Psychologie sociale Flashcards
S.De Bosscher
Développement historique (États-Unis)
McDougall (An Introduction to Social Psychology) et Ross (Social Psychology: An Outline and Source Book) publient simultanément en 1908.
Développement historique (Allemagne)
Lazarus et Steinthal fondent en 1860 une revue sur la psychologie des peuples (liée au langage, aux coutumes, et à la culture).
Développement historique (Italie)
Cattaneo (1864) souligne le rôle de l’environnement dans l’émergence de nouvelles facultés sociales.
Développement historique (France)
Tarde (1898) met en avant l’imitation comme fondement de la vie sociale.
Pourquoi la psychologie sociale a-t-elle émergé en Europe ?
-Révolutions (abolition des privilèges, montée des nationalismes).
-Révolution industrielle (capitalisme, prolétariat, urbanisation).
-Apparition de pseudosciences (morphopsychologie), remplacées progressivement par des méthodes scientifiques comme les tests Binet-Simon.
-Passage du droit divin au contrat social (égalité, liberté religieuse, pouvoirs séparés).
Darwin (1859)
Théorie de l’évolution et sélection naturelle appliquée par Galton au psychologique et social, donnant lieu à des idées eugénistes dénoncées plus tard (Gould).
Beauvois
La psychologie sociale s’intéresse aux comportements, jugements, émotions et performances des humains en tant que membres de collectifs sociaux ou occupants de positions sociales.
Allport (1924)
Cherche à comprendre comment pensées, émotions et comportements sont influencés par un autrui réel, imaginaire ou implicite.
Leyens (1979)
Ajout de l’interdépendance : les individus influencent aussi l’autrui.
Niveau intra-individuel
Traitement cognitif individuel (comment un message est perçu).
Niveau inter-individuel
Relations entre individus (pourquoi se réunissent-ils dans une situation donnée ?).
Niveau positionnel
Impact des statuts/pouvoirs dans les interactions (effet du prestige sur les comportements).
Niveau idéologique
Rôle des croyances et valeurs dans les dynamiques sociales (influence des idéologies dans les interactions entre groupes).
Psychologie sociale
Étude des comportements, jugements et attitudes des individus en interaction sociale.
Autrui réel
Personnes physiquement présentes.
Autrui imaginaire
Groupes abstraits ou représentations médiatiques.
Autrui implicite
Influence des normes, modes, publicités.
Approche non linéaire
Considération des interactions sociales comme médiateurs du comportement individuel.
Eugénisme
Idéologie pseudoscientifique visant à améliorer la population humaine par la sélection.
Contrat social
Théorie politique où les droits et devoirs sont régis par un consensus collectif.
Quelles sont les caractéristiques des enfants sauvages?
-Comportements animaliers : Nourriture, posture, mouvements.
-Difficultés humaines : Peuvent émettre des bruits mais pas de langage, montrent une peur des humains, ne reconnaissent pas leur humanité.
-Développement physique :Grande vitesse de course/nage. ; Capacité d’orientation dans l’obscurité pour les enfants vivant avec des animaux nocturnes).
-Récupération limitée : Marcher debout, utiliser un langage humain).
Importance de la socialisation humaine (Zingg)
Le développement psychique humain dépend fortement du contexte social et culturel.
L’absence de socialisation humaine entraîne un développement alternatif basé sur l’environnement animal.
Le développement psychologique est façonné par les facteurs sociaux et culturels.
Socialisation
Processus par lequel un individu apprend les normes, valeurs, comportements et rôles nécessaires pour vivre dans un groupe ou une société.
Adaptation environnementale
Capacité d’un individu ou d’une espèce à modifier ses traits physiques ou comportementaux pour survivre dans son environnement.
Développement psychique
Croissance et évolution des capacités mentales, émotionnelles et sociales d’un individu, influencées par son environnement.
Syndrome d’hospitalisme
Après la Seconde Guerre mondiale, les orphelinats se remplissent, les enfants y reçoivent un soin minimal (alimentation, hygiène) mais peu ou pas d’interactions affectives.
Comparativement aux enfants élevés en famille, les enfants en institution montrent des taux de mortalité élevés et des retards émotionnels, intellectuels et moteurs.
Évolution des comportements selon le temps de séparation
-Après 1 mois : L’enfant devient pleurnichard, cherche à s’agripper aux adultes pour attirer leur attention.
-Après 2 mois : Mise à l’écart, anxiété envers les autres, rejet du contact, perte d’appétit et perte de poids.
-Après 3 mois : Désintérêt pour l’entourage, refus complet du contact, perte de poids accrue, troubles du sommeil.
-Après 4 mois : Expression figée, absence de réactions émotionnelles, syndrome d’hospitalisme clairement observable.
Qu’est-ce qui causerait le syndrome d’hospitalisme?
-Manque de stimulation perceptive : Les enfants ne reçoivent pas suffisamment de stimulation physique et cognitive de l’environnement (absence de jeu).
Conséquence : Retards moteurs et intellectuels.
-Manque de stimulation sociale (qualitative) :
Les interactions sociales sont limitées en qualité et en quantité, affectant le développement affectif et émotionnel.
Théorie de Bowlby (1969)
Reprend les travaux de Spitz et identifie 3 stades dans le développement du syndrome d’hospitalisme :
-Désespoir : Tristesse, pleurs.
-Irritation : Rejet et refus de l’autre.
-Indifférence : Repli total sur soi-même.
Le manque d’attachement (lien émotionnel stable avec une figure de soin) est la principale cause de ces troubles. L’attachement donne à l’enfant un sentiment de sécurité et favorise son exploration et son développement.
Stimulation sociale
Interactions qualitatives avec d’autres êtres humains, cruciales pour le développement affectif et émotionnel.
Attachement
Lien émotionnel stable entre un enfant et une figure de soin, essentiel pour le développement et la sécurité émotionnelle.
Études de Harlow et al.: Groupe contrôle
Singe élevé avec sa mère biologique dans une cage.
Développement normal : Le singe reste proche de sa mère biologique, explore son environnement et montre des comportements adaptés.
Études de Harlow et al: Isolement avec pairs
Singes élevés ensemble sans modèle parental.
Les singes interagissent entre eux mais ne développent pas de comportements sociaux adaptés. Ils manquent de repères parentaux pour apprendre les règles sociales.
Études de Harlow et al: Isolement partiel avec substituts maternels
Substitut de laine : doux et confortable.
Attachement clair au substitut doux, même s’il n’est pas nourricier.
Exploration de l’environnement après avoir trouvé sécurité auprès de la “mère de laine”.
Substitut de fer : rigide et froid, parfois nourricier (portant un biberon).
Pas d’attachement ni de sécurisation.
Comportements de peur persistants, pas d’exploration.
Présence des deux substituts (laine et fer).
Préférence marquée pour la mère de laine, même si le biberon est sur la mère de fer.
Isolement total : Singe seul, sans mère ni substitut.
Comportements très graves : singes prostrés, terrifiés, semblables à des “végétaux semi-animés”.
Aucune exploration ni interaction.
Conséquences et implications (Études de Harlow et al)
Attachement et sécurisation : La présence d’une figure sécurisante (mère de laine) permet le développement de comportements exploratoires. L’absence de toute forme de substitut maternel ou d’interaction sociale bloque le développement émotionnel et comportemental.
Durée de l’isolement : Plus l’isolement est prolongé, plus il a d’effets irréversibles sur le comportement et la socialisation.
Impact environnemental : Dans une grande cage, le sujet évite les stimuli stressants (fuite). Dans une petite cage, il réagit par l’agression ou la peur intense.
Réflexions contemporaines : Les expériences de Harlow éclairent les effets des isolements prolongés (distanciation sociale), notamment sur les liens sociaux et les troubles émotionnels (anxiété, dépression).
Schachter
Condition de forte anxiété : préférence pour l’affiliation sociale.
Condition de faible anxiété : préférence pour la solitude.
Sarnoff et Zimbardo
L’anxiété sociale (peur du ridicule) réduit l’affiliation sociale.
Rofé et Lewin
L’affiliation dépend du moment (avant ou après un événement anxiogène).
Théorie de la comparaison sociale (Festinger, 1954)
-Évaluer ses opinions et aptitudes.
-Positionnement social.
-Rehaussement de l’image de soi.
-Amélioration personnelle par observation de modèles (comparaison vers le haut).
Développement de la comparaison sociale
À 4 ans : apprentissage des ressemblances et différences.
À 7 ans : découverte des hiérarchies sociales.
À 8-9 ans : comparaisons subtiles et discrètes.
Séquence émotionnelle
Stimulus → changements corporels → interprétation cognitive → émotion ou absence d’émotion.
Expériences sur l’affiliation et l’attribution émotionnelle
Injection d’épinéphrine :
Avec explications adéquates des symptômes : pas de besoin d’affiliation.
Sans explications ou explications erronées : recherche d’affiliation.
Influence du comportement d’autrui :
Les participants adoptent l’émotion (euphorie ou colère) du complice en cas d’incertitude sur leur état interne.
Effet d’audience
Influence de spectateurs passifs sur la performance d’un individu réalisant une tâche.
Meumann (1904)
Les performances musculaires augmentent en présence d’observateurs.
Travis (1925)
Intègre l’idée que la maîtrise de la tâche influence cet effet.
Gates, Dashiell
L’effet d’audience s’observe aussi sur des tâches intellectuelles (tâches verbales, multiplication, association de mots).
Expérience de Bergum et Lehr (1963)
Jeunes recrues de la garde nationale américaine surveillant des signaux lumineux.
Seuls (autonomie complète). 40% de réussite
En présence d’un lieutenant-colonel annoncé. 80% de réussite
La présence d’autrui améliore la performance.
