cours 10: la psychothérapie humaniste Flashcards

1
Q

rle Quoi de la psychothérapie humaniste

A
  1. Un processus d’élargissement de la conscience
  2. Une rencontre avec soi
  3. Une relation
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Q
  1. Un processus d’élargissement de la conscience
A
  • «La première tâche de la psychothérapie est d’aider les clients à se révéler à eux-mêmes,
    par la recherche intérieure, les façons par lesquelles ils restreignent leur conscience et,
    partant, leur vie.» (Bugental et Bracke,1992, p. 31).
  • Ouverture de la conscience comme ouverture de la compréhension et ouverture des
    possibilités.
  • Le travail thérapeutique est un travail d’éclaircissement des présupposés et de
    reformulation de vérités subjectives. On va arriver à des nouvelles vérités qui ne sont pas absolument
  • Les présupposés, en tant qu’impensés, sont à l’œuvre dans les conflits internes et
    relationnels. Quelque chose qu’on juge de vrai, mais on n’a pas été assez réflexif
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3
Q
  1. Une rencontre avec soi
A
  • Dans le contexte de la thérapie, le patient et le thérapeute participent à un événement
    dans lequel le patient s’entend parler et penser.
  • Dans cette expérience, il se trouve reconduit à lui-même. Il peut alors prendre le temps (le
    risque!) de nommer puis d’éprouver réellement certaines émotions qui étaient jusque-là
    enfouies ou intellectualisées. Certaines émotions sont inconscientes, parfois c’est un risque de parler de ses émotions
  • Établir des liens entre ces émotions et certaines expériences difficiles de son histoire de vie.
  • Le patient se voit peu à peu transformé par ce chemin de (re)découverte de soi.
  • Attention! La thérapie ne consiste pas à découvrir sa «vraie» nature, son identité «unique»,
    sa «vérité» absolue, mais d’être à l’aise dans le monde, dans une diversité de situations. On vise quelque chose de plus flexible, dans un monde où on est toujours dans des différentes situations
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4
Q
  1. Une relation
A
  • Par sa posture empathique et non complaisante, le thérapeute cherche à faire vivre au patient un
    sentiment d’acceptation inconditionnelle.
    o Pouvoir comprendre et exprimer ses besoins et émotions, se sentir valorisé, sans pourtant être
    idéalisé. Accepter le patient tel qu’il est peut importe ce qu’il dit
  • La relation thérapeutique est une relation de sens (centrée sur l’herméneutique) et une relation
    nourrissante psychiquement (centrée sur l’acceptation et sur le dévoilement de patterns relationnels). En relation avec son thérapeute comme il est avec les autres
  • Cette relation thérapeutique a le potentiel d’être réparatrice. Car le patient expérimente une nouvelle
    façon d’être en relation, laquelle fera apparaitre de nouvelles perspectives sur le monde (ex: je comprends
    mieux mon monde et mes patterns; le monde est sécuritaire) et sur soi-même (je suis digne de valeur;
    l’autre peut me comprendre et me veut du bien). Ce n’est parce qu’elle est nourrissante qu’elle va être réparatrice
  • Le thérapeute soigne avec ses compétences (ses savoirs théoriques et méthodologiques) mais aussi avec
    ce qu’il est. Son savoir-être est essentiel.
    o L’alliance thérapeutique: meilleur prédicteur du succès d’une psychothérapie (Flückiger et al., 2018).
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5
Q

le pourquoi de la psychothérapie humaniste

A

1.Pour être plus libre (et plus responsable)
2.Pour se transformer
3.Pour atteindre une forme d’équilibre
4.Pour détruire

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6
Q

1.Pour être plus libre (et plus responsable)

A
  • La thérapie s’effectue dans l’action, en visant l’acquisition d’expériences nouvelles, notamment par la prise de risques.
    o Dans l’espace thérapeutique d’abord, puis à l’extérieur.(un espace sécuritaire)
  • L’être humain donne un sens à sa vie à travers ses choix, mais aussi en regard des limites. C’est par la capacité de choix dans la contingence qu’il s’engage subjectivement
    dans sa vie. Va apprendre à identifier ses besoins et faire des choix pas éclairer pour subvenir à eux
  • La thérapie devient un lieu d’apprentissage de la liberté.
  • Plus on est libre, plus on a des responsabilités. On devient l’unique dépositaire des actions et des choix qu’on pose, autant face aux autres que face à soi-même. Il faut accepter les conséquences de nos choix
    actions et des choix qu’on pose, autant face aux autres que face à soi-même.
    o Processus de maturation psychique. (je fais un choix et je dois assumer avoir prit cette voie là
    o Culpabilité (cf. Karl Jaspers) (sentir qu’on a cette responsabilité
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7
Q

