3.2.1 Développement du langage Flashcards
Développement du bébé selon Aristote
A la naissance: ardoise vierge “Tabula Rasa”
Développement de l’esprit en fonctions des expériences sensorielles vécues
Vygostky (1934)
Développement de capacités cognitives de façon très précoce grâce aux interactions avec l’entourage = rôle de médiateur de l’adulte
Permet à l’enfant de construire et intérioriser le sens et la représentation des situations vécues
Zone proximale de développement = différence entre ce que l’enfant est capable de réaliser seul et grâce à l’étayage de l’adulte. Adulte = tuteur
Bruner (1938)
Langage = instruments de construction de l’abstraction
A partir d’interactions standardisées, de routines, l’enfant développe des capacités langagières : “système de support à l’acquisition du langage” (LASS)
Acquisition du langage se fait au travers des interactions sociales
Adulte = tuteur + étayage
Théories innéistes
Enfants à la naissance:
Possession de capacités d’acquisition langagières spécialisées innées = LAD “Langage acquisition device”
= ensemble de règles qui sous-tendent la construction d’une phrase, universaux linguistiques (phrases, syntagmes nominaux)
Contexte situationnel et environnement permet la mise en marche de la machinerie “innée”, pré-câblée
Théories Nativistes
Melher, Belver, Dupoux, Spelke
Humain: possession à la naissance d’une prédisposition au langage = bagage cognitif avec mécanismes prêts à fonctionner
“Core knowledge”: ensemble de connaissances de base
Dépendants de l’influence de l’environnement
Différence théorie innéiste/nativiste
Innéiste:
Environnement = rôle uniquement déclencheur
Nativiste:
Environnement = rôle majeur dans l’acquisition du langage
Approche structuraliste de Piaget (1936)
Langage: apprentissage en stades successifs, avec construction active du sujet en fonction de ses perceptions de l’environnement
Enfant accède à la fonction symbolique du langage par l’expérience et l’imitation
Développement du langage serait précédé et dépendrait du développement cognitif et sensoriel de l’enfant.
Approche behavioriste
B.F. Skinner (1957)
Langage = mécanisme de “conditionnement opérant”: apprentissage associatif entre la réponse au stimulus et la présentation du renforçateur.
Qu’ont mis en avant les différentes théories?
- apprentissage du langage se fait par étapes
- comprendre le rôle des premières interactions
Comment explorer les capacités du nouveau-né pour la parole?
- Indices physiologique sur ce qui alertent et surprend le fœtus en état de repos (état de sommeil +-/ profond ou veille calme): rythmes cardiaques, réponses motrices
- Utilisation du paradigme: Habituation/ Test
Fonctionnement du système auditif du fœtus?
Dès 25 SG si bruit supérieur à 110 dB
Par quoi se fait la stimulation auditive précoce?
Par bruits utérins: bruits internes (respiration, bruits gastro-intestinaux), bruits cardiaques de la mère et bruits extérieurs atténués par paroi utérine
Capacités du nouveau né à 6 mois
- traitement des sons linguistiques et familiarisation avec la voix de la mère et la langue maternelle
- sensibilité aux indices prosodiques des sons de paroles (intonations de phrases et rythmiques)
A partir de quand entend-il les voix?
Vers 8 mois (80 dB)
Travaux de De Casper et Fifer (1980)
A 33 SG:
- sensibilité à la voix de la mère
- à l’intonation
- au rythme propre d’un poème particulier lu à voix haute par la mère de façon régulière
- régulation de l’écoute et de l’attention sur la voix de la mère
Que permettraient ces expériences prénatales?
D’influencer les capacités perceptives postnatales impliquées dans le traitement des sons de la parole
Capacités pré-langagière du bébé: à la naissance?
Reconnaissance de la langue maternelle
Distinction d’une langue étrangère sur la base de la mélodie
Capacités pré-langagière du bébé: 1 mois?
Distinction des contrastes de consonnes y compris si non présentes dans la langue maternelle
Capacités pré-langagière du bébé: à 4 mois?
Distinction de son propre prénom vs un autre avec le même nombre de syllabes
Capacités pré-langagière du bébé: à 6 mois?
Découpage de la parole en unités d’intonation
Capacité à former des prototypes de voyelles de la langue maternelle
Capacités pré-langagière du bébé: à 8 mois?
Reconnaissance d’un mot présenté dans une phrase
Capacités pré-langagière du bébé: à 9 mois?
Contraintes sur les suites de consonnes et de voyelles de la langue maternelle acquises
Capacités pré-langagière du bébé: à 12 mois?
Reconnaissance des mots grammaticaux de la langue maternelle
Production des premiers mots
Capacités pré-langagière du bébé: à 15 mois?
