2 Concepts centraux en psychopathologie et modèles de l'anxiété Flashcards
Définir l’évidence based practise.
L’evidence based practise est une pratique fondée sur les preuves et présente une triade : expertise clinique de l’individu, meilleures preuves fournies par la littérature, valeurs et attentes des patients. Elle part du patient et est orientée vers une décision clinique. Elle présente 5 étapes qui s’inscrivent dans la pratique du psy :
1. transformer le besoin d’information en une question clinique à laquelle il est possible de répondre
2. localiser les meilleures données disponibles pour répondre à cette question
3. évaluer ces données de manière critique pour leur validité (absence de biais), leur impact (importance de l’effet) et leur applicabilité
4. combiner cette évaluation critique avec la compétence clinique du praticien et les caractéristiques individuelles du patient, ses valeurs et sa situation
5. évaluer l’efficacité de la décision clinique et l’efficience personnelle à exécuter les étapes 1 à 4 et ce afin d’améliorer le processus de pdd pour la question suivante.
Il existe 3 principes thérapeutiques empiriquement fondés : une intervention ayant une efficacité empiriquement fondée, justifiée par un modèle théorique falsifiable pour laquelle les processus actifs ont été identifiés.
Selon Clarck (1997) “la meilleure manière de développer des interventions psychologiques efficaces est de comprendre le développement et le maintien du trouble en question, et ensemble de développement des traitements qui inversent les mécanismes de maintien”.
Qu’est-ce que la psychopathologie expérimentale ?
La psychopathologie expérimentale est une recherche adoptant une méthode expérimentale avec des humains, des animaux ou les 2 types de participants dont l’objectif est de découvrir et d’expliquer l’étiologie et le maintien des processus psychopathologiques, afin de potentiellement contribuer à l’amélioration des comportements dysfonctionnels à travers l’intervention et la prévention.
Définir la psychologie cognitive.
La psychologie cognitive est l’étude des troubles psychologiques sous l’angle des dysfonctionnements cognitifs qui contribuent, avec d’autres facteurs, au développement, au maintien et à la récurrence des états psychopathologiques. Il y a différents types de dysfonctionnements cognitifs :
- croyances dysfonctionnelles : associations entre concepts stockées en MLT qui modulent le fonctionnement cognitif, affectif et relationnel.
- biais cognitifs : traitement préférentiel de certains types d’info (de mémoire, attentionnel ou d’interprétation).
- déficits cognitifs : incapacité de réaliser certaines fonctions cognitives de base
Décrire le modèle de Beck.
Le modèle de Beck est un modèle de traitement de l’information dont le postulat central est que les émotions et les comportements sont déterminés par des représentations qui doivent être modifiées par des interventions psychologiques lorsqu’elle est dysfonctionnelle. L’idée principale du modèle cognitif ABC de Beck est que l’émotion (et les conduites inadaptées) est le résultat de l’interprétation des événements par l’individu en fonction de schémas cognitifs. Les structures cognitives sont stables, faites de croyances et de théories concernant soi-même, les autres et l’avenir, à travers lesquelles la perception et la conceptualisation s’organisent. Elles sont dérivées d’expériences passées, pas directement accessibles à la conscience mais peuvent être inférées à partir des pensées automatiques. Les processus cognitifs sont des règles de transformation de l’information avec lesquelles les événements cognitifs sont construits. Les schémas biaisent l’information traitée par assimilation (distortions cognitives). Les événements cognitifs correspondent aux pensées automatiques et images mentales directement accessibles à la conscience.
Quels sont les tableaux cliniques du TOC ?
Les tableaux cliniques du TOC présentent des obsessions et/ou des compulsions. Les obsessions les plus fréquentes sont liées à la contamination, les pensées agressives, la symétrie, les peurs somatiques, et les représentations à connotation sexuelle. Les compulsions les plus fréquentes sont les vérifications, le lavage, et le comptage.
Donner les critères diagnostiques du TOC selon le DSM 5.
Les critères diagnostiques du TOC (DSM5) sont :
A. existence soit d’obsession soit de compulsion :
-obsession : pensées récurrentes et persistantes, impulsions ou représentations qui, à certains moment de l’affection, sont ressenties comme intrusives et inappropriées et qui entrainent une anxiété ou une détresse importante. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, impulsions ou représentation pour neutraliser celles-ci par d’autres pensées ou actions.
-compulsions : comportements répétitifs ou actes mentaux que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible. Les comportements et les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer le sentiment de détresse ou à empêcher un événement ou une situation redoutée ; cependant ces comportements ou actes mentaux sont sans relation réaliste avec ce qu’ils proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs.
B. Les obsessions ou compulsions sont à l’origine de sentiments marqué de détresse, d’une perte de temps considérable (+1h/jr) ou interfère de façon significative avec les activités habituelles du sujet, son fonctionnement professionnel ou ses activités ou relations sociales habituelles.
