante.
- L’approche pharmacologique est très semblable également à la spondylite ankylosante :
- AINS si atteinte axiale,
- un agent de rémission non biologique si atteinte articulaire périphérique (méthotrexate, sufasalazyne ou léflunomide)
- et un agent biologique (anti- TNF, anti-IL17, ustékinumab, abatacept) si les échecs aux AINS ou aux agents non biologiques.
Décrire : L’arthrite réactive (1)
est une arthrite survenant à la suite d’une infection.
L’arthrite réactive est une arthrite survenant à la suite d’une infection. Nommez les infections incriminées habituellement (2)
- sont le plus souvent des infections de la sphère génito-urinaire (comme la chlamydia secondaire au Chlamydia trachomatis)
- ou de la sphère gastro-intestinale (comme les diarrhées hémorragiques).
(Arthrite réactive) Nommez les germes les plus fréquemment impliqués dans les diarrhées hémorragiques (4)
- sont le Campylobacter,
- Shigella,
- Salmonella
- et Yersinia.
Décrire physiopathologie : Arthrite réactive (2)
- Le fait que l’arthrite soit déclenchée par un épisode infectieux, ainsi que la forte prévalence du HLA-B27 entraîne une recherche très active pour découvrir le lien entre l’agent infectieux et l’antigène B27.
- Ce lien n’est pas encore établi.
Décrire la clinique : Arthrite réactive (5)
- Classiquement, les symptômes articulaires débutent entre deux et six semaines après l’épisode infectieux.
- L’atteinte est le plus souvent oligoarticulaire et asymétrique et touche davantage les membres inférieurs que dans l’arthrite psoriasique.
- Il peut également y avoir des dactylites et une atteinte du rachis.
- Les manifestations extra-articulaires les plus fréquentes sont l’urétrite et la conjonctivite.
- Certaines manifestations cutanées sont également possibles : la kératodermie blennorhagique qui se présente par des lésions cutanées hyperkératosiques palmo-plantaires et la balanite circinée qui se présente par de petites ulcérations indolores du gland ou du méat urétral.
C’est quoi le tx : Arthrite réactive (3)
- Le traitement de l’infection sous-jacente doit être fait si indiqué (par exemple une chlamydia), mais le plus souvent, l’infection digestive sera résolue au moment des symptômes articulaires.
- Le traitement de l’arthrite se fait par des AINS et des infiltrations locales de stéroïdes.
- Rarement, certains cas d’arthrite seront récidivants et il faudra envisager l’utilisation d’un agent de rémission.
C’est quoi l’évolution : Arthrite réactive (3)
- La majorité des arthrites réactives se résolvent avec le traitement pour ne jamais récidiver.
- Par contre, l’épisode peut durer jusqu’à trois à six mois.
- Certains rares patients développeront une forme chronique avec des crises récidivantes.
Décrire l’épidémiologie : Arthrite associée aux maladies inflammatoires de l’intestin (1)
15 à 20% des patients avec une maladie inflammatoire de l’intestin (MII) (maladie de Crohn ou colite ulcéreuse) vont présenter une ou des arthrites dans le décours de la maladie.
L’arthrite qui s’associe aux maladies inflammatoires de l’intestin se présente sous quelles formes?
est périphérique sous forme d’une monoarthrite ou oligoarthrite asymétrique avec ou sans atteinte des sacro- iliaques et du rachis.
L’atteinte périphérique de l’arthrite qui s’associe aux maladies inflammatoires de l’intestin touche plus souvent quoi? (3)
- les genoux
- et les chevilles
- et est non érosive (c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’érosion visible à la radiographie contrairement à la PAR).
L’atteinte périphérique de l’arthrite qui s’associe aux maladies inflammatoires de l’intestin est associée à quoi? (2)
- est associée à l’activité de la MII en général
- et la prévalence du HLA-B27 est la même que dans la population générale.