Exploitation de l’ordre des mots pour comprendre les phrases
Capacités pré-langagière du bébé: à 18/24 mois?
Début de production de phrase courte
Enrichissement rapide du vocabulaire
Capacités langagière du bébé: à 3 ans?
Compréhension des phrase idem adultes
Parfois défauts de prononciation
Lexique d’environ 2000 mots
Avantage des oreilles droite et gauche? (Bertoncini et al.)
Oreille droite: changement de phonèmes
Oreille gauche: changement des sons musicaux
(expérience d’écoute dichotique + succion nutritive)
De Casper et Fifer ( 1980)
Nouveau né de 1 à 3j : préférence pour la voix de leur mère
De Casper et Prescott ( 1984)
Pas de préférence pour la voix de leur père vs un autre homme.
Melher et al. (1987)
Préférence pour la langue maternelle vs une autre langue
Interaction
Conduites de partenaire sans qu’il y ai de mise en commun de référent.
Communication
Partage par 2 ou plusieurs individus de thèmes conversationnels autour d’un référent.
Observations expérimentales de Meltzoff et Moore?
Nouveau né de quelques jours (voire heures):
Imitation de protusion de langue et d’ouverture de bouche
En état d’éveil calme
Attention du bébé attirée par le mouvement : plus d’imitations faciales que d’imitation type ouverture de main
Caractéristiques de l’imitation
Caractère volontaire de la part du bébé
Effort dans la production du comportement, orienté et en direction de celui-ci
Comment interpréter les conduites d’imitation précoces?
Accordage sensoriel = capacité d’analyse innée amodale
Perception l’équivalence entre sa propre perception des mouvements de sa bouche et les mouvements de la bouche de l’adulte
But des comportements d’imitations
But social:
Système de communication
Format d’interaction rudimentaire sans intermédiaire cognitif symbolique
Favorise échange émotionnel et reconnaissance de l’autre comme partenaire de l’interaction
Quelle est la condition à l’interaction sociale pour le bébé?
Que l’adulte initie l’interaction!
Caractéristiques des interactions du bébé de 2 à 5 mois
Echange émotionnel
Apparition du sourire social (vers 6 à 8 semaines): montre attirance forte du bébé pour les personnes en interaction avec lui
Couplé à l’augmentation de l’acuité visuelle: permet un intérêt accru pour les personnes
Intersubjectivité de Trevarthen
Capacité innée du bébé à percevoir les émotions chez l’autre et à s’y accorder = répondre et influencer aussi les émotions de l’autre
“Proto-conversation”
Conversation rudimentaire entre adulte et enfant
Apparition dès 2 mois
Capacité du bébé à partager à un échange alterné selon des tours de parole, avec partage d’émotions
Expérience de le double vidéo de Murray et Trevarthen
Bébé de 2 mois.
Face à face avec la mère via écran de télévision.
Possibilité d’interaction avec synchronie (temps réel) ou sans synchronie (décalage des réponses de la mère par enregistrement)
Résultats:
Interaction même sans présence physique si synchronie
Sans synchronie, réaction du bébé (froncement de sourcils, grimace) puis désintérêt pour la mère.
= bébé sensible aux signaux de communication
Accordage sensoriel dans la synchronie maintient l’engagement du nourrisson
Expérience de Nagy et Molnar (2004)
Geste montré plusieurs fois au nouveau né.
Si on marque une pause: nouveau né relance la conversation en initiant le geste
= sorte de dialogue gestuel
Expérience de Kuhl et Meltzoff (1984)
Bébé 5 mois
Capacité à mettre en correspondance les voyelles entendues avec les mouvements de la bouche
= capacité capitale dans l’acquisition du langage
Quel comportement typique utilise l’adulte qui parle aux bébés?
L’utilisation du motherese ou Langage adressé aux bébés (LAB)
Motherese
Modification spontanée du langage de l’adulte lorsqu’il s’adresse au bébé.
Caractéristiques du motherese
Prosodiques: - voix plus aiguë - élocution plus lente - modulation de la prosodie Lexicale: Mots simples et courts, avec bcp de répétition Syntaxiques: Phrases courtes
QU’a montré Fernald (1985) sur le motherese?
Que les bébés de 2-4 semaines préfèrent le motherese vs langage normal.
Permet de soutenir l’attention du bébé
Comment est le système de communication à la naissance?
Asymétrique:
Bébé ne contrôle pas ses productions vocales
Mais l’adulte est capable d’interpréter.
Qu’ont montré Mehler et al. (1978) sur la prosodie de la voix maternelle?
