Cours 10: Conscience Flashcards
Problèmes faciles de la conscience
Faciles à étudier scientifiquement
1) Connaissance de soi:
critère de conscience de son corps: «mirror self-recognition»➔ «mirror test».
-dès 2 ans + primates
-capacités visuo-spatiales
conscience de soi + abstraite: traits de personnalité, limites (cognitives et physiques), peurs, ambitions, intérêts, histoire, etc..
- version de Socrate
- dans approches psychodynamiques (catharsis)
2) méta-cognition:
Capacité d’examiner ce qu’on fait et corriger le tir si nécessaire, peut-être aussi comprendre pourquoi on le fait (connaissance de soi).
-boucle de contrôle comme dans thermostat
3) l’état de vigilance
- échelle de Glasgow (3-15)
- avant: surveillance des traumatisés crâniens
- maintenant: évaluer la profondeur d’un coma.
- 3 critères: ouverture des yeux, réponse verbale et réponse motrice.
-Traumatisés crâniens:
Fonctions cognitives et motrices varient ensembles
Mais pas toujours:
-Syndrome d’enfermement (locked-in syndrome): patientest éveillé et totalement conscient, mais paralysiecomplète, sauf mouvement paupières et parfois yeux (verticaux en particulier).
-Sommeil:
état de vigilance varie: +faible pendant stades de sommeil profond (3 et 4) et + élevé pendant sommeil léger (1 et 2) et sommeil paradoxal…
Éveil: niveau de vigilance varie: faible (ex: écouter cours) à très élevé pendant ascension parois rocheuse sans corde, saut en parachute ou accident de voiture=hypervigilance.
4) accès à l’information:
majorité de ce qui se passe dans cerveau est inconscient
Hypervigilance et perception du temps
Mesure perception du temps avant et après chute de 31 m: estime durée chute d’un autre et durée de sa propre chute.
Résultats: estimation durée de leur chute 36% + longue que celles des autres.
Hypothèse: expansion du temps serait conséquence d’un traitement perceptif (et possiblement cognitif et moteur) + rapide, ce qui pourrait donner avantage adaptatif
Étalon pour juger de la durée du temps dans les deux situations (normal et hypervigilance)
Analogie : nombre d’images/seconde dans notre «cinéma mental» qui serait l’étalon du temps.
exp:
- mesurent vitesse de traitement perceptif en état normal de vigilance: seuil de ce traitement pour une performance de 33% (période ~40 ms ou une fréquence de 25 cycles/seconde).
- programment l’appareil pour qu’il montre un chiffre avec cette fréquence pendant chute et demandent d’identifier ce chiffre.
Si traitement s’accélère durant hypervigilance, capables de lire chiffre avec prob succès >33% durant chute
Résultats: ne traitent pas l’information visuelle + rapidement en hypervigilance qu’en état de vigilance normal
DONC expansion du temps serait plutôt un effet mnésique. (qu’un effet perceptif)
Rivalité binoculaire (conscience visuelle)
Disparité binoculaire petite: indice de profondeur = stéréoscopie
(ex: tâches de Gabor)
vs
disparité trop grande: rivalité binoculaire
=stimulus bistable
(autres ex: cube de Necker, canard-lapin, volumes illusoires, vase de Rubin, THE, etc)
-> stimuli restent les mêmes, seulement accès à l’info change
Activité de quelles régions corrèle avec visibilité?
Exp: singe avec enregistrements électrophysiologiques unitaires
- entrainement à discriminer A et B en vision à 2 yeux, déplacer levier
- même tâche, mais présentation dichoptique
résultats:
neurone réagit seulement quand voit stimulus A -> corrélat neuronal de la conscience
Localisation:
Régions de traitement visuel de haut niveau : ~90% de l’activité du cortex inféro-temporal (IT) et sulcus temporal supérieur (STS) est des CNC
Vs
Régions de traitement de bas niveau comme v1-v2: seulement 20% de l’activité est des CNC
Pourquoi accès aussi limité au traitement visuel? car demanderait ressources importantes et pas nécessaire pour les besoins.
