C11 DÉSINFORMATION Flashcards
QUESTION 1
Pour quelles raisons est-il important de s’intéresser à la désinformation et aux théories du complot? Nommez 4 raisons.
- Danger santé publique : rejet de la science par la société, recul de la science, dangers de croire soins alternatifs et de remettre en question la science médicale pour sa propre santé.
- Dérives sectaires et emprise mentale sur les gens : la désinformation renforce les idées toxiques et l’extrême droite
- Les théories du complot ouvre la porte au pseudo-science, ce qui peut avoir des répercussions graves sur les individus (arrêter médicaments)
- Radicalisation violente : la désinformation peut mener à l’émergence de comportements violents (Capitol et pizzagate)
- Impacts sur l’environnement : ex: Climato scepticisme
- Montée du populisme : oppression des minorités
Quel rôle jouerait la paranoïa dans l’adhésion aux théories complotistes? Justifier votre réponse en distinguant le style paranoïde de la paranoïa, telle que considéré sur le plan clinique.
La Paranoïa est probablement le concept le plus souvent associé aux TC.
Sur le plan clinique, la paranoïa se caractérise par un mode de pensée troublé où la personne perçoit le monde comme hostile et comploteur, dirigé spécifiquement contre elle. Elle éprouve une méfiance intense et irrationnelle envers autrui, interprétant les actions des autres comme des menaces ou des tentatives de dévalorisation. Ce type de paranoïa est profondément perturbateur et individualisé, centré sur des attaques perçues à l’encontre de la personne elle-même.
En revanche, le style paranoïde, ou cognition paranoïde, est une forme non pathologique de ce mode de pensée. Ici, l’hostilité perçue n’est pas dirigée contre une personne en particulier, mais contre des entités plus larges comme une nation, un groupe social, une culture ou un mode de vie. Ce style se caractérise par un sentiment de victimisation et une impression d’impuissance face à des forces perçues comme oppressantes.
Les individus adhérant à des théories complotistes tendent souvent à présenter ce style paranoïde, où ils voient des systèmes ou des groupes conspirer contre les intérêts collectifs plutôt que contre leur personne spécifiquement.
QUESTION 3
Selon Del Vicario et al. (2016), l’effet cascade jouerait un grand rôle dans la propagation des fausses nouvelles. Selon eux, certaines caractéristiques du contenu à l’origine des fausses nouvelles permettraient d’exacerber cet effet cascade. Pour répondre à cette question, rapportez ces caractéristiques puis expliquer ensuite pourquoi elles contribuent à propager la fausse information.
Premièrement, les fausses nouvelles tendent à être polarisantes, c’est-à-dire qu’elles touchent directement des positions ou des valeurs sensibles. Leur nature homogène et sans nuance renforce leur attrait, car elles simplifient des questions complexes, ce qui favorise une prise de position claire et immédiate. Cela pousse les individus à les partager, souvent pour exprimer leur accord ou leur désaccord.
Deuxièmement, les fausses nouvelles se distinguent par leur nouveauté et leur capacité à susciter de fortes réactions émotionnelles chez leurs destinataires. Ces éléments augmentent leur probabilité d’être mémorisées, commentées et partagées. Qu’il s’agisse de peur, d’indignation ou même de moqueries, les émotions générées participent à leur viralité.
Enfin, les fausses nouvelles génèrent plus d’engagement sur les réseaux sociaux, qu’elles soient discutées positivement ou négativement. Les plateformes numériques, motivées par l’augmentation du temps passé par leurs utilisateurs, priorisent ce type de contenu via leurs algorithmes. En amplifiant les publications qui génèrent du trafic et des réactions, elles participent indirectement à l’effet de cascade.
En résumé, le caractère polarisant, le degré de nouveauté, l’intensité des réactions émotionnelles et la logique algorithmique des réseaux sociaux permettent aux fausses nouvelles de se propager beaucoup plus rapidement et à une échelle bien supérieure à celle des informations véridiques.
