B/ Troubles psychotiques - 1/ Classification et 2/ BDA Flashcards

1
Q

Dans la nosographie classique,
quels sont les 4 caractéristiques
présents dans les troubles psychotiques ?

A

1/ Altération globale du fonctionnement psychique

2/ Perte du contact avec la réalité extérieure

3/ Anosognosie : non conscience de certains symptômes (même si sujet peut être conscient de son état pathologique)

4/ Caractère d’étrangeté pour Autrui

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Quels syndromes sont perçus comme le paradigme

des troubles psychotiques ?

A

Les syndromes délirants
qui présentent généralement les 4 caractéristiques typiques

au point que les troubles psychotiques
sont parfois réduits à ceux-ci

Or il peut exister des psychoses “blanches”,
sans délire apparent
» identification des TP aux SD est abusive

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Qu’est ce qu’une idée délirante ?

A

Par définition un symptôme
dont le sujet n’a pas conscience
(> anosognosie)

Puisqu'il s'agit d'une croyance en opposition
avec la réalité
et à laquelle le sujet attache 
une conviction absolue
(pas de remise en question possible)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

En quoi la valeur défensive du délire

fait-elle la force d’une conviction délirante ?

A

Car l’idée délirante est le produit
des mécanismes de déni
par lequel le sujet écarte des fragments entiers
de la réalité

> > sujet reconstruit une néo-réalité
plus conforme à ses pulsions
et désirs inconscients profonds

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Quel mécanisme utilise souvent le sujet dans la reconstruction d’une néo-réalité conforme à ses délires ?

A

La projection
> ce qui est inacceptable pour le psychisme
est attribué à Autrui

exp : pulsion agressive transformée
en idée de persécution

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Quelle angoisse permet au sujet délirant
de générer des mécanismes de défense
assez puissants pour reconstruire la réalité ?

A

L’angoisse de morcellement
qui menace l’unité profonde du Moi

> Soit fragmentation psychique déjà réalisée en partie

> Soit le sujet réussit à maintenir une unité minimale
autour d’une idée délirante fondamentale,
(mais au prix d’un déni de plus en plus large
de la réalité extérieure)
-> exp : complot contre moi

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

En quoi consiste la menace de fragmentation

ressentie par le sujet délirant ?

A

Elle représente le danger de perdre l’unité de son psychisme

Elle génère une angoisse de morcellement
qui peut porter sur :
> le corps : se disloquer, perdre des organes…
> ou la pensée : ne pas reconnaître ses propres idées ou sentiments, perdre son identité

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Quel est le mode de relation à l’objet du sujet psychotique ?

A

Mode de relation fusionnel
> toute différence avec les objets d’investissement préférentiels
tend à être effacée
Car une telle différence = source de tensions
trop importantes

> Autrui n’est pas appréhendé comme tel avec son monde subjectif distinct du Moi

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Devant un sujet présentant un trouble psychotique, quelles questions orientent l’évaluation clinique
et la thérapeutique ?

A

Mode de fonctionnement psychotique est il :

> transitoire (lié à une situation vitale aigüe qui a débordé défenses habituelles, de sorte que sujet a dû recourir à des défenses plus primitives telles que déni et projection)

> ou stable (structure psychotique)
> dans ce cas la fragmentation du psychisme profond est-elle entamée ?
ou le sujet préserve-t-il une unité minimale au prix de l’extension de son délire ?

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Quels critères permettent la description sémiologique

des syndromes délirants ?

A

4 critères de classification :

  • Evolution
  • Organisation
  • Mécanismes
  • Thèmes
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Comment qualifier l’évolution d’un syndrome délirant ?

A

Aiguë
> durée inférieure à quelques semaines
> réversible si traité
> expérience intense envahissant la vie psychique
mais n’engageant pas nécessairement ses assises fondamentales

Persistant
> dépassant plusieurs mois
> moins spectaculaire mais indique généralement
une structure psychotique : unité psychique menacée
en profondeur
> pronostic orienté vers psychose persistante (schizophrénie, paranoïa…)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Quels sont les 4 types de délire aigu ?

A
  • Confusion
  • Bouffée délirante aiguë
  • Mélancolie
  • Manie
    > font partie des troubles de l’humeur
    mais peuvent inclure une composante délirante
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Comment qualifier l’organisation d’un syndrome délirant ?

A

Systématisée :
> forte cohérence interne,
souvent centré sur un thème précis
succès d’une intuition délirante qui réorganise toute la réalité autour d’elle
» maintient unité psychisme au risque d’engagement persistant dans psychose

Non systématisée :
> incohérent, sans idée directrice, hermétique pour autrui
= Tentatives infructueuses de lutte contre menace fragmentation
» s’observe dans les délires aigus (fragmentation temporaire) ou persistants (dissociation schizo)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Quels sont les 5 mécanismes délirants ?

