C10 PSYCHOLOGIE CRITIQUE Flashcards
QUESTION 1
En quoi consiste le croisement des savoirs, tel que vu dans le cours sur la psychologie critique? Pour répondre à cette question, dites à quel paradigme on associe le croisement des savoirs. Ensuite, expliquez quels sont les principes et valeurs derrière cette pratique. Finalement, indiquez quels sont les types de savoirs que l’on vise à croiser.
7 concepts
Le croisement des savoirs, appartenant au constructivisme social, fait référence à mélanger différents types de savoir afin d’obtenir des résultats entre les expériences individuelles et l’élaboration d’un savoir commun.
Le croisement des savoirs cherche à donner une voix égale à toutes les formes de connaissance, en particulier celles des groupes marginalisés.
Il soutient l’idée qu’il existe différentes façons de connaître et que toutes les perspectives doivent être respectées et valorisées.
Cela permet que la recherche soit mieux préservée du risque de s’éloigner de ses ancrages sociaux.
Le croisement des savoirs fait alors apparaître des questions nouvelles et de nouvelles approches.
On parle ici de 3 types de savoirs complémentaires, soit le savoir scientifiques (issue de la recherche), professionnels (issu de la pratique professionnels) et expérientiels (les personnes qui ont vécu les situations étudiez).
QUESTION 2
Dans un contexte d’intervention social, qu’est-ce qui différencie un changement de premier ordre d’un changement de deuxième ordre? À partir de ce qui fut abordé dans le cours sur la psychologie critique, faites la différence entre ces deux types de changement.
Le changement de premier ordre fonctionne dans le cas d’une structure et d’une vision du monde existante où on ne change pas de paradigme, mais il y a un restauration du système en cherchant à l’améliorer et être plus adapté à la réalité sur laquelle on cherche à intervenir, donc c’est un changement progressifs. Ainsi, les visions du monde et les valeurs restent les mêmes.
En revanche, le changement de deuxième ordre est ‘’transformationnel”, “révolutionnaire”, “radical”, “perturbateur” ou “discontinu”.
Il remet en cause les hypothèses fondamentales qui sous-tendent le système (macro-système), pouvant aller jusqu’à une remise à zéro, ou tabula rasa. Ce type de changement est souvent perturbateur et déstabilisant pour les individus, mais il est essentiel pour faire évoluer la société de manière significative.
QUESTION 3
Dans un contexte de libération, pour amorcer le changement et promouvoir le progrès social, Moane (2003) propose d’opérer à plusieurs niveaux (personnel, interpersonnel et politique). D’après ce que nous avons vu dans le cours, pour chacun de ces niveaux, que vise-t-on à modifier exactement ?
Au niveau personnel, l’objectif est de transformer les représentations individuelles en offrant aux personnes les moyens de renforcer leur estime de soi et leur capacité à agir. Cela permet de déconstruire les effets psychologiques de l’oppression.
Au niveau interpersonnel, il s’agit de modifier les relations entre les groupes sociaux, en transformant leurs interactions pour réduire les dynamiques de pouvoir oppressives et favoriser des rapports égalitaires.
Au niveau politique, la priorité est de promouvoir le militantisme et d’investir la scène publique pour transformer les structures du macrosystème.
Contrairement à un simple processus d’empowerment, la psychologie de la libération ne se limite pas à soigner les blessures individuelles mais cherche à éradiquer les sources structurelles de ces oppressions en s’attaquant directement aux systèmes qui les perpétuent.
QUESTION 4
À partir de ce que nous avons vu dans le cours, expliquez en quoi consiste l’éducation populaire. Pour répondre à cette question, essayez de mobiliser les concepts les plus pertinents.
L’éducation populaire est un concept fondamental des mouvements sociaux et des pratiques éducatives critiques, visant à autonomiser les individus et les groupes marginalisés.
Elle leur fournit les outils nécessaires pour comprendre et transformer leur réalité sociale, économique et politique.
Inspirée par la pédagogie de la libération de Paulo Freire, elle repose sur la conscientisation, un processus critique permettant aux individus de reconnaître et d’analyser l’oppression systémique qui façonne leur vécu.
Avec l’éducation populaire, on veut reconnaitre la présence de conflits sociaux et l’omniprésence du pouvoir dans toutes les sphères sociales.
On cherche à critiquer les logiques de domination par la conscientisation (conscience critique)
Contrairement à l’éducation traditionnelle, souvent hiérarchique et unidirectionnelle, Freire propose une vision collaborative où les participants réfléchissent ensemble sur leur réalité et les moyens de la transformer.
