CM 4 : La plasticité cérébrale Flashcards
Qu’est-ce que la plasticité?
La plasticité est la capacité du vivant de se modifier tout en conservant une certaine cohérence et unité (homéostasie). Ce phénomène de plasticité s’observe à tous les niveaux du vivant : au niveau des protéines, des bactéries, des végétaux, des globules rouges, etc.
La notion de plasticité cérébrale est proposée par William James (1890). En neurosciences on définit la plasticité cérébrale comme la capacité du système nerveux à subir des modifications de structure ou de fonctionnement, tout au long de la vie, en fonction des expériences vécues ou de processus pathologiques éventuellement en jeu.
Qu’est-ce que la plasticité développementale?
Le cerveau se construit progressivement. Le cerveau n’est pas une structure figée dès la naissance. La plasticité développementale désigne cette capacité du cerveau en développement à se rémoduler à travers plusieurs mécanismes. La formation du tube neural (neurulation) se fait lors des premières semaines de la grossesse. On trouve une neurogenèse tout au long de la grossesse, avec une migration neuronale vers leur position finale. Ces structures primaires se raffinent à l’aide de la synaptogenèse et de l’apoptose. On trouve une gliogenèse vers la fin du deuxième trimestre de la grossesse. Les connexions synaptiques continuent de se raffiner lors du troisième trimestre avec une myélinisation des neurones.
Qu’est-ce que la plasticité synaptique et que postule la notion de Hebb sur celle-ci?
La plasticité synaptique correspond aux modifications morphologiques, chimiques et fonctionnelles au niveau de la synapse qui interviennent au cours du temps.
Le postulat de Hebb propose que les neurones qui s’activent ensemble se connectent ensemble. Une activité coordonnée entre une cellule présynaptique et une cellule postsynaptique renforcerait leurs connexions. En d’autre termes, une activation répétée entre deux neurones induit une consolidation des neurones. De même, une activité non-coordonnée entre les cellules synaptiques affaiblit leurs connexions. On trouve un lien entre notre comportement et notre cerveau, où un changement de comportement se traduit par un changement de connexion synaptique.
Qu’est-ce que la plasticité dendritique et quels sont les arguments en faveurs d’une plasticité cérébrale au niveau des épines dendritiques?
On trouve que les épines dendritiques sont extrêmement dynamiques, soit elles disparaissent ou apparaissent. Elles changent de forme et de nombres.
Chez l’animal, on a trouvé qu’après un apprentissage moteur (tenir en équilibre sur un rond en rotation), les souris qui avait un repos de sommeil avait une amélioration plus important des performances motrices et une croissance plus élevée des nouvelles épines dendritiques, par rapport aux souris qui sont privé du sommeil. Cette différence est encore plus importante après 5 jours du premier apprentissage. Ainsi, le sommeil favorise la formation d’épines dendritiques et l’amélioration des performances.
Chez l’être humain, on trouve que les épines dendritiques dans la MA peut être un facteur de résilience cognitive. Il y a certaines patients MA qui présentent une résilience, où malgré une progression de la maladie, ils présentent peu de symptômes cliniques. Ces derniers ont une préservation des épines dendritiques. On se demande ainsi quels sont les facteurs favorisant la résilience cognitive. L’activité physique, le sommeil, la stimulation cognitive et des facteurs génétiques sont l’un des plusieurs facteurs bénéfiques de cette résilience cognitive.
Qu’est-ce que la plasticité axonale?
La plasticité cérébrale ne se trouve pas seulement au niveau des neurones mais également au niveau des axones, plus spécifiquement au niveau du gaine myéline.
Des études chez l’animal et chez l’humain tout au long de la vie montrent un aspect plastique des gaines myéline. On trouve une hyper-myélinisation lors des stimulations sensorielles, des apprentissages et des socialisations et une hypo-myélinisation lors d’une privation sensorielle, un isolement social et une négligence/maltraitance.
Par exemple, on a trouvé un remodelage de la myéline induit par l’apprentissage moteur chez les souris. Cet apprentissage induit une période de rétractation du gaine de myéline (they get tighter together), qui permet un ajout de gaine de myéline tout au long des axones qui sont impliqués dans l’action moter.
Est-ce qu’on trouve une neurogenèse après la naissance?
La neurogenèse adulte désigne l’ensemble des processus qui, à partir de la division des cellules souches neurales, donne naissance à des nouvelles neurones qui vont s’intégrer dans les circuits cérébraux existants.
Depuis longtemps, on a cru que la neurogenèse ne se présentait que lors de la grossesse. Des études ont tenté d’observer une néo-neurogenèse après la naissance. On a découvert dans les années 60s une neurogenèse chez les rats au niveau du bulbe olfactif et l’hippocampe. Une neurogenèse chez l’humain adulte est trouvée en 1998. Les zones de neurogenèse dans le cerveau adulte concernent principalement le bulbe olfactif et l’hippocampe.
Cette neurogenèse existe tout au long de la vie, mais diminue avec l’âge et disparaît dans les cas de MA.
Donc on est venu d’une conception figée du cerveau à une conception plastique de celui-ci.