Chapitre 4 : L'attention

Question 1

Définition de l’attention selon James.

Answer 1

« l’attention est la sélection d’une information extérieure ou d’une pensée et son maintien dans la conscience ».

Question 2

Quels sont les 2 processus qui orientent mettent en jeu l’attention vers une région spatiale ?

Answer 2

Les processus endogènes et exogènes.

Question 3

Expliquer l’attention endogène (appelée aussi attention subjective ou volontaire).

Answer 3

C’est quand le sujet peut lui même diriger son attention vers un certain endroit ou vers un certain type d’information, en fonction de sa motivation et du contenu de sa mémoire de travail.

Question 4

Résultats de l’expérience de Posner sur l’attention visuo-spatiale chez les sujets normaux et chez les patients cérébro-lésés. (attention endogène)

Answer 4

Les participants sont capables de déduire des informations à partir d’indices (l’orientation de la flèche indique souvent le lieu d’apparition de la cible) et qu’ils peuvent volontairement en tirer bénéfice (réduction des temps de réponse lorsque l’orientation de la flèche est concordante avec le lieu d’apparition de la cible). Ainsi, les participants sont capables d’orienter volontairement leur attention et de manière stratégique.

Question 5

Expliquer l’attention exogène (également attention spontanée, objective, automatique ou réflexe).

Answer 5

Le sujet est attiré vers une information de l’environnement de manière plus ou moins indépendante de sa volonté. Elle dépend des mécanismes automatiques de traitement et ne dure pas dans le temps.

Question 6

Résultats expérience Posner pour l’attention exogène avec la surbrillance.

Answer 6

La réponse des participants était plus rapide lorsque la cible apparaissait à l’endroit précédemment en surbrillance. Cependant, cet effet n’était observé que si la cible était présentée très rapidement (entre 50 et 250ms) après la surbrillance. Ces résultats mettent en évidence que l’attention exogène est limitée dans le temps car elle est inhibée rapidement lorsque cela ne nécessite pas d’y prêter attention.

Question 7

Définir la VCN et quand intervient-elle ?

Answer 7

VCN = Variation Contingente Négative) se développe dans les régions fronto-centrales. Elle survient environ 350ms après qu’un signal préparatoire annonce au sujet la survenue d’un stimulus demandant une réponse motrice de sa part. Cette attention est altérée chez les patients atteints de démence fronto-temporale à dominance frontale et chez les patients présentant une épilepsie avec un foyer épileptique au niveau du lobe frontal.

Question 8

Définir l’attention sélective.

Answer 8

Elle permet de sélectionner une information cible parmi un ensemble d’informations pour pouvoir la traiter plus profondément (effet cocktail party). Elle peut être portée sur un signal particulier parmi d’autres du même type ou sur une entrée sensorielle plutôt qu’une autre.

Question 9

Expliquer le paradigme de l’écoute dichotique.

Answer 9

Il consiste en la présentation simultanée de deux mots différents, un dans chaque oreille à l’aide d’un casque. Ainsi, les mots délivrés à l’oreille droite ne parviennent pas à l’oreille gauche. L’expérimentateur demande au participant de focaliser son attention sur une oreille afin de créer une situation d’ « attention focalisée ou sélective ».

Question 10

Définir la N100 ou N1.

Answer 10

C’est une composante négative des potentiels évoqués cognitifs produite par le cortex auditif et survenant 100ms après l’écoute d’un son, est plus ample pour les sons sur lesquels l’attention du sujet est portée. Cette onde met en évidence qu’il y a un effet de l’attention sur les traitements perceptifs.

Question 11

Definir la P100 ou P1.

Answer 11

C’est une composante positive des potentiels évoqués cognitifs qui intervient dans le cas de stimuli visuels. Elle est générée par l’aire visuelle primaire (cortex occipital).

Question 12

Expliquer le paradigme oddball.

