Traumatologie maxillo-faciale Flashcards
Traumatologie maxillo-faciale : généralités ?
= Très fréquent : touche surtout les hommes (3/1), jeunes (18-25 ans)
- Cause : AVP, rixes, accident de sport, accident domestique
- Structure les plus touchées : dents, mandibule (région condylienne), os propres du nez, zygoma, plancher de l’orbite
Examen d’un traumatisé facial : urgence vitale ?
Asphyxie:
- Glossoptose : fracture mandibulaire bi-para-symphysaire
- Encombrement des VAS : fragment dentaire, osseux, tissulaire, prothèse dentaire, caillot
Choc hypovolémique : plaies des parties molles de la face (souvent hémorragique, parfois masqué)
Association à un autre traumatisme : traumatisme crânien, traumatisme du rachis cervical…
Examen d’un traumatisé facial : urgence fonctionnelle ?
- Atteinte du nerf optique, diplopie, plaie délabrante des paupières => examen de la vision
- Pertes dentaires traumatiques : récupération de la dent sur le lieu du traumatisme si possible
- Plaie du nerf facial : examen de la motricité faciale (masqué par une sédation ou aggravation après)
Examen d’un traumatisé facial : interrogatoire ?
- Modalités du traumatisme : date, heure, circonstance de survenue, point d’impact, intensité du choc
- SF : sensation de craquement, douleur spontanée ou provoquée, gêne manducatrice (modification de l’articulé dentaire, limitation de l’ouverture buccale, déplacement…), visuelle, respiratoire nasale
(obstruction, anosmie) et phonatoire - Etat antérieur : anomalie de l’occlusion dentaire antérieure (repère anatomique lors de la
reconstruction chirurgicale) => photographie
Examen d’un traumatisé facial : inspection ?
- Lésion du revêtement cutané : plaie, ecchymose, hématome, CE (fragment de verre, graviers…)
- Œdème localisé (paupière, nez, lèvre, pommette) ou généralisé (faciès lunaire)
- Hémorragie extériorisée : stomatorragie, épistaxis, otorragie, plaie
- Rhinorrhée aqueuse
- Déformation : enfoncement d’un relief, déviation d’une structure, asymétrie du visage fracture
Examen d’un traumatisé facial : motricité ?
- Sous la dépendance du nerf VII : mobilité du front, des sourcils, des paupières, des ailes nasales, des
lèvres, du muscle peaucier du cou => examen parfois gêné par l’œdème ou une déformation faciale
Examen d’un traumatisé facial : palpation ?
= Palpation des reliefs osseux, de haut en bas, comparative, en finissant par la zone traumatisée
- Signe direct de fracture : déplacement osseux, mobilité anormale du squelette, douleur exquise à
l’endroit des traits de fracture, perception d’une « marche d’escalier » au niveau d’un rebord osseux
- Signe indirect de fracture : emphysème sous-cutané (crépitation neigeuse), parfois provoqué au mouchage ou à l’éternuement => fracture d’une paroi de cavité aérienne : sinus maxillaire ou frontal, cellule ethmoïdale, plancher de l’orbite
Examen d’un traumatisé facial : sensibilité ?
- Nerf ophtalmique V1 : sensibilité cornéenne et cutanée du front, de la racine et du dorsum du nez et
de la paupière supérieure - Nerf maxillaire V2 : sensibilité cutanée de l’aile nasale, de la partie haute des joues, de la lèvre
supérieure, sensibilité dentaire et muqueuse de l’arcade dentaire supérieure - Nerf mandibulaire V3 : sensibilité cutanée de la lèvre inférieure, du menton, de la partie basse de la
joue, sensibilité dentaire et muqueuse de l’arcade dentaire inférieure - Plexus cervical superficiel : région angulo-mandibulaire (encoche massétérine) et pavillon de l’oreille
- Nerf VII bis : portions profondes du pavillon et conduit auditif externe (zone de Ramsay-Hunt)
Examen d’un traumatisé facial : examen endo-cavitaire ?