Mesure “directe” (conscience visuelle)=réponse comportementale du singe
Mesure “indirecte” (traitement visuel)=réponse des neurones
Continuous flash suppression (suppression permanente)
aussi: illusion du trou dans main
exp: Tsuchiya et Koch, 2005
oeil gauche: stimulus pour images consécutives
oeil droit: Mondrians
2 stimuli /oeil
Grille oblique “flash-supprimé” en présentation dichotique par continuous flash suppression
résultats de l’image consécutive:
- gauche: image consécutive normale
- droite: image consécutive induite invisiblement, par processus inconscient (mais - vives)
DONC
images consécutives dépendent de structures neuronales qui traitent couleur au moins en partie inconsciemment, car - vives que celles vues
Mesure “directe”= Visibilité
Mesure “indirecte”=L’intensité de l’image consécutive
(indice de profondeur du traitement inconscient dans syst. visuel)
Inattentional blindness (Mach et Rock, 1998)
1e tâche: quelle droites est + longue. Longueurs relatives ajustées pour que difficile.
Parfois, mot présenté avec lignes-> majorité pas conscience du mot. (vérifié après tâche)
2e tâche: terminaison de préfixe (seulement participants n’ayant pas eu conscience des mots).
Résultats: majorité des participants complète avec la terminaison présentée (mais invisible).
DONC traitement inconscient
Mesure “directe”=Conscience des mots
Mesure “indirecte”=Terminaison de préfixes
Blindsight, Lawrence Weiskrantz
Patient DB: V1 détruit dans HD donc aveugle hémichamp gauche
Mesure “directe” : “Vois-tu une grille? Quelle est son orientation?”
Mesure “indirecte” : “Est-ce que la grille est verticale ou horizontale? Prends une chance.”
résultats:
-perfo à tâches forcées, mesure indirecte, supérieure au hasard
Cortex visuel primaire détruit mais signes de vision résiduelle=blindsight
Amorçage (Marcel, 1983)
Mesure “directe”:
Seuil de détection de la présence d’un mot de couleur masqué
->Entre 30 et 80 ms
Mesure “indirecte”: Tâche de Stroop (nommer une couleur qui suit ou non un mot présenté “inconsciemment”) ->résultats: Essais cohérents : - 22 ms Essais incohérents : +24 ms
-> Suggère traitement sémantique inconscient du mot de couleur
Masquage, Deheane et al., 2001
étude de différences entre traitement conscient et inconscient des mots
Amorce visible ou invisible:
Seule chose qui varie est ordre dans lequel apparait un masque et une image de blanc, intervalle entre dernier masque et mot
IRMf pour voir traitement cérébral des mots masqués et non masqués
Résultats:
- Dans zones associées la lecture consciente: mots masqués activent les zones extrastriées, fusiformes et précentrales, mais beaucoup – que mots non masqués
- Activation indétectable dans zones préfrontales et pariétales, corrélant avec l’incapacité des participants à rapporter mots masqués.
Cette expérience + autres➔ «théorie du l’espace de travail global» (Global Workspace Theory).
Théorie de l’espace de travail global
par Bernard Baars dans les années 1980
Deheane et al. ont travaillé sur les mécanismes neuronaux de cette théorie
1-Possède une mémoire d’une durée de quelques secondes.
2-Nous avons conscience du contenu de l’espace de travail global; ce contenu est diffusé à une multitude de régions cérébrales impliquées dans des processus inconscients.
3-Ces processus inconscients (e.g. processus sensoriels) peuvent combiner leurs efforts afin de transmettre de l’information à l’espace de travail global
Théorie de l’espace de travail neuronal global:
1-l’activité sensorielle doit d’abord être propagée aux stades supérieurs de la hiérarchie corticale.
2-Si suffisamment forte, peut accéder à la conscience en provoquant un «allumage global», processus qui permet le maintien et le partage d’informations sur le stimulus entre les processeurs corticaux, qui se manifeste par une augmentation de l’activité.
Problème difficile de la conscience
Comprendre l’origine de l’expérience subjective, en partie. Le “What is it like to be a bat?” (Thomas Nagel, philosophe américain) + les qualias.
Ex: la rougeur du rouge d’une pomme que je vois.
Ex: qualité précise d’une rage de dents que vous avez actuellement.
Ex: la peur qu’un individu ayant une attaque de panique ressent.
selon philosophe Daniel Dennett
Propriétés:
1-Ils sont ineffables : on ne peut les communiquer, ni les appréhender autrement que par expérience directe.
2- Ils sont intrinsèques : ce ne sont pas des propriétés relationnelles.
3-Ils sont privés : toute comparaison interpersonnelle est impossible.
4-Ils sont appréhendés directement par la conscience : avoir l’expérience d’un qualia, c’est savoir que l’on a l’expérience d’un qualia et savoir tout ce quel’on peut savoir sur ce qualia.