C. La perturbation ne résulte pas des effets physiologiques directs d’une substance ni d’une affection médicale générale
D. Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par les symptômes d’un autre trouble.
Donner quelques données épidémiologiques du TOC.
La prévalence du TOC est de 2-3%. Le sex ratio dépend de l’âge de l’installation du trouble :
-F>H chez les enfants
F=H chez les ado
-F
Quels sont les diagnostics différentiels du TOC ?
Les diagnostics différentiels du TOC sont :
- la dépression
- le TAG
- l’hypochondrie
- les TCA
- les jeux compulsifs
- la schizophrénie
Quelles sont les comorbidités les plus souvent associées au TOC ?
Les comorbidités les plus souvent associées au TOC sont :
- les troubles de l’humeur
- les troubles anxieux
- la dysmorphophobie
Quels sont les outils permettant d’évaluer les TOC ?
Les outils permettant d’évaluer les TOC sont :
-l’Y-BOCS
-l’inventaire de Padoue
-l’OCIR
Ces différents outils suggèrent différents clusters de symptômes qui peuvent souligner différents profils d’individus : le ruminateur, le laveur, le vérificateur, la recherche d’ordre/symétrie/perfection, le collectionneur, l’accumulateur.
Décrire la théorie des 2 facteurs de Mowrer.
Le modèle des 2 facteurs de Mowrer souligne qu’une pensée fait intrusion dans l’esprit de la personne et donne de l’anxiété. La personne y répond via une compulsion pour diminuer l’anxiété (=évitement, renforcé par l’habitude). Ce modèle repose sur les conditionnements répondant et opérant.
Décrire le modèle cognitif du TOC.
Le modèle cognitif du TOC souligne que la personne évalue l’information pour y percevoir un danger. La neutralisation se fait à court terme avant de retrouver des pensées intrusives.
Quelles sont les différentes croyances dysfonctionnelles dans le TOC (mesurées par l’OBQ) ?
Les différentes croyances dysfonctionnelles dans le TOC (mesurées par l’OBQ) sont :
- la surestimation de l responsabilité et de la menace
- le besoin et la nécessité de contrôler les pensées (avec l’importance donnée aux pensées)
- le besoin de certitude (intolérance à l’incertitude, perfectionnisme)
Qu’est-ce que le modèle de Salkovkis ?
Le modèle de Salkovkis souligne que 90% de la population rapporte des pensée, images, impulsions intrusives dont le contenu est similaire au TOC. On ne peut pas diagnostiquer un TOC via le contenu des obsessions mais plutôt selon la manière d’interpréter et de se sentir responsable. On retrouve aussi chez les TOC la pensée que les erreurs par omission sont aussi importantes que les erreurs volontaires.
D’où peut venir le sentiment de responsabilité accru chez les TOC ?
Le sentiment de responsabilité accru chez les TOC peut venir des croyances apprises lors d’expériences passées :
-la promotion du sens de la responsabilité durant l’enfance
-les règles de conduites extrêmes et rigides
-l’absence de confrontation à la responsabilité
-l’événement de vie dans laquelle son action/inaction a réellement eu des conséquences négatives
-l’événement de vie dans lequel une pensée, une action/inaction semble avoir contribuer à des conséquences négatives
Ces expériences précoces donnent des vulnérabilités au TOC. Mais il y a aussi des événements déclencheurs au niveau environnemental. Des croyances dysfonctionnelles existent et facilitent l’attention centrée sur le danger et les pensées intrusives qui peuvent être mal interprétées, ce qui donne des comportements pour éviter les conséquences négatives.
Quel biais cognitif est important dans les TOC ?
Dans les TOC, l’importance donnée aux pensées est un biais important. Les pensées intrusives indésirables seraient interprétées comme ayant une signification personnelle catastrophique, qui serait le résultat d’un biais fusion-pensée-action. Il y a 2 types de biais :
-le biais de moralité : penser faire l’action est aussi grave que le fait de commettre l’action
-le biais de probabilité (pour soi et autrui) : penser modifier la probabilité de survenu de l’événement pensé
Ce biais n’est pas spécifique aux TOC.
Que doit-on souligner aux patients dans la psychoéducation sur la neutralisation ?
Si la neutralisation est postposée, l’anxiété et le besoin de neutraliser diminuent naturellement.
Quelles sont les différentes stratégies de pensées qui peuvent être mep par les patients TOC ?
