7 & 8 Flashcards
c) Les approches systémiques / familiales
• Caractéristiques des thérapies familiales
- Postulat de base des interventions familiales :
Difficultés comportementales ou émotionnelles sont liées aux modes relationnels du système social dans lequel elles se manifestent
- Spécificité : intervenir sur des systèmes de relations (≠ sur des personnes)
- Peu d’intérêt pour la pathologie individuelle
- Différence avec psychanalyse :
Psychanalyse = intérêt pour les relations familiales représentées
Approches familiales = relations effectives, ici et maintenant + travaille avec la famille entière
• L’indifférenciation de soi (Bowen)
- Pathologie = conséquence d’une immaturité cumulée à travers les générations.
Immaturité = indifférenciation de Soi (dépendance ou coupure relationnelle)
- Grands-parents relativement matures, mais immaturités combinées sont portées vers l’enfant le plus attaché à la mère.
- Enfant épouse une personne avec même degré d’immaturité (assortative mating)
- Résultat : enfant de 3ème génération aura haut degré d’immaturité
• La triangulation (Bowen, Minuchin)
Parfois, symptômes d’un membre de la famille correspondent à un conflit « caché » entre deux autres membres
- Temps 1 : conflit de couple instabilité de la relation duelle anxiété monte et déborde de la dyade un tiers est triangulé dans le conflit
- Temps 2 : la triangulation vers redescendre l’angoisse dyade se solidarise le tiers est basculé en périphérie
Victimage émissaire
• L’homéostasie (Jackson)
Systèmes familiaux montrent une résistance au changement
- Homéostasie : processus par lequel organisme maintient constantes les conditions internes nécessaires à la vie
- En psychothérapie 2 processus distincts
1) Explique le fait que le symptôme d’un membre préserve la stabilité de la famille
2) Se réfère à la tendance des familles à résister au changement en thérapie (analogue à la résistance des psychanalystes) - Homéostasie n’est pas négatives, mais se rigidifie dans les familles en difficulté
Apparition de la pathologie
• La double contrainte (Bateson)
= mode particulier de communication dans les familles de patients schizophrènes un individu reçoit 2 ordres contradictoires
- 2 personnes au moins sont en relation
- Relation mène à des interactions répétées conduites sur le même schéma
- Première injonction
- Deuxième injonction
- Troisième injonction interdit la « victime » à échapper à la situation
Métacommunication impossible
• La métacommunication
Seule façon d’échapper à une double contrainte :
- Communiquer sur la communication et sur la relation
- Approches systémiques proposent de considérer que tout système fonctionne avec des règles
- Les règles sont informelles
Théorie de la dépression
- 1er : mécontentement de M. risque de rester, même lorsque dépression de Mme est améliorée.
Règle obsolète : Madame est l’unique à avoir besoin d’aide
- 2ème : comportement positif débouche sur un résultat négatif
Règle obsolète : Madame ne peut s’en sortir
Setting et techniques
Thérapie de famille :
- Vise à intervenir sur les processus relationnels qui causent/renforcent le trouble en travaillant avec le système relationnel présent en séance.
- Patients et thérapeutes assis en cercle sur des sièges identiques
Même pied d’égalité, favorise la prise de parole, la place de chaque membre de la famille (même celui qui représente les symptômes)
- Particularité : la demande est détournée
tous ne sont pas d’accord sur la raison pour laquelle ils sont là, pour la raison du problème.
• Une manière d’analyser la demande
Le « patient désigné » = individu pour lequel le groupe consulte :
- Adolescent délinquant = patient désigné, les parents sont les demandeurs de la consultation
Le « consommateur principal » = celui qui est le plus concerné par la demande :
- Parents de l’adolescent
• Dans la majorité des approches familiales
- Focalisation sur les transactions plutôt que sur la personnalité des membres du couple/ de la famille.
- Intérêt pour le « comment » et non le « pourquoi »
- Centration sur le moment présent
- Prise de conscience est inutile et contre-productive
- On cherche à remplacer les cercles vicieux interactionnels par des cercles vertueux.
• Techniques de première génération
- Contourner la résistante en proposant des prescriptions qui amènent la famille à se comporter différemment de ce qu’elle fait usuellement.
- On n’enseigne pas les comportements adéquats, car les familles peuvent y résister.
Exemples :
- Prescription paradoxale : utilisation du dysfonctionnement à but thérapeutique
- Recadrage : remettre les idées en places de manière adéquate pour changer les pensées négatives.
