S3. COMMERCE INTERNATIONAL, PRODUCTIVITE ET EMPLOI Flashcards
A retenir
Le discours sur le commerce entre pays dotés en capital et pays dotés en travail peu qualifié n’explique pas l’importance du commerce entre pays développés et moins encore l’importance du commerce intra-branche (CIB).
Stolper et Samuelson (1947)
« Chaque pays exporte les biens dont la production requiert un usage
intensif de facteurs de production pour lesquels il est relativement bien
pourvu ».
Le commerce ferait baisser le prix du travail peu qualifié dans les pays
développés et augmenter les salaires du travail peu qualifié dans les pays
émergents ?
Cette théorie ne reflète pas du tout les données du commerce international depuis des décennies.
Indice du commerce intra-branche dans les usines (moyenne entre 1997 et 2008)
On observe que l’indice est proche de 1 pour les pays de l’OCDE
Indice = 0 si aucun produit de la même catégorie n’est simultanément importé ou exporté par un pays, et vaut 1 quand tout le commerce extérieur du pays est composé de biens simultanément importés et exportés.
Les nouvelles théories du commerce international
OK
Que souligne Krugman (1991) ?
- L’influence des coûts fixes de production qui incitent les
producteurs à élargir leurs marchés pour tirer profit d’économies
d’échelle -> exporter - la préférence des consommateurs pour la variété des produits, qui
constitue un facteur d’importation
Donner une limite au modèle de Krugman
Dans le modèle de Krugman, toutes les entreprises sont
identiques, alors que les données indiquent que les entreprises
exportatrices sont plus grandes, plus productives, et payent des salaires
plus élevés.
Comment Melitz (2003) complète-t-il Krugman ?
Il le complète en analysant un effet de sélection :
- L’ouverture au commerce international favorise surtout les entreprises les
plus productives, celles qui ont la structure de coût la moins lourde et qui
peuvent donc plus facilement s’installer sur les marchés à l’export. - Sur le marché domestique, l’arrivée de concurrents étrangers favorise aussi
les entreprises les plus productives et fragilisent celles qui sont peu
performantes
Quel lien apparaît ?
Un lien entre commerce international et productivité des entreprises nationales apparaît. C’est une intuition confirmée par les données.
Global Value Chain et commerce intra-groupe
Les biens intermédiaires représentent plus de la moitié du
commerce extérieur des pays de l’OCDE. Proportion
relativement stable dans le temps.
Le commerce extérieur de l’OCDE est donc en bonne partie
constitue de produits qui ne sont pas consommés mais
utilisés dans une chaîne de production d’autres biens.
Effet favorable du commerce sur l’emploi et la productivité
Un examen attentif et rigoureux des données suggère qu’une libéralisation
du commerce extérieur :
- diminue, au moins à terme, le chômage et redresse les salaires réels
- augmente le revenue par tête
- renforce la productivité (cela confirme l’effet de sélection de Melitz)
Néanmoins avec des effets redistributifs complexes
Corrélation semble statistiquement exister entre commerce international et hausse des inégalités salariales.
Effets complexes.
Quels effets de l’ouverture au commerce international sur les inégalités salariales suggère Helpman et al. (2010) ?
Le commerce international :
- n’est pas susceptible d’avoir d’effet significatif sur les salaires des
travailleurs peu qualifiés (employés par entreprise qui n’exportent pas) - peut dégrader l’emploi et les salaires des travailleurs à niveau de
qualification intermédiaire - bénéficient aux + productifs, que les entreprises qui exportent recherchent de + en +
Quelle problématique en ressort ?
La problématique des “petites classes moyennes”
ZOOM sur le cas du Brexit
OK
Résumer les effets possibles sur la productivité des exportateurs anglais
Les études académiques pour les entreprises exportatrices montrent que :
- leur productivité est significativement plus élevée que celle des
entreprises qui n’important pas - ou du moins, le fait d’exporter augmente la probabilité de survie de l’entreprise et capacité à augmenter le volume d’emploi
- une sortie de l’UE déclencherait une perte de PGF conduisant à une perte de PIB de 3,2% à LT
Suite des effets sur la Pté des exportateurs anglais
Les études académiques pour les entreprises importatrices montrent que :
- la productivité d’une entreprise qui importe augmente - accès une plus grande variété de biens intermédiaires et technologie dans les biens importés
- une sortie de l’UE déclencherait une perte de productivité des entreprises importatrices => perte de PIB de 1,8% à LT
Au total brexit
Le seul effet du Brexit sur la productivité industrielle anglaise, sans nouveau traité
de libre échange, atteindrait 3.2+1.8=5% (-> -0,5% de PIB sur 10 ans).
CONCLUSION
- L’argumentation sur le commerce comme échange de biens abondants en K VS L peu qualifié remonte à 1947 mais ne colle pas avec les 40 dernières années. Importante du commerce intra branche / groupe et entre pays développés.
- Une explication avec les données souligne le rôle important des couts fixes et des effets d’échelle (élargir ses marchés). Lien entre ouverture au commerce international, emploi et productivité des entreprises.
- L’effet du commerce international sur les inégalités salariales est plus complexe que mais pèserait + sur les “petites classes moyennes” que sur les travailleurs peu qualifiés qui souvent ne travaillent pas pour des entreprises soumis à la concurrence internationale.