Les différentes stratégies de pensées qui peuvent être mep par les patients TOC sont :
- la distraction, en pensant à quelque chose de plus positif
- le contrôle social, en parlant avec autrui pour obtenir une réassurance
- les inquiétudes, visant l’évitement et retrouvées dans le TAG
- la punition, fréquente chez les TOC
- la réévaluation de la pensée
- la suppression de la pensée, basée sur les processus ironiques du contrôle mental (Wegner) : pour supprimer une pensée il faut un processus volontaire de recherche de distracteur pour remplacer la pensée à supprimer, mais il y a en parallèle un processus de vérification de la suppression de la pensée automatique. Si le 1er effet est inefficace, il y a un effet rebond. La suppression rendrait les individus plus attentifs à leur capacités de contrôler les pensées et les amènerait à interpréter un échec de contrôle de penser comme une catastrophe, ce qui aurait un effet sur l’humeur négative.
Quels sont les 2 composantes de la surestimation de la menace ?
La surestimation de la menace est typique des troubles anxieux et apparentée aux TOC. Ses 2 composantes sont :
- la surestimation de la probabilité d’un événement aversif
- la surestimation des conséquences d’un événement aversif
Décrire le modèle de vérification compulsives de Rachman (2002).
Le modèle des vérifications compulsives de Rachman (2002) souligne que la croyance de responsabilité augmente la perception d’un malheur possible qui augmente l’anxiété. Le patient mep des vérifications préventives et la perte du contrôle sur le comportement entraîne des interprétations personnelles négatives. Il existe des perpétuateurs :
- la certitude absolue n’est jamais atteinte
- la vérification altère la mémoire et amène l’individu à douter d’autant plus
- la vérification augmente la probabilité perçue du danger
- la vérification augmente la responsabilité
Que soulignent Zermatten (2008) ?
Zermatten (2008) observe un biais cognitif des déficits mnésiques et attentionnels (dépend des expérience). Subjectivement, les patients TOC ont l’impression d’avoir moins de capacités mnésiques et attentionnelles (pas confiance en leur mémoire), ce qui les mène à vérifier davantage.
Quelle pec peut-on utiliser pour le TOC ?
D’après Shafran, une des implications pour le ttt des TOC est de changer la manière dont les patients avec des TOC interprètent leurs pensées intrusives, et de stopper les comportements de neutralisation qui maintiennent les croyances erronées des personnes (en augmentant la fréquence des intrusions et l’inconfort associé et empêchant l’infirmation des peurs).
La pec la plus efficace est l’exposition avec une prévention, une psychoéducation et des travaux cognitifs.
Le TOC est un trouble qui s’installe insidieusement et les personnes tardent à consulter (d’où la rigidification du fonctionnement TOC). La rémission est donc souvent longue malgré l’efficacité des méthodes utilisées.
Qu’est ce qui est important dans le TAG ?
Dans le TAG, ce n’est pas une anxiété généralisée mais ce qui importe est le mécanisme d’anticipation anxieuse généralisé.
Donner les critères diagnostiques du TAG selon le DSM 5.
Les critères diagnostiques du TAG selon le DSM5 sont :
A. Présence de préoccupations anxieuses qui correspondent à de l’anxiété et des soucis excessifs (attente avec appréhension) survenant la plupart du temps, durant au moins 6 mois, concernant un certain nombre d’événements ou d’activités.
B. La personne éprouve des difficultés à contrôler cette préoccupations.
C. Certains symptômes anxieux sont présents et l’anxiété et les soucis sont associés à 3 ou plus des 6 symptômes suivants (dont certains peuvent être présents la plupart du temps depuis les 6 derniers mois) :
-agitation ou sensation d’être survolté ou à bout
-fatigabilité
-difficulté de concentration ou de mémoire
-irritabilité
-tension musculaire
-perturbation du sommeil
(1 seul item requis chez l’enfant)
D. Absence de diagnostic différentiel possible
-E. Présence d’une souffrance ou d’un dysfonctionnement significatif
-F. Critère d’exclusion liés aux substances et aux troubles somatiques
Présenter quelques données épidémiologiques du TAG.
Il y a une prévalence life-time de 6% et un sex ratio de 2 femmes pour 1 homme.
Quelles sont les comorbidités et les conséquences du TAG ?
Ce trouble est sévère et chronique (20-25% de rémission) avec de fortes comorbidités (60%), notamment dépressives.
Les conséquences du TAG sont :
-une surconsommation de consultations médicales
-un absentéisme professionnel important
-une utilisation/dépendance aux BZD et autres substances
Définir une inquiétude.
Une inquiétude est une chaîne de pensées et d’images, chargées d’affects négatifs et relativement incontrôlable. C’est une tentative de s’engager dans la résolution mentale d’une ou de plusieurs issues négatives. (Borkovec).
Les inquiétudes sont négatives et répétitives, majoritairement de nature verbale, générales et abstraites (cf. théorie de la concrétude réduite de Stober & Borkovec), orientées vers le futur. Les inquiétudes peuvent être vues comme un évitement :
-des images mentales associées à un stimulus menaçant
-des événements négatifs ou de se préparer au pire
-en se distrayant des thèmes encore plus émotionnel