QUESTION 4
Qu’est-ce qu’est la loi de Brandolini? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les mots-clés et expressions pertinentes vues dans le cours.
La loi de Brandolini, également appelée bullshit asymmetry ou principe d’asymétrie des idioties, décrit un déséquilibre fondamental dans la diffusion et la réfutation de fausses informations.
Selon ce principe, « la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des idioties est d’un ordre de grandeur supérieur à celle nécessaire pour les produire. »
Cela souligne la difficulté de contrer efficacement des théories erronées ou des mensonges, car le processus de réfutation est intrinsèquement plus complexe et coûteux que celui de la création d’une information douteuse.
L’asymétrie provient notamment du renversement du fardeau de la preuve : les auteurs de fausses informations n’ont souvent qu’à affirmer quelque chose sans preuve solide, tandis que les détracteurs doivent fournir des arguments détaillés et rigoureux pour démontrer pourquoi ces affirmations sont fausses.
Cela se manifeste par des expressions comme « Prouve-moi que j’ai tort » ou « Fais tes recherches », qui déplacent la responsabilité de la preuve sur ceux qui contestent l’information initiale.
De plus, le processus de réfutation, par exemple via des sites de fact-checking, nécessite du temps, de l’effort et des ressources pour construire une argumentation claire et convaincante.
Ce travail repose également sur la bonne foi des personnes exposées à ces preuves, ce qui rend l’entreprise difficile, voire parfois vaine, dans un contexte où les croyances et les biais cognitifs influencent fortement l’adhésion aux informations.
En somme, la loi de Brandolini illustre la complexité et l’inégalité inhérentes à la lutte contre la désinformation, soulignant ainsi les défis liés à la diffusion de vérités dans un environnement où les fausses informations prolifèrent rapidement et facilement.
QUESTION 5
Bien que pour certains auteurs et militants, l’utilisation de termes comme « complotiste » ou « théorie du complot » puisse parfois être contreproductive lorsque l’on cherche à intervenir contre la désinformation, il n’en reste pas moins que la plupart des théories du complot partagent certaines caractéristiques en commun. À partir de ce qui fut présenté dans le cours, qu’est-ce qui caractérise généralement les théories du complot? Pour répondre à cette question, présentez au moins 4 aspects.
1- Intentions cachées des conspirateurs sont néfastes.
2-Volonté manifeste de cacher la vérité des conspirateurs.
3-Contradiction d’une version « officielle » ou « évidente ».
4-lient des événements qui n’ont pas de rapport évident entre eux.
5-les données aberrantes (éléments contradictoires ou qui n’ont pas été expliqués dans la version « officielle ») sont les éléments de base des TC. evil
QUESTION 6
Quel rôle jouerait l’anomie dans l’adhésion aux théories du complot et comment la mesure-t-on? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous d’expliquer en quoi consiste le concept d’anomie, puis rapportez les trois façons de la mesurer.
MID
L’anomie, concept développé par Durkheim, désigne un sentiment individuel ou collectif de malaise, souvent causé par un recul des valeurs éthiques et religieuses ou par un manque de lois et de règles sociales claires.
Dans le contexte des théories du complot (TC), l’anomie joue un rôle central en alimentant un sentiment de perte de contrôle sur le monde environnant, ce qui pousse les individus à chercher des explications simplifiées à travers des récits conspirationnistes.
Ce phénomène se manifeste aussi par une méfiance accrue envers les experts et les autorités, perçus comme peu dignes de confiance ou incapables de répondre aux attentes sociales.
L’anomie est mesurée à travers trois dimensions principales :
1. La méfiance : une attitude de suspicion envers les institutions, notamment les institutions politiques, qui sont vues comme corrompues ou inefficaces.
2. La détérioration : un sentiment subjectif selon lequel la situation personnelle et sociale se dégrade, créant un climat de pessimisme généralisé.
