Pathologie de l'intestin grêle et/ou du côlon Flashcards
Qu’est-ce que le syndrome du côlon irritable?
Le syndrome du côlon irritable (SCI), aussi appelé syndrome de l’intestin irritable (SII), est une maladie chronique non dégénérative caractérisée par un trouble fonctionnel qui occasionne des douleurs abdominales et des anomalies des selles (selles variables), sans toutefois être due à des lésions organiques. Ce n’est pas une maladie psychiatrique (les symptômes ressentis sont réels) ni un diagnostic d’exclusion et celui-ci se pose avec les critères de Rome.
Quelles sont les différentes causes du syndrome du côlon irritable?
- Prédisposition génétique telle que des cas de SCI dans la famille
- Traumatisme dans l’enfance/abus sexuels (chez certains patients)
- SCI post-infectieux (par exemple, à la suite d’une gastro-entérite, d’une colite à C.
difficile, etc.) - Facteurs environnementaux
- Stress et alimentation : facteurs déclencheurs (la prise d’aliments et le stress sont
des stimulants physiologiques de la motilité intestinale, donc la réaction à ces stimulants est exacerbée chez les patients avec SCI)
Quelles sont les deux théories physiopatho du côlon irritable?
- Théorie motrice :
● 10-15 % des patients
● Altération de la motilité digestive occasionnant des contractions de grande amplitude et de la douleur crampiforme. - Théorie d’hypersensibilité :
● 50-90 % des patients
● Hypersensibilité à la distension des parois coliques due à un signal intestinal élevé causé par :
▪ Amplification corticale ou médullaire
▪ Absence d’une inhibition descendante
● Conséquemment, il y a une diminution
du seuil de la douleur et le mouvement péristaltique normal est ressenti de manière amplifiée par le cerveau (hypersensibilité viscérale).
Dans la théorie de l’hypersensibilité, quel sont les 4 types de signaux possible?
La douleur peut résulter d’un :
A : Signal intestinal élevé (intestin hypersensible).
B : Signal normal, mais amplifié lors du trajet dans la moelle.
C : Signal normal, mais amplifié lors de son arrivée au cerveau.
D : Signal initial normal, mais non compensé par une inhibition descendante, donc amplifié
Combien y-a-t-il de types de SCI? les nommer!
Il y a 3 types de SCI (basés sur le symptôme prédominant du patient) :
1. SCI-constipation 2. SCI-diarrhée
3. SCI mixte.
N.B. Il est important de savoir qu’au cours de sa vie, un patient peut se « promener » d’un type de SCI à un autre puisque les symptômes peuvent varier. Par exemple, un patient qui a toujours présenté un problème surtout de constipation et qui développe plus tard des symptômes de type mixte avec alternance de diarrhée-constipation.
Quels sont les critères de Rome qui peuvent servir au dx du SCI?
- Amélioration par la défécation
- Début associé à un changement de la fréquence des selles
- Début associé à un changement de la forme des selles
Quels sont les critères de Mannning? (6)
- Dlr diminuée post-défécation
- Dlr avec selles plus molles
- Dlr avec selles plus fréquentes
- Ballonnement abdominal
- Sensation de vidange incomplète
- Mucus dans les selles
Quels sont les signes accompagnateurs du SCI?
+/- signes accompagnateurs
● Comorbidité digestive (exemple : dyspepsie fonctionnelle, etc.)
● Comorbidité somatique (exemple : migraine, cystite interstitielle, etc.)
● Comorbidité psychogénique (exemple : anxiété, dépression, etc.)
Quels sont les redflags pour rechercher les ddx du SCI?
- Fièvre
- Perte de poids
- Rectorragie
- Anémie
- Symptômes nocturnes
- Symptômes obstructifs ou de malabsorption
- Patient de plus de 50 ans
- Antécédents familiaux de MII, néoplasie, maladie cœliaque
- Rectorragie
- Anémie
- Fièvre
- Début récent
VRAI OU FAUX? L’examen physique va être normal pour un SCI?
vrai
Quand fait-on d’autres tests pour le SCI? Une investigation supplémentaire?