Que les bébés ne reconnaissent pas la voix de leur mère si elle parle d’un ton monocorde
Phonème
Unité phonologique minimale qui existe dans un système linguistique
Comment évolue les capacités de discrimination des contrastes phonémiques chez le bébé?
De très évoluées à la naissance, elles régressent avec le temps: il s’agit en fait d’une spécialisation vers le traitement de la langue maternelle et une compétence à la perception catégorielle.
Évolution des capacités de discrimination des phonèmes chez le bébé
De 1 à 4 mois: discrimination des contrastes phonémiques (de toutes les langues)
Entre 6 et 8 mois: disparition de la distinction des contrastes vocaliques des langues étrangères
10 mois: déclin des capacités à discriminer des contrastes consonantiques non présents dans la langue maternelle.
Modèle NLME
«Native langage magnet model expanded»
Kuhl (1993)
= Entre 7, 5 et 9 mois, les bébés sont capables de se représenter les prototypes de différents phonèmes et déterminer différentes catégories phonémiques de sa langue maternelle
Modèle d’assimilation PAM
«Perceptual assimilation model»
Best (1995)
= capacité précoce des bébés à distinguer des contrastes non natifs et d’en former des catégories distinctes de celle de leur langue maternelle
Que montrent les données electrophysiologiques?
Confirment l’existence de réseaux neuronaux sépcifiques qui refléteraient chez les enfants l’existence de capacités à discriminer des contrastes phonémiques natifs
Comment les enfants vont pouvoir segmenter les unités de sons et les mots du flux de parole?
Grâce à ces indices de bas niveau: prosodie, rythme…
Sensibilité aux indices prosodiques corrélés aux frontières des mots
Distinction des structures rythmiques et discrimination des énoncés de langue différentes
Rôle important entre 2 et 6 mois
Rôle des mots isolés
Peu nombreux: - de 10%
Aide à l’acquisition du langage
Fréquence de présentation d’un mot isolé prédit partiellement la production du mot plusieurs mois plus tard
Expérience de Jusczyk et Aslin (1995) sur la segmentation des mots
Enfants de 7.5 mois familiarisés avec 2 listes de mots monosyllabiques
Test avec 4 séries de phrases: moitié contenant un mot cible, autre moitié contenant un mot contrôle
➡️ Préférence pour les mots appris = les enfants ont segmenté et reconnu les mots dans les phrases
Développement des facultés de segmentation chez les enfants français?
Segmentation des mots en unité de sons et en syllabe : entre 8 et 12 mois
Développement de la production de mots: 0 à 3 mois
Essais de productions de sons, pleurs, cris, vocalisation
Productions fortuites, puis volontaires
Développement de la production de mots: 3 mois
Apparition du «turn-taking» : proto-conversations avec des «Areuh»
Babillage marginal: sons pas propres à la langue maternelle
Développement de la production de mots: 5 mois
Imitation des sons de la langue entendus et des mouvements des lèvres
Développement de la production de mots: de 8/10 à 12 mois
Babillage linguistique (= production de syllabes spécifiques de la langue maternelle) et canonique (= syllabes répétées)
Développement de la production de mots: 9 mois
Pointage
Attention conjointe
Développement de la production de mots: 12 mois
Premiers mots
Compréhension de 50 mots
Développement de la production de mots: 12 à 18 mois
Début du langage: conceptualisation et association à une «étiquettemot»
Production des 1ers verbes et expressions vers 16 mois
Développement de la production de mots: 18 à 20 mois
Brusque accroissement de la production de mots : production de 3/4 mots par jour
Développement de la production de mots: vers 20 mois
1ères phrases de 2/3 mots
Organisation séquentielle des énoncés avec première ébauche de syntaxe vers 2 ans
Développement de la production de mots: 3 ans
Acquisition de la syntaxe (au début style télégraphique)
Intensification de l’acquisition du vocabulaire
Attention conjointe
Définit la capacité de l’enfant à suivre le regard de l’adulte sur un référent ext. à la dyade et d’alterner son attention visuelle entre l’objet et le partenaire adulte
Débute vers 5-6 mois
Qu’implique l’attention conjointe?
La capacité à reconnaître et à attribuer une signification à l’action engagée envers l’autre
La reconnaissance mutuelle des actes de l’autre
Aussi appelé intersubjectivité secondaire
Quels changements permet le développement de l’attention conjointe?
Émergence de la station assise
Meilleure acuité visuelle
Apparition de la coordination vision-préhension
Contrôle des productions vocales
= permet développement de l’exploration du monde
Que montre Bruner sur l’acquisition du langage?