Ainsi, on critique la déshumanisation de l’être humain par le système capitaliste qui cherche à le considérer que pour sa valeur marchande et les rapports de pouvoir entre les humains, mais on vise à corriger les inégalités en rendant les gens proactifs (empowerment).
L’éducation populaire se concrétise dans des activités en dehors des cadres formels, comme les écoles, et prend place dans des espaces communautaires.
Ces initiatives permettent d’aborder des problématiques locales et de développer des réponses adaptées, en mettant au centre l’expérience des participants.
L’objectif est une transformation sociale profonde, où les priorités ne sont pas dictées par l’État mais par les communautés elles-mêmes. Plutôt que de se contenter de vulgariser des savoirs, l’éducation populaire vise à produire de nouvelles connaissances issues d’un dialogue critique et collectif.
Elle incarne ainsi une lutte pour la justice sociale, la reconnaissance et l’émancipation des groupes opprimés.
QUESTION 5
Pour faire face à l’oppression, nous avons vu que certains groupes opprimés organisaient leur lutte à travers des cadres de vie alternatifs. À partir de ce que nous avons vu dans le cours sur la psychologie de la libération, expliquez en quoi consiste un cadre de vie alternatif et expliquez très brièvement les 3 processus impliqués derrière cette «pratique».
Un cadre de vie alternatif, ou counterspace, est un espace conçu pour contrer l’oppression et protéger les individus marginalisés en leur offrant un lieu structuré, sécuritaire (safe space), propice au soutien mutuel.
Ces cadres visent à améliorer le bien-être de leurs participants en comblant les déficits causés par l’exclusion sociale. Ils constituent une réponse adaptative, où les individus utilisent des stratégies de résilience et de résistance face à leur situation.
Trois processus principaux caractérisent ces espaces :
Narratif identitaire (Narrative Identity Work) : Les membres se réapproprient leur identité en développant une compréhension critique de leur vécu et en rejetant les stigmates imposés.
Actions de résistance : Ces espaces permettent aux participants de défier activement les systèmes oppressifs par des actions concrètes.
Transactions relationnelles directes : La solidarité et la collaboration entre les membres renforcent leur sentiment d’appartenance et leur capacité à agir collectivement.
QUESTION 6
En quoi consiste la théorisation ancrée? Décrivez les principes et la logique épistémique derrière le concept.
La théorisation ancrée, ou grounded theory, est une approche méthodologique issue de la psychologie critique et largement utilisée en recherche qualitative.
Contrairement à la méthode hypothético-déductive, elle repose sur une démarche inductive où les théories émergent directement des données recueillies, sans cadre théorique préalable ni présupposé.
Ce processus systématique vise à analyser les systèmes dans lesquels les individus évoluent pour en dégager du sens (méthodologie systématique).
L’approche se fonde sur une logique structurale, en explorant les interactions et les dynamiques sociales pour construire des théories adaptées à la réalité étudiée.
QUESTION 7
Considéré comme un cadre de référence partagé permettant aux individus d’organiser leur expérience et de comprendre les phénomènes qui les entourent de manière cohérente, la notion de paradigme occupe une place centrale non seulement en philosophie des sciences, mais également en psychologie, tant sur le plan clinique qu’en recherche. À partir des éléments présentés dans le cours portant sur la psychologie critique, comparez les paradigmes suivants: post-positivisme, constructivisme, socioconstructivisme et la psychologie critique. Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien situer les paradigmes les uns par rapport aux autres afin d’en faire ressortir les éléments qui les distinguent.
Sur le plan des connaissances des paradigmes :
- Dans le post positivisme, la compréhension se construit par une compréhension commune via des méthodes et des normes donc on veut définir un problème social et chercher des solutions avec une approche Hypothético-déductive.
- Dans le constructivisme et le socioconstructivisme, la connaissance est créée en collaboration entre des chercheurs et les participants.
- Dans la psychologie critique, la connaissance est façonnée par la remise en question des relations de pouvoir et des biais cognitif qui vont teinter notre compréhension du monde.
Sur le plan de la méthodologie et de la compréhension :
- Le post positivisme repose sur la compréhension des relations de cause à effet, la vérification des hypothèses, la modélisation et les méthodes expérimentales. Donc il y a une prédominance des devis quantitatifs.
- Alors que dans le constructivisme et le socioconstructivisme, la compréhension se fait par rapport au contexte donc on cherche à donner une signification aux expériences vécues par les participants. De plus, on utilise une méthode qualitative.