Answer 12

Protocole utilisé dans les études portant sur l’attention dans le domaine de la mémoire auditive. Deux types de stimuli se succèdent selon une probabilité différente (stimulus rare et stimulus fréquent, proportion apparition est respectivement de 33% et de 66%). Ce type de paradigme a mis en évidence une onde : la MisMatch Negativity indice neurophysiologique de la détection d’un changement dans un environnement. La MMN est induite par le stimulus déviant et reflète la détection d’un changement acoustique par rapport au standard. Une autre composante positive a pu être déterminée : la P300 (P3a) marque l’orientation automatique et non volontaire de l’attention vers le stimulus déviant.

Question 13

Quelles sont les 2 autres composantes qui représentent les processus volontaires de l’attention ?

Answer 13

La N2b (qui survient entre 150 et 300ms après la survenue d’un stimulus dans les régions centrales) et la P3b (qui survient 300 à 600ms après la survenue d’un stimulus dans les régions pariétales). Elles sont présentes lors de tâches de discrimination explicite de stimuli (il est explicitement demandé aux sujets de porter leur attention sur les stimuli) dans les modalités visuelles et auditives et sont plus amples lorsque les stimuli sont rares. La N2b est interprétée comme reflétant des processus attentionnels orientés et contrôlés sur un stimulus attendu. La P3b reflèterait les processus attentionnels contrôlés liés à l’identification de la cible.

Question 14

Expliquer le niveau général de vigilance.

Answer 14

Il peut-être évalué à l’aide de test de détection de cibles qui apparaissent à des intervalles de temps aléatoire durant un long laps de temps. Après la seconde guerre mondiale, des tests de repérage d’ennemis sur un radar ont été développés. Ils ont mis en évidence que la vigilance était altérée après trente minutes de tâche. Par exemple, la recherche d’étoiles filantes dans le ciel, est un test de niveau de vigilance.

Question 15

Expliquer l’attention focalisée.

Answer 15

Elle est la base de la concentration mentale. Elle nous permet de cibler des stimuli spécifiques et d’éviter des phénomènes de distraction en nous concentrant sur certains stimuli de notre environnement et en ne prêtant pas (ou peu) attention aux éléments distracteurs.

Question 16

Expliquer l’attention soutenue.

Answer 16

Elle permet de maintenir l’attention sur une durée assez longue pour exécuter une tâche spécifique. Les tâches sur ordinateur sollicitent particulièrement l’attention soutenue.

Question 17

Expliquer l’attention alternante.

Answer 17

Elle repose sur la capacité à déplacer rapidement son attention sur une durée assez longue pour exécuter une tâche spécifique. Elle fait intervenir la mémoire de travail.

Question 18

Expliquer l’attention divisée.

Answer 18

C’est un modèle de la mémoire de travail. Elle permet au sujet de traiter plusieurs tâches à la fois ou bien plusieurs opérations dans une tâche complexe.

Question 19

Qu’implique le réseau d’éveil et de la vigilance ?

Answer 19

Il implique le locus coeruleus du tronc cérébral et ses connexions avec le lobe pariétal et le colliculus qui joue un rôle dans le maintien de la vigilance.
Des études en imagerie ont également mis en évidence des activations au niveau du lobe frontal droit lors de tâches de vigilance. Ainsi, il semblerait que l’activation frontale soit plus importante lors d’un contrôle stratégique de l’attention (attention endogène) et l’activation pariétale serait la même que l’attention soit endogène ou exogène.

Question 20

Que comprend le réseau postérieur ? Et qu’implique t-il ?

Answer 20

Il comprend le cortex pariétal, le colliculus supérieur et le pulvinar. Il est impliqué dans l’orientation de l’attention vers les stimuli pertinents. Alors que le cortex pariétal aurait un rôle de désengagement de l’attention, le pulvinar permettrait l’engagement de l’attention vers une nouvelle cible. Le colliculus supérieur agirait de manière à permettre ce déplacement de l’attention.

Question 21

Que comprend le réseau antérieur ? Et qu’implique t-il ?

Answer 21

Il comprend le cortex cingulaire et l’aire motrice supplémentaire. Il est impliqué dans la détection de cible visuelle (cortex cingulaire) et la sélection de la programmation motrice de la réponse (aire motrice supplémentaire).