• Il y a la présence de signaux d’alarme (drapeaux rouges). Par exemple : colonoscopie si perte de poids et/ou rectorragies.
• Si l’on doit réviser le diagnostic.
- Peut comprendre certains tests spécifiques selon la présentation clinique (ex
: colonoscopie, imagerie abdominale, cultures de selles, recherche
parasitaires, TSH, etc.) et une consultation spécialisée en gastroentérologie.
- ATTENTION : le test pour diagnostiquer la maladie cœliaque (anticorps anti-transglutaminases et dosage des IgA) doit toujours être fait pour les
SCI-diarrhée et les SCI-mixte.
Quel est le diagnostic différentiel du SCI?
Maladie cœliaque, MII, infection entérique, néoplasie.
Quel est le traitement pour le SCI?
- Rassurer et informer le patient
● Savoir qu’une accumulation de tests négatifs seule n’a pas d’effet bénéfique sur le patient, qui doit comprendre le diagnostic et les mesures suggérées pour réduire/contrôler les symptômes.
● Primordial d’expliquer au patient que le SCI n’est pas une maladie dégénérative (pas de risque de transformation en MII ou néoplasie par exemple).
Quels sont les conseils diététiques que l’on peut donner pour un patient atteint du SCI?
● Essayer un retrait du lactose pendant 2-3 semaines
● Régime pauvre en FODMAP’s à suggérer (consultation en nutrition)
● Par exemple, consommer avec modération selon tolérance du patient (à
évaluer avec le ou la nutritionniste):
▪ Fibres insolubles : son de blé, céréales à grain entier, graines, noix.
▪ Fibres solubles : pectine dans les fruits et légumes, psyllium, graines
de lin.
▪ Fermentescibles : fibres, légumineuses, brocolis, fruits séchés.
▪ Gras : friture, sauces.
Quelle pharmacologie peut-on utiliser pour aider le SCI?
Il n’y a pas d’obligation de prescrire si les symptômes ne sont pas très incommodants pour le patient.
● SCI-D : lopéramide, cholestyramine, amitriptyline.
● SCI-C : fibre (psyllium), laxatif osmotique, linaclotide, prucalopride.
● Douleur : dicyclomine, pinaverium, trimébutine, amitryptiline, duloxétine.
● Les probiotiques à base de bifidobactéries sont parfois utiles chez certaines
personnes. On peut les prescrire pour 1 ou 2 mois surtout si diarrhées et/ou ballonnement. À cesser si inefficace.
(ex : Align, Probaclac)
Quelle sorte de psychothérapie peut-on faire en cas de SCI?
● Pratique si le stress est un facteur déclenchant.
● Hypnose, yoga, méditation pleine conscience, traitement cognitivo-
comportemental, traitement interpersonnel, counseling, journal personnel, etc.
Que signifie l’inappétence?
(in ablatif : absence d’appétit) perte d’appétit
Qu’est-ce qu’un vomissement exactement?
résultat de contractions anti-péristaltiques. Il s’agit d’un réflexe moteur coordonné par le plexus neural intrinsèque, parfois déclenché par des conditions locales (toxicité alimentaire, obstruction), ou initié au système nerveux central (hypertension intra-crânienne, mal des transports, psychogénique).
Qu’est-ce qu’une régurgitation?
Retour dans la bouche ou l’oropharynx d’aliments, par reflux, sans douleur, sans nausées et sans effort de vomissement (passif)
Comment est contrôlée la nausée et les Vo?
- Contrôle effectué par le bulbe du tronc cérébral
- Afférences du nerf vague X stimulent le centre de contrôle lors d’une distension ou
douleur au niveau des viscères - Afférences du nerf vestibulaire (NC VIII) stimulent le centre de contrôle dans le
mal de mer
Le cerveau peut stimuler le centre de contrôle dans certaines situations, lesquelles?
hypertension intracrânienne, émotions, conditionnement, toxicité médicamenteuse, chimiothérapie, opium, emesis gravidarum.
Quel est le tx antiémétique?
