Les troubles liés à l'usage de l'alcool Flashcards
Définir ces termes : substance psychoactive (SPA)
Substance qui, une fois ingérée, modifie certains processus mentaux tel la cognition ou l’affect.
Cette expression est neutre et désigne une catégorie complète de substances licites et illicites. L’expression « substance psychoactive » est préférée au terme « drogue » qui, dans le langage courant, désigne une substance illicite.
Définir ce terme : addiction
Dépendance à l’égard d’un toxique (toxicomanie), mais aussi, par extension, d’une pratique (achats compulsifs) ou d’une situation sociale (relations affectives, travail intense).
Sur le plan psychologique, l’addiction implique du désarroi devant la répétition d’un rapport à un objet vidé de sens par sa consommation abusive.
*** Anglicisme médiéval désignant la servitude où tombe un vassal incapable d’honorer ses dettes envers son suzerain. ***
Définir ce terme : « craving » ou appétence
Besoin impérieux du produit, ressenti par le sujet, en période de sevrage ou en période d’abstinence.
Définir ce terme : comorbidité
Présence simultanée de deux ou plusieurs diagnostics chez un même patient sans nécessité de lien causal.
En psychiatrie, fait référence de façon générale à la concomitance de trouble lié à l’utilisation de substance et d’un autre diagnostic de l’axe I ou II.
Définir ces termes : réduction des méfaits
Approche de santé publique qui met principalement l’accent sur la réduction des conséquences négatives de la consommation plutôt que sur l’élimination de celle-ci ou sur l’abstinence.
Quelle est la différence entre la dépendance et l’abus?
Le DSM-5 offre une réforme des diagnostics des troubles des substances. Il présente maintenant ces troubles sous la forme d’un continuum, dont le spectre de sévérité débute par la consommation nocive de l’individu (abus), allant jusqu’à un tableau clinique plus grave incluant la prise compulsive d’alcool, la tolérance ou les symptômes de sevrage (dépendance).
Quelle est la substance la plus consommée provoquant des troubles liés à son usage?
L’alcool
Quelle est la prévalence de la consommation d’alcool?
- environ 90 % de la population consomme de l’alcool au Canada,
- H > F
- L’âge moyen de la première consommation : 18.2 ans
(c’est dans le groupe 15-24 ans et 18-34 ans que l’on trouve les plus gros buveurs, notamment en raison des boissons gazeuses sucrées et alcoolisées)
Quelle est la prévalence des troubles de dépendance à L’acool?
- 2.6 % de la population (3.9 % H et 1.3 % F) dépendants. Prévalence plus faible au Québec (1.9 %).
- 25 % des hommes et 10 % des femmes font de la consommation excessive d’alcool (+ de 5 conso en 1 occasion…, au moins 1 fois / mois dans la dernière année).
- alcool en cause dans 40 % des décès de la route.
Décrire l’incidence des troubles liés à l’alcool selon l’âge
- La prévalence de trouble lié à l’alcool diminue progressivement avec l’âge, mais reste tout de même de 4% chez les personnes de 65 ans et habitant dans leur logement dans la communauté.
- Le « binge drinking » est plus fréquent que la dépendance chez cette clientèle
- L’impact fonctionnel est souvent marqué puisque d’autres maladies s’ajoutent souvent à la prise d’alcool
- Il est donc recommandé de procéder à un dépistage systématique chez cette clientèle.
Quels sont étiologies biologiques des troubles liés à l’alcool?
- Action de l’alcool sur le système nerveux central
- Changements neurologiques adaptatifs à l’alcoolisation chronique
- Gènes comme déterminants biologiques
⇒
La génétique est responsable d’environ 50 – 60 % de la prédisposition d’un individu à développer une dépendance à l’alcool. Ces gènes interagissent avec l’environnement pour amener le trouble relié à l’alcool
**** Ce n’est qu’à travers des interactions plus ou moins favorables (social) que l’influence génétique peut exercer son effet. La consommation d’alcool à elle seule n’est pas suffisante pour provoquer l’apparition d’un trouble lié à l’alcool. ***
Quels sont les systèmes de neurotransmetteurs principalement impliqués dans les troubles liés à l’alcool?
Quels sont les 4 caractéristiques phénotypiques qui favorise la survenue de troubles liés à l’alcool?
1. Le métabolisme de l’alcool (10 % des Asiatiques portent les 2 allèles du gène ALDH 2 et ne peuvent métaboliser l’acétaldéhyde, 90 % étant généralement hétérozygote et ayant une capacité plus faible à la consommation d’alcool que le reste de la population)
N.B. : Chez les Noirs, Asiatiques et Juifs, une mutation génétique favorise le métabolisme de l’alcool et le rend plus rapide (production d’acétaldéhyde plus rapide), ce qui les protège contre le risque de troubles liés à l’alcool.
