cours 10: la psychothérapie humaniste Flashcards
rle Quoi de la psychothérapie humaniste
- Un processus d’élargissement de la conscience
- Une rencontre avec soi
- Une relation
- Un processus d’élargissement de la conscience
- «La première tâche de la psychothérapie est d’aider les clients à se révéler à eux-mêmes,
par la recherche intérieure, les façons par lesquelles ils restreignent leur conscience et,
partant, leur vie.» (Bugental et Bracke,1992, p. 31). - Ouverture de la conscience comme ouverture de la compréhension et ouverture des
possibilités. - Le travail thérapeutique est un travail d’éclaircissement des présupposés et de
reformulation de vérités subjectives. On va arriver à des nouvelles vérités qui ne sont pas absolument - Les présupposés, en tant qu’impensés, sont à l’œuvre dans les conflits internes et
relationnels. Quelque chose qu’on juge de vrai, mais on n’a pas été assez réflexif
- Une rencontre avec soi
- Dans le contexte de la thérapie, le patient et le thérapeute participent à un événement
dans lequel le patient s’entend parler et penser. - Dans cette expérience, il se trouve reconduit à lui-même. Il peut alors prendre le temps (le
risque!) de nommer puis d’éprouver réellement certaines émotions qui étaient jusque-là
enfouies ou intellectualisées. Certaines émotions sont inconscientes, parfois c’est un risque de parler de ses émotions - Établir des liens entre ces émotions et certaines expériences difficiles de son histoire de vie.
- Le patient se voit peu à peu transformé par ce chemin de (re)découverte de soi.
- Attention! La thérapie ne consiste pas à découvrir sa «vraie» nature, son identité «unique»,
sa «vérité» absolue, mais d’être à l’aise dans le monde, dans une diversité de situations. On vise quelque chose de plus flexible, dans un monde où on est toujours dans des différentes situations
- Une relation
- Par sa posture empathique et non complaisante, le thérapeute cherche à faire vivre au patient un
sentiment d’acceptation inconditionnelle.
o Pouvoir comprendre et exprimer ses besoins et émotions, se sentir valorisé, sans pourtant être
idéalisé. Accepter le patient tel qu’il est peut importe ce qu’il dit - La relation thérapeutique est une relation de sens (centrée sur l’herméneutique) et une relation
nourrissante psychiquement (centrée sur l’acceptation et sur le dévoilement de patterns relationnels). En relation avec son thérapeute comme il est avec les autres - Cette relation thérapeutique a le potentiel d’être réparatrice. Car le patient expérimente une nouvelle
façon d’être en relation, laquelle fera apparaitre de nouvelles perspectives sur le monde (ex: je comprends
mieux mon monde et mes patterns; le monde est sécuritaire) et sur soi-même (je suis digne de valeur;
l’autre peut me comprendre et me veut du bien). Ce n’est parce qu’elle est nourrissante qu’elle va être réparatrice - Le thérapeute soigne avec ses compétences (ses savoirs théoriques et méthodologiques) mais aussi avec
ce qu’il est. Son savoir-être est essentiel.
o L’alliance thérapeutique: meilleur prédicteur du succès d’une psychothérapie (Flückiger et al., 2018).
le pourquoi de la psychothérapie humaniste
1.Pour être plus libre (et plus responsable)
2.Pour se transformer
3.Pour atteindre une forme d’équilibre
4.Pour détruire
1.Pour être plus libre (et plus responsable)
- La thérapie s’effectue dans l’action, en visant l’acquisition d’expériences nouvelles, notamment par la prise de risques.
o Dans l’espace thérapeutique d’abord, puis à l’extérieur.(un espace sécuritaire) - L’être humain donne un sens à sa vie à travers ses choix, mais aussi en regard des limites. C’est par la capacité de choix dans la contingence qu’il s’engage subjectivement
dans sa vie. Va apprendre à identifier ses besoins et faire des choix pas éclairer pour subvenir à eux - La thérapie devient un lieu d’apprentissage de la liberté.