Fosses nasales
= Rhinoscopie antérieure au spéculum nasal (après évacuation par lavage et mouchage)
- Plaie muqueuse (épistaxis)
- Déformation/déplacement de la cloison nasale
- Hématome de la cloison => à évacuer rapidement : risque de nécrose ou de chondrite
- Rhinorrhée aqueuse (brèche méningée)
Cavité buccale
- Lésion dentaire : mobilité, fracture ou perte dentaire
- Lésion muqueuse : ecchymose, hématome, plaie de la langue, du palais, du voile, de la gencive et des vestibules buccaux
- Fracture : palpation endobuccale de la mandibule et des maxillaires
- Modification de l’articulé dentaire : fracture mandibulaire et/ou maxillaire déplacée
- Ecoulement dégluti : épistaxis, stomatorragie, rhinorrhée cérébrospinale
- Corps étranger : dent luxée ou fracture, fragment de prothèse, projectile (plomb, balle)
CAE
- Caillot, plaie cutanée (fracture de l’os tympanal), sténose du conduit
- Etat du tympan : hémorragie de la caisse du tympan, plaie => fracture du rocher
Examen d’un traumatisé facial : examen de la manducation ?
- Ouverture buccale, propulsion et diduction droite/gauche de la mandibule, occlusion dentaire
- Présence d’une trismus, possibilité de déglutition, mastication, morsure
Examen d’un traumatisé facial : examen occulaire ?
- Baisse d’acuité visuelle : décollement/déchirure /hématome rétinien, hémorragie du vitrée, atteinte
du nerf optique (œdème, contusion) => mesure de l’acuité visuelle répétée dans le suivi - Etat de la pupille, réflexe photomoteur : déchirure du muscle iriens, atteinte du nerf optique
Dystopie oculaire :
- Enophtalmie, abaissement du globe : fracture des parois orbitaires
- Surélévation du globe, exophtalmie : hématome intra-orbitaire
- Limitation des mouvements oculaires avec diplopie : incarcération des muscles extrinsèques de l’œil ou atteinte traumatique des nerfs oculomoteurs
- Fonction palpébrale : dystopie canthale médiale ou latérale (arrachement ligamenteux palpébral et/ou fracture de leur zone d’insertion), ptosis (atteinte du nerf III)
- Fonction lacrymale : larmoiement => fracture de l’os lacrymal
Examen d’un traumatisé facial : examen neurologique ?
- Trouble de conscience immédiat ou différé, amnésie : lésion cérébrale, durale ou sous-durale
- Anosmie par atteinte traumatique (cisaillement, contusion) du nerf olfactif I
- Rhinorrhée cérébrospinale : brèche de la dure-mère
Examen d’un traumatisé facial : examen respiratoire ?
- Gêne respiratoire par obstruction nasale, rhinopharyngée ou oropharyngée : caillots, hématome,
chute en arrière de la base de la langue (glossoptose), corps étranger, prothèse dentaire
Traumatisme maxillo-facial : imagerie ?
- Radiographie
Mandibule
- Orthopantomogramme : cliché de référence, exposant tout l’os mandibulaire et la denture
- Défilé mandibulaire droit et gauche : si orthopantomogramme non réalisable (patient alité)
- Cliché mordu du bas (cliché occlusal du bas) : plus précis pour les lésions de l’arc symphysaire
- Cliché face basse : visualisation des régions angulaires et des branches mandibulaires
Etage moyen
- Cliché de Blondeau et Waters : 1/3 moyen de la face = cavités orbitaires et sinus
- Incidence des os propres du nez (de profil)
- Clichés axiaux de Hirtz et de Gosserez : arcade zygomatique, pyramide nasale, os propres du nez
- Cliché mordu du haut (cliché occlusal du haut) : visualisation du pré-maxillaire
Dents
- Orthopantomogramme, clichés mordus du bas et du haut
- Clichés rétro-alvéolaires : clichés endo-buccaux
- TDM non injecté
Indication :
- Doute persistant sur une fracture après Rx conventionnel (région condylienne notamment)
- Fracture complexe du 1/3 moyen de la face (fracture de Le Fort) ou fracas facial
- Signe oculaire (diplopie, dystopie oculaire, BAV) ou suspicion de rhinorrhée cérébrospinale
Reconstruction :
- Coronale : analyse des parois de l’orbite, de la base du crâne et de la région condylienne
- Sagittale : analyse des parois supérieures et inférieures de l’orbite et de la base du crâne
- Plan neuro-optique : suivi du trajet intra-orbitaire du nerf optique
- 3D : bilan pré-opératoire des fractures de la région condylienne
- Cone-beam (Dentascan) analyse moins fine, mais à irradiation et coût faibles
- IRM
- Peu d’indications : lésion intra-orbitaire, lésion encéphalique
Traumatisme des parties molles : contusion de la face ?