2.Pour se transformer

A
  • Un travail réflexif se déroule à l’intérieur d’un dialogue avec une autre personne.
  • Réfléchir dans un cadre herméneutique nous change. Une compréhension profonde
    entraîne un réel changement (émotions, comportements, pensées), c’est-à-dire une
    modification dans des rapports à soi, aux autres et au monde.
  • L’être humain se comprend à partir de son immersion dans sa propre histoire et dans sa
    possibilité de réinterpréter son histoire. mettre en mot beaucoup de notre histoire de vie , peut nous permettre de la comprendre autrement et amener des changements
  • Le dialogue comme sortie d’une situation ou compréhension figée.
  • La compréhension de soi ne signifie pas la transparence à soi. La thérapie n’est pas une
    purification. Elle vise davantage la tolérance d’une certaine ambiguïté et la capacité de se
    lier dans cette ambiguïté. On ne veut pas que la personne se sentent priser au charge
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8
Q

3.Pour atteindre une forme d’équilibre

A
  • La santé est un processus constant de stabilisation et d’équilibre. (cf.
    Canguilhem). être capable de trouver un équilibre dans les différentes situations de la vire
  • L’équilibre, ici, n’a rien de statique, mais se veut un processus dynamique fait de changements.
  • Être en bonne santé, c’est avoir la capacité de s’adapter et de se relever des souffrances.
  • Le thérapeute et le patient se questionnent ensemble sur les changements possibles à apporter et qui peuvent permettre de se rapprocher de la santé.
  • Prendre contact et identifier les sources de sens et de plaisir. de manière à contre balancer les souffrances
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9
Q

4.Pour détruire

A
  • Pour créer du nouveau il faut démanteler l’ancien (Quintin, 2012)
    o Détruire des liens symboliques (interprétations) pour en former de nouveaux.
  • Faire face à la violence en soi
    o La rencontre avec soi implique de se rencontrer dans tout ce qu’on est en tant
    qu’humain, incluant nos zones d’ombre.
    o Assumer la responsabilité face à notre agressivité. Apprivoiser ou au contraire tempérer
    son rapport à la colère. Ce rencontrer dans ses parties les plus agressives
    o Mobiliser l’agressivité et la colère pour en faire un moteur sain d’expression de soi et de
    ses besoins auprès des autres. On peut mobiliser la colère de manière saine
  • Faire face à la violence en l’autre
    o Admettre qu’un mal nous a été fait, qu’un trauma nous est arrivé.
    o Reconnaissance et renoncement à ce qu’on ne nous a pas donné, alors qu’on y avait
    droit. (Dr. Marc-Simon Drouin, UQAM)
    o Tolérer les limites d’autrui et ajuster nos attentes
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10
Q

le comment de la psychothérapie humaniste

A

Par la création et le maintien d’un dialogue herméneutique

  • Poser au patient des questions qui favorisent l’exploration et l’élargissement de sa conscience. Il
    s’agit de refléter et parfois aussi de «métaboliser» pour lui ce qui se passe.
  • Trois niveaux : pensées, émotions, sensations
    Quatre champs : (cf. Gilles Delisle, PGRO)
    ▪ 1: passé du patient: histoire de vie, d’enfance
    ▪ 2: passé de la relation thérapeutique: être honnête avec thérapeute pour éviter rupture
    ▪ 3: présent du patient: qu’est-ce qui ce passe à la maison?
    ▪ 4: présent de la relation thérapeutique: “je sens que tu as été blesser par ce que j’ai dit

Le patient est expert de sa subjectivité alors que le thérapeute est expert du chemin à parcourir
pour faire advenir une subjectivation et une relation réparatrice. Le thérapeute ne sait pas
nécessairement où il va, mais il connait les façons et les conditions pour faire apparaître ce
chemin à suivre. (expertise pour poser des bonnes questions

