S2. NOUVELLES TECHNOLOGIES ET MARCHE DU TRAVAIL Flashcards
Distinguer les tâches routinières que les tâches non routinières
Tâche réalisable par un ordinateur/robot de façon autonome si elle est
codifiable (ou routinière) : une suite d’instructions
exécutables par une machine (pas d’adaptation aux circonstances ou jugement de chaque situation)
Des tâches non routinières peuvent être de nature très diverses : analytiques et manuelles.
Analytiques : résoudre un problème, persuader, être créatif.
Propre des managers, ingénieurs, juristes, médecins etc…
Manuelles : conduire camion, préparer repas, installer des
meubles, nettoyer maison, assister personnes, garder bâtiments, services à la personne…
2 types de tâches qui concernent les plus et les moins qualifiés et ne
pâtissent pas de l’informatisation/automatisation
Pour les + qualifiés, nvelles techno = compléments efficaces du travail.
Pour services à personne, informatisation/automatisation n’a pas bcp modifié tâches
Niveau de qualification et tâches routinières ??
Plus les tâches sont routinières moins le niveau de qualification est élevé.
Evolution des tâches routinières dans l’ensemble des emplois depuis les 20 dernières années
” Job polarization”
La part des tâches routinières dans l’ensemble des emplois a diminué
significativement depuis 20 ans. Depuis la fin des années 1980, les ordinateurs se sont progressivement substitués aux personnes effectuant des tâches codifiables, routinières. Gains de productivité phénoménaux dans les tâches de traitement et
de stockage de l’information.
Ces tâches étaient avant assurées par des personnes dont le niveau de
formation était intermédiaire, ni faible, ni élevé. Exemple type : agents
administratifs.
Mécaniquement, les parts respectives dans
l’emploi total de l’emploi qualifié et de l’emploi non qualifié non routinier ont
augmenté.
Expliquer la bipolarisation “high skill-high pay” / “low-skill-low pay”
Depuis environ 20 ans, les salaires des diplômés du supérieur ont progressé
plus rapidement que ceux des emplois intermédiaires MAIS les salaires des moins qualifiés ont eux aussi augmenté plus rapidement que ceux des travailleurs moyennement qualifiés. «Wage polarization ».
Avec le progrès technique, les automates/ordinateurs se sont substitués aux
emplois à tâches routinières. Le salaire pour ces tâches a baissé relativement
à celles qui ne sont pas menacées par les ordinateurs/automates.
Les personnes à faible niveau de qualification ont eu intérêt à passer des
emplois routiniers (moins demandés et rémunérés) vers des emplois toujours
sans qualification mais non routiniers (où la demande des entreprises et de
salaires offerts évoluent de façon moins défavorable).
L’emploi dans les services peu qualifiés s’est beaucoup développé depuis les
années 1990. Le secteur a accueilli une main-d’oeuvre qui a quitté des emplois
routiniers menacés par le progrès technique.
Décrire les 2 types de marché du travail (anglo-saxon et européen)
Anglo-saxon : inégalités salariales sont socialement acceptées. Le biais
technologique modifie salaires relatifs (à la hausse pour tâches non routinières,
à la baisse pour emplois à tâches routinières). L’emploi est préservé quelque
soit le type de tâches, mais les inégalités salariales augmentent.
Européen : les inégalités salariales ne sont socialement pas bien acceptées. Le
biais technologique modifie les salaires relatifs.
SMIC élevé permet de maintenir un niveau de rémunération du travail routinier
jugé acceptable.
Addendum : biais technologique en faveur du travail qualifié et abondance relative de travail qualifié
L’informatisation/automatisation a renforcé la demande des entreprises pour
des emplois qualifiés. Le progrès technique est « biaisé en faveur du travail
qualifié ». Il l’a été durant l’essentiel du XXème siècle.
Thèse du MIT (D.Acemoglu) : le biais du progrès technique reflète l’abondance
relative du travail qualifié ou non qualifié :
- quand le travail peu qualifié est abondant, alors le progrès technologique est biaisé en faveur du travail peu qualifié.
Cas du XIXème siècle avec l’arrivée massive dans les villes de ruraux sans qualification.
Que déclenche une offre abondante de travail qualifié ?
Cela déclenche des nouvelles technologies complémentaires du travail qualifié et substituable au travail routinier. À partir des années 1970, explosion de
l’enseignement supérieur.
CONCLUSION
Réfléchir non pas tant en termes de qualifications (travail qualifié /
travail peu qualifié) qu’en termes de tâches (tâches routinières
(intellectuelles ou manuelles) ou non routinières (id.)).
Les effets du progrès technologique sur le marché du travail depuis
années 1980 ont été lents. Ils n’ont été identifiés clairement par
économistes qu’à la fin des années 1990. Recherche sur le sujet est
récente.
Question ouverte: faire un lien avec la leçon sur l’économie digitale
La question de l’effet sur le marché du travail des nouvelles
technologies actuelles liées à l’internet (objets connectés,
digitalisation…) reste ouverte. Cf. autre leçon sur économie digitale.