V-Les dernières années du siècle. Flashcards
«traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne», signé le :
12 septembre à Moscou: le statut quadripartite de Berlin prend fin, l’URSS accepte que l’Allemagne entre dans l’OTAN, les troupes étrangères doivent quitter le sol allemand dans les quatre ans. Pourquoi Gorbatchev cède-t-il? Sûrement parce qu’il n’a pas beaucoup d’options, et qu’il obtient avec ces discussions des concessions appréciables: une sorte de«rançon» (Bonn a accepté de transférer à Moscou, entre 1990 et 1994, 71 milliards de dollars,et 36 pour les autres pays de l’Est), et la promesse de Kohl d’accepter les frontières existantes entre la Pologne et l’Allemagne (Oder-Neisse), ce qui n’avait jamais été fait pendant toute la durée de la guerre froide, et que le chancelier réalise en 1991.
Cela donne un avant-goût de ce qui se passe au même momentde manière beaucoup plus violente dans le Caucase, comme par exemple la guerre
du Nagorno-Karabakh opposantArménie et Azerbaïdjan en 1988, qui provoque des centaines de victimes, ou les troubles en Géorgie (20 morts en avril 1989).
La débandade s’accélère alors :
le KGB est aboli le 24 octobre et le 8 décembre l’Union soviétique également, remplacée par une vague Communauté des Etats Indépendants (CEI). Le 25 décembre, Gorbatchev annonce sa démission, et le 31, l’URSS cesse officiellement d’exister.
En juin 1991, les premières indépendances sont proclamées en :
Slovénie et en Croatie, malgré la visite du secrétaire d’Etat américain James Bakerà Belgrade appelant à garder l’unité, et commencent avec elles les guerres yougoslaves: une rapide en Slovénie,qui se termine par un statu quo permettant à Ljubljana de confirmer son indépendance,une bien plus sanglante en Croatie à propos de la région de la Krajina, où se trouvent de nombreux Serbes, une encore plus terrible en Bosnie qui se double d’une guerre religieuse entre orthodoxes et musulmans,et une au Kosovo qui se terminera grâce à l’intervention directe de l’OTAN: au total, huit ans de guerres presque sans répit, de 1991 à 1999.
triomphe de la «kleptocratie», ou tout simplement la loi du plus fort(en 2004,36 milliardaires russes, appelés les «oligarques», avaient amassé 110 milliards de dollars, soit :
un quartdu PIB du pays). La situation est d’autant plus grave qu’il n’y eut pas de plan Marshallpour aider ces pays, la libéralisation étant largement menée par le seul secteur privé, en fonction des opportunités.
Cependant, le coup d’Etat de Moscou et les guerres yougoslaves obligèrent très vite à adopter une autre stratégie, qui aboutît aux :
«critères de Copenhague»(juin 1993), définissant des conditions clairement identifiées pour rejoindre l’UE. De fait, le reste de la décennie 90 est consacrée au peaufinage de la procédure d’intégration (Traité d’Amsterdam, 1997, critères définissant l’euro), avant que les dossiers de candidature soient officiellement ouverts en 1998 (sauf pour la Turquie, qui attendait pourtant depuis plus longtemps). Les négociations d’élargissement furent dès lors âpres, et laissèrent les populations de l’est amères face à des conditions jugées drastiques
La nouvelle Europe qui émerge en 2004 reste très inégalitaire, avec la Slovénie qui représente
69% de la moyenne de l’UE pour le PIB/tête, la Hongrie 54%,ou la Lettonie 33%, mais elle change de visage: sa population totale augmente de 20%(mais son économie de 5%seulement…) ainsi que sa superficie, et l’UE est désormais frontalière de l’ex-URSS
Ce phénomène(immigration), dans un contexte de crise multiforme,a encouragé l’explosion des :
partis nationalistes, alors qu’ilne peut plus être rattaché, notamment dans les pays ex-communistes (pourtant peu touchés par la vague d’immigration, surtout celle qui a été alimentée par le conflit syrien)autour du schéma des classes sociales qui y a longtemps servi de schéma explicatif. L’opinion soutient en grande partie cette vague nationaliste, presque toujours eurosceptique et constamment xénophobe,des partis d’extrême droite qui vont jusqu’à participer aux gouvernements (le Parti de la Liberté de Jörg Haider en Autriche en 2000, la Liste Pim Fortuyn en 2002aux Pays-Bas), même s’ils échouent lamentablement ensuite, ou montent constamment en puissance comme le FN en France.