Effet de coaction
Influence de la présence d’autres individus effectuant la même tâche au même moment.
Expérience d’Allport (1924)
Test de différentes tâches (association de mots, test de barrage, multiplication).
Seuls : 50% de réussite.
En coaction : 80% de réussite.
Les mouvements des autres stimulent la production de mouvements chez le sujet.
La présence d’autrui crée une rivalité ou compétition.
Harlow (rats)
En coaction, les rats mangent plus vite.
Chen (fourmis)
Les fourmis travaillent plus vite et efficacement en coaction.
Amélioration
La présence d’autrui peut booster les performances (contexte de compétition positive).
Inhibition
Dans certaines situations (examen difficile), la présence de quelqu’un performant peut réduire la confiance et aggraver la difficulté.
Paresse Sociale
Phénomène où les individus fournissent moins d’efforts dans une tâche collective que lorsqu’ils la réalisent seuls.
Quelles sont les conséquences de la Paresse Sociale?
-Environnement professionnel : Baisse de la productivité. Réduction de la responsabilisation individuelle.
-Impact social : Les individus adaptent leur effort à leur position perçue dans le groupe.
Étude de Ringelmann (1882-1887)
Tâche : Tirer sur une corde, seul ou en groupe.
Individu seul : traction moyenne = 85,3 kg.
Groupe de 7 : traction moyenne = 65 kg.
Groupe de 14 : traction moyenne = 61,4 kg.
En groupe, chaque individu fournit moins d’effort.
Étude sur le cri collectif
Tâche : Crier le plus fort possible.
-Seul.
-Avec 2 ou 6 personnes (réelles ou imaginées).
Dès qu’un individu croit que d’autres participent, il réduit son effort (effet encore plus marqué si les autres sont physiquement présents).
Quelles sont les solutions pour Réduire la Paresse Sociale?
-Rendre les contributions individuelles identifiables.
-Rappeler les consignes individuellement.
-Valoriser les apports individuels.
-Limiter la taille des groupes (idéalement 3 à 6 membres).
Hypothèse de Zajonc : Théorie Drive
La présence d’autrui modifie notre activation physiologique, augmentant la motivation.
Face à une tâche, nous avons un répertoire comportemental comprenant des réponses possibles, parmi lesquelles une réponse dominante se dégage.
Réponse dominante correcte : amélioration des performances. Réponse dominante incorrecte : perturbation des performances.
Expérience sur les cafards (Zajonc, Heingartner & Herman, 1969)
Deux types de labyrinthes :
-Tube droit (réponse dominante correcte : aller tout droit).
-Labyrinthe en croix (réponse dominante incorrecte : aller tout droit mène à une erreur).
-Situation de coaction : Deux cafards dans la structure.
-Situation d’audience : Cafards spectateurs autour de la structure.
-Réponse dominante correcte (tube droit) : La présence d’autrui améliore la performance.
-Réponse dominante incorrecte (labyrinthe en croix) : La présence d’autrui perturbe la performance.
Quels sont les facteurs influençant la facilitation sociale ?
-Complexité de la tâche : Tâches simples → Facilitation. Tâches complexes → Perturbation.
-Personnalité des individus : Les individus réagissent différemment en fonction de leur orientation sociale (positive ou négative). Importance du regard des autres sur leur comportement.
Hypothèse de Cotrell (1972) : Le rôle de l’évaluation dans la facilitation sociale
La facilitation sociale ne repose pas uniquement sur la présence d’autrui.
Ce qui importe est l’anticipation d’une évaluation (positive ou négative) par autrui, ce qui modifie notre motivation et influence nos performances.
Si aucune évaluation n’est attendue → pas de changement de comportement.
Si une évaluation est attendue → modification du comportement selon la réponse dominante.
Réponse dominante correcte : amélioration des performances.
Réponse dominante incorrecte : dégradation des performances.
Étude de Henchy et Glass (1968)
71 étudiants recrutés par annonce.
Tâche : Reconnaissance de mots étrangers.
-Phase d’entraînement : Les participants apprennent à prononcer des mots étrangers.
-Phase de reconnaissance : Ils identifient les mots déjà vus, parmi d’autres mots projetés rapidement.
-Seul, non évalué : Personne seule, sans observation.
-Présence, non évalué : Des étudiants non-experts observent.
-Présence, évalué : Des experts en évaluation sont présents.
-Absence, mais évalué : Les participants savent qu’ils sont filmés et seront évalués plus tard.
Quels sont les résultats de l’expérience de Henchy et Glass (1968)?
La présence physique d’autrui n’est pas nécessaire pour améliorer ou détériorer les performances.
Les performances sont influencées même en absence d’autrui (condition “filmée”).
Les performances diffèrent selon que les observateurs sont experts ou non.
La notion d’évaluation est donc centrale dans la facilitation sociale.
Réponse physiologique mesurée (Henchy et Glass, 1968)
Mesures : Réponse électrodermale et variabilité cardiaque.
Ni la présence d’autrui, ni celle des caméras n’augmentent l’activation autonome.
L’effet observé n’est donc pas dû uniquement à une activation physiologique basique.
Étude de Markus (1978)
Tâche simple : Mettre des vêtements familiers.
Tâche complexe : Enfiler des vêtements inhabituels et difficiles.
Seul.
En situation d’audience : Observateurs présents et attentifs.
Présence passive : Observateurs présents mais ne regardant pas directement.
Quels sont les résultats de l’Étude de Markus (1978)?
Tâche simple : La présence d’autrui améliore les performances. Plus l’observation est active, plus le temps d’exécution diminue.
Tâche complexe : La présence d’autrui perturbe les performances. Plus l’observation est active, plus le temps d’exécution augmente.
La complexité de la tâche module l’effet de la présence d’autrui.
Aspect émotionnel (Zajonc, théorie du drive)
La présence d’autrui entraîne une activation physiologique accrue.
Cette activation amplifie la probabilité de donner une réponse dominante (bonne ou mauvaise).
Aspect cognitif (Baron et al., 1978)
La présence d’autrui divise nos ressources attentionnelles entre la tâche et les observateurs.
Cela peut affecter négativement les performances, surtout pour les tâches complexes nécessitant plus de concentration.
Aspect motivationnel (Bond et al., 1982)
Les individus cherchent à projeter une bonne image d’eux-mêmes.
La motivation à réussir augmente si l’on se sent observé ou évalué.
Les théories de comparaison sociale (Festinger) suggèrent que nous ajustons nos efforts en fonction des performances réelles, imaginées ou implicites des autres.
Expérience utilisant le test de Stroop
-Condition contrôle : Participant seul devant un écran.
-Coaction latérale : Un compère réalise la tâche au même rythme que le participant.
-Comparaison descendante : Le compère répond plus lentement que le participant.
-Comparaison ascendante : Le compère répond plus rapidement que le participant.
Les performances étaient similaires dans la plupart des conditions. Les participants étaient moins gênés en condition ascendante, ce qui stimule l’effort et les performances. La présence d’autrui motive, mais le niveau de stress induit doit rester dans une zone optimale pour être bénéfique (modèle de la courbe en cloche).
Effet des encouragements pendant l’exercice physique
Étude avec 12 participants actifs mais non experts.
-Avec encouragements verbaux.
-Sans encouragements verbaux.
Les encouragements augmentent systématiquement l’effort fourni. La motivation extrinsèque (via autrui) améliore la performance.
Performances sportives et avantage du terrain
Les équipes ont plus de chances de gagner à domicile grâce à : La présence d’un public encourageant. ; Une familiarité avec l’environnement.; Une augmentation de la confiance en soi due au soutien social.
Milieux professionnels et éducatifs
-Adapter les tâches en fonction de la complexité et du niveau d’évaluation perçu.
-Utiliser des feedbacks positifs pour stimuler la motivation.
-Encourager la comparaison ascendante dans des contextes où l’amélioration est l’objectif principal.
Définition des normes (Sherif)
Échelle de référence ou d’évaluation définissant une marge de comportements, attitudes, opinions, permis et répréhensibles.
Définition des normes (Newcomb)
Acceptation partagée d’une règle qui est une prescription en ce qui concerne la façon de percevoir, penser, sentir et agir.
Les normes influencent aussi les émotions. Certaines émotions sont normatives (exemple: à un enterrement, il est attendu de montrer une certaine tristesse en fonction de la proximité avec le défunt).
Définition des normes (Di Giacomo)
Manières de juger ou de se comporter qui soient socialement déterminées et partagées
Les normes émergent et se construisent au sein d’un groupe et deviennent une référence comportementale collective.
Pourquoi les normes existent-elles ?
-Permettent de réduire la confusion et l’incertitude sur ce qui est attendu en société.
-Aident à prédire son propre comportement et celui des autres.
-Facilitent les interactions sociales et réduisent les conflits.
-Plus les interactions sociales sont complexes, plus les normes sont nécessaires.
Norme sociale
Règle implicite ou explicite qui régit les comportements au sein d’un groupe.
Socialisation
Processus par lequel un individu apprend et intériorise les normes et valeurs de son groupe.
Adhésion aux normes
Théoriquement, si une norme est socialement construite, les individus devraient naturellement y adhérer, sans nécessiter de sanctions.
Prédictibilité sociale
Capacité des normes à structurer la société en permettant d’anticiper les comportements.
Complexité des interactions sociales
Plus une société ou organisation est grande, plus elle nécessite de normes pour fonctionner efficacement.
Conditions suffisantes de la normalisation
-Absence de préférence trop marquée pour une position idéologique.
-Si une personne a une opinion trop forte, toute tentative de changement sera perçue comme une persuasion, menant à une polarisation plutôt qu’à une normalisation.
-Les idées doivent être discutables pour qu’une normalisation puisse se produire.