Question 22

Quel est le test le plus souvent utilisé pour les troubles de la vigilance ?

Answer 22

Le test le plus fréquemment utilisé est l’empan numérique auditif (test inclus dans les batteries d’évaluation de la mémoire) car les résultats observés sont assez stables dans le temps chez un même sujet. Il consiste en la répétition de listes de chiffres de 1 à 7 par le sujet (par exemple : 2-6-5-3, le sujet répète, puis 7-4-2-5-6 jusqu’à un empan de 7 chiffres). Il est également possible de mesurer l’empan mnésique à l’aide de tests de répétition de phrases ou de reproduction spatiale (par exemple à l’aide des cubes de Corsi). Ces tests permettent de différencier des troubles de la mémoire d’un ralentissement général des processus mentaux.

Question 23

Quel test permet d’évaluer l’attention focalisée ?

Answer 23

Test de Stroop. L’effet Stroop a été défini par J. R. Stroop (1935) et désigne un effet d’interférence lors de la présentation d’une information non pertinente à l’exécution d’une tâche. Cette tâche consiste en la présentation de mots de couleurs écrits en encre de couleurs. Stroop remarqua que la dénomination de la couleur de l’encre d’un mot de couleur était plus facile lorsque celle-ci était concordante avec le nom de couleur (par exemple le mot « vert » écrit en vert) que lorsqu’elle ne correspondait pas (par exemple le mot « vert » écrit en rouge). Comme la lecture est un comportement automatique et irrépressible, la lecture du mot interfère sur la dénomination de la couleur de l’encre de ce mot. Ainsi, si la couleur lui correspond, le traitement de la couleur est facilité. Si la couleur ne lui correspond pas, le traitement est inhibé par la lecture.

Question 24

Quel est le test pour évaluer les troubles de l’attention soutenue ?

Answer 24

Le test le plus utilisé est le « Paced Auditory Serial Addition Test » (PASAT). Lors de cette évaluation, le sujet entend 61 chiffres avec une fréquence d’apparition constante et a pour consigne d’additionner ces chiffres 2 à 2 et d’annoncer le résultat à haute voix (par exemple : La bande son annonce : 2, 8, 5, 6. Le patient doit noter : 10, 13, 11, …). Ce test permet d’analyser les capacités d’attention, de concentration, de traitement de l’information (sous leurs aspects cognitifs).

Question 25

Quel est le test des troubles de l’attention alternante ?

Answer 25

L’un des tests permettant d’évaluer l’attention alternante est le Trail Making Test (TMT). Cette épreuve constituée en deux parties (A et B) implique également des capacités visuo- motrices (recherche visuelle, surtout dans la partie B). Dans la partie A du test le sujet doit, à l’aide d’un crayon, relier des nombres par ordre croissant, alors qu’ils sont répartis aléatoirement sur une page. Dans la partie B, le sujet doit relier alternativement un nombre à une lettre de manière croissante (1-A-2-B-3-C-4-D…). Le participant doit faire cet exercice le plus rapidement possible sans lever le crayon de la feuille. Si l’expérimentateur voit que le sujet se trompe, il doit le lui faire remarquer.

Question 26

Quel est le test des troubles de l’attention divisée ?

Answer 26

L’un des tests demande de retenir une série d’une ou plusieurs informations pendant que le sujet effectue une autre tâche (par exemple : retenir des noms d’animaux qui sont lus à voix haute par l’examinateur en même temps qu’effectuer une tâche de calcul).

Question 27

Définir l’héminégligence.

Answer 27

L’héminégligence est une diminution ou une absence de réponses à des stimuli visuels présentés dans l’hémichamp visuel controlatéral à la lésion cérébrale (le plus souvent dans l’espace gauche). Les patients se comportent comme s’ils ignoraient la moitié de l’espace voire de leur propre corps. Elle est la conséquence de lésions pariétales de l’hémisphère droit et plus rarement de l’hémisphère gauche. Longtemps considérée comme un trouble perceptif, l’héminégligence est maintenant attribuée à une difficulté d’orientation volontaire de l’attention.