Se fait grâce à la tutelle de l’adulte dans l’action partagée ritualisée
Sur la base de formats d’action = jeux dont la fonction essentielle est de permettre une certaine décontextualisation
Jeu pour le jeu
Format d’action étudié par Bruner
Séquence de jeu avec une marotte (clown) sur la base d’une disparition/réapparition
Quelles sont les 3 caractéristiques du jeu liées au format d’actions selon Bruner?
1/ analogie entre le jeu et la syntaxe:
Le format d’action comme la syntaxe comprend une structure de base invariante, mais de nombreux contextes de communication/référent
2/ Proto-conversation:
Décentration des rôles par interchangeabilité, avec alternance des rôles actif/passif
3/ La séquence ordonnée des événements ressemble à la relation langagière thème-commentaire
Pour Deleau (1985) quels sont les 4 critères que présentent les jeux de routine?
1/ la systématicité:
présence de règles, de séquences ordonnées
2/ La répétitivité:
permet à l’enfant de maintenir son attention et de prévoir les séquences d’action
3/ L’intentionnalité:
permet de renseigner l’enfant sur l’usage du signifiant en fonction du contexte
4/ L’imprévisibilité:
permet de réguler l’engagement du bébé dans l’action grâce à la tension émotionnelle
Conclusions principales des observations d’enfant?
1/ au début l’enfant est surtout passif, il tente d’attraper l’objet. L’adulte initie toujours l’échange
2/ A partir de 7 mois, capacité à anticiper le format
3/ A 10 mois désintérêt pour le clown mais le format est utilisé pour d’autres jeux (cache cache)
4/ Plus tard, le jeu reprend mais l’enfant est actif dans le déroulement de la séquence: les rôles sont devenus interchangeables, le jeu est partagé. L’enfant a appris la place des mots : extension du lexique de l’enfant
Que se passe-t-il ensuite? (autour de 2 ans, observation du jeu du clown)
Le jeu devient symbolique, le bébé devient capable de réutiliser les termes appris en jouant dans d’autres contextes pour une situation réelle ou imaginaire
Le jeu a permis l’acquisition des aspects conventionnels qui régissent le partage de thèmes
Remarque 1 sur le jeu du Clown
Jusqu’à 10 mois: rôle d’initiateur du jeu de l’adulte ++ important
Ensuite l’enfant devient l’acteur principal puis apprend à s’effacer, a ne pas monopoliser l’action
= apprentissage des premières règles de la communication
Remarque 2 sur le jeu du clown
Décontextualisation de l’objet dans le jeu:
Peu à peu l’enfant manipule de - en - l’objet mais le montre du doigt.
L’objet est utilisé de façon décontextualisé: il est un moyen de communiquer, un thème et non plus un objet à manipuler.
L’enfant comprend que le but du format d’action est la communication à propos de quelque chose = début de la communication référentielle
Résultats de l’étude sur la compréhension des noms et verbes au début de la 2ème année de vie?
à 14 mois: enfant comprend les constituants d’une phrase simple
à 17 mois: il interprète l’ordre des mots
Théorie sémantique de Clark (1973)
Sens des mots est constitué par un ensemble de traits sémantiques communs
Acquisition du plus général au plus spécifique
Théorie du contraste de Clark (1987)
Les unités de signification des mots ne sont plus des traits sémantiques mais des contrastes
Tout nouveau mot doit contraster par sa signification avec les autres mots connus
Théorie de Markham (1991)
Acquisition des noms et concepts grâce à 3 principes:
1/ contrainte de l’objet entier: un objet peut être désigné avec l’une de ces parties
2/ contrainte de l’exclusivité mutuelle: un objet = 1 mot. Nouveau mot = nouvel objet
3/ contrainte du lien taxinomique: un mot peut être étendu à d’autres objets qui ont des liens avec le référent taxinomique
Théorie des prototypes de Rosh (1978)
Sens d’un mot est acquis par le biais d’un référent prototypique de la catégorie
rend compte des phénomènes de sous extension et de sur-extension.
Catégories organisées en 3 niveaux hiérarchiques: niveau sur ordonné (ou supra), niveau de base, niveau subordonné (ou infra)
Comment s’effectue la constitution du lexique?
En interaction avec les autres domaines de compétences langagière:
- production de mots isolés
- production de combinaison de mots
- acquisition de la syntaxe
Que permet l’acquisition des mots grammaticaux?
De faciliter le travail de catégorisation sémantique
Les enfants reconnaissent les mots grammaticaux de leur langue maternelle si ces derniers sont associés à une catégorie syntaxique (à 18 mois chez bébé FR: un nom doit être précédé d’un article, et non d’un pronom)
Influence le développement des capacités de compréhension de sens des mots