- Douleur et œdème au point d’impact : lèvres, nez, paupières, joues
- Ecchymose et hématomes éventuellement associés, diffusant le long des espaces cellulo-adipeux
- Possible aspect figé du visage
=> Evolution spontanément favorable ± drainage d’hématome volumineux parfois nécessaire
Traumatisme des parties molles : plaie muqueuse ?
- Gencive attachée : fracture de la mandibule
- Fibro-muqueuse palatine : fracture sagittale du maxillaire
- Langue : morsure suite à un traumatisme du menton
- Voile du palais : objets en bouche (crayon…)
- Plancher buccal antérieur et palais : autolyse par arme tenue sous le menton
- Sialorrhée réactionnelle habituelle, surtout chez l’enfant
Traumatisme des parties molles : plaie péri-orificielle ?
= Lèvres, paupières, narines, oreilles
- Plaie superficielle : cutanée ou muqueuse
- Plaie transfixiante : nécessite un repérage précis des berges pour éviter un décalage, et une réparation de tous les plans (cutané, musculaire, cartilagineux, muqueux)
=> Risque de rétraction cicatricielle : ectropion des paupières, sténose orificielle
Traumatisme des parties molles : plaie cutanée de la face ?
= Superficielle ou profonde, franche ou contuse ± atteinte d’organe noble sous-jacent
- Plaie du nerf facial : doit être suturée sous loupe ou microscope
- Plaie du conduit parotidien : suture sur un cathéter (évite la sténose cicatricielle)
- Plaie du parenchyme salivaire : risque de collection ou de fistule salivaire 2ndr
- Plaie cutanée de l’angle interne de l’œil et du quart interne de la paupière inférieure : rechercher une lésion du globe oculaire ou une atteinte des voies lacrymales (à suturer sur cathéter pour éviter la survenue d’un épiphora = larmoiement permanent ou intermittent)
Pronostic esthétique :
- Orientation de la plaie par rapport aux lignes de tension cutanée
- Intensité de la phase active (cicatrice plus large chez l’enfant)
- Qualité de la suture : plan par plan, sans décalage des berges, sans tension excessive, au fil monobrin le plus fin possible, ablation précoce
- Eviction solaire stricte pendant la phase active (risque de dyschromie)
- Cicatrisation en 5-8 jours en l’absence de complication (infection, désunion, nécrose de berges)
- Résultat esthétique jugé après cicatrisation complète = 1 an (ou 18-24 mois chez l’enfant)
Traumatisme des parties molles : morsure ?
Animal mordeur
- Chien connu : comportement agressif inhabituel, statut vaccinal, consultation vétérinaire
- Chien inconnu non retrouvé : risque de contamination rabique variable selon la région
CAT
- Surveillance vétérinaire systématique à J3, J7 et J15
- Ne pas tuer l’animal (ou envoi de la tête à l’Institut Pasteur de Paris pour analyse histologique cérébrale et débuter le protocole de vaccination si zone d’endémie)
Patient mordu
- VAT, heure de la dernière ingestion (pour chirurgie)
- Morsure délabrante et/ou avec perte de substance associée => prise en charge urgente
- Morsure punctiforme : aspect anodin trompeur
- Lésion sous-jacente : musculaire, tendineuse, vasculaire, nerveuse
TTT
=> Une morsure est toujours une plaie profonde infectée = urgence médico-chirurgicale
- Urgence chirurgicale : exploration du trajet des crocs, lavage abondant au sérum physiologique, parage des berges, drainage de décollement et suture de chaque plan
- Risque rabique (mortel) : vaccination antirabique au moindre doute
- Risque tétanique : sérothérapie et vaccination si aucune vaccination valide
- Risque infectieux : Augmentin® chez l’enfant ou cycline chez l’adulte
Traumatisme des parties molles : dermabrasion ?
= Lésion de râpage : plaie superficielle, ne dépassant pas le derme
- Réparation après cicatrisation dirigée (pansement gras) par réépidermisation à partir des berges
Traumatisme des parties molles : corps étrangers ?
= A rechercher et retirer systématiquement : éclats de verres, corps étranger végétal ou minéral
- Risque de complication infectieuse (parfois tardive)
Traumatisme des parties molles : critères de gravité ?
