Semaine 5 Flashcards
Quelles sont les 3 principales dimensions de la pénologie traditionnelle?
- La principale cible de l’intervention correctionnelle est l’individu (personne judiciarisée).
La sanction pénale doit être adaptée aux caractéristiques spécifiques de l’individu (individualisation de la peine). L’intervention s’applique à tout le monde, mais on s’attarde à un individu à la fois.
Intervention clinique qui permet de mobiliser un savoir général pour mieux comprendre l’individu, ou pour mieux expliquer ses conduites. Évaluation plus diagnostique en cherchant les caractéristiques/défaillances de l’individu pour mieux ajuster notre intervention. On veut comprendre et expliquer les conduites (pourquoi il est violence, pourquoi développé une dépendance, etc.).
Sanction pénale qui permet de dissuader, de réhabiliter ou de responsabiliser ; bref de transformer l’individu. L’amener à ne plus récidiver et de devenir un citoyen exemplaire. - Principal objectif de l’intervention correctionnelle est la normalisation des individus.
Finalité qui consiste à transformer les délinquants en des citoyens en mesure de se conformer aux normes de la vie en société.
Normalisation = processus qui consiste à exercer sur les individus des pressions pour les ramener à la norme. Amener l’individu à agir de façon normale (par rapport à leur conduite). Foucault définit le processus de normalisation au travers d’une forme particulière de pouvoir (pression) qui est exercé sur les individus, le pouvoir disciplinaire. Le rôle de ce pouvoir est d’amener l’individu à devenir un citoyen docile et discipliné qui se sera ensuite en mesure de reprendre sa place dans la société. Former des individus qui pourront éventuellement participer à l’économie de la société (employabilité entre autres). Le pouvoir disciplinaire s’exerce à la fois sur le corps et sur l’esprit.
Pouvoir disciplinaire qui s’exerce en deux temps :
Techniques d’individualisation par lequel on crée du savoir sur les individus. Foucault met l’accent sur cela en disant que la meilleure façon à intervenir c’est en obtenant des informations précises sur ces personnes. Plus on les connait, plus on pourra exercer une pression sur eux. À mesure qu’on génère des connaissances sur eux, on objectivise le criminel et il devient un objet d’étude.
Techniques de subjectivation par lesquelles ont mobilise le savoir ainsi obtenu, afin de transformer les individus (objets) en citoyens bien intégrés (sujet). Un objet est quelque chose d’inanimé, un sujet est un individu qui acquière à un certain niveau et qui est capable d’agir par lui-même. On tente alors d’amener l’individu à se prendre en main et à se responsabiliser.
On met l’accent sur le fait de distinguer les individus curables ou incurables (en mesure de changer), on met l’accent sur le potentiel de réinsertion/réhabilitation. - Utilisation d’outils d’évaluation clinique permettant de mieux comprendre la propension au crime des délinquants.
La criminologie qui permet de développer des théories cliniques, pour ensuite mobiliser ces théories afin de les appliquer à des cas spécifiques (clinique). Mobiliser son savoir et l’appliquer sur un cas en particulier pour ensuite se prononcer sur cela (diagnostic).
Multiplication des grilles d’évaluation cliniques permettant d’expliquer et de comprendre pourquoi certains individus ont des agissements criminels.
Résumé : On prend un individu à la fois et on intervient dessus pour le ramener dans la normalité. On essaie de combler l’écart entre les comportements inadéquats et les normes sociales. On identifie les individus (individualisation) et on applique une technique de normalisation pour le ramener dans le corridor.
Qu’est-ce qui crée la crise de la pénalité moderne?
- Crise très localisée (dans le domaine de la pénalité), mais qui coïncide avec d’autres domaines aussi (crise de la modernité, crise de la société industrielle, crise du capitalisme etc.).
- Changement de pensée radical de comment on perçoit le crime et l’intervention auprès de la clientèle.
- On assiste à plein de critiques qui visent différents aspects de la pénologie traditionnelle :
Montée de l’insécurité qui favorise les demandes accrues pour des politiques pénales plus répressives. On demande des politiques plus rigides et d’être plus sévère. Get tough on crime!!! Un mouvement qui mine la pénologie traditionnelle (on dorlote trop les criminels).