2. Le niveau de réponse (une diminution de la réponse à l’alcool favorise un alcoolisme, puisque la personne s’expose à des doses plus élevées pour atteindre un effet semblable ; récepteurs GABA)
3. Les traits de personnalité (impulsivité / recherche de sensation / TP antisociale)
4. La présence de comorbidités psychiatriques (TDA/H / TP antisocial / trouble anxieux / MAB et troubles des conduites)
Quel est l’impact de la consommation chez la femme enceinte?
l’exposition prénatale à l’alcool (il est à noter que jusqu’à 15 % des femmes continuent à consommer
enceinte) , en plus du risque d’alcoolisation foetale, augmente le risque de trouble reliés à l’alcool :
- Prédisposition à un mode de comportement déviant ou antisocial
- Développement d’une vulnérabilité biologique spécifique à l’alcool
Quelles sont les étiologies psychologiques des troubles liés à l’alcool?
- Facteurs liés à la personnalité
- Théories cognitives et comportementales
- Théories psychodynamiques
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La dépendance orale, la tendance à l’autodestruction et la défaillance du narcissisme ou de l’autoérotisme sont des thèmes récurrents dans les travaux psychanalytiques sur le sujet
*** le risque de développer un trouble relié à l’alcool commence bien avant la première consommation. Un style parental inadéquat et l’association à des pairs utilisateurs de substances favorise la survenue d’un trouble. ***
Quels sont les 2 profils de personnalité de Clonigers chez les patients avec troubles liés à l’alcool?
Quels sont les 3 modèles cognitivo-comportemental avancés pour expliquer la vulnérabilité individuelle face à l’alcool?
- Théorie de la réduction de la tension :
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L’alcool crée un renforcement par sa capacité à réduire la tension (association entre l’alcool et la diminution de son état émotionnel négatif) ce qui diminue l’évitement
2. Théorie de l’amortissement de la réponse au stress :
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les situations provoquant le renforcement se limitent aux moments où l’individu vit des moments provoquant de l’anxiété ou du stress (variation individuelle)
3. Hypothèse de l’automédication :
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les effets psychotropes de l’alcool sur l’état psychologique de l’individu poussent certaines personnes à développer une dépendance à cette drogue.
*** Ces trois modèles ont en commun de proposer que l’alcool entraîne une réduction de l’état de vigilance ou de l’anxiété physiologique et cognitive, constituant ainsi un renforcement négatif de la prise d’alcool (renforcement par la diminution d’un stimulus négatif). ***
Quelles sont les étiologies sociales des troubles liés à l’alcool?
1) Adversité psychosociale
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Si elle est importante durant l’enfance ou l’adolescence elle est associée à un risque accru de trouble lié à l’alcool. Ex : exposition à des stresseurs majeurs, agressions, psychopathologie parentale, décès d’un parent, statut socio-économique familial défavorisé, instabilité résidentielle, difficultés d’apprentissage et de socialisation
- Facteurs environnementaux
- Facteurs culturels
Décrire l’importance des facteurs environnementaux sur l’apparition des troubles liés à l’alcool?
- L’influence environnementale est obligatoire pour que la génétique et les phénotypes puissent agir.
- La culture, les attitudes générales envers l’alcool, les habitudes de consommation des pairs, le niveau de stress et les mécanismes adaptation de ceux-ci sont particulièrement importants
- Un environnement familial à faible risque peut moduler l’impact d’un haut niveau génétique, prouvé par des études sur des jumeaux.
- Les adolescents et adultes démontrent une forte association de leur consommation à celle de leurs pairs.
- L’initiation à l’alcool selon l’âge est associée à des figures différentes ( ex : premières années du primaire → parent ou autre membre de la famille buveur)
- Si consommation à 11-14 ans → 4X plus de risque de développer le trouble à 20 ans.
- Les étudiants de niveau collégial et universitaire sont influencés par des perceptions erronées qui surévaluent la consommation normale.
Quels sont les facteurs culturels influençant l’apparition de trouble liés à l’alcool?
- Les groupes ethniques comme les Juifs, les Français, les Italiens et les Portugais, qui font boire à leurs enfants de petites quantités d’alcool lors de réunions familiales et qui dévalorisent l’ivresse tendent à avoir de plus faibles taux d’alcoolisme.
- La culture irlandaise ou autochtone incite souvent à l’intoxication hors du foyer, ce qui aboutit à une ivresse importante, mais limitée à la fin de semaine.
- Les attitudes envers la prise d’alcool ou l’état d’ivresse, le contexte d’initiation à la prise d’alcool, ainsi que la responsabilité personnelle envers les conséquences de l’alcoolisation sont parmi les facteurs culturels contribuant à l’installation ou non de troubles liés à l’alcool.