- Plus on est libre, plus on a des responsabilités. On devient l’unique dépositaire des actions et des choix qu’on pose, autant face aux autres que face à soi-même. Il faut accepter les conséquences de nos choix
actions et des choix qu’on pose, autant face aux autres que face à soi-même.
o Processus de maturation psychique. (je fais un choix et je dois assumer avoir prit cette voie là
o Culpabilité (cf. Karl Jaspers) (sentir qu’on a cette responsabilité
2.Pour se transformer
- Un travail réflexif se déroule à l’intérieur d’un dialogue avec une autre personne.
- Réfléchir dans un cadre herméneutique nous change. Une compréhension profonde
entraîne un réel changement (émotions, comportements, pensées), c’est-à-dire une
modification dans des rapports à soi, aux autres et au monde. - L’être humain se comprend à partir de son immersion dans sa propre histoire et dans sa
possibilité de réinterpréter son histoire. mettre en mot beaucoup de notre histoire de vie , peut nous permettre de la comprendre autrement et amener des changements - Le dialogue comme sortie d’une situation ou compréhension figée.
- La compréhension de soi ne signifie pas la transparence à soi. La thérapie n’est pas une
purification. Elle vise davantage la tolérance d’une certaine ambiguïté et la capacité de se
lier dans cette ambiguïté. On ne veut pas que la personne se sentent priser au charge
3.Pour atteindre une forme d’équilibre
- La santé est un processus constant de stabilisation et d’équilibre. (cf.
Canguilhem). être capable de trouver un équilibre dans les différentes situations de la vire - L’équilibre, ici, n’a rien de statique, mais se veut un processus dynamique fait de changements.
- Être en bonne santé, c’est avoir la capacité de s’adapter et de se relever des souffrances.
- Le thérapeute et le patient se questionnent ensemble sur les changements possibles à apporter et qui peuvent permettre de se rapprocher de la santé.
- Prendre contact et identifier les sources de sens et de plaisir. de manière à contre balancer les souffrances
4.Pour détruire
- Pour créer du nouveau il faut démanteler l’ancien (Quintin, 2012)
o Détruire des liens symboliques (interprétations) pour en former de nouveaux. - Faire face à la violence en soi
o La rencontre avec soi implique de se rencontrer dans tout ce qu’on est en tant
qu’humain, incluant nos zones d’ombre.
o Assumer la responsabilité face à notre agressivité. Apprivoiser ou au contraire tempérer
son rapport à la colère. Ce rencontrer dans ses parties les plus agressives
o Mobiliser l’agressivité et la colère pour en faire un moteur sain d’expression de soi et de
ses besoins auprès des autres. On peut mobiliser la colère de manière saine - Faire face à la violence en l’autre
o Admettre qu’un mal nous a été fait, qu’un trauma nous est arrivé.
o Reconnaissance et renoncement à ce qu’on ne nous a pas donné, alors qu’on y avait
droit. (Dr. Marc-Simon Drouin, UQAM)
o Tolérer les limites d’autrui et ajuster nos attentes
le comment de la psychothérapie humaniste
Par la création et le maintien d’un dialogue herméneutique
- Poser au patient des questions qui favorisent l’exploration et l’élargissement de sa conscience. Il
s’agit de refléter et parfois aussi de «métaboliser» pour lui ce qui se passe. - Trois niveaux : pensées, émotions, sensations
Quatre champs : (cf. Gilles Delisle, PGRO)
▪ 1: passé du patient: histoire de vie, d’enfance
▪ 2: passé de la relation thérapeutique: être honnête avec thérapeute pour éviter rupture
▪ 3: présent du patient: qu’est-ce qui ce passe à la maison?