Conditions nécessaires de la normalisation
Équivalence des partenaires (statut et ressources)
Conséquences Immédiates de la Normalisation
-Confiance excessive : On pense avoir raison si les autres partagent notre opinion → peut être un piège.
-Résistance au changement : Une fois une norme installée, il est difficile de la modifier.
-Renforcement de la cohésion sociale : La normalisation crée un sentiment d’appartenance et de solidarité.
Baron et al. (influence du groupe sur l’attraction physique)
Étudiantes évaluent l’attractivité d’hommes sur des photos.
-Groupe neutre : l’étudiante parle librement. (Effet similaire observé)
-Groupe désaccord : les complices contredisent l’étudiante. (l’attraction ressentie diminue.)
-Groupe accord : les complices valident l’opinion de l’étudiante. (l’attraction ressentie augmente.)
Sanderson, Darley et Messinger (2002) : Normalisation et image corporelle
20 étudiantes interrogées sur leurs habitudes alimentaires, l’image de leur corps, la norme de minceur sur le campus et leur pratique sportive
Elles surestiment les habitudes des autres.
Celles qui pensent être en dehors de la norme minceur rapportent plus de symptômes de troubles alimentaires.
Se percevoir comme déviant par rapport à une norme peut mener à des comportements nocifs.
Loi de l’universalité
Une norme persiste non pas parce que tout le monde y croit, mais parce que chacun pense que la majorité y croit. Le groupe exerce un pouvoir d’autant plus fort que la norme est acceptée librement.
Norme explicite
Décrite et formalisée (règlement intérieur d’un établissement).
Norme implicite
Non écrite mais intégrée (règles de politesse).
Norme légitime
Acceptée par tous
Norme répressive
Imposée avec sanctions (code de la route).
Sherif (1936) et l’Effet Autocinétique
Phase individuelle : Les sujets développent une norme personnelle (estimation stable).
Phase collective : Lorsque les participants entendent les réponses des autres, ils ajustent progressivement leurs estimations.
Convergence des réponses : Une norme de groupe émerge.
Dans une situation ambiguë, les individus créent une norme collective en s’influençant mutuellement. L’influence réciproque conduit à une homogénéisation des jugements.
Création d’une norme individuelle
Un individu seul développe une norme personnelle.
Progressivement, il ajuste ses estimations et réduit les écarts autour d’un point de référence individuel.
Convergence vers une norme collective
Lorsqu’on est en groupe, les individus ajustent leurs perceptions et trouvent un consensus.
Ils se mettent d’accord sur une norme collective, même si elle n’est pas forcément logique.
Une fois créée, elle persiste même quand l’individu se retrouve seul.
L’individu reste fidèle, même sans influence sociale directe. → Preuve que la norme collective est plus puissante qu’une norme individuelle.
Dispositif Expérimental de Sherif
L’expérience se déroule dans un environnement incertain (effet autocinétique). Aucune référence extérieure claire n’existe.
Avant l’expérience, il n’existe pas de normes préétablies.Création collective spontanée.
Les réponses sont subjectives. Il n’y a pas de vérité objective.
Les sujets ne gagnent ni ne perdent rien. Pas d’impact sur leurs convictions personnelles.
Aucun lien préalable entre les participants. Cela évite les biais sociaux.
Chacun influence et est influencé par les autres. L’influence sociale est réciproque.
Norme moyenne
La norme collective se crée autour d’une moyenne des réponses individuelles. Si certains disent 5 et d’autres 15, la norme va converger vers 10. Chacun ajuste légèrement ses réponses vers les autres.
Norme influencée par un individu particulier
Parfois, une personne influence plus que les autres.
Dans l’expérience de Sherif, les seuls indices disponibles sont la voix (puisque l’expérience se fait dans le noir).
Certains adoptent naturellement une position de leader.
Norme originale
Parfois, des résultats étonnants émergent.
La norme adoptée par le groupe ne correspond ni à la moyenne ni à une influence particulière.
Norme arbitraire
Norme n’étant plus partagée par l’ensemble du groupe car elle ne correspond plus aux objectifs du groupe.
Expérience de Sherif et McNeil (1976)
Une norme arbitraire disparaît plus vite si elle est trop éloignée d’une norme naturelle. Une norme arbitraire proche d’une norme naturelle peut être intégrée durablement.
Norme non arbitraire
Justifiée par une réalité objective (grammaire, règles de conduite).
Norme arbitraire
Dépend d’un contexte spécifique et peut disparaître plus facilement.
Expérience de Newcomb (1961) : Intégration et Changement de Normes Sociales
Celles qui adoptent la norme progressiste sont mieux intégrées. Celles qui restent conservatrices sont mises à l’écart.
Pour participer à la vie collective, elles doivent adopter les normes du groupe.
Après le diplôme, elles s’entourent de personnes partageant les mêmes idées. Mariage avec des hommes progressistes. Norme totalement intégrée dans leur vie.
On ne choisit pas son groupe au hasard. L’exposition prolongée à un groupe entraîne une intériorisation durable de ses normes.
Sherif (1936) – L’Autre comme Source d’Information
En situation d’incertitude, on se tourne vers les autres pour mieux comprendre la réalité. L’autre devient une source d’information, ce qui entraîne une convergence des jugements vers une norme commune.
Allport (1962) – Auto-conformisme et Concessions Réciproques
On est des êtres sociaux, on évolue dans des groupes où il faut être bien perçu. Toute réponse trop déviante peut être moquée ou sanctionnée. On effectue donc un contrôle social sur soi-même pour rester dans les limites acceptables.
De Montmollin – Marges de Vraisemblance
On ajuste nos réponses pour ne pas trop s’éloigner de ce qui est perçu comme acceptable.
Moscovici (1972) – Harmonie et Conflit
Le désaccord est source de tension dans un groupe.
Les individus cherchent donc à harmoniser leurs opinions pour éviter le conflit.
Echterhoff et al. (2009) – Théorie de la Réalité Partagée
On est motivé à fonctionner socialement, à réussir, mais aussi à être bien perçu. La communication nous pousse à construire nos attitudes et opinions en fonction des autres.
Hall (1966) – Zones spatiales chez les Nord-Américains
Distance intime : 0 à 45 cm
Distance personnelle : 45 cm à 1,25 m
Distance sociale : 1,25 m à 3,5 m
Distance publique : 3,5 m et plus
Ces distances varient selon le contexte (travail, famille, amis), le statut social (supérieur hiérarchique vs collègue) et la culture (Moyen-Orient → distances plus courtes)
Extrémisation collective
En groupe, on propose des solutions plus risquées que seul. Lorsqu’un groupe adopte un point de vue tranché, toute tentative de discussion est perçue comme une attaque. Le groupe se radicalise et se renforce dans son opinion initiale.
Expérience de Stoner (1961) – Dilemme et Consensus
Les sujets doivent conseiller quelqu’un entre : Un choix désirable mais peu probable ou un choix plus probable mais moins avantageux.
Consensus (discussion collective) > Post-consensus (réponse individuelle après discussion) > Pré-consensus (réponse individuelle avant discussion)
La discussion collective augmente la prise de risque. Même sans obligation d’accord, le simple échange d’opinions suffit à influencer. On prend plus de risques en groupe que seul.
Pourquoi le groupe favorise-t-il le risque ?
-Dilution de la Responsabilité: L’échec est plus facile à accepter en groupe. On peut rejeter la faute sur d’autres, ce qui diminue la peur de l’échec.
-Valorisation Sociale du Risque: Ceux qui prennent des risques sont admirés. Le modèle du leader audacieux est attractif, ce qui pousse à suivre son exemple.
-Implication et Conflit: Si on n’est pas très impliqué, on évite les conflits → on suit la majorité. Si on est très impliqué, on refuse les compromis → on radicalise nos opinions.
Normalisation
Processus par lequel des individus s’influencent mutuellement pour parvenir à un accord sur une norme commune.
Conformisme
Modification d’un comportement sous la pression d’un groupe, dans le but de se conformer aux normes sociales imposées ou suggérées.
Expérience d’Asch (1951) sur le Conformisme
Comprendre dans quelles conditions un individu se conforme ou se rebelle.
Groupe témoin : 93 % de bonnes réponses.
Groupe expérimental : 67 % de bonnes réponses, 33 % de conformisme.
75 % des sujets se conforment au moins une fois.
25 % des sujets restent totalement indépendants.
Caractéristiques du dispositif d’Asch
Contrairement à Sherif, il y a une réponse correcte et objective. La majorité influence la minorité. Pas de pression explicite à se conformer. Les sujets subissent deux forces contradictoires : leurs perceptions personnelles et l’influence du groupe. L’influence se manifeste au niveau public (réponses orales).
Complaisance / Acquiescement
Adhésion superficielle pour ne pas déplaire.
Suivisme
Adoption d’un comportement en raison d’un mouvement collectif.
Identification
Conformisme par affinité avec la source d’influence. Motivé par un intérêt social.
Intériorisation (Internalisation)
Changement profond des croyances.
Sectes : croyances en décalage avec la norme sociétale.
Dépendance informationnelle
Influence des informations venant de l’environnement physique.
Dépendance normative ou motivationnelle
Influence des informations venant de l’environnement social.
Indépendance forte
Confiance en ses propres capacités perceptives.
Indépendance sans confiance
Conviction d’être correct, mais présence de doutes face à l’opinion majoritaire.
Soumission au niveau de l’action
Choix de la réponse majoritaire non par conviction, mais par opportunisme social.
Soumission au niveau du jugement
La majorité convainc le sujet qu’il s’est trompé, conduisant à une intériorisation.
Soumission au niveau perceptif
L’individu adopte spontanément l’opinion majoritaire, sans conflit cognitif.
Étude de Jane et Olson (2000) – Influence du rejet social
L’observation du rejet social rend les individus plus conformistes.
