Œil rouge et/ou douloureux Flashcards
Citer les causes à évoquer devant un œil rouge ?
Œil rouge, non douloureux et sans BAV :
x Hémorragie sous-conjonctivale spontanée
x Conjonctivite bactérienne
Œil rouge douloureux unilatéral, sans BAV :
x Episclérite
x Sclérite
Œil rouge douloureux bilatéral, sans BAV :
x Conjonctivites virales
x Conjonctivites allergiques
x Conjonctivites à Chlamydia
x Syndrome sec oculaire
x Autres causes rares : Maladie de Basedow, malposition de paupière, conjonctivite d’irritation (tabac, poussière)
Œil rouge douloureux avec possible BAV : x Kératites aiguës x Uvéites antérieures x Glaucome aigu par fermeture de l'angle x Glaucome néovasculaire
Hémorragie sous-conjonctivale ?
x Fréquente et banale
x Unilatérale
x Indolore, sans BAV
x Régresse en quelques semaines sans traitement
Doit faire rechercher :
x HTA
x Trouble de la coagulation
Il faut impérativement veiller à ne pas méconnaître un corps étranger intraoculaire
Conjonctivite bactérienne ?
Clinique
Bactériologie
Evolution
Traitement
Clinique :
x Œil rouge unilatéral sans BAV (non douloureux selon le collège 2018)
x Sensation de grains de sable, prurit
x Rougeur conjonctivale diffuse, prédominant dans le cul-de-sac inférieur
x Bilatérale le plus souvent, mais avec un intervalle libre
x Sécrétions mucopurulentes, collant les paupières le matin au réveil.
Bactériologie : x Gram (+) : Streptocoques et Staphylocoques
Evolution :
x Guérison sans séquelle ++
Traitement :
x Probabiliste et sans prélèvement en 1ère intention
- Hygiène des mains : prévention de l’entourage
- Lavages fréquents au sérum physiologique
- Collyre antiseptique 4-6x/j (l’ABthérapie n’est plus systématique)
Episclérite ?
Clinique
Traitement
Inflammation localisée à l’épisclère (située sous la conjonctive)
Clinique :
x Œil rouge douloureux unilatéral sans BAV
x Rougeur en secteur
x Disparaissant après instillation d’un collyre vasoconstricteur (néosynéphrine).
x Douleur oculaire modérée
x Examen du segment antérieur normal
Traitement :
x Corticothérapie locale
En cas de récidive, il faut rechercher une maladie de système !!
Sclérite ?
Clinique
Traitement
Que faut-il rechercher ? (8)
Inflammation localisée au niveau de la sclère
Clinique :
x Œil rouge douloureux unilatéral sans BAV
x Rougeur localisée en secteur
x Douloureux oculaires importantes, majorée à la mobilisation du globe
x Ne disparaissant pas à l’instillation d’un collyre vasoconstricteur (néosynéphrine) (≠ Episclérite)
Traitement :
x AINS par voie générale
Il faut rechercher une maladie de système :
x Articulaire : SpA, PR, LS
x Vasculaire : Périartérite noueuse, Wegener, Behçet
x Granulomateuse : Tuberculose, Sarcoïdose
x Infectieuse
Conjonctivites virales ?
Généralités
Clinique
Evolution
Généralités
x Très fréquentes et très contagieuses
x Surviennent par épidémies.
Clinique :
x Œil rouge douloureux bilatéral sans BAV
x Atteinte en 2 temps, et associe :
- Sécrétions claires
- ADP prétragienne douloureuse à la palpation très évocatrice
x L’atteinte commence d’un côté et se bilatéralise par auto-contamination dans les jours qui suivent.
x Parfois difficiles à différencier d’une conjonctivite bactérienne
Evolution :
x Spontanément favorable en 10-15 jours
x Mais possible kératoconjonctivite à adénovirus
Conjonctivite allergique ?
Terrain
Clinique
Traitement
Terrain :
x Atopique ou allergique
x Survient de façon saisonnière
Clinique :
x Œil rouge douloureux bilatéral sans BAV
x Souvent récidivant au cours de la saison
x Prurit
x Chémosis
x Sécrétions claires
x Volumineuses papilles conjonctivales inférieures
Traitement : x Bilan allergique x Eviction de l'allergène x Désensibilisation x Collyre anti-allergique
Conjonctivite à Chlamydia ?
