Précurseurs du langage Flashcards
Identifiez quatre précurseurs du langage (outils sociaux, perceptuels et attentionnels, tels que décrits par Dick, Leech et Richardson dans Reed, chapitre 8) et expliquez brièvement en quoi chacun est relié au développement du langage.
1) Discrimination de la parole (parfois appelé perception de la parole/speech perception)
La discrimination de la parole est dépendante de l’expérience perceptuelle de l’enfant. Dès sa naissance, le bébé préfère la voix de sa mère. À la base, les enfants peuvent discriminer les sons de toutes les langues. Toutefois, vers l’âge de six mois, l’enfant développe une préférence pour sa langue maternelle et sa capacité à distinguer l’ensemble des sons diminue. Cela permet à l’enfant de se spécialiser dans sa langue maternelle.
2) Vocalisations préverbales
Ce sont les précurseurs de la production orale. Les enfants vont babiller et émettre des sons se rapprochant de plus en plus de ce qui est fait dans la langue maternelle. Les vocalisations préverbales permettent à l’enfant de se « pratiquer » à produire des consonnes et des voyelles qui sont conformes aux sons de la langue maternelle, et ce avant de commencer à dire des mots reconnaissables.
3) Contexte social
Le contexte et les contacts sociaux permettent à l’enfant de développer des aptitudes. Par exemple, il permet de développer le tour de rôle qui sera réutilisé ultérieurement dans la communication orale comme « prise du tour de parole » (Chacun son tour!). De plus, la rétroaction parentale augmente les vocalisations des enfants. Le langage se développe donc au contact d’êtres sociaux.
4) Contact visuel
Au départ, les enfants portent leur regard vers des cibles proches de leurs yeux, puis vers de sources plus loin. À neuf mois, l’enfant peut réaliser une interaction triadique l’impliquant lui-même, un adulte et un objet. En dirigeant son attention sur un objet (ex. chien), conjointement avec son parent, l’enfant peut apprendre les mots reliés (ex. gros, chien, noir). De plus, si au départ les enfants partagent leur attention avec un adulte, ils parviennent plus tard à suivre le regard de leur parent et, ensuite, à diriger l’attention d’autres interlocuteurs vers les cibles qu’ils désirent.
Qu’est-ce que le babillage? Donnez un exemple de babillage possible pour un enfant apprenant le français.
Le babillage est une série de sons qui ne constituent pas un mot reconnaissable, mais dont la séquence ressemble de plus en plus à la langue d’usage de l’enfant. Ce sont des séries de combinaisons consonnes-voyelles. Par exemple, « dabadalada », ou tout autre série de sons qui contient des combinaisons possibles en français. À l’inverse, « thedadgrast» serait refusé puisque la séquence est peu possible en français. Le babillage des enfants peut donc varier en fonction de la langue d’exposition.
Qu’est-ce que le « fast mapping »?
Capacité de l’enfant à apprendre plusieurs nouveaux mots par jour, y compris certains qu’il n’a entendu qu’une seule fois.
Qu’est-ce qu’une « holophase » ?
Il s’agit d’une phrase au style télégraphique dans laquelle l’enfant utilise un seul mot pour exprimer une intention de communication. P.ex. l’enfant qui dit « bas » pour dire « je veux aller en bas ». Certains auteurs pensent que les premiers mots constitueraient souvent des « holophases ».
Identifiez et décrivez brièvement les quatre composantes du langage rapportées par Sutton et Trudeau (2007) .
(À partir de Sutton et Trudeau (2007))
Phonologie : Relatif aux sons du langage
Lexique : Relatif aux mots (vocabulaire) du langage
Syntaxe : Relatif à la construction des phrases, et à la relation/l’organisation/l’ordre entre les mots au sein d’une phrase
Morphologie : Relatif à la grammaire/différentes formes d’un mot (flexions, dérivations d’un mot).
*À noter que souvent, les composantes morphologiques et syntaxiques sont abordées ensemble dans la littérature et portent le nom de composante morphosyntaxique (concerne l’ensemble des structures qui permettent de construire grammaticalement un énoncé).
Vrai ou Faux. Les premiers signes du développement langagier commencent à se manifester lorsque l’enfant produit son premier mot.
FAUX. Le langage se développe dès la naissance et même avant. Les nouveau-nés préfèrent déjà écouter la parole que tout autre son, plus précisément la langue parlée par leur mère. Ils préfèrent également la voix de cette dernière. Ils retiennent donc probablement certaines caractéristiques (p.ex. patrons d’intonation, particularités de la langue a laquelle ils ont été exposé) de ce qu’ils ont entendu in utero. Aussi, des signes précurseurs aux premiers mots sont manifestés par les enfants pendant les premiers mois (p.ex. babillage). Il est également attendu que certains éléments langagiers soient compris par les enfants avant qu’ils soient produits, donc le développement langagier n’apparait pas uniquement avec les premiers mots.