Présentation d’une vidéo humoristique où un comédien ridiculise quelqu’un, se ridiculise lui-même, ou ne ridiculise personne. Présentation d’un cartoon peu drôle, suivi d’un avis collectif affirmant qu’il est amusant.
Les participants les plus conformistes sont ceux ayant vu une autre personne se faire ridiculiser.
Étude de Wu et Chang (2012) – Influence de la menace pathogène
La peur de la maladie augmente le conformisme.
Une menace pathogène perçue renforce l’adhésion aux normes majoritaires et pousse les individus à s’auto-évaluer comme plus conformistes.
Caractéristiques individuelles
-Pas de prédisposition au conformisme, mais socialisation à être conformiste.
-Pas de différence globale de genre, mais contexte important (femmes plus conformistes dans des milieux masculins).
-Enfant unique / aîné : Plus indépendant face aux nouvelles situations. Cadet : A tendance à suivre le modèle du grand frère/sœur.
-Secure : Moins de conformisme. Insecure : Plus de conformisme
Caractéristiques du groupe
Taille du groupe : Expérience d’Asch → taux maximum de conformisme à partir de 3 personnes.
La présence d’un allié réduit le conformisme.
Caractéristiques situationnelles
-Plus de conformisme en public qu’en privé.
-Plus la tâche est difficile, plus on se conforme.
-Si une récompense est en jeu, plus de conformisme en cas de difficulté (étude Baron et al.).
Cultures collectivistes
Plus conformistes car l’appartenance sociale est valorisée.
Cultures individualistes
Moins de conformisme (Étude de Berry, 1967).
Bontempo, Lobel & Triandis
Influence de la visibilité de l’aide (public vs anonyme) sur le comportement prosocial.
-Culture individualiste (US) : Aide fortement diminuée si anonyme.
-Culture collectiviste (Brésil) : Moins d’impact de l’anonymat sur l’aide.
Sistrunk & McDavid (1971)
Influence du type de tâche (masculine, féminine, neutre).
-Tâches masculines : Les femmes sont plus conformistes.
-Tâches féminines : Les hommes sont plus conformistes.
Alquist, Ainsworth & Baumeister (2013)
Influence de la croyance en la liberté sur le conformisme.
Phrase anti libre arbitre → Augmentation du conformisme.
Reno, Cialdini & Kallgren (1993)
Influence d’un modèle sur le comportement de tri des déchets.
Seulement 4% des participants jettent leur flyer au sol.
Conformisme
Adoption d’un comportement ou d’une opinion sous l’influence d’un groupe majoritaire.
Influence majoritaire
Effet d’un grand nombre de personnes sur un individu seul.
Socialisation
Processus d’apprentissage des normes et valeurs d’un groupe.
Style d’attachement
Façon dont une personne établit des relations avec les autres, influencée par les premières expériences affectives.
Collectivisme
Culture où l’importance du groupe prime sur l’individu.
Individualisme
Culture où l’autonomie et l’indépendance sont valorisées.
Obéissance
Modification du comportement par soumission à un ordre venant d’une autorité perçue comme légitime.
Conformisme
Adhésion à des comportements ou croyances du groupe, souvent pour éviter les sanctions sociales.
Autorité légitime
Personne ou institution reconnue comme ayant le droit de donner de
Expérience de Milgram (1951-1952)
Tester jusqu’où des individus obéissent à une autorité lorsqu’on leur demande d’infliger de la douleur à autrui.
L’enseignant administre un choc électrique croissant (de 15V à 450V) à chaque erreur de l’élève.
Proximité entre le professeur et l’élève (facteur d’obéissance)
Plus la victime est proche, plus l’obéissance diminue.
Empathie et proximité sociale influencent la désobéissance.
Dilution de la responsabilité (facteur d’obéissance)
Quand la responsabilité est partagée, l’obéissance augmente.
On obéit plus quand on n’a pas à exécuter directement un ordre.
Transmettre un ordre est plus facile moralement qu’agir soi-même.
Proximité de l’autorité (facteur d’obéissance)
Quand l’autorité est éloignée, l’obéissance diminue.
Plus l’autorité est éloignée, moins l’obéissance est forte.
Les participants trichent davantage lorsque l’autorité est absente.
Ordres donnés par une autorité ou non (facteur d’obéissance)
Une autorité légitime est nécessaire pour maintenir l’obéissance.
Une fausse autorité sans pouvoir réel ne fonctionne pas.
Unanimité des ordres (facteur d’obéissance)
Si l’autorité est divisée, personne ne continue à obéir.
Une rupture dans la hiérarchie offre une échappatoire.
Influence sociale et modèles comportementaux (facteur d’obéissance)
Si on voit des modèles désobéissants, on désobéit aussi.
Si on voit des modèles obéissants, on est plus enclin à obéir.
Effet de groupe dans la délinquance : on suit ceux qui nous entourent.
Légitimité de l’autorité (facteur d’obéissance)
Même quand l’autorité est moralement douteuse, près de la moitié des participants continuent.
L’image de l’autorité reste puissante, même si elle trahit ses engagements.
Prestige de l’autorité (facteur d’obéissance)
L’apparence et le contexte jouent un rôle dans l’obéissance.
Le prestige renforce la crédibilité de l’autorité.
L’« effet blouse » (ou effet uniforme) influence l’obéissance.
Expérience de Guéguen (influence de l’uniforme sur le comportement)
L’uniforme confère une légitimité perçue qui change les interactions sociales.
L’apparence influence fortement les comportements.
Quelles sont les caractéristiques du dispositif expérimental?
-Les participants doivent administrer des chocs électriques à une personne réelle.
-La victime exprime clairement sa douleur.
-L’expérimentateur représente une autorité supérieure face aux participants.
-Ce n’est pas une pression de groupe quantitative, mais une pression d’autorité.
-L’expérimentateur joue un rôle stable, tandis que les participants peuvent choisir d’arrêter.
-On exige des participants qu’ils suivent un ordre précis.
-Ils ne sont pas en position de décider librement.
Hypothèse du sadisme réfutée
Les participants qui vont au bout ne sont pas sadiques mais montrent un stress intense.
État agentique
Déresponsabilisation psychologique dans laquelle l’individu ne se perçoit plus comme autonome, se considère comme simple agent d’une autorité et remet la faute sur une figure d’autorité.
Expérience de Blass
Blass a montré les vidéos de l’expérience de Milgram à d’autres personnes et a demandé : Qui est responsable ?
Quand on désobéit → On assume plus la responsabilité.
Quand on obéit → On transfère la responsabilité à l’autorité.
L’état agentique protège la conscience morale → Plus on obéit, plus on justifie son action en disant que c’est l’autorité qui est responsable.
Pourquoi obéit-on ?
Non par sadisme, mais par conflit psychologique et état agentique.
L’autorité exerce une pression qui pousse à obéir, surtout quand elle est perçue comme légitime.
L’obéissance est contextuelle, influencée par la situation plus que par la personnalité.
Technique du pied dans la porte
Un petit engagement initial augmente la probabilité d’accepter un engagement plus coûteux.
Expérience sur les ménagères (Technique du pied dans la porte)
-Condition contrôle : On demande directement aux personnes d’accueillir des enquêteurs chez elles → Taux de refus élevé.
-Condition “pied dans la porte” : On commence par une petite demande (ex. répondre à quelques questions), puis on demande d’accueillir des enquêteurs → Taux d’acceptation plus élevé.
Facteurs culturels
L’obéissance est universelle et non propre à un pays ou une société donnée.
Facteurs socio-démographiques
-Milieu professionnel : Pas de différence significative. Tous les milieux sociaux obéissent de manière similaire.
-Âge : Pas de différence significative.
Étude de Shanab et Yahya
Expérience réalisée sur des jeunes enfants.
Résultats influencés par la figure d’autorité dans le milieu scolaire.
L’éducation et l’environnement social jouent un rôle clé dans l’obéissance.
Facteurs de genre et d’appartenance ethnique
-Genre : Aucune différence claire entre hommes et femmes.
-Ethnicité de la victime (élève) : Dans l’expérience de Milgram, l’élève est toujours blanc. ; Expérience en Afrique du Sud → Influence du contexte social et des stéréotypes.
Expérimentateur prônant l’égalité → Les participants obéissent moins.
Expérimentateur aux idées discriminatoires → Moins d’obéissance également (effet de rejet).
Facteur de proximité sociale
Si le participant connaît la personne qui reçoit les chocs, il désobéit plus facilement.
Plus on interagit avec la victime, moins on lui inflige de souffrance.
Un simple échange de 10 minutes suffit à réduire considérablement l’obéissance.
L’anonymat facilite l’obéissance, tandis que la proximité humaine la réduit.
Obéissance administrative (torture morale)
On obéit non pas en infligeant de la douleur physique, mais en causant une souffrance morale.
Expérience sur les chômeurs (torture morale)
Participants chargés de faire passer un faux entretien à des chômeurs. Ils doivent mentir et les stresser intentionnellement. Le but est de prouver qu’on peut forcer quelqu’un à échouer sous pression.
92% des participants obéissent, malgré le caractère moralement discutable de la tâche.
Expérience de Kurdika
Les participants doivent ingérer de la quinine (substance qui rend malade).
Quand l’expérimentatrice est présente → 100% obéissent et se rendent malades.
Quand elle est absente → 75% obéissent encore, mais une part refuse.
L’autorité reste efficace même sans coercition directe.
Mais l’absence physique de l’autorité réduit l’obéissance (effet similaire aux variations de Milgram).
Obéissance archaïque vs. obéissance moderne
Certains considèrent que l’obéissance testée par Milgram est trop extrême et ne reflète pas les formes modernes d’obéissance.
