VI. L’Europe face à la crise et à la guerre (1929-1939 Flashcards
La crise économique résulte du « Jeudi noir » du 24 octobre 1929, c’est-à-dire de l’effondrement des valeurs boursières après une période de flambée boursière discontinue. Était- ce un phénomène prévisible ?
Oui si on voulait bien voir la réalité comme elle apparaissait au printemps 1929, comme c’est le cas du statisticien Babson, qui décrit le processus exact du krach boursier, le 5 septembre.
La Grande-Bretagne abandonne l’étalon-or en septembre 1931, suivie un an et demi plus tard par les États-Unis qui abandonnent la parité fixe du dollar en mars 1933, entraînant du même coup
une dépréciation de fait de leurs monnaies, c’est-à-dire une dévaluation déguisée (30 et 40 %). Or, seuls les pays du bloc-or, auquel appartiennent la France, la Belgique et la Suisse maintiennent leur parité dans l’immédiat ; ce qui a pour résultat de faire de leurs monnaies des « valeurs refuge » et de les renchérir artificiellement par rapport à la livre sterling et au dollar dépréciés.
D’autres auteurs, tels que le penseur allemand Hermann von Keyserling, le philosophe espagnol Ortega y Gasset et l’écrivain français Julien Benda s’interrogent tous trois dans leurs ouvrages respectifs
L’analyse spectrale de l’Europe (1928), La rébellion des
masses (1930) et le Discours à la nation européenne (1933) – sur l’effondrement des valeurs
morales en Europe et les dangers que l’irruption de la démocratie de masse fait peser sur l’avenir
du continent.
Dissolution du Reichstag, suite à :
son incendie criminel par un jeune déséquilibré communiste, van der Lubbe, le 27 février 1933, et à la convocation de nouvelles élections prévues pour le 5 mars. L’utilisation politique de l’incendie du Reichstag sert en réalité de prétexte à la suppression des libertés individuelles et collectives, tandis que le décret « sur la protection de la Nation et de l’État » entraîne une fascisation rapide de la société allemande, qui se traduit par des purges dans l’administration, l’adhésion croissante des Allemands au NSDAP
Du 30 juin au 2 juillet 1934, les SS (Schutzstaffel ou « escadron de protection ») totalement acquis au Führer déclenche :
la « Nuit des longs couteaux » qui se traduit par l’élimination physique d’Ernst Röhm et de plusieurs centaines d’autres cadres des SA, à la grande satisfaction de la Reichswehr qui apporte à Hitler un soutien enthousiaste à ses projets, tandis que Himmler et les SS gagnent en influence et annoncent la naissance de l’« État SS » (Eugen Kogon).
L’amitié nouvelle entre Hitler et Mussolini, la participation commune à la guerre d’Espagne renforcent la solidarité entre l’Allemagne et l’Italie qui se concrétise dans :
l’Axe Rome-Berlin signé le 1er novembre 1936. Cet accord consacre une neutralité réciproque dans la politique extérieure menée par l’une ou l’autre des deux puissances en accordant, d’une part, les mains libres à l’Allemagne vis-à-vis de l’Autriche et d’autre part toute latitude à Mussolini dans les
questions coloniales.
(La France) sa pensée stratégique inexistante, à l’exception du colonel de Gaulle qui s’est fait remarquer – y compris en Allemagne ! – par la publication de plusieurs ouvrages novateurs :
La Discorde chez l’ennemi (1924), Le Fil de l’épée (1932), Vers l’armée de métier (1934) et enfin La France et son armée (1938).
La crise internationale éclate cependant le 12 septembre 1938 à l’occasion :
d’un discours d’une extrême violence prononcé par Hitler à Nuremberg contre la Tchécoslovaquie, menaçant en termes à peine voilés de procéder à des représailles militaires en cas de refus de
rattachement des Sudètes à l’Allemagne. L’impuissance à agir de la France, en l’occurrence de Daladier, sans le soutien britannique, entraîne le lâchage de la Tchécoslovaquie par les démocraties lors des entrevues qu’Hitler accorde à Chamberlain à Berchtesgaden et à Bad Godesberg les 15 et 22 septembre, celle-ci étant poussée à accepter l’annexion des Sudètes au Reich avant le 1er octobre.
Cependant, nouveau coup dur pour les démocraties, Berlin et Moscou annoncent le 23 août 1939 :
la signature d’un accord de non-agression germano-
soviétique entre Ribbentrop et Molotov, complété par un accord secret de partage de la Pologne, qui prend complètement au dépourvu Paris et Londres, qui croyaient encore pouvoir compter sur l’ancien allié russe et voyaient dans l’Union soviétique le meilleur rempart à l’Est contre les projets d’expansion hitlériens.