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11
Q

Quelques dimensions essentielles de la psychothérapie
humaniste existentielle

A

1-Être avant de faire
2-Écoute des thèmes existentiels
3-Le processus versus le contenu
4-Porter et contenir
5-Inclure plutôt qu’ignorer
6-Cultiver la relation « je-tu »
7-L’authenticité
8-Intention et résistance
9-Cultiver et réparer l’alliance
10-Réciprocité
11-Quelques techniques
12-Une curiosité bienveillante
13-Une posture

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12
Q

1-Être avant de faire

A
  • C’est l’être qui est le moteur de la thérapie avant le faire. Le faire résulte de l’être
    (May, 1983).
  • Se détacher d’une logique instrumentale, pour être ensemble.
  • Attitude phénoménologique :
  • Tenter d’abord de suspendre nos présupposés sur le patient, sur «quoi faire»,
    «trouver une solution», etc.
  • Encourager le patient à «être là», dans cette disposition
  • Présence : immobilité, inhibition, silences (présence à l’autre est très importante)
  • Travail d’équilibriste: les réponses émergent de ce qui est là, dans l’instant, bien qu’on ait en tête le motif de consultation, la structure psychologique du patient et
    son histoire développementale.
  • La présence implique la qualité d’être dans une situation et une
    relation.
  • Présence à trois niveaux: soi-même, l’autre, la relation
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13
Q

2-Écoute des thèmes existentiels

A
  • Thèmes existentiels sont révélateurs de l’expérience vécue et de la
    condition humaine.
  • Ces thèmes se trouvent au cœur de divers enjeux :
  • Relations, perte, abandon, isolement
  • Contrôle, impulsivité
  • Responsabilité, anxiété du choix
  • Valeurs, croyances
  • Estime de soi
  • Sens, absurdité
  • Souffrance, maladie, mort

À partir de ces thèmes…
* Explorer
* Expérimenter
* S’engager
* Modifier ou laisser-aller pour intégrer
* Créer et détruire des interprétations, des significations et
des liens
* Transformer pour se transformer

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14
Q

3-Le processus versus le contenu

A
  • Un « chemin » de progression avec le patient (l’histoire de la relation thérapeutique qui va être plus importante)
  • Régressions possibles (normal)
  • L’écoute à la base du processus de changement
  • Focalisation sur les émotions : ressentir et s’observer ressentir avant de se transformer
  • Focalisation sur les relations interpersonnelles et la relation thérapeutique
  • La relation thérapeutique comme échantillon, à l’œuvre tout au long
    du processus (relation pareille qu’à l’extérieur)
  • Attention à ce qui revient, à ce qui se répète, à ce qui stagne tout au long du processus
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15
Q

4-Porter et contenir

A

plus psychodynamique
* Holding (D. W. Winnicott)
* Prendre soin (cf. porter un enfant) pour répondre aux besoins fondamentaux d’être vu et d’être
en relation.
* Capacité à « porter » en soi le patient, incluant des affects et contenus intolérables. (et le contenu qui amène les émotions)

Fonction contenante (W. R. Bion)
* Aider le patient à identifier et mentaliser ses émotions. Repose sur la capacité du psy de recevoir
et de transformer les pensées du patient pour lui rendre représentables (symbolisables). Mettre en mots ce qui ce passe, va aider le patient à comprendre

  • Capacité à incarner une présence suffisamment solide et sécure pour que le patient puisse élaborer son expérience, expérimenter des états affectifs et prendre des risques. Confiance en psy de recevoir ce qu’il est en train de dire.
  • Offrir un «cadre» thérapeutique. : contenant permet de sécurité
  • Offrir une «maison» relationnelle habitable
  • Bref… Créer l’espace propice pour que se déploie le processus thérapeutique.
  • Mettre notre expérience au service du processus et des besoins du patient
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16
Q

5-Inclure plutôt qu’ignorer

A
  • Tout compte!
  • Quotidienneté des enjeux existentiels et relationnels
  • Anecdotes (évènement = réveiller pattern relationnelle)
  • Toutefois, faire preuve de prudence dans l’interprétation.
  • «Interpréter trop et ne pas interpréter suffisamment sont les deux écueils
    que nous devons éviter.» (Quintin, p. 41)
17
Q

6-Cultiver la relation « je-tu »