Dans le monde actuel, on obéit davantage à des ordres subtils (pressions sociales, manipulation psychologique, normes professionnelles).
Influence sociale
Processus par lequel les individus ou les groupes modifient leurs comportements ou opinions sous l’effet d’autrui.
Influence majoritaire
Influence exercée par la majorité sur les individus pour maintenir l’ordre social et les normes établies.
Influence minoritaire (Moscovici)
Influence exercée par une minorité sur la majorité, permettant le changement social.
Effet de conversion
Influence latente et différée exercée par une minorité, qui ne se manifeste pas immédiatement chez les individus concernés.
Paradigme “bleu-vert” (Moscovici, Lage & Naffrechoux, 1960)
Expérience démontrant l’influence minoritaire où des compères qualifient des diapositives bleues de vertes pour observer l’impact sur les participants naïfs.
Cohérence de la minorité
Facteur clé de l’influence minoritaire ; plus une minorité est cohérente dans ses réponses, plus elle a de chances d’exercer une influence sur la majorité.
Quelle est la sucession des phases sociales?
-Phase stable : Maintien des normes existantes.
-Phase de transformation : Remise en question de ces normes.
-Phase d’émergence et divergence : De nouvelles idées se développent.
-Période de conflit et réduction des conflits : Les nouvelles idées sont soit intégrées, soit rejetées.
Influence manifeste
Influence directe et immédiatement observable d’un groupe sur un individu ou un autre groupe.
Influence latente
Influence ne se manifestant pas immédiatement mais entraînant des changements internes différés.
Mécanisme de conversion (Moscovici)
Processus par lequel l’influence minoritaire modifie en profondeur la perception et les attitudes d’un individu, sans que celui-ci en soit immédiatement conscient.
Influence normative
Influence due à la pression sociale, souvent motivée par la peur d’être jugé ou rejeté.
Influence informationnelle
Influence basée sur l’intégration de nouvelles informations, menant à un véritable changement interne.
Seuil de détection du vert
Point à partir duquel une couleur ambiguë est perçue comme verte ; il est modifié par l’influence minoritaire.
Décrédibilisation de la minorité
Stratégie pour résoudre un conflit cognitif en rejetant la minorité comme illégitime ou erronée.
Expérience Perez & Mugny (1987)
Expérience montrant l’effet indirect de l’influence minoritaire sur des sujets proches du débat principal.
Effet indirect et différé
Les participants exposés à une minorité cohérente modifient leur perception des couleurs ambiguës après l’expérience.
Paradigme d’innovation
Modèle expérimental où une minorité tente d’influencer une majorité en introduisant une divergence perceptive ou cognitive.
Conflit (Moscovici)
Divergence entre les opinions ou jugements d’une majorité et d’une minorité.
Élaboration du conflit (Perez & Mugny, 1993)
Processus par lequel un individu interprète et traite une divergence avec une source d’influence.
L’influence sociale dépend non seulement de la source et de la cible, mais aussi du contexte social et de la nature du conflit.
Un même conflit peut être interprété et traité différemment selon la source qui l’introduit et la tâche associée.
Influence de la majorité
Influence directe mais non durable.
Changement public, mais sans modification interne des croyances.
Résulte souvent d’un suivisme.
Fondée sur la pression sociale.
Influence de la minorité
Influence indirecte, latente et durable.
Changement privé, pouvant émerger après un certain temps (conversion).
Fondée sur la consistance et la divergence des opinions.
Conflit résolu par soumission (majorité)
On adopte l’opinion dominante sans réelle réflexion.
Conflit traité par conversion (minorité)
On reconsidère en profondeur l’information perçue.
Quels sont les facteurs influençant l’élaboration du conflit ?
-Type de source (majorité vs minorité).
-Type de tâche (perceptive, comportementale, idéologique…).
Quelles sont les deux dimensions principales des tâches d’influence sociale?
Pertinence de l’erreur :
-Haute : Il existe une réponse correcte objectivement déterminable.
-Faible : Il n’existe pas de réponse objectivement correcte.
Ancrage social des réponses :
-Fort : La réponse est liée à l’appartenance sociale ou à une position hiérarchique.
-Faible : La réponse ne reflète pas une identité sociale spécifique.
TONA (Tâches Objectives Non Ambiguës)
Haute pertinence de l’erreur
Faible ancrage social
Une seule réponse correcte attendue, consensus social fort.
Ne reflète pas l’appartenance à un groupe social.
Exemples de TONA
-Expérience d’Asch (1951) sur la perception des longueurs de lignes.
-Expérience de Moscovici (1976) sur la perception des couleurs (paradigme bleu-vert).
TAP (Tâches d’Aptitudes)
Haute pertinence de l’erreur
Fort ancrage social
Une réponse correcte existe, mais elle dépend des compétences individuelles.
Les réponses permettent de classer les individus en fonction de leurs aptitudes.
Exemples de TAP
-Tests de raisonnement logique.
-Résolution de problèmes mathématiques.
-Jeux d’échecs ou tests de QI.
TANI (Tâches Non Impliquantes)
Faible pertinence de l’erreur
Faible ancrage social
Aucune attente de consensus, réponses perçues comme subjectives mais sans implication sociale.
Ne génère pas de conflits forts entre individus.
Exemples de TANI
-Expérience de Sherif (1936) sur l’effet autocinétique (perception subjective du mouvement d’un point lumineux).
-Estimation du nombre de voitures passées dans une rue en une heure.
TOP (Tâches d’Opinions)
Faible pertinence de l’erreur
Fort ancrage social
Pas de réponse objectivement correcte.
Les réponses sont fortement liées aux appartenances sociales et aux croyances personnelles.
Attentes de consensus au sein d’un même groupe social.
Exemples de TOP
-Opinions politiques ou sociétales : “Faut-il légaliser l’euthanasie ?” ; “Quel devrait être le salaire minimum ?”
-Débats sur des valeurs culturelles ou morales.
Tâches à haute pertinence de l’erreur
(TONA, TAP)
Souvent dominées par l’influence majoritaire (conformisme).
Tâches à faible pertinence de l’erreur
(TANI, TOP)
Laissent plus de place à l’influence minoritaire et aux changements internes (conversion).
Attraction
Attitude positive se manifestant par des émotions positives et une intention d’affiliation. Être attiré par certaines personnes plus que par d’autres.
Quelles sont les dimensions de l’attraction interpersonnelle?
-Affective : Sentiment initial (J’aime / Je n’aime pas).
-Cognitive : Informations et croyances sur l’autre.
-Comportementale : Approche ou évitement de l’autre.
Quels sont les déterminants du renforcement social?
-Proximité physique
-Simple exposition
-Similarité et complémentarité
-Réciprocité
-Compétence
-Beauté
Académie de police du Maryland (Expérience)
Étudiants assignés à des places selon l’ordre alphabétique.
Résultat : Plus l’ordre alphabétique est proche, plus l’attraction amicale est forte.
Contacts facilités par la proximité physique.
Expérience sur l’intégration raciale
Intégration de populations noires et blanches dans un quartier.
Résultat : Échec de l’attraction interpersonnelle.
L’exposition seule ne suffit pas si la perception initiale est négative.
Simple Exposition (Zajonc, 1968)
L’exposition répétée à un stimulus favorise une attitude positive à son égard.
Mais trop d’exposition peut produire l’effet inverse ➝ Courbe en U inversé.
Perlman & Oskamp (1971) : Effet de la fréquence et de la valence du stimulus
Stimuli positifs ➝ Augmentation de l’attitude positive.
Stimuli neutres ➝ Pas d’effet.
Stimuli négatifs ➝ Répétition = Attitude plus négative.
Bornstein & Agostino
Un texte bien écrit est jugé plus positivement qu’un texte mal écrit.
Anders et al. (2006) : Identification émotionnelle et attraction
Les participants jugent des visages exprimant des émotions.
Résultat : Plus d’attirance pour les visages dont ils identifient bien les émotions.
La compréhension émotionnelle favorise l’impression d’aisance cognitive et l’attraction.
Newcomb (1961) : Influence des attitudes similaires sur l’attraction
Étudiants logés ensemble pendant un semestre.
Mesure de l’attraction en début et fin de semestre.
Début : Attraction basée sur attitudes perçues comme similaires.
Fin : Attraction basée sur attitudes réellement partagées.
Plus on partage d’opinions, plus on est attiré
Tesser & Cornell (1991) : Compétition et estime de soi
Expérience sur l’aide entre amis/étrangers selon l’importance de la tâche.
Si tâche sans importance ➝ Aide un ami.
Si tâche essentielle à l’image de soi ➝ N’aide pas l’ami pour protéger son estime.
L’ego influence nos comportements d’aide.
Réciprocité
Le changement d’opinion d’autrui sur nous influence notre estime de soi et notre attraction envers lui.
Expérience d’Aronson & Linder, 1965
Jugements positifs et négatifs d’un expérimentateur sur un participant.
Condition 1 : Jugements positifs ou négatifs constants.
Condition 2 : Changement de jugement (négatif ➝ positif ou positif ➝ négatif).
Jugement négatif qui devient positif ➝ Estime de soi augmente fortement et attraction accrue envers l’expérimentateur.
Jugement positif qui devient négatif ➝ Baisse d’estime de soi, rejet plus fort de l’expérimentateur.
Gagner de l’estime (de - à +) est plus gratifiant qu’un feedback positif constant.
Perdre de l’estime (+ vers -) est plus douloureux qu’un feedback négatif constant.
Impact du comportement sur l’attraction
Le partenaire est très agréable ou simplement poli.
Les participants savent ou non que son attitude est une instruction.
Un partenaire agréable est jugé plus positivement qu’un partenaire juste poli.
Si son attitude est perçue comme naturelle ➝ L’attraction est très forte pour le partenaire agréable, mais très négative pour le partenaire poli.