3. L’impuissance : la conviction de ne pas avoir de contrôle sur le cours des événements ou sur le monde environnant, ce qui renforce le besoin de trouver un sens ou une structure à travers les théories du complot.
Ce lien entre anomie et adhésion aux TC est aussi intimement relié à l’anxiété. Lorsque les repères sociaux vacillent et que l’incertitude s’accroît, les individus peuvent trouver dans les théories complotistes un moyen de rétablir une forme de cohérence cognitive et émotionnelle, bien que cette cohérence soit fondée sur des interprétations souvent erronées ou simplistes de la réalité.
QUESTION 7
Quel rôle jouerait le locus de contrôle dans l’adhésion aux théories du complot? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien expliquer le concept en détail, tel que présenté dans le cours.
Ce concept décrit la manière dont les individus expliquent les événements qui surviennent dans leur vie, selon qu’ils les attribuent à des causes internes ou externes.
Un locus de contrôle interne se manifeste lorsque les individus considèrent que leurs actions, capacités ou efforts personnels sont les principales causes des événements. Ces personnes se perçoivent comme ayant une influence directe sur leur vie, ce qui les rend généralement moins susceptibles d’adhérer aux théories du complot.
En revanche, un locus de contrôle externe se caractérise par une tendance à attribuer les événements à des facteurs extérieurs, tels que la chance, le hasard, la fatalité, ou encore l’action de forces ou d’autrui perçus comme puissants.
Les individus avec un locus de contrôle externe sont plus enclins à souscrire aux TC, car ces dernières offrent une explication simplifiée à des événements perçus comme incontrôlables ou complexes. En imputant la responsabilité de ces événements à des entités puissantes ou malveillantes (gouvernements, élites, groupes secrets), ces personnes trouvent une cohérence dans des situations qui, autrement, sembleraient aléatoires ou incompréhensibles.
QUESTION 8
Quels phénomènes seraient à l’origine de la simplification de la complexité?
VsBcCmj
- La volonté de simplification, qui est la tendance à rechercher à confirmer ses croyances, et la réticence à les infirmer est au cœur de la pensée conspirationniste. C’est la volonté de simplifier un monde de plus en plus complexe en ramenant la plupart des événements importants à une cause unique.
- Le besoin de clôture, qui traduit une intolérance cognitive envers l’ambiguïté. Les individus ayant un fort besoin de clôture préfèrent des réponses claires et définitives, même si cela les conduit à rejeter des informations contradictoires ou à ignorer des nuances importantes. Cette intolérance à l’incertitude favorise l’adoption de croyances simplifiées, car elles apportent un sentiment de sécurité face à la complexité.
- La croyance en un monde juste joue également un rôle dans la simplification des événements. Cette croyance repose sur l’idée que chaque individu reçoit ce qu’il mérite, ce qui aide à réduire l’incertitude et le caractère imprévisible de la vie. Paradoxalement, cela peut conduire à attribuer une part de responsabilité aux victimes innocentes, car cela permet de préserver l’illusion d’un monde ordonné et prévisible.
QUESTION 9
Comment la détection d’agent jouerait un rôle dans les théories du complot? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous d’expliquer le concept.
La détection d’agent est un mécanisme cognitif qui joue un rôle central dans les théories du complot.
Ce concept désigne la tendance des humains et des animaux à présumer l’existence d’un agent conscient ou intelligent derrière les événements qu’ils observent.
Ce mécanisme, qui trouve ses racines dans notre évolution, a été crucial pour la survie. En effet, détecter la présence d’un agent, par exemple un prédateur, était essentiel pour éviter des dangers potentiels. L’erreur consistant à détecter un agent là où il n’y en a pas était bien moins coûteuse sur le plan évolutif que l’erreur inverse, qui pourrait entraîner la mort. Ainsi, la détection d’agent favorise une vigilance accrue face à des menaces possibles.
