I- Les années d’après-guerre (1945-1953). Flashcards
Les destructions sont à une échelle inconnue, et visent des villes dans leur entier (retenir le
terme « coventryser », traduction du :
verbe allemand coventrysieren, dérivé de Coventry, en
référence à la destruction de cette ville par les bombardements allemands en septembre 1940),
par les Allemands (Amsterdam au début, Varsovie à la fin), les Anglo-Américains (Le Havre,
Dresde) ou les Soviétiques (Berlin a reçu 40.000 tonnes d’obus dans les derniers 14 jours de sa
libération, après quoi 75% de ses immeubles sont devenus inhabitables).
Les sanctions sont tombées avant même la fin de la guerre, dans le plus grand chaos :
(10.000 exécutions en France en six mois, dans le cadre de l’« épuration sauvage », 15.000 en Italie,
beaucoup moins en Belgique - 265, ou aux Pays-Bas- moins de 100), souvent contre les femmes pour dépasser la gêne d’une impuissance que l’on impute à quelques dépravées (Sartre utilise souvent la métaphore sexuelle de la « soumission » du pays à l’occupant).
du point de vue économique et social, l’Etat devient
ainsi arbitre en RFA et grand ordonnateur en France, notamment avec la mise en place :
du Ier Plan sous l’égide de Jean Monnet. Même à l’Est, on serait étonné de voir que la planification a largement été imaginée ou mise en place dans les pays d’Europe centrale et orientale avant la mise au pas communiste (un Plan à la française est adopté en Tchécoslovaquie en juin 1946 : à cette époque déjà, 93% des travailleurs dans les transports et 78% dans l’industrie sont employés par l’Etat ; bien avant, un Plan d’investissement quadriennal avait été mis en place
en Pologne dès 1936, dans un cadre autoritaire).
Le troc s’impose ainsi dans certains pays, la cigarette devenant :
une monnaie à part entière, ce qui a permis l’enrichissement de nombreux soldats américains (une cartouche à Berlin vaut entre 60 et 165 dollars, un enseignant est payé 5 paquets par semaine… du fait de ce trafic incessant, les GI’s de la ville ont renvoyé
au pays 11 millions de dollars de plus que ce qu’ils touchaient sous forme de soldes).
Pour illustrer ce sentiment de malaise, on peut s’appuyer sur ce constat d’Hamilton Fish, rédacteur de la revue :
Le Foreign Affairs, en visite en Europe en juillet 1947 : « Il y a trop peu de tout : trop peu de trains, de trams, de bus et d’automobiles pour transporter les gens au travail à temps, sans parler de les amener en vacances ; trop peu…