- Résoudre la cause (exemple : lever l’obstruction)
- Pharmacologique (anti-émétiques, souvent par une voie non-orale pour une raison
évidente, donc par voie intra-rectale, sous-cutanée ou intraveineuse)
Qu’est-ce qu’une obstruction intestinale?
Engorgement pathologique d’un conduit organique. Iléus : autre terme utilisé comme synonyme d’obstruction. Désigne plus spécifiquement une obstruction intestinale.
Quels sont les deux types d’obstruction intestinale?
Une obstruction intestinale peut être de type mécanique ou paralytique.
• Iléus mécanique : synonymes couramment utilisés
§ Iléus dynamique § Iléus obstructif § Iléus méconial
• Iléus paralytique: synonymes couramment utilisés § Iléus non-mécanique
§ Iléus post-opératoire § Atonie intestinale
Une obstruction intestinale de cause mécanique doit être distinguée cliniquement d’une obstruction de nature paralytique.
Nommer les trois étiologies d’obstruction intestinale?
intrinsèques, extrinsèques, endoluminales
Nommer les étiologies d’obstruction intrinsèques.
- Polypes et cancers
La présence d’une lésion proliférative dans la lumière intestinale peut créer une obstruction mécanique en occupant graduellement toute la lumière ou par invagination intestinale. - Maladie de Crohn
L’inflammation transmurale épaissit la paroi et diminue le diamètre de la lumière. Lors d’une étude radiologique « transit du grêle » (clichés radiographiques à la suite de l’ingestion de baryum), on remarque le signe de la ficelle au niveau de l’iléon terminal, ce qui démontre une réduction de la lumière intestinale : des résidus alimentaires peuvent alors obstruer cette petite lumière.
Quelles sont les étiologies d’obstruction extrinsèques? (4)
Hernie, adhérence, abcès, carcinomatose péritonéale
Qu’est-ce qu’une hernie et quels sont les deux types?
(Cause d’adhérence) Il s’agit d’une excroissance en dehors de son lieu anatomique. Elle occasionne la formation d’une anse borgne, c’est-à-dire
que l’incarcération de l’anse intestinale
dans l’orifice herniaire comprime les deux
extrémités de l’anse créant ainsi deux sites d’obstruction. Il existe deux types de hernies :
• Hernie externe : ex. inguinale, fémorale, ombilicale, incisionnelle (à la suite d’une faiblesse d’une incision chirurgicale de l’abdomen). Identifiable à l’examen physique par simple visualisation ou palpation.
• Hernie interne : ex. sur adhérences. Non palpable puisque masquée par la distension de l’abdomen
Qualifier l’adhérence, cause d’obstruction du grêle.
La plus fréquente cause d’obstruction du grêle (en anglais adhesion, terme inapproprié en français). Ce sont des cicatrices qui se forment à la suite d’une chirurgie. Des adhérences peuvent causer une obstruction, soit en comprimant le tube digestif, soit en causant le volvulus d’une anse intestinale autour d’une adhérence ou soit en créant une hernie interne : une anse de grêle et son mésentère sont encerclés par un anneau d’adhérences, dite alors anse borgne. Une anse en volvulus et une anse borgne peuvent souffrir d’ischémie par étranglement et évoluer à la nécrose de cette anse.
Comment un abcès peut créer un obstruction?
Il peut créer une obstruction par compression locale et inflammation de la paroi du grêle. La diminution de la motilité du segment intestinal contribue aussi à ralentir le transit et contribue à l’obstruction par paralysie.
Comment la carcinomatose péritonéal peut causer une obstruction?
Un envahissement tumoral vient à diminuer la lumière intestinale.
Quelles sont les 3 causes d’obstruction endoluminal?
- Corps étrangers
Les objets pouvant être avalés et quittant l’estomac pour le grêle ont tendance à progresser dans le grêle jusqu’à se coincer lorsque leur diamètre égale celui du grêle. En effet, le diamètre du grêle diminue graduellement à partir du duodénum. - Iléus biliaire
Calcul biliaire ayant quitté la vésicule biliaire par une communication entre la vésicule et le duodénum (fistule cholecysto-duodénale). Si le calcul est de grande taille, il peut créer une obstruction dans le grêle. - Bézoard
Agglomération de matières végétales non digestibles pouvant créer un bouchon dans la lumière de l’estomac et du grêle.