Si son attitude est perçue comme une consigne ➝ L’attraction reste positive mais modérée.
Évaluation de la compétence et maladresse
Spectateurs d’un jeu télévisé avec deux équipes d’étudiants.
Niveau de compétence : Étudiant très compétent (92% de bonnes réponses). ; Étudiant médiocre (30% de bonnes réponses).
Comportement : Adroit. ; Maladroit.
Résultats :
Étudiant adroit ➝ Positivement jugé, peu importe son niveau.
Étudiant maladroit : S’il est compétent ➝ Jugé très positivement (effet “Pratfall” = maladresse humanisante). ; S’il est médiocre ➝ Jugé très négativement.
Quelles sont les caractéristiques faciales attractives?
-Symétrie du visage (indice de bonne santé génétique).
-Prototypicité (traits moyens et équilibrés).
-Traits juvéniles (baby face) ➝ Associés à la fiabilité et la cordialité.
Impact des traits juvéniles sur la perception sociale (Zebrowitz, 1990)
Personnes avec un visage « poupon » :
Jugées plus naïves, honnêtes et soumises.
Plus souvent condamnées en justice pour négligence, mais moins pour préméditation.
Soirée des partenaires idéaux (Walster, Aronson et al., 1966)
Plus une personne est belle, plus elle est perçue comme sympathique et on souhaite la revoir.
Aucune relation avec l’intelligence : L’envie de revoir la personne repose essentiellement sur son apparence.
Expériences sur la performance et la beauté
Lors d’une évaluation de performance, les personnes très attirantes et performantes sont les mieux appréciées.
L’association beauté/compétence renforce leur valorisation sociale.
Expérience : Punition et beauté physique
Des enfants devaient résoudre une tâche.
En cas d’erreur, ils recevaient un signal sonore de punition.
Variables : Attractivité physique et débit verbal (fluidité/bégaiement).
Les enfants jugés moins beaux recevaient des punitions plus fortes.
Si en plus, ils bégaient, l’intensité sonore était encore plus sévère.
L’apparence physique influence les jugements sociaux, y compris dans des contextes négatifs comme la punition.
Expérience de Snyder : Effet de la beauté sur la perception sociale
Des étudiants pensent interagir par téléphone avec une étudiante.
On leur montre une photo de la femme, soit attirante, soit peu attirante.
Les conversations sont enregistrées et jugées ensuite à l’aveugle.
Quand l’étudiante est perçue comme belle, elle est jugée plus intelligente, sympathique et sociable.
La conversation est décrite comme plus chaleureuse et agréable.
Comment expliquer l’expérience de Snyder?
-Effet du stéréotype « Ce qui est beau est bon » : On projette des qualités positives sur les personnes attirantes.
-Effet Pygmalion : Le participant traite inconsciemment l’interlocutrice plus positivement. Elle adopte alors un comportement plus sympathique en retour. Au final, la conversation est objectivement plus agréable.
L’attractivité physique crée un cercle vertueux qui renforce la perception positive.
Pourquoi sommes-nous attirés par certaines personnes ?
-Besoin d’appartenance → Établir des relations fortes et stables.
-Besoin de compréhension → Prédire et contrôler l’environnement social.
-Besoin d’auto-évaluation → Maintenir une bonne estime de soi.
Quels sont les Facteurs favorisant l’attirance ?
-Familiarité → Plus on voit quelqu’un souvent, plus on l’aime.
-Similarité → On est attiré par ceux qui nous ressemblent (valeurs, traits, croyances).
-Réciprocité → On apprécie ceux qui nous apprécient.
-Attractivité physique & compétence → Une apparence agréable et un certain niveau de compétence renforcent l’attirance.
Agression
Acte intentionnel visant à blesser physiquement ou psychologiquement une autre personne.
Agression impulsive/émotionnelle
Agression commise sous l’effet d’une émotion intense (colère, frustration).
Agression instrumentale
Agression utilisée comme un moyen pour atteindre un but, sans lien avec une émotion immédiate.
Frustration
État aversif causé par un obstacle empêchant d’atteindre un objectif, pouvant mener à une réaction agressive.
Désinhibition
Perte de contrôle des comportements agressifs en raison de l’accumulation de frustration.
Théorie Frustration-Agression (École de Yale, 1939)
Inspirée de Freud, cette théorie propose que la frustration accumulée dès l’enfance peut se décharger sous forme d’agression. Il existe une relation forte entre frustration et comportement agressif.
Insultes, échecs, dévalorisation entraînent de la colère → prédisposition à l’agression (verbale ou physique).
Conceptualisation de la relation frustration-agression (Berkowitz)
Les articipants devaient évaluer une autre personne, les mains plongées soit dans de l’eau glacée (condition aversive), soit dans de l’eau tiède.
Possibilité de récompenser ou punir l’autre.
Une moitié des participants apprend que punir aide l’autre ; l’autre moitié apprend que punir ne l’aide pas.
Nombre de récompenses/punitions administrées.
Les participants avec les mains dans l’eau froide punissent davantage quand ils savent que cela blesse l’autre. Moins de récompenses sont données dans cette condition → L’inconfort physique intensifie l’agressivité.
Température et criminalité (Anderson, 1987)
Relation entre chaleur et augmentation des crimes violents.
La criminalité est plus élevée durant les mois les plus chauds.
Augmentation des crimes violents (homicides, agressions).
Modérateur
Facteur augmentant ou réduisant la relation entre deux variables.
Expérience (Recrutement d’étudiants pour un job - collecte de dons)
-Condition 1 : Récompense de 10 cents vs. 1$. On raccroche plus fort si on perd 1$ plutôt que 10 cents.
-Condition 2 : Taux de succès attendu faible (15%) vs. élevé (65%). On raccroche plus fort si on s’attendait à réussir (65%).
-Condition 3 : Frustration injustifiée (insulte) vs. justifiée (a déjà donné) On raccroche plus fort si la frustration est injustifiée.
VD : Intensité de la colère mesurée par la force avec laquelle le participant raccroche le téléphone
Cela montre que l’intensité et la justification de la frustration influencent l’agression.
Expérience (Insulte + film violent et chocs électriques)
-Condition 1 : Insulte vs. Pas d’insulte
-Condition 2 : Film violent vs. Film neutre
Évaluation d’une autre personne en lui administrant des chocs électriques
Si insulté → Plus de chocs électriques.
Si film violent + insulte → Chocs encore plus intenses.
L’exposition à la violence renforce l’effet de la frustration.
Effet des Armes (Berkowitz, 1967)
-Condition 1 : Insulte vs. Pas d’insulte
-Condition 2 : Présence d’une arme vs. Objet neutre (raquette) vs. Rien
VD : Nombre et intensité des chocs électriques administrés
Indépendamment des indices, l’insulte entraîne une augmentation de l’agression.
Présence d’une arme → Agression encore plus forte.
La simple vue d’une arme active une réaction agressive.
Expérience de Leyens & Parke (1975) - Influence des Armes et de l’Irritation
-Condition 1 : Irritation vs. Pas d’irritation
-Condition 2 : Présence d’un revolver vs. Absence
Sans irritation, les chocs restent faibles.
Avec irritation + revolver → augmentation très forte de l’agression.
Théorie du Transfert d’Activation (Zillman, 1971)
Ce n’est pas l’arme elle-même qui cause l’agression, mais l’activation physiologique qu’elle provoque (comme un film violent).
Expérience (Film & Chocs électriques)
Condition 1 : Insulte vs. Pas d’insulte
Condition 2 : Film neutre / Film violent / Film érotique
Film neutre → Agression faible
Film violent → Agression plus élevée
Film érotique → Agression encore plus forte (activation physiologique intense)
Apprentissage vicariant
Processus par lequel un individu apprend des comportements en observant les autres, sans vivre directement les conséquences.
L’expérience célèbre de Bobo Doll de Bandura visait à tester si les enfants imiteraient un comportement agressif après avoir observé un adulte se comporter de manière agressive envers une poupée.
Les enfants ont imité le comportement agressif de l’adulte en frappant la poupée avec un marteau, quelle que soit leur genre. Cependant, la probabilité d’imitation dépendait du fait que l’adulte soit récompensé, puni, ou qu’il n’y ait aucune conséquence.
Rôle de la récompense et de la punition
Les enfants sont plus susceptibles d’imiter un comportement agressif si l’adulte était récompensé pour son comportement.
Si l’adulte était puni, les enfants étaient moins enclins à imiter le comportement.
Prestige du modèle
Les enfants imitent plus facilement le comportement des adultes qu’ils perçoivent comme prestigieux ou similaires à eux.
Bandura
S’intéresse à la manière dont les comportements agressifs sont acquis par observation et comment ces comportements peuvent être maintenus ou modifiés.
Berkowitz
Étudie les facteurs situationnels déclenchant un comportement agressif, en particulier en réponse à la frustration.
Hypothèse frustration-agression
Berkowitz, comme Bandura, s’intéressait à la manière dont la frustration peut entraîner de l’agression. Lorsque les individus sont frustrés, ils sont plus susceptibles de se comporter de manière agressive, surtout si la frustration est perçue comme injuste.
Premières études sur la violence filmée et les enfants
Dans des études où les enfants regardaient des films violents ou non violents, ceux qui avaient vu des films violents montraient une moindre activation physiologique (réponse corporelle) lorsqu’ils étaient confrontés à une violence réelle.
Les enfants qui regardaient des films violents à la maison étaient moins susceptibles d’intervenir lors de conflits dans la vie réelle.
Huesmann et al. (2003)
Ont suivi des enfants de 8 ans jusqu’à 30 ans et ont constaté que ceux qui préféraient les médias violents à 8 ans étaient plus susceptibles de se livrer à des comportements criminels plus tard dans la vie.