▪ 4: présent de la relation thérapeutique: “je sens que tu as été blesser par ce que j’ai dit
Le patient est expert de sa subjectivité alors que le thérapeute est expert du chemin à parcourir
pour faire advenir une subjectivation et une relation réparatrice. Le thérapeute ne sait pas
nécessairement où il va, mais il connait les façons et les conditions pour faire apparaître ce
chemin à suivre. (expertise pour poser des bonnes questions
Quelques dimensions essentielles de la psychothérapie
humaniste existentielle
1-Être avant de faire
2-Écoute des thèmes existentiels
3-Le processus versus le contenu
4-Porter et contenir
5-Inclure plutôt qu’ignorer
6-Cultiver la relation « je-tu »
7-L’authenticité
8-Intention et résistance
9-Cultiver et réparer l’alliance
10-Réciprocité
11-Quelques techniques
12-Une curiosité bienveillante
13-Une posture
1-Être avant de faire
- C’est l’être qui est le moteur de la thérapie avant le faire. Le faire résulte de l’être
(May, 1983). - Se détacher d’une logique instrumentale, pour être ensemble.
- Attitude phénoménologique :
- Tenter d’abord de suspendre nos présupposés sur le patient, sur «quoi faire»,
«trouver une solution», etc. - Encourager le patient à «être là», dans cette disposition
- Présence : immobilité, inhibition, silences (présence à l’autre est très importante)
- Travail d’équilibriste: les réponses émergent de ce qui est là, dans l’instant, bien qu’on ait en tête le motif de consultation, la structure psychologique du patient et
son histoire développementale. - La présence implique la qualité d’être dans une situation et une
relation. - Présence à trois niveaux: soi-même, l’autre, la relation
2-Écoute des thèmes existentiels
- Thèmes existentiels sont révélateurs de l’expérience vécue et de la
condition humaine. - Ces thèmes se trouvent au cœur de divers enjeux :
- Relations, perte, abandon, isolement
- Contrôle, impulsivité
- Responsabilité, anxiété du choix
- Valeurs, croyances
- Estime de soi
- Sens, absurdité
- Souffrance, maladie, mort
À partir de ces thèmes…
* Explorer
* Expérimenter
* S’engager
* Modifier ou laisser-aller pour intégrer
* Créer et détruire des interprétations, des significations et
des liens
* Transformer pour se transformer
3-Le processus versus le contenu
- Un « chemin » de progression avec le patient (l’histoire de la relation thérapeutique qui va être plus importante)
- Régressions possibles (normal)
- L’écoute à la base du processus de changement
- Focalisation sur les émotions : ressentir et s’observer ressentir avant de se transformer
- Focalisation sur les relations interpersonnelles et la relation thérapeutique
- La relation thérapeutique comme échantillon, à l’œuvre tout au long
du processus (relation pareille qu’à l’extérieur) - Attention à ce qui revient, à ce qui se répète, à ce qui stagne tout au long du processus
4-Porter et contenir
plus psychodynamique
* Holding (D. W. Winnicott)
* Prendre soin (cf. porter un enfant) pour répondre aux besoins fondamentaux d’être vu et d’être
en relation.
* Capacité à « porter » en soi le patient, incluant des affects et contenus intolérables. (et le contenu qui amène les émotions)
Fonction contenante (W. R. Bion)
* Aider le patient à identifier et mentaliser ses émotions. Repose sur la capacité du psy de recevoir
et de transformer les pensées du patient pour lui rendre représentables (symbolisables). Mettre en mots ce qui ce passe, va aider le patient à comprendre
- Capacité à incarner une présence suffisamment solide et sécure pour que le patient puisse élaborer son expérience, expérimenter des états affectifs et prendre des risques. Confiance en psy de recevoir ce qu’il est en train de dire.
- Offrir un «cadre» thérapeutique. : contenant permet de sécurité
- Offrir une «maison» relationnelle habitable
- Bref… Créer l’espace propice pour que se déploie le processus thérapeutique.
- Mettre notre expérience au service du processus et des besoins du patient