Terrain
Clinique
Trachome = Conjonctivite à C. trachomatis
Terrain :
x IST
x Peut s’associer à une urétrite ou une vaginite (traitement par Azythromycine en monodose)
x Fréquent dans les pays du tiers-monde
x Responsable de complications cornéennes sévères (2ème cause mondiale de cécité après la cataracte)
Clinique : x Œil rouge douloureux bilatéral (± sans BAV) x Conjonctivite x Néovascularisation cornéenne x Fibrose du tarse et Entropion
Syndrome sec oculaire ?
Physiopathologie
Diagnostic
Etiologie
Prise en charge
Physiopathologie : Atteinte de l’épithélium conjonctival voire cornéen par altération de la trophicité des cellules épithéliales.
Dans les formes sévères, on peut même observer une BAV !!
Le diagnostic repose sur :
x Test de Schirmer ; on place une bandelette de papier spécifique au niveau de la paupière inférieure et après 5 minutes, on mesure la zone humidifiée
x Break-Up Time (examen qualitatif) : Etudie la stabilité du film lacrymal dont il mesure le temps de rupture par instillation d’une goutte de fluorescéine dans le cul- de-sac inférieur, puis on demande au patient de ne plus cligner, ensuite on mesure le temps de rupture du film lacrymal
x Examen de la surface cornéenne par instillation d’une goutte de fluorescéine qui montre une kératite punctuée superficielle
x Examen de la surface conjonctivale par instillation d’une goutte de vert de Lissamine qui colore les cellules mortes dans la zone d’ouverture palpébrale (non utilisé en pratique clinique)
Etiologie :
x Le plus souvent une involution sénile des glandes lacrymales
x Syndrome de Gougerot-Sjögren
Prise en charge :
x Substituts lacrymaux : larmes artificielles, gels, idéalement sans conservateurs
x Eviction les facteurs irritants : soleil (lunettes teintées), climatisation, air sec (humidificateurs, tabac, poussières)
x Occlusion temporaire ou permanente des points lacrymaux
x Traitements généraux (parasympatholytiques, fluidifiants)
Signes cliniques d’une kératite aiguë ?
Signes fonctionnels
Examen à la lampe à fente
C’est une atteinte cornéenne qui s’accompagne d’ulcération(s) superficielle(s).
Signes fonctionnels :
x Œil rouge douloureux avec BAV
x BAV très variable suivant la localisation de l’atteinte cornéenne par rapport à l’axe visuel
x Douleurs oculaires superficielles importantes
x Larmoiement
x Photophobie
x Blépharospasme
Examen à la lampe à fente :
x Erosions et ulcérations de la cornée
x Diminution de transparence de la cornée, souvent localisée au niveau de l’ulcération
x Cercle périkératique
x La chambre antérieure est de profondeur et d’aspect normaux
Quelles sont les différentes kératite aiguë possibles ? (6)
Kératite à adénovirus :
x Complication possible d’une conjonctivite à adénovirus (on parle alors de kératoconjonctivite)
x Clinique : Petites ulcérations disséminées (kératite ponctuée superficielle)
x Evolution souvent favorable, mais peut laisser des opacités dans les couches antérieures du stroma cornéens qui peuvent mettre plusieurs mois ou années à régresser (s’accompagne alors d’une BAV)
x Traitement : Idem conjonctivite à adénovirus
Kératite herpétique :
x Ulcération cornéenne dendritique, parfois plus étendue, moins typique, « en carte de géographie »
x Traitement : Valaciclovir par voie générale parfois associé à Aciclovir local pdt 1-2 semaines
x Contre-indications à la corticothérapie +++ ==> Ne jamais prescrire de corticothérapie locale sans avoir éliminé une kératite herpétique
x Evolution : Le plus souvent favorable sous traitement
x Complications :
- Récidives (+++)
- Evolution vers une kératite profonde –> BAV définitive
x La kératite herpétique peut s’associer à une uvéite herpétique ! (apparition d’une atrophie irienne et d’une hypertonie)
Kératites zostériennes :
x Le zona ophtalmique peut se compliquer de :
- Kératites superficielles, contemporaines de l’épisode aigu du zona, directement liées à l’atteinte virale
- Kératite neuroparalytique, secondaire, grave (kératite dystrophique secondaire à l’anesthésie cornéenne)
x Un traitement par valaciclovir instauré précocement, dans les 3 premiers jours, permet de réduire la durée des douleurs zostériennes ; il est associé à un traitement local par protecteurs cornéens
Kératites bactériennes, parasitaires et mycosiques :
x Causes fréquentes :
- Surinfection bactérienne d’une ulcération traumatique (coup d’ongle, branche d’arbre)
- Ulcération bactérienne survenue sous une lentille de contact (+++) qui évoluent vers un abcès de cornée.