Qu’est-ce que le côlon a de différent en ce qui a trait à l’obstruction?
*Contrairement au grêle, il ne se crée pas d’obstructions dues à des adhérences ou à des hernies au côlon.
Quelles sont les étiologies intrinsèques de l’obstruction du côlon? (2)
- Cancer colique
La cause la plus fréquente d’obstruction colique. - Diverticulite
Lors de sa guérison, elle peut entraîner une fibrose et sténose qui peuvent occasionner une obstruction.
Quelles sont les étiologies extrinsèques de l’obstruction du côlon?
- Volvulus du sigmoïde ou du cæcum
Torsion du côlon autour de son mésentère. Il s’agit d’une urgence chirurgicale puisque la vascularisation est compromise.
Que retrouve-t-on à l’amanèse pour l’obstruction du côlon?
- Derniers repas
- Distension abdominale (pantalons détachés)
- Douleurs abdominales crampiformes : les douleurs augmentent graduellement et
deviennent sévères, mais parfois diminuent à mesure que la paroi se distend
tellement que le péristaltisme cesse : la douleur devient constante. - Douleur constante ou localisée à un quadrant: suspecter une ischémie de l’anse
distendue (hernie interne, volvulus) - Heure de la dernière flatulence (ou gaz) : l’arrêt du passage des gaz et des selles
signifie que l’obstruction est complète (contrairement à une obstruction partielle). Le contenu en aval de l’obstruction doit tout de même finir de s’évacuer, ce qui peut prendre plusieurs heures. - Nausées, vomissements
• La couleur des vomissements est un indicateur important pour situer le site
de l’obstruction :
§ Blanchâtre : obstruction au pylore, au-dessus de la papille de Vater,
donc sans bile (jaune, brun, vert).
§ Jaune, vert : obstruction sous la papille de Vater; la bile jaune qui
stagne prendra une coloration verdâtre.
§ Brun et goût de selles: obstruction colique ou du grêle distal; les
bactéries transforment la bile en stercobilinogène (couleur brunâtre) (Voir la section physiologie hépatique)
Que retrouve-t-on à l’examen physique de l’obstruction?
- Signes de déshydratation : tachycardie, hypotension, pli cutané persistant
- Respiration : hypopnée vs tachypnée
- Fièvre : suggère une ischémie ou nécrose
- Abdomen : regarder, écouter, palper
• Cicatrice(s), position du patient
• Motilité : le péristaltisme est augmenté en début d’obstruction alors que
l’intestin continue d’assumer sa fonction propulsive. Un péristaltisme diminué peut suggérer une aggravation de l’obstruction alors qu’un abdomen silencieux par arrêt du péristaltisme doit faire craindre une nécrose.
• Un iléus paralytique peut toutefois également se présenter par un abdomen silencieux : une absence de péristaltisme.
• Douleur localisée : suggère une ischémie ou nécrose.
• Distension abdominale : effet de l’accumulation de gaz et liquide dans
l’intestin gonflé proximal à l’obstruction.
• Masse abdominale : une anse gonflée
• Orifice herniaire - Toucher rectal : pour éliminer un cancer du rectum, une carcinomatose péritonéale (rigidité des tissus), un fécalome.
Quelle sont les physiopathologies conséquentes à l’obstruction? (3)
Désordres électrolytiques
Désordre septique : translocation bactérienne
Herniation intestinale
Expliquer la physiopathologie du désordres électorlytiques: secondaire à l’obstruction.
En amont de l’obstruction :
1. Les volumes sécrétés dépassent les capacités absorptives, ce qui crée une
accumulation de salive, de sécrétions gastriques, biliaires et pancréatiques.
2. La digestion des derniers aliments ingérés par ces sécrétions augmente l’osmolarité luminale et crée un appel d’eau vers la lumière intestinale, ce qui gonfle l’intestin
davantage.