- Pour la psychologie critique, on met l’accent sur l’intégration, la recherche et l’action en s’occupant des voix des personnes non entendues. On utilise autant les méthodes quantiques et qualitatives, bien que plus cette dernière. De plus, on s’oppose aux injustices.
En somme, tandis que le post-positivisme vise à expliquer, le constructivisme et le socioconstructivisme explorent et contextualisent, et la psychologie critique remet en question les fondements mêmes des paradigmes pour agir.
QUESTION 8
Le constructivisme est considéré comme un paradigme important en psychologie.Rapportez et expliquez les deux prémisses centrales du constructivisme, tel que proposé dans le cours portant sur la psychologie critique.
La construction active de la connaissance :
L’apprenant joue un rôle actif dans son processus d’apprentissage, où il construit lui-même le sens en créant des liens entre des schèmes mentaux et des idées. Contrairement à une transmission passive, cette approche privilégie l’action et l’interaction pour éviter l’apprentissage par cœur.
L’apprentissage comme processus adaptatif :
L’apprentissage est vu comme un mécanisme d’adaptation basé sur l’expérience vécue. Ce processus repose sur l’assimilation (intégration de nouvelles informations dans des schèmes existants) et l’accommodation (modification des schèmes pour s’adapter à de nouvelles expériences), montrant une évolution constante du savoir. (Principe d’assimilation-accommodation)
Ces 2 principes sont importants dans la façon de faire la science, et ce, surtout quand on se tourne vers la sphère sociale, car l’assimilation fait en sorte que l’on ajoute une information à une autre qui existe déjà, donc la connaissance généré n’entre pas en contradiction avec d’autres connaissances mais quand on parle d’accommodation, alors celle-ci peut avoir un clash entre les nouvelles connaissance et celles préexistante.
QUESTION 9
Quels sont les trois courants de l’approche critique? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien rapporter ces trois courants en fournissant une brève explication pour chacun d’entre eux.
MAI
Le courant interventionniste :
Ce courant vise à concevoir de nouvelles méthodes pour réduire les injustices sociales. Il cherche à favoriser un changement social, qu’il soit progressif ou radical, en développant des pratiques qui corrigent les inégalités.
Le courant analytique :
Il s’attache à analyser les effets néfastes des idéologies et à remettre en question les fondements des méthodes et paradigmes dominants. Ce courant vise à développer des théories et pratiques émancipatrices.
Le courant militant :
Ce courant critique les institutions psychologiques et leur rôle dans la normalisation des individus. Il adopte une posture militante pour contester le pouvoir, rétablir les injustices et donner une voix aux personnes marginalisées.
QUESTION 10
Quelles sont les origines de la psychologie de la libération?Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les principaux courants à l’origine de cette dernière. Par la suite, rapportez le nom de la personne que l’on considère comme le père de la psychologie de la libération. Finalement, expliquez le contexte dans lequel cette dernière est apparue.
La psychologie de la libération, dont Ignacio Martín-Baró est le fondateur, prend racine dans trois courants principaux :
- la théologie de la libération
- la philosophie de la libération
- la pédagogie de la libération (développée par Paulo Freire)
Cette approche est née dans le contexte des luttes sociales et politiques en Amérique latine, marqué par de profondes injustices et violences structurelles.
Martín-Baró, psychologue social et prêtre jésuite, a remis en question la psychologie traditionnelle, dénonçant son caractère idéologique, normatif et son incapacité à répondre aux besoins des populations opprimées. Il soulignait que la santé mentale ne peut être séparée de son contexte sociohistorique et que traiter les symptômes sans s’attaquer aux causes structurelles revient à ignorer l’oppression.
Le réalisme critique de Martín-Baró, (base de cette psychologie) rejette le relativisme excessif du constructivisme et l’objectivisme du positivisme.
Il met en avant une analyse des injustices sociales, tout en intégrant des méthodes quantitatives pour documenter ces phénomènes. Selon lui, la psychologie doit s’engager pour la collectivité, promouvoir la liberté collective et soutenir les efforts d’organisation et de conscientisation des groupes opprimés.
QUESTION 11
Pour opérer directement sur l’oppression et les problèmes sociaux à partir de la psychologie critique, Alexa Hepburn propose quelques interventions. Sur les cinq types d’intervention présentés dans le cours, rapportez-en 4 puis donnez un exemple concret pour chacun.