Ce biais cognitif, bien qu’utile dans un contexte de survie, influence également notre perception des événements dans des domaines plus abstraits.
Par exemple, dans les théories du complot, ce mécanisme pousse les individus à attribuer les événements, même aléatoires ou complexes, à l’action intentionnelle d’un ou plusieurs agents cachés. Cette tendance se manifeste par l’idée qu’il y aurait toujours une main invisible orchestrant des phénomènes mondiaux, renforçant ainsi la croyance en des récits conspirationnistes.
La détection d’agent est également liée à la pensée religieuse, où elle contribue à attribuer des phénomènes naturels, comme les tempêtes ou les épidémies, à l’intervention de divinités ou d’entités supérieures. Dans ce cadre, les agents détectés prennent la forme de dieux ou d’autres figures transcendantes, reflétant une continuité dans notre propension à chercher des intentions derrière les événements.
QUESTION 10
En quoi l’apophénie jouerait un rôle dans le développement des théories du complot? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien expliquer le concept d’apophénie.
4 concepts
L’apophénie joue un rôle central dans le développement des théories du complot en influençant la manière dont les individus perçoivent des relations et des significations dans des événements ou phénomènes déconnectés.
Par exemple, une personne atteinte d’apophénie pourrait voir des schémas intentionnels dans des coïncidences ou attribuer une signification profonde à des événements indépendants.
Sur le plan neurobiologique, l’apophénie est liée à des niveaux élevés de dopamine dans le cerveau. Une production accrue de ce neurotransmetteur peut intensifier la tendance à identifier des motifs ou des significations là où il n’en existe pas, ce qui accroît la propension à percevoir des connexions imaginaires. Ce mécanisme est également corrélé à des traits comme la créativité, la croyance au paranormal, et dans des cas extrêmes, à la psychose.
Dans le cadre des théories du complot, l’apophénie contribue à relier des événements ou des faits sans lien en une narrative cohérente mais fictive. Par exemple, des coïncidences aléatoires peuvent être interprétées comme la preuve d’un complot orchestré par des groupes puissants.
En statistiques, ce phénomène est connu comme une erreur de type I, soit la fausse détection d’un motif dans un ensemble de données. Dans la vie quotidienne, cette erreur peut conduire à une surinterprétation de phénomènes inhabituels, les faisant apparaître comme significatifs alors qu’ils ne le sont pas.
Enfin, l’apophénie est parfois reliée à des systèmes dopaminergiques déséquilibrés et à des troubles tels que la schizophrénie, où la perception de motifs inexistants est exacerbée. Cependant, même en l’absence de psychopathologie, elle peut prédisposer les individus à chercher des explications simplistes à des réalités complexes, renforçant ainsi leur adhésion à des théories conspirationnistes.
QUESTION 11
Qu’est-ce que l’effet Dunning-Kruger? Expliquez le concept en vous assurant d’expliquer le paradoxe derrière ce concept.
L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif où les individus incompétents tendent à surestimer leurs capacités, tandis que les personnes compétentes sous-estiment souvent les leurs. Ce phénomène se base sur une asymétrie entre les compétences réelles et la perception de ces compétences (confiance).
Les individus peu compétents manquent des connaissances et de la perspective nécessaires pour évaluer précisément leur propre performance. Cela les conduit à exagérer leurs capacités, souvent avec une grande confiance en eux. En revanche, les individus compétents, conscients de la complexité d’un domaine et des limites de leur savoir, tendent à sous-évaluer leurs propres capacités. Ce sentiment est parfois associé au « syndrome de l’imposteur », où des personnes compétentes doutent de leur légitimité.
Le paradoxe de l’effet Dunning-Kruger réside dans le fait que reconnaître son incompétence exige un certain niveau de compétence. Être capable d’identifier ses lacunes suppose de posséder une certaine compréhension du domaine concerné. Ainsi, les personnes incompétentes ignorent souvent qu’elles manquent de savoir, car elles n’ont pas la compétence nécessaire pour détecter leurs erreurs.