3. Les quantités importantes de liquides qui s’accumulent dans l’intestin sont dans un
troisième espace, c’est-à-dire ni en intracellulaire ni en extracellulaire. Ils sont donc inutilisables par l’organisme. Ce mécanisme contribue à la déshydratation et au choc hypovolémique, ce qui favorise le développement d’insuffisance rénale de type pré-rénale.
4. La stase intestinale favorise la pullulation bactérienne et la formation de gaz dans l’intestin : l’intestin se gonfle davantage.
5. L’accumulation de gaz, de sécrétion et d’eau augmente la pression intraluminale et engendre la distension intestinale. Cette distension stimule le bulbe du tronc cérébral, soit le centre du vomissement.
6. Les vomissements entraînent la perte de volume liquidien, de H+, K+ et Cl-, ce qui cause une hypokaliémie et une alcalose métabolique.
Expliquer la physiopathologie du désordres translocation bactérienne: secondaire à l’obstruction.
- Distension des anses intestinales
- La pression intra-luminale devient plus grande que la pression veineuse, ce qui
entrave l’irrigation adéquate et cause l’ischémie de la muqueuse. Une translocation bactérienne survient à la suite de l’ischémie puisque la paroi perd son intégrité et sa fonction de barrière. - Ischémie de la muqueuse progresse à la nécrose
- Perforation de la paroi affaiblie par la nécrose et déversement des liquides infectés
dans la cavité péritonéale, ce qui cause une péritonite. - L’infection se répand et cause un choc septique surajouté.
Expliquer la physiopathologie de l’herniation intestinale: secondaire à l’obstruction.
- Cette obstruction est dite borgne, c’est-à-dire que le segment d’intestin concerné commence et termine par une obstruction : le contenu de l’anse borgne ne peut être évacué par vomissement (le contenu des anses situées en amont de ce segment borgne peut être évacué par vomissement).
- Cette hernie inclut le mésentère du segment intestinal borgne qui souffre alors de compression du mésentère :
1. Congestion lymphatique à cause de l’œdème
2. Congestion veineuse à œdème augmente encore davantage
3. Sécrétion luminale importante qui ne peut être réabsorbéeàdistension
4. Mène à l’irréductibilité : hernie dite irréductible ou incarcérée
5. Mène à nécrose : hernie étranglée
Qu’est-ce qu’une valvule iléo-caecale?
La valvule iléo-caecale est habituellement une valve unidirectionnelle, c’est-à-dire qu’elle laisse passer les liquides, matières digérées et gaz de l’intestin grêle vers le côlon sous l’impulsion du péristaltisme du grêle, mais elle ne permet pas le passage du côlon
au grêle. On dit d’une valve qui fonctionne ainsi qu’elle est compétente.
Quel rôle joue la valvule iléo-caecale dans l’obstruction intestinale?
La valvule iléo-caecale ne joue pas de rôle dans l’obstruction du grêle puisque l’obstruction a lieu en amont de la valvule. Ainsi, en aval de l’obstruction, le grêle et le côlon ont une apparence normale à la radiographie.
Quel rôle joue la valvule iléo-caecale dans l’obstruction colique?
Lors d’une obstruction colique, la pression augmente dans le côlon et celui-ci se distend en amont de l’obstruction. Lorsque la valve est compétente (unidirectionnelle), il se produit un syndrome de l’anse borgne: la distension survient entre le site de l’obstruction et la valvule iléo-caecale (qui fait office de seconde obstruction). Dans ce cas, il y a donc distension du côlon au cæcum et un risque de nécrose et de perforation si l’obstruction n’est pas levée rapidement. Lorsque la valvule est compétente, le côlon est dilaté à la radiographie, contrairement au grêle, qui continue à pousser son chyme dans le côlon par péristaltisme.
Lorsque la valvule est incompétente (bidirectionnelle, ouverte au reflux du côlon au grêle), il n’y a qu’un seul site d’obstruction, qui est au côlon. La valvule permet à la pression et aux liquides du cæcum de s’échapper à rebours dans le grêle, ce qui permet de limiter la distension du côlon et d’éviter la perforation du cæcum. Comme les bactéries du côlon colonisent le grêle, on observera des vomissements brunâtres. À la radiographie, on pourra constater que le côlon et le grêle sont dilatés.
