Séance 6 : L’identité dans un monde d’avatars Flashcards
2 catégories d’identité ?
- Identité légale, civique : caractère officiel « imposé » (nom, prénom, âge, sexe…) – stabilité, unité ;
- Identité personnelle : le soi autodéfini, en construction permanente – mouvante, incertaine, multiple ;
Pour le philosophe Paul Ricœur, l’identité oscille entre deux pôles ?
l’être profond et mouvant (ipse = soi-même) et l’être apparent, constant, « identique dans le temps » (idem = le même)»_space;> L’identité narrative (Ricœur) désigne le besoin de donner une cohérence aux diverses facettes et épisodes de notre vie en un tout ou « récit » cohérent ;
Pour Michel Foucault, les « techniques de soi » contribuent à quoi?
la construction de l’identité. Il relève notamment les premières écritures de soi en retrouvant les « hupomnêmata » (1er et 2e siècles), des sortes de registres dans lesquels on consignait ce qui importait pour soi.
Pour le sociologue Erving Goffman?
nous n’apparaissons jamais sous notre vraie nature. Dès lors que nous avons une audience, nous modulons notre représentation de soi. De plus, nous la mettons en scène dès lors que l’audience s’élargit
L’identité numérique, sous sens courant et sous sens sociologique?
- Sens courant (légal) : ensemble des renseignements et des données qui se rapportent spécifiquement à un individu sur Internet
- Sens sociologique: l’identité projetée ou construite dans les médias numériques ; aussi désignée par les notions de « soi en ligne », « soi numérique »
Notion des traces numériques?
- Notions de traces numériques et de présence en ligne via les site d’autopublication : page personnelle, blogue, profil sur les RSN, canal vidéo, tweets…
- « [Désormais], non seulement on ne peut pas ne pas communiquer, mais on ne peut pas ne pas laisser de traces » (Louise Merzeau, 2009)*
Qu’est-ce qu’une trace numérique?
« L’identité numérique est constituée de la somme des traces numériques se rapportant à un individu ou à une collectivité » (Olivier Ertzscheid, 2013)
Les traces numériques sont “[les] écrits, contenus audios ou vidéos, messages sur des forums, identifiants de connexion […] que nous laissons derrière nous [sur lnternet], consciemment ou inconsciemment”
3 dimensions de l’identité numérique (Fanny Georges, 2008) ?
1) L’identité déclarative : traces fournies directement et consciemment par l’utilisateur (profils)
2) L’identité agissante : traces de mes actions (ce que je fais, où je vais = traces navigationnelles, messages…)
3) L’identité calculée : produite par le traitement de ces données
Les pratiques déclaratives :
La réputation numérique (e-réputation) 4 caractéristiques ?
1) La résultante de ce qui se publie en ligne au sujet d’un individu, d’une organisation ou d’une marque
2) C’est « l’image de marque » en ligne
3) Fluctuante, elle échappe au contrôle de l’individu ou de l’organisation concernée mais peut aussi être façonnée activement (personal branding)
4) Une industrie naissante de la e-réputation (surveillance et façonnement par human squads ou algorithmes) => lien avec l’industrie du placement dans les engins de recherche (SEO). Cf. « Des chercheurs ont inventé un “détecteur de sarcasme” sur internet
De l’identité numérique au soi en ligne : 2 versants de l’identité numérique?
- Performance de soi, expressions volontaires du soi dans les espaces numériques (ex : blogues, égoportraits, Bitstrips*…)
- Dévoilement involontaire de données sur soi, captées par les dispositifs de collecte (cookies, historiques de recherche, données de localisation, etc.), qui construisent une identité sur laquelle on n’a aucun contrôle
Soi en ligne?
Présentation de soi dans les environnements numériques :
identifiants, avatars, profils
Émergence d’un « soi en réseau » (networked self) : une identité numérique morcelée, constituée d’un ensemble de « présences en ligne » interconnectées
Présence en ligne en clair obscur. Def?
Les usagers eux-mêmes oscillent entre deux registres?
Deux tendances sur Internet : le « clair » et « l’obscur » ; sites imposant l’identité légale vs sites encourageant l’identité fictive ou « masquée »
1) Le pseudonymat et la recherche d’obscurité : travestissement, dissimulation, fiction, masque, exploration, jeu
2) La quête de visibilité qui passe par le dévoilement de soi et l’extimité
Qu’est-ce que l’extimité?
« processus par lequel des fragments du soi intime sont proposés au regard d’autrui afin d’être validés » (Tisseron, 2011)
Du droit à l’intimité au besoin d’extimité?
- Les pratiques « exhibitionnistes » se comprennent comme un besoin de validation sociale et de reconnaissance
- Exigence d’être visible pour exister | Cf. vidéo « The horror dating story everyone dreads »*
- Recherche de microcélébrité en se constituant un public de « fans »
- De la “numérisation de l’identité” à l’autosurveillance
a) quantification du soi (capteurs de données) et de sa visibilité en ligne
(ex: Runstatic, MyFitnessPal, classements de jeu avec avatars, etc.)
b)archivage du soi (lifelogging)
Les pratiques calculées: Quantification de l’identité par les médias numériques?
Pratiques consistant à collecter,
sur une base régulière et de manière plus ou moins automatisée, des données sur soi- même, enregistrées et analysées dans le but de produire des statistiques et des représentations visuelles sur ses habitudes et ses comportements
Différents termes (self-tracking, lifelogging, quantified self…) mettant l’accent sur différents objectifs (mesure, archivage, etc.)