x on retrouve un Hypopion = Plage blanchâtre d’infiltration cornéenne, colorée par la fluorescéine, parfois un niveau liquide purulent dans la chambre antérieure
x Un prélèvement est requis au niveau de l’abcès pour examen direct, mise en culture et ABgramme
x Traitement :
- Instauré précocement (++)
- Collyres antibiotiques administrés plusieurs fois par jour qui peuvent être suffisants dans les formes vues tôt et peu sévères
- Pour les abcès importants, il est préférable d’hospitaliser le patient et d’instaurer un traitement par des « collyres fortifiés » (collyres à forte concentration obtenus à partir de préparations pour injections intraveineuses) toutes les heures.
x L’évolution peut être défavorable :
- Soit à la phase aiguë : par l’extension postérieure de l’infection aboutissant à un tableau d’endophtalmie ou par une perforation cornéenne
- Soit à distance par une taie cornéenne cicatricielle responsable d’une baisse d’acuité visuelle définitive si elle siège dans l’axe visuel.
x En cas de survenue chez un porteur de lentilles de contact, il faut se méfier d’une kératite amibienne et effectuer des prélèvements pour un traitement adapté en milieu hospitalier.
Kératite sur syndrome sec :
x Kératite ponctuée superficielle
Kératite d’exposition :
x Lors d’une paralysie faciale, la mauvaise occlusion palpébrale est responsable d’une exposition cornéenne responsable de la survenue d’une kératite
x Traitement :
- Protecteurs cornéens en prévention
- ± Tarsorraphie = suture des deux paupières réduisant la fente palpébrale par la mise en place de points de suture, permettant d’assurer la protection de l’épithélium cornéen par la conjonctive palpébrale.
Uvéite antérieure ?
Clinique
Bilan systématique
Traitement
Ce sont des inflammations de l’iris (iritis) et du corps ciliaire (cyclite) : on parle aussi d’iridocyclite
Clinique :
x Œil rouge avec BAV
x Douleurs profondes, en général modérées
x Cercle périkératique
x Transparence cornéenne normale
x Myosis
x Phénomène de Tyndall : présence de protéines et de cellules inflammatoires circulant dans
l’humeur aqueuse
x Précipités rétro-cornéens = Dépôts de cellules inflammatoires à la face postérieure de la cornée pouvant être fins ou granulomateux (peut orienter le diagnostic étiologique)
x ± Synéchies postérieures (ou iridocristalliniennes)
Bilan étiologique systématique :
x FO (atteinte vitréenne ? rétinienne ?)
x Recherche d’une étiologie
Traitement : x Traitement local systématique : - Collyres mydriatiques, pour la prévention ou la suppression des synéchies postérieures - Collyres corticoïdes x Traitement étiologique éventuel
Causes d’uvéite antérieure ? (7)
Spondylarthrite ankylosante :
- Fréquemment accompagnée d’une uvéite antérieure ± hypopion, de caractère récidivant mais de bon pronostic
- Recherche clinique et radiographique d’une sacro-iléite, d’une atteinte rachidienne
- Recherche de l’antigène HLA B-27
x Uvéite herpétique :
- Patients présentant déjà des ATCD d’herpès oculaire ++
- Hypertonie et atrophie irienne assez fréquentes
x Arthrite juvénile idiopathique chez l’enfant :
- Uvéite antérieure sévère + cataracte + kératite “en bandelette»
x Sarcoïdose :
- Uvéite antérieure +dépôts rétrodescemétiques
- Nodules iriens
- Atteinte postérieure fréquente
x Maladie de Behçet : classiquement uvéite antérieure récidivante à hypopion associée à une hyalite
et à une vascularite rétinienne
x Lupus
x Lymphome oculocérébral (sujet âgé ++)