Vrai ou faux. Le sexe influence peu le développement du langage au cours de l’enfance.
V: Vrai. Il existe peu de différences entre les garçons et les filles en ce qui concerne la trajectoire développementale du langage. Une petite variation existe, mais cette variation est infime comparativement aux différences qui existent entre chaque enfant sur le plan individuel pour le développement du langage.
Qu’est-ce que « l’explosion du vocabulaire » et vers quel âge survient-elle chez l’enfant?
Il s’agit d’un moment dans le développement langagier où il y a une forte augmentation dans le nombre de mots produits par l’enfant (et surtout, dans le type de mots produit par l’enfant: augmentation du nombre d’adjectifs et de verbes). Cette explosion du vocabulaire survient à la suite d’une période d’augmentation plutôt lente et graduelle du vocabulaire. L’explosion du vocabulaire survient généralement entre 16-20 mois (mais il existe beaucoup de variation). Certains enfants manifestent une explosion du vocabulaire plus saillante que d’autres, qui tendent à développer le lexique plus graduellement.
Vrai ou Faux. Le langage n’est pas une habileté isolée du reste de la cognition.
Vrai. Le langage n’est pas une habileté isolée du reste de la cognition mais est plutôt le résultat de l’interaction de plusieurs habiletés cognitives telles que la mémoire, l’attention, la reconnaissance des objets, la cognition sociale, la catégorisation, les habiletés affectives, les habiletés motrices et auditives/acoustiques. Le langage est notamment lié à plusieurs habiletés nonlinguistiques, telles que les gestes (bien qu’on pourrait dire que ces gestes constituent souvent une forme de communication), qui sont graduellement remplacées par des formes plus “efficaces” de communication par le langage oral. Voir page 147 (early language and its relationship to nonlinguistic abilities).
Vrai ou faux. Les habiletés langagières des enfants atteignent leur pleine maturité vers l’âge de 3-4 ans, âge auquel les enfants sont des communicateurs compétents, peuvent utiliser le langage à des fins variés et peuvent comprendre des phrases complexes sur le plan grammatical.
Faux. Les habiletés langagières continuent de se développer jusqu’à l’adolescence et même l’âge adulte (notamment, le vocabulaire, mais aussi certains aspects plus complexes du langage).
Expliquez les parts respectives de l’inné (génétique) et de l’acquis (environnement) dans le développement langagier des enfants.
Voir premier paragraphe de la p. 935 + sections “la variabilité” et “inné et acquis” dans (Sutton & Trudeau, 2007).
Ces deux facteurs interagissent dans le développement langagier des enfants (p.ex. la quantité totale de mots auxquels sont exposés les enfants par leurs parents peut influencer la réalisation du potentiel génétique des enfants). Des études montrent que les troubles du langage ont des bases génétiques (ce qui peut influencer la part “innée” du développement du langage). Un enfant à qui on ne parlerait jamais ne développerait pas son langage. Inversement, des lésions ou contraintes sur le plan neurologique peuvent compromettre fortement le développement langagier.
Qu’est-ce que la LMÉ (longueur moyenne des énoncés)?
Il s’agit d’une mesure globale qui tient compte des deux composantes du développement linguistique (syntaxe et morphologie). Souvent, on parle de “longueur moyenne des énoncés en morphèmes” (un morphème est la plus petite unité de sens d’un mot. p.ex. mangé = deux morphèmes (mange + flexion verbale/conjugaison “é”). La complexité morphologique est un indication du développement langagier des enfants, mais varie largement en fonction de la langue à laquelle on s’intéresse (certaines langues sont plus complexes sur le plan grammatical que d’autres). La LMÉ augmente rapidement chez les enfants franco-québécois (voir tableau II du texte de Sutton & Trudeau, 2007).
Vrai ou faux. Pour qu’il y ait acquisition/développement du langage, les enfants doivent être exposés à de véritables interactions sociales avec les individus qui les entourent.
Vrai. Des études ont même montré que des enfants âgés entre 9 et 10 mois montrent des indices d’apprentissage phonétique dans une langue étrangère (mandarin) suite à une exposition directe à une personne qui leur parlait dans cette langue, mais non par le biais d’enregistrements vidéos. Les enfants qui étaient exposés au même matériel linguistique mais sous forme d’enregistrements (et non de véritables interactions) n’ont pas montrés d’indices d’apprentissages phonétiques dans cette langue.