A
Intuition
Interprétation
Imagination
Illusion
Hallucination
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Décrire les 2 premiers mécanismes délirants

A

Intuition =
fausse croyance s’imposant comme une révélation
intuition initiale à l’origine de la formation d’un monde délirant (exp : voisins m’en veulent)

Interprétation =
attribution d’une signification erronée à un fait réel
(exp : voisins bavardent&raquo_space; se moquent)
> nourrissent le monde délirant à partir de l’intuition initiale

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Décrire le 3e mécanisme délirant

En quoi se distingue-t-il de l’interprétation ?

A

Imagination =
construction d’un monde délirant
qui paraît totalement imaginaire à autrui
alors qu’il constitue la réalité pour le sujet

Différent d’interprétation car ne part pas de faits réels

Exp : élevage licornes dans jardin

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
17
Q

Décrire les deux derniers mécanismes délirants

A

Illusion =
Perception déformée d’un objet réel
> pas reconnu comme erreur contrairement aux illusions d’optique

Hallucination =
Perception sans objet, entièrement produite par le psychisme (mais intermédiaires avec illusion existent)

illu et hallu peuvent concerner toutes les modalités sensorielles

On distingue :

  • hallu psychosensorielles : source sensation localisée par sujet à l’extérieur de son psychisme
  • hallu psychiques : représentations mentales imposées (voix dans la tête…)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
18
Q

En quoi peut on considérer que les hallucinations psychiques n’en sont pas réellement ?

A

Ne mettent pas en jeu la sensorialité
Il s’agit plutôt de l’autonomisation de zones parasites
dans la mémoire subjective,
reflétant un début de fragmentation psychique

19
Q

A quel syndrome peut on rattacher les hallucinations psychiques ?

A

Syndrome d’automatisme mental
décrit par Clérambault en 1908

Trois degrés d’automatisme :

  • Sentiment de perte du contrôle de la pensée,
    “dévidage automatique”
    (formation zone parasite en mémoire)
  • Sentiment que le psychisme est connu d’autrui
    (défense par projection contre le parasitage,
    avec intuition persécutive)
  • Sentiment que le psychisme est imposé par autrui
    (hallu psychique : pensées, images, émotions voire actes imposés)
20
Q

Quels sont les thèmes des syndromes délirants ?

A

Contenus peuvent être très variés :
persécution, mégalomanie, érotomanie, jalousie, hypochondrie…

Thématique reflète
impulsions déniées ou projetées
ainsi que tentatives de reconstruction de l’unité psychique
(exp : thème érotomaniaque exprime impulsion érotique projetée sur l’objet car narcissiquement insupportable)

21
Q

Définition de la BDA

A

Bouffée délirante aiguë
décrite par Magnan en 1866

Survenue brutale d’un syndrome délirant
d’évolution brève,
favorable à court terme si sujet soigné,

et ne relevant pas
d’une causalité organique
ni d’un trouble premier de l’humeur

22
Q

Equivalent de la BDA dans le DSM 5 ?

A

Trouble psychotique bref

inférieur à 1 mois

23
Q

Comment caractériser le psychisme lors d’une BDA ?

A

BDA liée à fragmentation fonctionnelle aiguë
du psychisme :

Sujet soumis à des tensions particulièrement intenses
relativement à sa structure (ou organisation) psychique profonde

24
Q

Qu’est ce qui détermine la BDA

d’un point de vue psychopathologique ?

A

BDA déterminée par interaction entre
événements vitaux E
et vulnérabilité V (structure subjective)

25
Q

Qu’est ce qui détermine le pronostic à long terme de la BDA ?

A

Les poids respectifs des facteurs du produit E x V :
(nature des événements et structure psychique sous-jacente)

> plus sujet a connu des événements intenses
dans période précédant éclosion de la BDA,
moins la BDA indique une vulnérabilité structurale importante
(événements justifient que sujet a “disjoncté”)

> sujet qui développe BDA après circonstances
d’allure minime
= sans doute structure fragile, éventuellement psychotique
> risque rechute ultérieure ou décompensation persistante

26
Q

Pourquoi est il essentiel de soigner une BDA ?

A

Pour mettre le sujet hors de danger à court terme

Mais aussi à long terme éviter que la BDA perdure
car l’imprégnation délirante par frayage
dans la mémoire subjective
peut aggraver la vulnérabilité structurale

27
Q

Quelles structures sont particulièrement vulnérables

lors d’une BDA ?

A
Structure psychotique et organisation limite
> risque ultérieur de décompensation 
plus massive et pérenne 
type schizophrénie 
ou trouble bipolaire
28
Q

Eléments sémiologiques de l’apparition d’une BDA ?

A

BDA survient classiquement chez sujet jeune (15-35 ans),
parfois très brutalement

Prodromes qq jours avant : insomnie, irritabilité, anxiété, bizarrerie, parfois euphorie (par défense maniaque)

Puis apparition du syndrome délirant
> envahissant tout le champ de conscience
> avec forte charge affective
> désorganisant gravement le comportement

29
Q

Sémiologie de la BDA :

Quels processus psychiques précèdent souvent le syndrome délirant ?