- Plaie transfixiante
- Lésion d’organe noble : œil, voies lacrymales, nerf facial, conduit salivaire
- Plaie péri-orificielle
- Plaie perpendiculaire aux lignes de moindre tension cutanée
- Plaie par morsure
- Présence de corps étranger
Traumatisme dentaire : contusion dentaire ?
= Douleur dentaire post-traumatique spontanée, provoquée ou exacerbée par la morsure ou au froid,
pouvant persistant plusieurs heures/jours, sans anomalie clinique ou radiographique
- Surveillance répétée de la vitalité dentaire : test électrique au testeur de pulpe ou test thermique
- Risque : nécrose pulpaire => dyschromie de la dent, rhyzalyse, granulome apical, perte prématurée
Traumatisme dentaire : fracture de couronne ?
- Dent douloureuse (surtout si pulpe exposée)
- Rx (cliché rétro-alvéolaire) : trait de fracture, position par rapport la chambre pulpaire
TTT :
- Exposition pulpaire => dévitalisation et traitement endodontique rapide
- Pulpe non exposée => vernis protecteur sur la tranche de fracture
- Réparation de la couronne dentaire (avec le fragment ou par une résine)
Traumatisme dentaire : fracture radiculaire ?
- Douleur dentaire exagérée par la morsure et/ou mobilité dentaire
- Rx (cliché rétroalvéolaire) : trait de fracture (du tiers apical, moyen ou cervical)
=> Plus la fracture est distale, plus le pronostic de la dent est mauvais - TTT conservateur si 2/3 proximaux : traitement endodontique à l’hydroxyapatite
Traumatisme dentaire : luxation alvéolo-dentaire ?
Sub-luxation
= Dent mobile, douloureuse, légèrement égressée par rapport à l’alvéole, avec saignement au collet de la dent
- Rx : ø fracture radiculaire, élargissement du ligament alvéolo-dentaire
- TTT : réduction de la luxation + contention par collage
Luxation complète
= Dent totalement expulsée de l’alvéole
- Si état du parodonte satisfaisant et dent retrouvée (conservée en milieu humide + pénicilline ou salive/lait à défaut): réimplantation + contention
Traumatisme dentaire : fracture alvéolo-dentaire ?
= Fracture de l’os alvéolaire : mobilité d’un bloc de plusieurs dents (intactes)
- Rx rétro-alvéolaire et orthopantomogramme
- TTT : réduction et contention du bloc dentaire mobile
Traumatisme dentaire : complication ?
- Infection secondaire locale (granulome apical, kyste radiculo-dentaire, fistule gingivale) ou régionale (cellulite), ankylose dentaire (disparition du ligament alvéolo-dentaire), rhyzalyse
- Sur une dent de lait : troubles de l’éruption des dents définitives
Fracture des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule : généralités ?
= Fracture des régions symphysaires et para-symphysaires, des branches horizontales et de la région angulaire : par choc direct sur la mandibule, généralement fracture ouverte => traitement urgent
Fracture des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule : clinique ?
- Douleur au niveau du trait de fracture, stomatorragie, sialorrhée
- Impotence fonctionnelle : douleur à la mobilisation de la mandibule et à la mastication
- Trismus antalgique
- Plaie de la muqueuse gingivale au niveau du trait de fractures => fracture ouverte
- Modification de l’articulé dentaire : chevauchement, angulation, décalage (diastème)
- Mobilité osseuse anormale (à rechercher avec prudence : risque de lésion du nerf alvéolo-dentaire inférieur, branche du V3)
- Hypo/anesthésie du territoire labio-mentonnier du nerf alvéolodentaire inférieur = signe de Vincent : fracture très déplacée, en regard du canal mandibulaire
Fracture des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule : imagerie ?
Rx
- Orthopantomogramme (souvent suffisant pour poser l’indication chirurgicale)
- Face basse (pour la région angulaire)
- Cliché mordu du bas (région symphysaire)
TDM
= En coupe axiale et fenêtre osseuse : en cas de doute diagnostique
- Siège exact de la fracture : symphyse, para-symphyse, corps, angle
- Caractéristiques : simple, avec 3ème fragment, fracture comminutive, biseau
- Déplacement osseux : décalage, angulation, chevauchement
- Etat dentaire (par rapport à l’état antérieur à la fracture)
Fracture des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule : chez l’enfant et le sujet édenté ?