Remise en question de l’efficacité des mesures réhabilitatives. Mouvement du Nothing Works!!! On arrive à des conclusions que l’intervention réabilitatives ne fonctionnent pas et on remet en question la pénologie traditionnelle.
Montée du mouvement victimaire. Sentiment que les victimes ne sont pas reconnues (protégées) par le système pénal. On dénonce que dans le système pénal, les victimes sont oubliées (perd ton statut de victime et tu deviens témoin). Système qui a de la difficulté à reconnaitre les besoins des victimes et ne leur donne pas assez de place (début de la victimologie). On est peut-être trop concentré sur le délinquant et on oublie les autres. Remet en question la pénologie traditionnelle.
Quelles sont les principales dimensions de la nouvelle pénologie?
- La cible de l’intervention se déplace de l’individu vers le groupe (qui a en commun le même niveau de risque).
La logique actuarielle, en permettant d’évaluer le niveau de risque des détenus, permet dès lors de les regrouper en catégories (populations).
Processus d’agrégation des individus (on névalue pas un à un)
Nouveaux mécanismes qui permettent de mieux gérer les détenus selon leur appartenance à des groupes ou à des populations à risque.
Répond mieux à des impératifs de protection du public.
Façon de mieux répondre aux impératifs de la protection de la société en identifier des groupes d’individus que collectivement ou individuellement peuvent représenter un risque.
Exemple, pour mesurer le risque d’une personne, on évalue le groupe dans lequel la personne est (un jeune de 25 ans est dans une population à risque de faire des accidents sur la route, donc les assurances coûtent plus cher). - Nouvelle finalité de l’intervention correctionnelle consiste à regrouper les individus en populations (agrégation) pour ensuite mieux les gérer.
On abandonne graduellement la finalité de normalisation des individus, au profit de nouvelles finalités qui tournent autour de la surveillance, du contrôle et de la neutralisation (objectif de l’intervention est de mettre hors d’état de nuire les gens qui représentent une menace) des groupes à risque. On surveille plus les populations à risque pour mieux les gérer.
On identifie qui sont les populations à risque, ensuite on trouve qui sont les vraies personnes qui représentent un risque et on met en place une intervention.
On cherche à gérer les populations de façon à assurer le maintien de l’ordre à l’intérieur des institutions (managérialisme). Par exemple, la prison qui décide de regrouper ses délinquants dangereux dans une unité et mettre plus de surveillance afin de maintenir l’ordre.
Exemples de pratiques de la nouvelle pénologie :
Techniques de profilage : développé à la base pour cibler/identifier dans les aéroports les individus qui trafiquait. On créait des profils des trafiquants dans les aéroports et on a mis en commun les caractéristiques et on a créé des corrélations. Au final, on a créé des portraits robots et on les utilise pour cibler les gens à risque de faire du trafic dans les aéroports. Donc, on cible les individus en fonction des profils préalablement établis. Par contre, place à la discrimination parce que les profils sont créés à la base sur des préjugés (biais), donc ces personnes sont sélectionnées au travers de filtres discriminatoires, donc les profils surreprésentent une certaine population/groupe.
Neutralisation sélective : on identifie des individus comme faisant partie de groupe qui représentent un plus grand risque de récidive et violence, donc on met en place des mesures orientées vers les gens qui appartiennent au groupe en question (créer des unités pour mettre hors d’état de nuire). On sélectionne les individus sur lesquels on va exercer une surveillance intense par rapport au risque de violence/danger/récidive qu’ils représentent. On agit alors en fonction de notre peur.
Détention préventive : en attente d’une comparution, on emprisonne la personne (risque de ne pas se présenter à sa comparution, représente une menace pour lui, autrui ou la communauté, risque de violence/récidive). - Multiplication des outils actuariels développés afin d’évaluer la probabilité de récidive des justiciables.
Émergence d’un nouveau langage dans le champ de l’intervention correctionnelle : le langage actuariel (statistique) qui remplace le langage clinique (diagnostique).
Instruments qui vont instaurer de nouvelles formes de classifications : selon le niveau de risque plutôt que selon les besoins et le potentiel de réinsertion.