Leyens et al. (1975)
Ont mené une étude où des adolescents ont regardé des films violents pendant plusieurs semaines. Ils ont donc montré une agression accrue.
Jeux vidéo et agressivité
Une méta-analyse de 381 études a conclu que jouer à des jeux vidéo violents favorise l’agression.
Bushman et Gibson (2011) ont testé les effets à long terme des jeux vidéo violents. Ceux qui jouaient à des jeux vidéo violents affichaient des niveaux plus élevés d’agression, surtout s’ils étaient invités à ruminer (penser à) leur jeu.
Études interculturelles
Des recherches menées dans des cultures individualistes et collectivistes ont montré que l’exposition aux médias violents était positivement associée à l’agression, quel que soit le pays.
L’influence des médias violents sur l’agression était médiatisée par les cognitions agressives (croyances sur l’agression) et l’empathie. Ceux qui consommaient des médias violents avaient moins d’empathie et des pensées plus agressives.
Quels sont les facteurs de risque pour l’agression?
-Exposition aux médias violents : Facteur majeur influençant l’agression.
-Genre : Les garçons sont généralement plus affectés par les médias violents que les filles.
-Environnement parental : Les enfants issus de foyers abusifs ou violents ont plus de risques d’adopter des comportements agressifs.
-Victimisation : Être victime d’agression peut augmenter les comportements agressifs.
-Environnement criminel : Vivre dans un environnement criminel peut également constituer un facteur de risque.
Gustave Le Bon (1895)
L’anonymat dans la foule favorise les débordements.
Festinger (1952)
L’anonymat entraîne une désinhibition des comportements, dont l’agression.
Expérience de Zimbardo (1969)
-Condition de déindividuation (masque, manteau) → Plus d’agression.
-Condition d’individuation (badge avec nom) → Moins d’agression, mais plus forte contre une personne désagréable.
-Uniforme et rôle social : Le comportement dépend de la norme associée à l’uniforme (Ku Klux Klan = agressivité, infirmière = prosocialité).
Expérience de la prison de Stanford (1971, Zimbardo)
Simulation d’une prison avec 24 participants (12 gardiens, 12 prisonniers).
Attribution de rôles et assignation d’uniformes.
Dégradation des comportements en seulement 6 jours → L’expérience est arrêtée.
Les gardiens ont progressivement exercé un pouvoir tyrannique. Les prisonniers ont développé des comportements d’apathie et de détresse psychologique. La situation (et non la personnalité) explique ces comportements → Théorie de la puissance des rôles sociaux.
Impact des conflits armés
Selon l’UNICEF, plus de 230 millions d’enfants vivent dans des zones de conflits armés, et 125 millions sont directement affectés par les combats.
Conception interactionniste
Un groupe est plus que la somme de ses parties, car les interactions créent une dynamique collective.
Normes de groupe
Différentes des normes individuelles, elles structurent les comportements des membres.
Quels sont les critères d’interdépendance?
-Destin ou but commun (Les Juifs forment un groupe dynamique basé sur un passé commun.)
-Interaction en face à face (Bales) nécessaire pour l’émergence de rôles et statuts.
-Structure : S’applique principalement aux petits groupes (équipe de travail) et non aux grands groupes sociaux.
Norme
Règles partagées définissant les comportements appropriés dans une situation donnée.
Statut
Position hiérarchique au sein du groupe, avec plus ou moins de prestige.
Facteurs socio-affectifs
Le climat et le moral du groupe influencent son fonctionnement.
Style démocratique
Encourage la participation → Climat plus positif et détendu.
Style autoritaire
Meilleure performance si le leader est présent.
Groupes catégoriels (Tajfel & Turner)
Un groupe existe lorsque plusieurs individus se perçoivent comme appartenant à la même catégorie sociale.
Groupes dynamiques
L’essence du groupe repose sur l’interdépendance et non sur la similitude des membres.
Quelles sont les motivations à appartenir à un groupe?
-Affiliation : Besoin d’appartenance sociale.
-Sécurité : Protection et soutien mutuel.
-Atteindre un objectif : Réalisation collective d’un but.
Modèle de cohésion
La cohésion de groupe est essentielle : un groupe est cohésif si ses membres sont fortement attirés les uns par les autres et si le groupe est perçu comme attractif de l’extérieur.
Quels sont les facteurs influençant la cohésion?
-Compétition/conflit avec un autre groupe (rivalité sportive).
-Succès ou échec du groupe → Un échec dû à des comportements inadaptés réduit la cohésion.
Expérience de Schachter (1951) Cohésion et le rejet des déviants
Étude sur des clubs (cinéma, journalisme…) discutant du cas d’un jeune délinquant.
Trois rôles attribués à des membres du groupe :
-Conformiste : Suis l’opinion du groupe (traitement indulgent).
-Converti : D’abord en désaccord, puis se rallie au groupe.
-Déviant : Reste en désaccord avec le groupe.
Le déviant est rejeté car il menace la cohésion du groupe. Plus un groupe est cohésif, plus le rejet est fort.
Modèle d’identification sociale (Tajfel & Turner)
On se joint à un groupe non pas par attraction interpersonnelle, mais par identification à une catégorie sociale. L’appartenance repose sur la reconnaissance d’un groupe comme référence sociale (identité nationale, genre, classe sociale).
Préjugés
Jugement négatif basé sur une généralisation erronée.
Stéréotypes
Croyances simplificatrices associées à un groupe.
Discrimination
Comportement négatif basé sur un préjugé.
Lippman (1922) Stéréotypes
Notre environnement social est organisé en catégories (homme/femme, jeunes/vieux, etc.).
Pour simplifier notre perception du monde, nous associons à ces catégories des croyances (« Les femmes sont émotives »). On juge les individus non sur leurs caractéristiques personnelles mais sur leur appartenance à un groupe.
Quelles sont les fonctions des stéréotypes?
-Fonction explicative : Comprendre pourquoi certaines choses arrivent.
-Fonction anticipatrice : Prévoir les comportements d’un groupe.
-Fonction justificatrice : Légitimer la discrimination envers un groupe.
Quels sont les différents niveaux de préjugés?
-Affectif : Sentiment négatif envers un groupe (« Je n’aime pas ce groupe »).
-Cognitif : Croyances négatives généralisées (stéréotypes négatifs).
-Conatif : Intention de discriminer (« Je ne recrute pas cette personne à cause de son origine »).
Le racisme est un préjugé qui s’exprime à ces trois niveaux (affectif = haine, cognitif = stéréotypes, conatif = exclusion).
Étude de LaPiere (1934)
Une attitude négative envers un groupe mène-t-elle à un comportement discriminatoire ?
Un couple chinois visite 251 hôtels et restaurants aux États-Unis → Accueil généralement courtois.
Ensuite, les mêmes établissements reçoivent une lettre demandant s’ils accepteraient d’accueillir des clients chinois → 92% répondent négativement.
L’intention de discriminer ne se traduit pas toujours en action (facteurs économiques, lois, pression sociale…).
Étude de Kutner et al. (1952)
Une femme noire rejoint deux femmes blanches dans un restaurant réservé aux Blancs → Elle est acceptée.
Mais si une demande est faite pour réserver pour un groupe mixte → Aucune réponse.
Certains groupes bénéficient d’une protection normative (interdiction légale de discriminer), tandis que d’autres, comme les Roms, sont ouvertement discriminés.
Interaction individuelle
On juge une personne selon ses caractéristiques propres.
Interaction intergroupe
On juge une personne selon son appartenance sociale.
Conflit intergroupe
Opposition entre deux groupes due à des intérêts divergents, menant à des attitudes négatives et des stéréotypes envers l’exogroupe.
Ethnocentrisme
Tendance à favoriser son propre groupe (endogroupe) en le considérant supérieur aux autres.
Tâches supra-ordonnées
Objectifs communs nécessitant la coopération entre groupes opposés pour réduire les conflits.
Encapsulation
Phénomène où les individus initialement ouverts aux contacts intergroupes finissent par limiter leurs relations à leur propre groupe social.
Biais pro-endogroupe
Tendance à privilégier les membres de son groupe, même en l’absence de compétition.
Expérience de la caverne des voleurs (1954-1961)
Adolescents homogènes en termes d’origine, religion, et statut socio-économique. Création de réseaux affectifs et émergence de leaders.
Séparation en deux groupes (Serpents à sonnette vs Aigles). Introduction d’une compétition (épreuves sportives avec récompenses).
Résultats : hostilité intergroupe, stéréotypes négatifs, cohésion interne renforcée.
Échec des simples interactions.
Succès des tâches supra-ordonnées (fuite d’eau nécessitant la coopération des groupes).
Résultats : diminution des jugements négatifs, amitiés intergroupes, remplacement des leaders combatifs par des leaders conciliateurs.
Hypothèse du contact (Allport, 1954)
Le simple contact entre groupes suffit à réduire les préjugés.
Insuffisant si les conditions ne sont pas favorables (risque d’encapsulation).
Expérience des poupées (Clark & Clark, 1947, 1970)
Étude sur la préférence raciale chez les enfants afro-américains.
La majorité préfère les poupées blanches (influence des normes sociales).
Amélioration post-activisme mais persistance d’un biais pro-blanc.
Tajfel et le minimal group paradigm (1971)
La seule appartenance à un groupe suffit à créer un biais pro-endogroupe, même sans compétition.
La compétition est suffisante mais non nécessaire pour déclencher un conflit intergroupe.
Expérience de Tajfel (1971) : Groupes minimaux
Participants répartis arbitrairement en deux groupes (préférences artistiques pour Kandinsky ou Klee).
Aucune interaction ni compétition entre les membres.
Les participants favorisent leur groupe, même si cela leur fait perdre des gains absolus.