SRCNP
Interventions sociales : Ces interventions incluent des campagnes de sensibilisation et des changements politiques.
Exemple : lancer une campagne publique pour informer sur les inégalités de genre dans le milieu professionnel.
Intervention rhétorique : Elle consiste à critiquer les idéologies sous-jacentes pour influencer les pratiques.
Exemple : analyser les discours médiatiques qui stigmatisent les immigrants et proposer une contre-narrative fondée sur les droits humains.
Intervention clinique : Cette approche remet en question les pratiques cliniques oppressives, comme le paternalisme.
Exemple : co-construire un plan d’intervention avec des patients pour les rendre acteurs de leur traitement.
Intervention narrative : Retravailler le récit pour redéfinir des problématiques.
Exemple : changer la perception des communautés autochtones en insistant sur l’impact historique des pensionnats plutôt que sur les stéréotypes.
L’intervention pratique: se concentre sur le soutien aux groupes opprimés et marginalisés, en mettant l’accent sur la défense de leurs droits et l’accompagnement dans leurs démarches pour obtenir une justice sociale et une reconnaissance de leurs besoins.
Exemple: la lutte pour l’accès à des services essentiels, comme l’éducation, les soins de santé, ou le logement, et la protection contre les discriminations systémiques.
QUESTION À COURT DÉVELOPPEMENT
QUESTION 12
Pour clôturer le dernier projet de recherche mené par son laboratoire, votre directeur de maîtrise vous invite à participer à un colloque de psychologie portant sur l’immigration, les inégalités sociales et la santé mentale. Pendant l’heure du dîner, on vous apprend que des tables ont été formées aléatoirement pour «stimuler» les débats d’idée entre les participants et que vous ne pourrez donc pas vous assoir à côté des membres de votre labo. Puisque vous ne vous sentez pas trop à l’aise avec cette situation, vous hésitez à aller dîner. Après 15 minutes d’hésitation et un ventre qui gargouille, vous décidez malgré tout de rejoindre votre table assignée et d’aller vous assoir devant votre «name tag», prenant ainsi cette conversation au passage. En fonction des différentes positions épistémiques entendues pendant cette conversation, à quel paradigme pouvez-vous rattacher chaque personne?
AUGUSTE:«J’pense que si on veut changer les choses, c’est important d’étudier notre sujet avec le plus d’objectivité possible. Nos solutions doivent seulement reposer sur des données quantitatives concrètes basées uniquement sur l’observation, avec le plus de conditions de contrôle possible».
NANCY:«Franchement! J’suis d’accord avec toi sur le fait que c’est important que nos solutions doivent seulement reposer sur des données concrètes et sur l’observation, mais faut pas oublier que même si on ne le veut pas, on va toujours influencer un peu sur notre processus de recherche, ça n’existe pas la totale neutralité».
JEAN:«Voyons donc! J’pense que vous êtes dans le champ avec votre pseudo rigueur. Moi je pense que l’apprentissage, c’est un processus actif contingent aux conditions environnementales où l’organisme développe sa connaissance du monde par assimilation et accommodation».
SOPHIE:«L’autre avec son vocabulaire élitiste. C’est bien de faire la morale aux autres, mais tu oublies que la relation entre les individus est centrale dans l’établissement d’une signification commune. Tu ne peux pas juste considérer l’environnement pis la personne pour proposer des solutions».
AUGUSTE:«Ouais, on dirait que personne n’est entièrement d’accord ici. En fait, personne n’adhère au même paradigme on dirait». «Et toi, retardataire? On était en train de parler de nos positions épistémiques. À quel paradigme tu adhères toi»?
VOUS:«Honnêtement, vos approches sont pas mal toutes intéressantes, mais perso, je pense que ça ne sert à rien de se raconter des menteries. Tant que l’on ne porte pas attention aux relations de pouvoir entre les individus, qu’on en fait pas une analyse approfondie pour remettre en question le statu quo, ben nos recherches ne serviront pas à grand-chose».
AUGUSTE : positivisme
SOPHIE : constructivisme social
NANCY : post-positivisme
VOUS : approche critique
JEAN : constructivisme
QUESTION 13
Quel personnage serait à l’origine d’un mouvement éducatif connu sous le nom de pédagogie de la libération?
Paulo Freire
QUESTION 14
Quel est le nom du concept qui représente le processus par lequel les individus, les groupes, les organisations et les communautés acquièrent la capacité à exercer du pouvoir, afin d’améliorer leurs conditions de vie et atteindre les buts qu’ils se sont fixés?
Empowerment