Chez l’enfant
Fracture souvent peu déplacé : fracture en bois vert
- Peut passer inaperçue à l’orthopantomogramme => cliché mordu du bas, TDM
- Peut passer par un germe dentaire : surveillance de l’éruption dentaire
- Rechercher systématiquement une fracture associée de la région condylienne
Chez le sujet édenté
- Fracture prédominante au niveau du corps (branches horizontales), rarement de la région angulaire, souvent peu symptomatique
Fracture des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule : complication ?
Trouble respiratoire :
- Œdème, hématome du plancher buccal
- Glossoptose si fracture para-symphysaire bilatérale
- Trouble sensitif dans le territoire du nerf alvéolaire inférieur : généralement immédiat et transitoire (contusion du nerf), parfois définitif, pouvant évoluer vers une névralgie douloureuse
- Risque septique : abcès du foyer de fracture, ostéite, pseudo-arthrose septique
- Consolidation en cal vicieux : malocclusion séquellaire
- Retard de consolidation et pseudarthrose
Fracture des portions dentées et de la région angulaire de la mandibule : traitement ?
- Fracture ouverte : antibioprophylaxie IV systématique
Fracture déplacée
- TTT chirurgical : réduction et ostéosynthèse par voie ouverte (endo-buccale, parfois cutanée) sous AG et intubation nasotrachéale
- TTT orthopédique à défaut : blocage mandibulo-maxillaire au fil d’acier x 6 semaines avec alimentation liquide exclusive et surveillance rapprochée + ciseau de type Beebee à proximité (risque d’inhalation si vomissements)
Fracture non déplacée
= Possibilité d’abstention thérapeutique : alimentation liquide et surveillance Rx pendant 6 semaines
Fracture de la région condylienne de la mandibule : généralités ?
= Fractures mandibulaires les plus fréquentes, surtout chez l’enfant, souvent bilatérales
- Généralement fracture fermée, par traumatisme indirect (choc sur le menton ou sur l’angle mandibulaire) bouche entrouverte
- Localisation : condylienne (intra-articulaire = capitale) ou sous-condylienne haute ou basse
Classification de Spiessel et Schroll :
- I : fracture non déplacée
- II : fracture sous-condylienne basse non déplacée
- III : fracture sous-condylienne haute non déplacée
- IV : fracture sous-condylienne basse luxée
- V : fracture sous-condylienne haute luxée
- VI : fracture capitale
Fracture de la région condylienne de la mandibule : clinique ?
- Plaie sous-mentonnière : très fréquente, parfois au 1er plan du tableau clinique
- Douleur de la région pré-auriculaire, spontanée ou à la mobilisation mandibulaire
- Tuméfaction pré-auriculaire
- Otorragie par plaie cutanée de la paroi antérieure du CAE (fracture de l’os tympanal)
- Impotence fonctionnelle mandibulaire : ouverture buccale, propulsion mandibulaire et diduction controlatérale limités et/ou s’accompagnant d’une dérivation du côté fracturé
Modification de l’articulé dentaire :
- Fracture unilatérale : contact molaire prématuré du côté fracture et pseudo-béance du côté opposé, décalage du point inter-incisif inférieur du côté fracturé
- Fracture bilatérale : contact molaire prématuré bilatéral, pseudo-béance antérieure
Fracture de la région condylienne de la mandibule : imagerie ?
- Orthopantomogramme : ne visualise que la fracture de profil et un déplacement axial (chevauchement) et sagittal (bascule antérieure/postérieure) => faux négatif fréquent
- Incidence face basse : fracture de face, déplacement frontal (bascule médiale/latérale)
- TDM (avec reconstruction frontale et 3D) => indispensable à la décision thérapeutique
Fracture de la région condylienne de la mandibule : formes cliniques ?
Fracture bilatérale
= Symétrique ou non : fréquente, symptomatologie bilatérale
Fracture tri-focale
= Fracture bilatérale + fracture du corps mandibulaire : valgisation des angles mandibulaires entraînant un élargissement du 1/3 inférieur de la
face => TTT chirurgical (au moins de la portion dentée)
Fracture de l’os tympanal associée
- Sténose du CAE, otorragie, plaie en regard de la paroi antérieure
=> A différencier d’une otorragie par fracture du rocher : hémotympan, surdité de perception, paralysie faciale, vertige
Pénétration intra-crânienne du fragment condylien
= Fracture associée du fond de la fosse mandibulaire de l’os pariétal (très rare) => indication chirurgicale formelle
Chez le patient édenté/coma
- TTT fonctionnelle difficile => indication chirurgicale