Quel sont les laboratoires pour une obstruction intestinale/colique?
- Hémoconcentration : signe de déshydratation
- Leucocytose : signe d’ischémie ou de nécrose
- Hypokaliémie, hyponatrémie et hypochlorémie : secondaire aux vomissements
prolongés - Urée augmentée : signe de déshydratation
- Alcalose métabolique : secondaire aux vomissements prolongés qui entraînent une
perte d’ions H+ - Acidose métabolique : par accumulation d’acide lactique à la suite de l’ischémie ou
de la nécrose et au choc hypovolémique et ensuite septique.
Décrire l’imagerie pour l’obstruction intestinale
- Radiographie abdominale :
• « Plaque simple » ou mieux « 3 vues de l’abdomen »: debout, couché et coupoles
• Des niveaux aériques seront visibles lorsque l’intestin est distendu
• Évaluer le site de l’obstruction : grêle ou côlon?
i. Si le grêle est distendu et le côlon est aéré normalement, mais non distendu : obstruction sur le grêle
ii. Si le côlon est distendu, mais le grêle est non-aéré : obstruction sur le côlon avec valvule iléo-caecale compétente
iii. Si le côlon et le grêle sont distendus : obstruction dans le côlon avec valvule iléo-caecale incompétente
• Évaluer si l’obstruction est complète ou partielle : dans une obstruction partielle, il y a présence de gaz en quantité normale en aval de l’obstruction. - TDM abdominale et pelvienne avec contraste oral et rectal : révélera si
• Grêle ou côlon
• Partielle ou complète
• Présence d’une hernie interne
• Identifie parfois la cause (tumeur, carcinomatose, phytobezoar sur Crohn,
etc.), ce qui permet parfois de mieux guider notre approche clinique. - Lavement baryté : permet de localiser une obstruction sur le côlon grâce à des radiographies qui seront prises à la suite de l’injection de baryum dans le côlon via l’anus. Cette modalité est utile pour confirmer un cancer du côlon ou une sténose et confirmera l’indication de chirurgie.
- Coloscopie : visualiser l’obstruction si elle est située dans le côlon
- Transit digestif
Quelle est la préoccupation #1 du tx/apporhce clinique?
- Préoccupation no1 : correction volémique et électrolytique
Pourquoi insère-t-on un tube nasogastrique pour l’obstruction intestinale?
- Tube nasogastrique : pour décomprimer les anses intestinales, ce qui diminue le
risque de perforation ou d’aspiration bronchique et diminue l’inconfort du patient.
Quel est le traitement chirurgical et médicale de l’obstruction?
- Traitement médical
• Si l’obstruction est au grêle et partielle et que le diagnostic différentiel
suggère une cause réversible (ex. adhérences, Crohn, entérite radique) - Traitement chirurgical
• À planifier d’emblée si : obstruction au grêle, sans antécédents de chirurgie
abdominale. Une adhérence ne peut être évoquée au diagnostic différentiel.
• Chirurgie urgente si (1 des suivants) :
§ Obstruction au côlon
§ Obstruction complète
§ Signe d’irritation péritonéale (suggère une perforation et péritonite) § Hernie incarcérée ou irréductible
§ Anse borgne TACO
§Détérioration du patient qu’on aurait choisi de traiter
médicalement : si augmentation de la douleur, si défense, si arrêt des gaz et des selles, si fièvre.
Qu’est-ce que l’iléus paralytique?
Atteinte fonctionnelle qui entraîne une perturbation de transit digestif par arrêt du péristaltisme (atonie, paralysie), sans qu’il n’y ait d’obstruction mécanique. Le bol alimentaire, les sécrétions et les gaz s’accumulent dans la lumière.
Quelles sont les étiologies de l’iléus paralytique?