Graphiquement, ce phénomène est souvent illustré par une courbe où les personnes les moins compétentes manifestent un excès de confiance (au sommet de ce que l’on appelle parfois la “montagne de la stupidité”), suivi d’une chute abrupte vers une phase de doute et de faible confiance appelée la « vallée du désespoir », avant qu’une confiance plus équilibrée et réaliste se développe avec l’acquisition de compétences.
QUESTION 12
Que rôle jouerait la question identitaire dans la propagation et l’adhésion aux fausses nouvelles? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les concepts les plus pertinents.
5 concepts
La théorie de l’identité sociale explique que les gens ont tendance à valoriser leur groupe d’appartenance, souvent au détriment des autres groupes, dans un effort pour renforcer leur estime de soi.
Ce mécanisme favorise la discrimination et polarisation, surtout lorsque les groupes perçoivent des menaces ou des compétitions, même symboliques. Cette dynamique se retrouve dans les fausses nouvelles, qui servent parfois à discréditer les groupes adverses ou à renforcer la cohésion interne d’un groupe.
Le tribalisme, héritée de nos ancêtres primates, pousse les individus à défendre leur “tribu”, qu’elle soit réelle ou idéologique, et à favoriser les membres de leur groupe (népotisme) et leur progéniture tout en rejetant ceux qui sont perçus comme des étrangers ou des opposants. Dans le contexte des fausses nouvelles, ce réflexe tribal se traduit par une adhésion aveugle aux narratifs qui renforcent les valeurs ou intérêts du groupe, même si ces narratifs sont faux. (panurgisme)
Les réalités épistémiques accentuent cette polarisation. Les individus consomment et partagent des informations qui correspondent à leur vision du monde, leurs croyances préexistantes, leur idéologie, leurs valeurs, leurs normes et surtout, qui signalent leur identité à d’autres personnes qui partagent les mêmes idées (communauté idéologique). Elles sont souvent façonnées par leur position sociale et politique. Ces « deep stories » ou narratifs partagés renforcent leur identification à un groupe, comme les conservateurs ou progressistes, en valorisant leurs idéaux tout en critiquant ceux de l’autre camp.
Ce phénomène est amplifié par les bulles de filtres et les chambres d’écho créées par les algorithmes des médias sociaux, qui isolent les utilisateurs dans des environnements informationnels homogènes, limitant leur exposition à des idées contraires. En répétant les mêmes messages, qu’ils soient vrais ou non, ces systèmes renforcent les croyances existantes et rendent les individus plus susceptibles d’adhérer aux fausses nouvelles.
Le panurgisme, ou tendance à suivre aveuglément le groupe, joue également un rôle clé. Les individus adoptent des comportements conformes aux attentes de leur groupe pour maintenir leur appartenance et éviter d’être ostracisés. Cela inclut la diffusion de fausses nouvelles qui signalent leur loyauté au groupe, même s’ils doutent de la véracité de ces informations. Ce comportement est renforcé par la pression des pairs, où les individus cherchent à obtenir une validation sociale et à éviter les réactions hostiles qui accompagnent le scepticisme.
QUESTION 13
Vous êtes dans un souper de famille, en visite chez votre tante Huguette, qui habite le charmant village de Saint-Clinclin des Meumeux (tout près de Saint-Profond des trous, dans le coin de Perpette-Les-Oies). Durant la soirée, alors que vous pensiez enfin être passé à autre chose, votre famille se remet à parler de la COVID-19 et plus précisément, à parler des diverses théories du complot qui sont encore partagées sur les médias « sociaux ». Après de houleux débats sur la question, votre oncle en vient à la conclusion que ça serait si facile de régler le problème. Selon lui, si le gouvernement prenait simplement un peu d’argent pour créer des sites de « fact checking », la question serait réglée depuis longtemps, idée que semble désormais partager toute la famille sauf vous. En effet, à la suite de votre cours d’histoire critique de la psychologie (qui vous semblait si futile à l’époque), vous savez que la problématique de la désinformation est une question très complexe qui n’est pas si facile à régler d’un point de vue scientifique.
