III- Une ère de crises (1971-1989) Flashcards
Au cours de ces dernières, les prix étaient restés à peu près stables alors que les salaires augmentaient légèrement, ce qui permettait une :
croissance toujours maintenue. Cependant,
avec les premiers troubles monétaires, l’inflation décolle, et change la donne, résultant en des
taux à deux chiffres dans tous les pays occidentaux, hors RFA. L’inflation avait jusqu’ici été vue comme bénéfique dans certaines proportions par la théorie keynésienne alors dominante, la déflation étant au contraire assimilée à la crise.
La prise d’otages du 27 juin 1976 à :
l’aéroport d’Entebbe, en Ouganda, les terroristes allemands ont séparé les otages juifs des autres.
On assiste à la politisation de :
malaises culturels et sociaux, relatifs à l’environnement ou à des sujets en apparence plus anecdotiques (la Campaign for real ale lancée en 1970, qui vise à
défendre au Royaume-Uni la « vraie » bière contre le breuvage insipide que popularisent alors les grands groupes commerciaux), souvent avec un goût pour l’authentique, quitte à le fantasmer et à le reconstruire (apparition de la catégorie « bourgeois-bohêmes », ou « bo-bos », à la fin des années 70, souvent pour caractériser les ex-soixante-huitards).
François Mitterrand a pris les rênes d’un nouveau PS (Congrès d’Epinay :
juin 1971) qu’il a préparé dans l’optique du pouvoir en asséchant les communistes, sur lesquels il semble s’aligner au départ. Son côté attrape-tout rassure les Français dès les élections de 1981 (son affiche électorale « La force tranquille », sur fond bucolique, a un petit côté France éternelle)
Le livre de Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag, écrit dans la clandestinité et qui relate la réalité des camps soviétiques, paru en Occident en 1973, fut :
un coup de tonnerre, même s’il n’était pas le premier (on peut penser à l’œuvre de Victor Serge, aux souvenirs de Margarete Buber-Neumann, au Vertige d’Evguenia Guinzbourg). Il paraît cependant à une époque décisive, où critiquer le communisme n’est pas se contenter de critiquer Staline, à la suite de Prague ou de Mao, et en attendant le Cambodge.
le commerce du CAEM :
s’écroule, alors que la Pologne et la Tchécoslovaquie entament les années 80 avec des taux de croissance négatifs (et probablement l’URSS, dont les statistiques sont fortement manipulées). Tous ces pays produisent à l’ancienne des biens dont personne ne veut plus, et n’ont pas vraiment de matières premières à exploiter, sauf l’Union soviétique. Partout le gaspillage, l’inefficacité et la corruption deviennent la norme suivant le mot d’esprit : « Vous faites semblant de travailler, nous faisons semblant de vous payer »
Les morts successives, entre 1982 et 1985, de trois dirigeants soviétiques eux-mêmes nés avant 14-18, qui ont tout connu du système, se présentent comme un signe particulier, surtout avec l’arrivée :
du jeune Mikhaïl Gorbatchev (54 ans) le 11 mars 1985. Celui-ci est un apparatchik, un communiste avant d’être un réformateur, mais il sait faire avec la stratégie de l’adaptation que Lénine avait définie avant lui avec la NEP (Nouvelle politique économique, mars 1921),
qui consistait à transiger sur des idéaux pour atteindre dans un terme un peu plus long que prévu des objectifs qui restent dans la ligne politique.
L’assassinat du très populaire prêtre Jerzy Popieluszko en octobre :
1984, vraisemblablement par des sbires du POUP, choque l’opinion du pays, 350.000 personnes assistant à son enterrement. Obligée de faire des concessions, la Pologne fait son entrée au FMI après avoir accepté de libérer tous les prisonniers politiques et décrété une amnistie générale peu après. L’augmentation continue des prix provoque cependant un mouvement de grèves, dont le pays ne peut sortir qu’après négociation avec Walesa en 1988.
Un nouveau gouvernement est créé dans la foulée (Tchécoslovaquie en 1989), comptant d’anciens dissidents (par exemple :
Jiri Dienstbier, ancien signataire de la Charte 77, qui devient ministre des Affaires étrangères alors qu’il était chauffeur quelques semaines auparavant), à la suite d’une accélération insensée des événements : dans ces conditions, Dubcek, ressorti du placard, sera ainsi vite dépassé avec son discours sur la voiedouce vers le socialisme, qui finit par exaspérer la jeunesse. Havel devient Président d’une République rompant avec le communisme, Dubcek président de l’Assemblée.