- État post-opératoire fréquent : iléus post-opératoire (particulièrement fréquent
après une chirurgie abdominale, durée de 1 à 7 jours, moindre durée si chirurgie
laparoscopique) - Septicémie
- Désordres électrolytiques (hypokaliémie, hypercalcémie)
- Médicaments : ex. psychotropes ou opiacés
- Coliques néphrétiques
- Fracture de la colonne vertébrale
- Infarctus
- Pneumonie
Comment investigue-t-on un iléus paralytique?
- Radiographie :
• Aération diffuse des anses grêles et coliques, mais pas de distension
importante puisque pas de barrage mécanique; les anses intestinales atteignent le diamètre maximal en absence de tonus : 3 à 3,5 cm au grêle, 6 à 8 cm au côlon. - Avant de porter le diagnostic d’iléus paralytique, il est nécessaire d’éliminer une cause mécanique.
Quel est le traitement pour un iléus paralytique?
• Hydratation, correction des électrolytes
• Tube nasogastrique jusqu’à la reprise du péristaltisme
• Identifier et corriger la cause de l’iléus. Après quelques jours, celui-ci devrait
rentrer dans l’ordre spontanément.
Qu’est-ce que le syndrome d’Ogilvie?
Cette pathologie a été découverte en 1948 par Sir William Heanage Ogilvie. Il s’agit d’une pseudo-obstruction du côlon où les signes et symptômes de distension du côlon sont présents sans qu’il n’y ait de lésion occlusive (iléus paralytique).
Quelles sont les étiologies du sydrome d’Ogilvie?
- Pseudo-obstruction primaire (rare)
• Désordre de la motilité familiale pouvant être causé par une myopathie viscérale familiale ou un désordre autonomique - Pseudo-obstruction secondaire
• De multiples maladies y sont associées. Celles-ci sont en lien avec un excès
du système sympathique.
• Ainsi, leur traitement est constitué de parasympathomimétiques ou de
bloqueurs du sympathique (ex. péridurale : permet aussi de contrôler la douleur)
Quelles sont les manifestations clinique du syndrome d’Ogilvie?
- Symptômes très similaires à l’obstruction intestinale
- Distension abdominale
- Grêle demeure actif, sans distension.
- Abdomen tympanique et souple, car il n’y a pas d’ischémie.
Quel est l’investigation pour un syndrome d’Ogilvie?
- À la radiographie abdominale simple, on remarque la distension du côlon sans
distension du grêle - Lavement baryté : permet de constater qu’il n’y a pas d’obstruction. Toutefois, par
l’injection de contraste, on contribue à la dilatation du côlon : à éviter! - Coloscopie : permet de visualiser l’absence de colite ischémique, de colite pseudo- membraneuse ou de lésion occlusive. Le coloscope permet aussi d’aspirer le liquide et les gaz pour décomprimer le côlon. Il s’agit donc d’une méthode diagnostique et
thérapeutique.
Quel est le traitement pour un syndrome d’Ogilvie?
- Traitement conservateur initialement:
- Hydratation, correction des électrolytes
- Tube nasogastrique jusqu’à la reprise du péristaltisme
• Suivi de la dilatation par des radiographies journalières
• Médicament pour favoriser le péristaltisme (parasympathomimétique)
138 - Décompression colique : par coloscopie si le caecum est dilaté à plus de 12cm
- On répétera la coloscopie au besoin, parfois chaque jour jusqu’à la résolution.
- Traitement chirurgical : en urgence, s’il y a perforation ou irritation péritonéale
En gros, quelle démarche clinique doit-on adopter pour une obstruction intestinale?
De multiples causes sont à considérer, en plus d’adopter une approche clinique centrée sur la réanimation liquidienne et une attitude clinique dirigée par l’interprétation de l’anamnèse (obstruction complète ou incomplète), de l’examen physique (indication chirurgicale) et des radiographies simples (grêle ou côlon).
Quelles sont les principales axes artérielles de la circulation artérielle de l’intestin?
L’axe cœliaque
L’axe mésentérique supérieur
L’axe mésentérique inférieur
Où débute, qu’est-ce qu’irrigue et quelles branches donne le tronc coeliaque?