Exemple : on considère la toxicomanie comme un facteur de risque qui permet de dire que le risque de récidive est plus élevé. La toxico n’est plus considérée comme une cible d’intervention (régler le problème derrière, offrir des services), si l‘individu cote dans la toxico, il va être mis dans un groupe qui a plus de chance de récidiver.
Quelle est la différence entre les outils actuariels et cliniques?
- Outil actuariel : permet d’évaluer et de mesurer le niveau de risque que représente une personne. On ne cherche pas à expliquer pourquoi la personne est ainsi, on veut mesurer pour prédire et prévoir la récidive. On est des études sur des grandes cohortes d’individus. Quand on parle de risque, ça se mesure (probabilité), le risque ne se prédit pas. On prédit plutôt l’accident/la récidive/la rechute. On se sert du risque comme un résultat qui nous permet de prédire l’événement.
- Avantages :
Permet d’évaluer le risque et ensuite de mieux adapter les interventions pour réduire le taux de récidive.
Logique qui est utile pour assurer une meilleure allocation des ressources. En évaluant le niveau de risque, on peut utiliser plus efficacement les ressources à notre disposition et les offrir aux bonnes personnes et qui feront une différence.
Plus grande standardisation/objectivité de l’évaluation. Dépend moins de l’intervenant en question, la grille arrive au bon résultat. - Outil clinique : permet d’identifier la problématique, faire un portrait diagnostique pour voir si la personne à des troubles pour mieux comprendre sa situation. On se concentre sur l’individu.
Quelle est la perspective constructiviste du virage actuariel?
- Le fait que le risque devient au cœur même de l’intervention pénale ne veut pas dire qu’on cerne mieux cette réalité. La nouvelle pénologie a permis de construire une nouvelle grille d’analyse qui va nous servir de voir la réalité sur une autre angle, sans dire que la réalité a changé.
- Outils sont en place pour participer à construire cette réalité en mettant l’accent sur l’actuariel/probabilité.
- C’est le fait de créer des outils pour mesurer et prédire la récidive qui permet de créer le risque.
- L’individu étiqueté se fera alors traiter de façon différente et on va intervenir en fonction de son niveau de risque.
- Le virage actuariel va permettre d’exercer un certain pouvoir sur l’individu puisque la logique actuarielle permet de mesurer le niveau de risque et ensuite intervenir.
En gros, qu’est-ce que le modèle des risques/besoins?
- Modèle mixte qui intègre à la fois des considérations de contrôle (nouvelle pénologie) et des considérations de normalisation (pénologie traditionnelle). Le virage actuariel n’a donc peut-être pas tout changé.
- Pour mesurer le risque, on identifie les facteurs de risque pour ensuite se prononcer sur le niveau de risque de récidive.
Sur quels principes se concentre l’approche des risques/besoins?
- Principe du risque : intensité du traitement doit correspondre au niveau de justiciable. Si l’individu représente un plus grand risque de récidive, intervention plus intensive, on met plus d’énergie sur cette personne. On adapte l’intervention.
- Principe du besoin : l’intervention doit cibler en priorité les besoins criminogènes. On intervient sur des dimensions de la personne qui est directement liées au risque de récidive.
- Principe de réceptivité : l’intervention doit être pensée en tenant compte de la capacité des justiciables à répondre aux traitements. On mise sur la motivation de la personne à changer, donc plus réceptive aux interventions, donc l’intervention aura plus d’impact sur la lutte contre la récidive.
Quels sont les deux types de risques dans le modèle R/B?
Avant, risques statistiques : ne bouge pas, facteurs sur lesquels on ne peut pas travailler, va être là toujours, par exemple le fait d’avoir grandi dans une famille monoparentale = plus de risque de récidive. Autre exemple, un casier judiciaire.
Ensuite, risques dynamiques : qui bouge et sur lesquels on peut intervenir pour les faire changer. Exemple, on a établi une corrélation entre un prob de dépendance et le niveau de récidive. En travaillant sur le problème de dépendance, on réduit les chances de récidive. *Arrivée des facteurs de risque.
Qu’est-ce que l’hybridation des risques et besoins?
Risques dynamiques –» facteurs de risque –» se transforment en besoin criminogène = hybridation des risques et des besoins
- Hybridation entre les risques et les besoins. On s’intéresse à la fois aux risques, mais également aux besoins.