Ils évitent les écarts extrêmes pour limiter les différences trop marquées.
Attribution de traits positifs à l’endogroupe et de traits négatifs à l’exogroupe.
Biais pro-endogroupe
Perception plus positive de son propre groupe.
Biais de contraste
Surestimation des différences entre groupes.
Biais d’assimilation
Surestimation des ressemblances à l’intérieur d’un groupe.
Expérience de Tajfel et Wilkes (1963) : Catégorisation et perception
Les participants évaluent la taille de lignes verticales avec ou sans catégorisation.
Quand les lignes sont étiquetées en groupes (A/B), les différences entre catégories sont exagérées (biais de contraste) et les ressemblances au sein d’une catégorie sont amplifiées (biais d’assimilation).
Favoritisme endogroupe
Tendance à avantager son propre groupe par rapport aux autres.
Groupes minimaux
Catégorisation arbitraire sans interaction ni compétition entre les groupes.
Matrice différentielle de Tajfel
Outil permettant de mesurer la répartition des récompenses en fonction de l’appartenance à un groupe.
Distorsion perceptive
Déformation de la perception influencée par les catégorisations et stéréotypes.
Expérience de Tajfel et al. (1964) : Perception des groupes et homogénéité de l’exogroupe
Des Canadiens écoutent des enregistrements de Canadiens et d’Indiens parlant de leurs goûts en lecture et cinéma.
Ils doivent évaluer les individus selon des traits typiques et non typiques des groupes (“religieux” pour les Indiens, “sociable” pour les Canadiens).
Les Canadiens perçoivent les Indiens comme plus homogènes entre eux qu’ils ne perçoivent leur propre groupe.
Biais d’assimilation
Les membres d’un groupe sont perçus comme plus semblables entre eux sur les traits typiques de leur groupe.
Catégorisation sociale
L’individu s’identifie à un groupe social qui devient une partie de son identité sociale.
Plus l’individu s’identifie au groupe, plus il valorise son appartenance.
Comparaison sociale
L’individu compare son groupe à d’autres.
Pour préserver une identité sociale positive, il faut que l’endogroupe soit perçu comme meilleur sur des dimensions socialement valorisées.
Si l’endogroupe est menacé, on met en place des stratégies pour restaurer une identité sociale positive.
Stratégies individuelles : Mobilité sociale
Si un groupe est dévalorisé, un individu peut essayer de le quitter pour rejoindre un groupe de plus haut statut.
Exemple : Une femme en position élevée dans la société peut éviter de se comparer aux autres femmes et s’identifier aux hommes.
Les frontières entre groupes doivent être perméables (le groupe de haut statut doit accepter l’individu).
Stratégies collectives : Amélioration de l’endogroupe
Si les frontières sont non perméables, l’individu ne peut pas quitter son groupe. Il doit donc chercher à améliorer son statut à travers deux stratégies. (créativité sociale/Compétition sociale)
Créativité sociale
Redéfinition des critères de comparaison pour valoriser l’endogroupe.
“Black is beautiful” (réinterprétation positive de l’identité noire).
“Les pauvres sont plus généreux et solidaires que les riches” (glorification de la pauvreté).
Étude de Brown : Dans une entreprise, un secteur moins payé se valorise en mettant en avant sa responsabilité accrue.
Compétition sociale
Lutter pour améliorer le statut du groupe.
Exemple: Les suffragettes se battant pour les droits des femmes au début du XXe siècle.
Étude de Yzerbyt et Cambon : Impact de l’identité sociale sur l’estime de soi
Deux groupes sont créés : l’un est présenté comme compétent, l’autre comme incompétent.
Ceux du groupe incompétent ont une baisse d’estime de soi.
Pour compenser, ils disent que leur groupe est plus chaleureux que le groupe compétent.
Mobilité sociale
Stratégie individuelle où une personne quitte un groupe dévalorisé pour un groupe valorisé.
Niveau d’impact comportemental
Les individus adoptent des comportements conformes à ceux du groupe.
Niveau d’impact cognitif
L’identité est contextuelle et évolutive.
Si le contexte intergroupe met en avant la distinction “homme/femme”, une femme se définira plus fortement comme telle.
Auto-catégorisation
L’individu a plusieurs identités et peut les activer selon le contexte (identité nationale, religieuse, professionnelle…).
Théorie de la distinctivité optimale
Tajfel propose un continuum entre identité personnelle et identité sociale.
Équilibre entre deux besoins : Appartenance → Se sentir membre du groupe. ; Distinctivité → Être perçu comme un individu unique.
Pour être bien dans un groupe, il faut être valorisé personnellement et que le groupe soit socialement valorisé. Certains individus cherchent à se voir comme exceptionnels au sein du groupe.
Expérience de Steele & Aronson (1995) : Effet de la menace du stéréotype
Des Afro-Américains et Blancs-Américains passant un test verbal.
-Test présenté comme un simple exercice → Résultats similaires pour tous.
-Test présenté comme une mesure d’intelligence → Les Noirs obtiennent de moins bons résultats que les Blancs.
Lorsqu’un individu est conscient d’un stéréotype négatif sur son groupe, il craint de le confirmer, ce qui affecte ses capacités cognitives et ses performances.
Expérience avec des femmes en surpoids
-Sans menace : Engagement normal dans les comportements de santé.
-Menace activée (on leur rappelle que leur poids les définit) → Moins d’engagement.
-Menace + affirmation de soi (mise en valeur des qualités individuelles) → Effet supprimé.
Dès qu’on active le stéréotype négatif, la menace apparaît.
Si on individualise la personne, elle ne se sent plus définie par son groupe → Disparition de l’effet négatif.
Étude sur la perception des visages (Pettigrew, 1958)
Des articipants Afrikaners, Blancs anglophones et Indiens voient deux visages différents.
-Deux visages de la même ethnie.
-Un visage européen + un visage indien (visage racialement mitigé).
Classer les visages comme européens ou indiens.
-Afrikaners et Blancs anglophones : Ils évitent d’inclure les visages “mitigés” parmi les Européens.
-Indiens : Ils incluent plus souvent les visages mitigés dans leur groupe.
Plus un groupe a une identité forte et fermée, plus il protège ses frontières. Pour les Afrikaners et Blancs anglophones, le mélange ethnique est perçu comme une menace.
Sur-exclusion de l’endogroupe
Exclure des individus dès qu’un doute existe sur leur appartenance au groupe, surtout en période de menace.
Exemple : Exclusion par racisme (Afrikaners, Juifs).
Brebis galeuse
Membre de l’endogroupe adoptant un comportement négatif.
-Linville & Jones : Jugement plus clément pour un membre de l’endogroupe.
-Marques : Jugement plus sévère pour préserver une image positive du groupe.
Expérience de Marques et al.
Une performance brillante est mieux évaluée si elle vient d’un membre de l’endogroupe.
Une performance médiocre est jugée encore plus sévèrement si elle vient de l’endogroupe → rejet de la brebis galeuse.
Expérience de Branscombe et al. (1993) sur l’identification au groupe :
-Faible identification : Favoritisme endogroupe, même pour une faute.
-Forte identification : Favoritisme si le comportement est positif, mais rejet si le membre agit négativement.
Hypothèse du contact (Allport, 1954 ; Pettigrew, 1998)
Le contact entre groupes réduit les préjugés sous certaines conditions :
-Statut égal : Évite les rapports de domination.
-Coopération et buts communs : Encourage la collaboration.
-Normes favorisant l’égalité : Soutien institutionnel nécessaire.
-Relations interpersonnelles intimes : Permet de voir les individus au-delà de leurs catégories sociales.
Étude de Shook & Fazio (2008)
Étudiants américains affectés à des colocataires blancs ou afro-américains.
-Résultats explicites : Relations interraciales perçues comme moins satisfaisantes.
-Résultats implicites : Diminution des préjugés et de l’anxiété intergroupe.
Dé-catégorisation (Colorblindness)
Effacement des distinctions endogroupe/exogroupe.
Ne change pas la perception du groupe dans son ensemble.
Re-catégorisation et identité commune
Création d’un groupe superordonné.
Risque d’imposition des normes du groupe dominant (exemple : Allemagne post-mur de Berlin).
Différenciation mutuelle
Maintenir la spécificité des groupes tout en favorisant les interactions.
Exemple : Jigsaw classroom → Valorisation des compétences propres à chaque groupe dans une tâche commune.
Théorie du bouc émissaire
Lorsque des individus frustrés dirigent leur agressivité vers un groupe minoritaire vulnérable.
Exemple : Lynchage des Noirs par des fermiers blancs en période de crise économique.
Théorie de la personnalité autoritaire (Adorno, 1950)
Tendance à adhérer aux idéologies totalitaires en raison de traits de personnalité et d’une éducation rigide.
Idéalisation de l’autorité ; Conservatisme socio-économique ; Incapacité à considérer le point de vue d’autrui ; Stéréotypes et ethnocentrisme forts
Dogmatisme (Rokeach)
Rigidité cognitive qui empêche d’accepter d’autres croyances que les siennes.
Rejet des arguments opposés ; Négation des contradictions ; Surévaluation du passé et du futur
Théorie de la dominance sociale (Sidanius & Pratto, 1999)
Les sociétés sont structurées en hiérarchies sociales où certains groupes dominent et d’autres sont opprimés. (Âge ; Genre (patriarcat); Groupes arbitraires (race, classe sociale))
Justification des inégalités sociales ; Usage de la force pour maintenir la hiérarchie ; Corrélation avec racisme, se*isme, conservatisme politique
Théorie de la justification du système (Jost & Banaji, 1994)
Motivation des individus à légitimer les inégalités sociales, même pour les groupes désavantagés.
Les groupes opprimés peuvent internaliser leur infériorité et justifier leur statut.