• Débute à D12, à partir de l’aorte abdominale, sous le diaphragme
• Irrigue l’estomac, le duodénum, le pancréas et le foie
• Le tronc cœliaque donne les branches suivantes :
o Artère gastrique gauche
o Artère hépatique commune o Artère splénique
Où débute, qu’est-ce qu’irrigue et quelles branches donne l’axe mésentérique supérieur?
• Débute à L1, à partir de l’aorte abdominale, juste au-dessus des artères iliaques
• Irrigue le pancréas, le duodénum, l’intestin grêle, le côlon droit et le côlon
transverse proximal
• L’artère mésentérique supérieure donne les branches suivantes :
o Artère pancréatico-duodénale antérieure
o Artère pancréatico-duodénale postéro-inférieure o Artère colique droite
o Artère colique moyenne
o Artères iléo-coliques
Où débute, qu’est-ce qu’irrigue et quelles branches donne l’axe mésentérique inférieur?
• Débute à L3, à partir de l’aorte abdominale, au-dessus de la bifurcation aorto-
iliaque
• Irrigue le côlon transverse distal, le côlon gauche, le côlon sigmoïde et le rectum
proximal
• L’artère mésentérique inférieure donne les branches suivantes :
o Artère colique gauche
o Branches sigmoïdiennes o Artère rectale supérieure
Quelle est la particularité du duodénum (au niveau de la circulation)?
La vascularisation du duodénum est particulière, car elle provient à la fois du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure. Les branches pancréaticoduodénales, venant du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure, s’anastomosent. Ceci assure un réseau de suppléance en cas de thrombose.
Partie proximale
- Artère gastroduodénale, venant de l’artère hépatique commune qui, elle, vient du
tronc cœliaque
- Branches pancréaticoduodénales, venant du tronc cœliaque
Partie distale
- Branches pancréaticoduodénales, venant de l’artère mésentérique supérieure
Quelles sont les particularités du côlon? (au niveau de la circulation)
Côlon droit (cæcum au côlon transverse proximal)
- Branches de l’artère mésentérique supérieure
Côlon transverse
- Artères mésentériques supérieure et inférieure
- L’artère marginale de Drummond assure la connexion entre l’artère mésentérique
supérieure et l’artère mésentérique inférieure.
Côlon gauche et sigmoïde
- Artère mésentérique inférieure
Angle splénique
- Au niveau de l’angle splénique, situé à l’extrémité des territoires d’irrigation des
deux artères mésentériques, on retrouve une zone de watershed. Une zone de watershed est une zone de faiblesse dans la vascularisation, qui rend le territoire irrigué plus vulnérable à l’ischémie.
Rectum
- Artère rectale supérieure, issue de l’artère mésentérique inférieure
- Artères rectales moyennes et inférieures, issues des artères iliaques internes
- Au niveau de l’angle recto-sigmoïdien, on retrouve aussi une zone de watershed à
l’intersection des deux apports vasculaires (artère mésentérique inférieure et branches de l’artère iliaque interne, soit les artères rectales moyennes et inférieures).
Faire un résumé de la circulation veineuse intestinale?
La veine mésentérique supérieure assure le retour veineux de l’intestin grêle via des veinules circulant dans le mésentère. La veine mésentérique supérieure et la veine splénique se drainent ensuite dans la veine porte qui mène au foie. Après avoir traversé le foie, le sang retourne à la circulation via les veines sus-hépatiques, qui se drainent dans la veine cave inférieure, puis dans l’oreillette droite.
- Veinules — VMS
- VMS + v. splénique — v. porte — foie — v. sus-hépatiques — VCI —OD
Faire un résumé de la circulation veineuse du côlon?
Les veines suivent généralement les artères. Les veines mésentériques supérieure et inférieure assurent le retour veineux du côlon. Ces veines vont ensuite se drainer dans la veine porte, via la veine splénique pour la veine mésentérique inférieure. Les veines rectales moyennes et inférieures vont, quant à elles, se drainer dans la circulation systémique, soit dans les veines iliaques internes.
- VMSetVMI—VP
- V. rectales moy. et inf. —v. iliaques internes— VCI