- Connotation positive (forme spécifique de recadrage)
- Prescription de tâches/rituels
- Restructuration des frontières entre sous-systèmes : remettre chacun à sa place, à son rôle dans le système.
Prescription paradoxale :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. Enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute fait une intervention paradoxale : « Je pense que vous avez tous fait de votre mieux pour surmonter ce problème, mais je ne pense pas que ce soit la dernière fois que nous en parlerons. Je ne serais pas surpris si la situation s’aggrave. »
Si la famille s’attend à ce que cela s’aggrave, elle va faire en sorte d’améliorer les choses pour montrer au thérapeute qu’elle est capable de résoudre le problème.
Si malgré tout le problème s’aggrave, cela montre que le thérapeute est compétent et renforce l’alliance thérapeutique.
Recadrage/Connotation positive :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute fait un recadrage/une connotation positive : « Votre enfant vous protège en produisant ses comportements. »
Le problème est remis au niveau des parents.
Prescription de tâches :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute fait une prescription de tâches : Les parents doivent discuter entre eux, entre les séances, des difficultés qu’ils expérimentent à être parent.
Augmenter la communication et la compréhension réciproque entre les parents.
L’important est le processus (faire discuter les parents) autant que le résultat.
Restructuration des frontières entre sous-systèmes :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute fait une restructuration des frontières entre sous-systèmes : en séance, il assied les parents près de lui et éloigne le siège de l’enfant.
Augmenter la « tensions » entre les parents, séparer les sous-systèmes, éloigner l’enfant de ce qui se passe entre les parents.
• Techniques de deuxième génération
- Brainstorming, ou la recherche de 36 solutions
- Recherche des exceptions : changement du focus, du problème à qqch de positif.
- Question miracle : supposition
- Externalisation des problèmes : intérêt pour les problèmes séparément de la famille.
Brainstorming :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute fait une recherche de 36 solutions : lorsqu’une solution semble trouvée, que le thérapeute a eu une idée d’intervention, il va immédiatement en proposer d’autres.
Décliner toutes les possibilités auxquelles il pense, même si elles sont absurdes.
L’important est le processus, non le contenu. Le thérapeute encourage la famille à imaginer toutes les solutions possibles.
Les solutions qui viendront de la famille seront de toute façon les meilleures.
Recherche des exceptions :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute propose une recherche des exceptions : « Pouvez-vous penser à un moment où votre enfant a fait quelque chose de positif par rapport à l’école ? »
Focalisation sur les moments positifs.
Le thérapeute explore avec la famille ce qui s’est passé à ces moments précis, pour que les parents puissent généraliser leurs comportements à d’autres moments.
Ces moments peuvent être des échanges positifs entre eux.
Question miracle :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute pose une question miracle : « Supposez que cette nuit, il arrive un miracle pendant que vous dormez, et que votre problème soit résolu. À votre avis, que remarquez-vous de différent le lendemain matin qui vous permettra de savoir qu’il y a eu un miracle pendant la nuit ? »
Focalise la famille sur ce qui va marcher, sur ses ressources. Le thérapeute va aider la famille à répondre à cette question en termes concrets et réalistes.
Externalisation des problèmes :
- Père et mère désignent l’enfant comme porteur du problème. L’enfant est triangulé dans le conflit.
- Thérapeute fait une externalisation du problème : « Pouvons-nous voir comment les difficultés que vous rencontrez en sont venus à dominer votre vie ? »
La famille n’a pas un problème, elle se bat contre celui-ci. Le problème n’est pas un patient, ou la famille, le problème est le problème.
On ne s’intéresse pas à l’impact de la famille sur le problème (= comment elle l’a créé), mais à l’impact du problème sur la famille.
• Formes actuelles : la 3ème génération
- Approches intégratives : manualisées, combinant des approches individuelles, familiales et sociales.
- Visent principalement les troubles du comportements, abus de substances chez les adolescents et jeunes adultes.
- Exemple : Thérapie de famille multidimensionnelle (MDFT)
• La thérapie de famille multidimensionnelle (MDFT)
Vise 4 domaines de fonctionnement, nommés « modules » :
- L’adolescent
- Les parents
- Les interactions familiales
- Les systèmes sociaux extra-familiaux.
Thérapeute interroge tous les membres de la famille, ensemble puis séparément, ainsi que les personnes importantes du réseau extra-familial.
4 modules sont travaillés en fonction de 3 étapes du traitement :
- L’engagement
- Travail sur des thèmes précis / recherche du changement
- Consolidation / sortie du traitement.