Étant donné tous les impacts importants derrière la question de la désinformation, vous aimeriez pouvoir convaincre votre famille qu’il est très difficile d’intervenir sur cet enjeu et qu’il n’existe pas de solutions miracles. En fait, vous aimeriez pouvoir leur expliquer tout ce que vous avez vu dans le cours, mais malheureusement, celle-ci est beaucoup trop bavarde pour que vous puissiez argumenter suffisamment pour tout rapporter. Heureusement, vous vous rappelez une mise en situation qui était présente dans l’un de vos examens et qui vous demandait justement de vous préparer à ce genre de situation, question qui vous demandait de produire un court texte synthétique dans lequel donneriez quatre raisons pour lesquelles la désinformation est un enjeu très complexe à résoudre. À partir de cette mise en abîme situationnelle un peu trop longue à lire pour le temps qu’il vous reste pour terminer votre examen (on s’en excuse à l’avance), nous vous demandons donc de rapporter ces quatre raisons.
- Les limites de la littératie médiatique et du fact-checking
Selon Marwick (2018), bien que ces outils soient essentiels pour promouvoir la pensée critique, ils peuvent parfois renforcer la méfiance envers les médias de masse ou consolider les croyances erronées des individus. Même les efforts pour contrer la désinformation, comme le fact-checking ou les débats bienveillants, sont souvent perçus avec suspicion. Cette méfiance s’explique en partie par la perception que les institutions médiatiques, politiques ou scientifiques ne sont pas neutres, ce qui alimente davantage la défiance et les récits conspirationnistes. - Les gens donnent un sens à l’information reçu, ou émis, en fonction de leur positionnement social, leur Identité, leurs ressources discursives et leurs compétences. Donc, les gens peuvent adhérer à des informations fausse consciemment étant dans leur sens identitaire. Ainsi, il ne suffit pas de montrer que c’est vrai pour que la personne y adhère rend l’enjeu complexe à résoudre.
- La viralité des informations sur les réseaux sociaux
Les algorithmes des réseaux sociaux, en créant des bulles de filtres et des chambres d’écho, isolent les individus dans des environnements où l’information est répétée et rarement remise en question. La polarisation idéologique empêchant les gens de mettre leurs croyances à l’épreuve des faits et les renforce d’autant plus. - Les biais cognitifs inhérents tels que le biais de confirmation rend cet enjeu également complexe à résoudre. Cela car ce biais fait en sorte que les individus privilégient les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions. Ainsi, même avec des sites de facts checking, les individus pourraient moins privilégier ceux-ci et continuer d’Adhérer aux leurs.
- Il y a la diversité des motivations derrière la désinformation. La désinformation n’est pas seulement le résultat d’ignorance ou de malveillance. Elle peut être propagée délibérément pour des raisons politiques, économiques ou idéologiques.
QUESTIONS À COURT DÉVELOPPEMENT
QUESTION 14
Quelle est la différence entre la désinformation et la mésinformation?
La mésinformation est involontairement incorrecte, par exemple lorsqu’un journal imprime un fait erroné et publie ensuite une correction. La personne n’est pas consciente que ce n’est pas une vraie nouvelle
La désinformation, en revanche, est intentionnellement incorrecte, la personne est consciente que c’est une fausse nouvelle
QUESTION 15
Quelles formes peut prendre la désinformation? Rapportez 4 formes.
- Canular
- Memes
- Vidéos Youtube
- Site internet de Nouvelles
- Forums d’échange
- Livres
- « radios poubelles »
- Publications médias sociaux