A
  • Je-tu : la relation entre thérapeute et patient= moi et l’autre
  • Je-cela : la relation avec la chose, c’est-à-dire à l’évènement, au
    problème, au diagnostic, au contenu du discours, etc. = thérapeute avec la chose
  • Primauté de la relation je-tu
  • Cette relation a préséance sur la relation « je-cela » car c’est à
    travers elle que se déploie le processus et l’alliance.
18
Q

7-L’authenticité

A
  • Être authentique et être vu en tant que personne
  • Travailler à la subjectivation du patient, on veut amener la patient à vivre l’authenticité
  • Faire de la place à la subjectivation du thérapeute, qui n’est pas seulement un
    «objet» pour le patient, mais aussi un sujet, c.-à-d. une «vraie» personne (avec des affects, des besoins, un héritage).
  • Se permettre de partager avec bienveillance ce qu’on perçoit de l’autre, de sa
    parole, de sa présence, etc. On espère que le patient se sent à l’aise en retour
19
Q

8-Intention et résistance

A
  • Intention : volonté d’atteindre un sentiment d’unité (wholeness) et
    de cohérence, désir de changement, vouloir faire la paix, «être
    bien»
  • Résistance : reprendre le contrôle, rester dans le connu, éviter
    d’aller revisiter une souffrance intolérable, ne pas trop s’engager
    pour ne pas risquer de perdre ou d’être à nouveau abandonner, ne
    pas s’ouvrir pour éviter d’être à nouveau critiqué ou humilié

comprendre les deux volets pour avoir de l’empathie

  • Espoir vs peur
  • Désir de changer vs peur de la répétition du
    traumatisme (de souffrir davantage)
20
Q

9-Cultiver et réparer l’alliance

A
  • Alliance thérapeutique : qualité de l’entente entre le psychologue et le
    patient sur ce qu’ils sont en train de faire (objectifs) et sur la manière de
    le faire
  • Critique et destructivité, possiblement dirigé vers le thérapeute qui doit
    «survivre» et exposer l’état de l’alliance pour en faire, lorsque pertinent, une matière à penser.
  • Une part du travail thérapeutique est d’identifier et de réparer les
    ruptures d’alliance. La rupture permet de rendre l’alliance meilleure
  • L’alliance varie dans le temps, se faisant elle est toujours à réactualiser et à approfondir.
  • Parfois, créer une alliance thérapeutique constitue le principal objectif
    thérapeutique. (cf. Nancy McWilliams)
21
Q

10-Réciprocité

A
  • Relation basée sur la réciprocité, et non sur la hiérarchie. relation n’est pas = mais réciproque
  • Inégalité en termes de souffrance, de dévoilement et de
    vulnérabilité
  • Mais réciprocité sur le plan de la condition humaine.
  • Utilisation du mot «client» chez Carl Rogers= plus relation, moins hiérarchie
  • Le patient a toujours quelque chose à nous apprendre.
  • Toute rencontre nous transforme personnellement et
    change nos horizons (Gadamer, 1996)
22
Q

11-Quelques techniques

A
  • Reflets: reflété émotion ou réalité différente
  • Reflets de compréhension (interprétation)
  • Questions ouvertes
  • L’écoute multimodale
23
Q

12-Une curiosité bienveillante

A
  • C’est comment être l’autre? C’est comment vivre ça? Qu’est-ce que
    ça veut dire? S’intéresser à comment l’autre vit sa réalité
  • Ex : être en colère (exploser vs se replier), à quoi ressemble être en colère
  • La curiosité bienveillante n’est pas une curiosité perverse ou
    intéressée
  • Cadre thérapeutique et objectifs consentis
24
Q

13-Une posture

A
  • Humilité et ouverture
  • Les 5 émotions fondamentales du psy (cf. Alexandre Francisco, 2023)
  • Impuissance: face à la souffrance de l’autre
  • Ignorance: on ne sait pas tout du patient
  • Incertitude: on est pas sur comment ce qu’on fait est reçue
  • Culpabilité: limité dans notre capacité à aider
  • Incomplétude

Ces émotions, lorsque non conscientes, favorisent le passage à
l’acte, la sur-intervention, les solutions hâtives ainsi que la
confusion entre besoin de soi et besoin du patient.

25
Q
A