A

Un automatisme mental

associé à des idées de référence subdélirantes
= sentiment infondé d’être l’objet de l’intérêt d’autrui
> souvent tonalité persécutive mais pas tjs

30
Q

Sémiologie de la BDA :

Décrire l’expérience délirante

A

Elle entraîne une adhésion totale, quasi onirique

Délire non systématisé

Thématique polymorphe
> variations reflètent la pression de l’angoisse de morcellement et les tentatives défensives erratiques

31
Q

Sémiologie de la BDA :

Pourquoi le sujet ne peut-il se rétablir spontanément ?

A

Les projections persécutives ou érotomaniaques sont elles mêmes angoissantes > cercle vicieux

32
Q

Sémiologie de la BDA :

Quels phénomènes sont sous-jacents au délire ?

A

Dépersonnalisation : altération du sentiment d’identité

Déréalisation : sentiment d’étrangeté du monde

33
Q

Sémiologie de la BDA :

Jusqu’où la déstructuration peut-elle aller ?

A

Thèmes délirants de filiation (divine), de transformation corporelle, de désincarnation…

34
Q

Sémiologie de la BDA :

Comment agissent les divers mécanismes délirants ?

A

Tous les mécanismes peuvent s’associer :

> intuitions tentent de contrôler l’angoisse
de morcellement

> interprétations s’engrènent sur ces intuitions
de façon erratique et aggravent l’angoisse

> automatisme mental signe souvent l’activité intense
de zones de mémoire parasites

> illusions et hallus psychosensorielles reflètent expérience délirante assez puissante
pour commander les perceptions

35
Q

Impact de la BDA sur le fonctionnement cognitif ?

A

FC perturbé en raison de la captation de l’attention
par le délire
Vigilance en principe normale

36
Q

Impact de la BDA sur le fonctionnement affectif ?

A
Dynamique émotionnelle bouleversée
en corrélation étroite avec le délire :
tous les affects peuvent s'observer,
de la panique à l'extase,
avec haute variabilité dans le temps

Fluctuations thymiques reflètent
contenu des idées délirantes
(et pression de l’angoisse de morcellement et réactions défensives&raquo_space; sous jacentes)

Angoisse tjs massive
avec risque de passage à l’acte auto- ou hétéro-agressif

37
Q

Quel signe confirme l’urgence de soins dans une BDA ?

A

Le comportement désorganisé,
d’autant que le retentissement somatique est rapide
en raison de l’incurie (laisser-aller, négligence)

38
Q

Quelles formes cliniques peut prendre une BDA ?

A

Elles sont infinies :

  • Ralentissement et tristesse > d’allure mélancolique,
  • Excitation et euphorie > évoquant la manie,
  • Désorganisation comportementale > suggérant une confusion
39
Q

Diagnostic différentiel BDA

A

Autres délires aigus :

  • Mélancolie > ralentissement et douleur morale + constants
  • Manie > excitation et euphorie prédominent + nettement
  • Confusion > altération de la vigilance avec désorientation spatiale
40
Q

Peut-on observer des cas intermédiaires
entre divers syndromes délirants aigus ?

> exp ?

A

Oui

/!\ entités nosographiques ne sont que
des points de repère conceptuels
qu’on peut aisément associer
sous un angle psychopathologique :

Par exp un patient peut présenter une expérience type
bouffée délirante avec :
- éléments dépressifs liés aux circonstances déclenchantes
- une réaction maniaque par excitation défensive
- un appoint confusionnel dû à une prise de toxiques

41
Q

Comment évolue une BDA à court terme ?

A

Par définition évolution favorable à court terme (= environ 1 mois) > surtout si soigné rapidement

Hospitalisation + neuroleptiques
» contrôle intensité du délire
ce qui favorise l’instauration d’une relation thérapeutique de qualité

Réaction dépressive peut s’observer :
pas péjorative en elle-même,
peut indiquer prise de conscience de ses difficultés
par le sujet

42
Q

Elément essentiel du pronostic de la BDA ?

A

Possibilité de critique par le sujet
de son expérience délirante
> càd capacité d’élaboration de cette expé (contraire déni)

Expression concrète de cela :
investissement dans psychothérapie au-delà de la période aiguë (+ médication pdt 6 mois au moins)

43
Q

Evolutions possibles à long terme après une BDA ?

A
  • 40% des cas : épisode unique, pas de pathologie grave derrière
  • 35% : d’autres épisodes aigus suivront (épisodes maniaques ou mélancoliques) et s’inscriront dans un trouble bipolaire
  • 25% : sujet développera une schizophrénie (psychose persistante non systématisée)
44
Q

Quels facteurs élèvent le risque de schizophrénie
lors d’une BDA ?

(avant / pendant / après)

A

Avant :

  • circonstances déclenchantes de la BDA sont minimes
  • éléments pathologiques antérieurs (exp personnalité schizoïde)
  • antécédents familiaux

Pendant :

  • délire très hermétique avec retrait affectif important (évoque repli autistique)
  • évolution lente dépassant 1 mois avec critique peu élaborée de l’épisode voire absente

Après :
- réinsertion retardée voire impossible (reflet capacités d’adaptation et d’échange)