Les troubles liés à l'usage de l'alcool Flashcards

1
Q

Définir ces termes : substance psychoactive (SPA)

A

Substance qui, une fois ingérée, modifie certains processus mentaux tel la cognition ou l’affect.

Cette expression est neutre et désigne une catégorie complète de substances licites et illicites. L’expression « substance psychoactive » est préférée au terme « drogue » qui, dans le langage courant, désigne une substance illicite.

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2
Q

Définir ce terme : addiction

A

Dépendance à l’égard d’un toxique (toxicomanie), mais aussi, par extension, d’une pratique (achats compulsifs) ou d’une situation sociale (relations affectives, travail intense).

Sur le plan psychologique, l’addiction implique du désarroi devant la répétition d’un rapport à un objet vidé de sens par sa consommation abusive.

*** Anglicisme médiéval désignant la servitude où tombe un vassal incapable d’honorer ses dettes envers son suzerain. ***

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3
Q

Définir ce terme : « craving » ou appétence

A

Besoin impérieux du produit, ressenti par le sujet, en période de sevrage ou en période d’abstinence.

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4
Q

Définir ce terme : comorbidité

A

Présence simultanée de deux ou plusieurs diagnostics chez un même patient sans nécessité de lien causal.

En psychiatrie, fait référence de façon générale à la concomitance de trouble lié à l’utilisation de substance et d’un autre diagnostic de l’axe I ou II.

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5
Q

Définir ces termes : réduction des méfaits

A

Approche de santé publique qui met principalement l’accent sur la réduction des conséquences négatives de la consommation plutôt que sur l’élimination de celle-ci ou sur l’abstinence.

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6
Q

Quelle est la différence entre la dépendance et l’abus?

A

Le DSM-5 offre une réforme des diagnostics des troubles des substances. Il présente maintenant ces troubles sous la forme d’un continuum, dont le spectre de sévérité débute par la consommation nocive de l’individu (abus), allant jusqu’à un tableau clinique plus grave incluant la prise compulsive d’alcool, la tolérance ou les symptômes de sevrage (dépendance).

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7
Q

Quelle est la substance la plus consommée provoquant des troubles liés à son usage?

A

L’alcool

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8
Q

Quelle est la prévalence de la consommation d’alcool?

A
  • environ 90 % de la population consomme de l’alcool au Canada,
  • H > F
  • L’âge moyen de la première consommation : 18.2 ans

(c’est dans le groupe 15-24 ans et 18-34 ans que l’on trouve les plus gros buveurs, notamment en raison des boissons gazeuses sucrées et alcoolisées)

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9
Q

Quelle est la prévalence des troubles de dépendance à L’acool?

A
  • 2.6 % de la population (3.9 % H et 1.3 % F) dépendants. Prévalence plus faible au Québec (1.9 %).
  • 25 % des hommes et 10 % des femmes font de la consommation excessive d’alcool (+ de 5 conso en 1 occasion…, au moins 1 fois / mois dans la dernière année).
  • alcool en cause dans 40 % des décès de la route.
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10
Q

Décrire l’incidence des troubles liés à l’alcool selon l’âge

A
  • La prévalence de trouble lié à l’alcool diminue progressivement avec l’âge, mais reste tout de même de 4% chez les personnes de 65 ans et habitant dans leur logement dans la communauté.
  • Le « binge drinking » est plus fréquent que la dépendance chez cette clientèle
  • L’impact fonctionnel est souvent marqué puisque d’autres maladies s’ajoutent souvent à la prise d’alcool
  • Il est donc recommandé de procéder à un dépistage systématique chez cette clientèle.
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11
Q

Quels sont étiologies biologiques des troubles liés à l’alcool?

A
  • Action de l’alcool sur le système nerveux central
  • Changements neurologiques adaptatifs à l’alcoolisation chronique
  • Gènes comme déterminants biologiques

La génétique est responsable d’environ 50 – 60 % de la prédisposition d’un individu à développer une dépendance à l’alcool. Ces gènes interagissent avec l’environnement pour amener le trouble relié à l’alcool

**** Ce n’est qu’à travers des interactions plus ou moins favorables (social) que l’influence génétique peut exercer son effet. La consommation d’alcool à elle seule n’est pas suffisante pour provoquer l’apparition d’un trouble lié à l’alcool. ***

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12
Q

Quels sont les systèmes de neurotransmetteurs principalement impliqués dans les troubles liés à l’alcool?

A
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13
Q

Quels sont les 4 caractéristiques phénotypiques qui favorise la survenue de troubles liés à l’alcool?

A

1. Le métabolisme de l’alcool (10 % des Asiatiques portent les 2 allèles du gène ALDH 2 et ne peuvent métaboliser l’acétaldéhyde, 90 % étant généralement hétérozygote et ayant une capacité plus faible à la consommation d’alcool que le reste de la population)

N.B. : Chez les Noirs, Asiatiques et Juifs, une mutation génétique favorise le métabolisme de l’alcool et le rend plus rapide (production d’acétaldéhyde plus rapide), ce qui les protège contre le risque de troubles liés à l’alcool.

2. Le niveau de réponse (une diminution de la réponse à l’alcool favorise un alcoolisme, puisque la personne s’expose à des doses plus élevées pour atteindre un effet semblable ; récepteurs GABA)

3. Les traits de personnalité (impulsivité / recherche de sensation / TP antisociale)

4. La présence de comorbidités psychiatriques (TDA/H / TP antisocial / trouble anxieux / MAB et troubles des conduites)

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14
Q

Quel est l’impact de la consommation chez la femme enceinte?

A

l’exposition prénatale à l’alcool (il est à noter que jusqu’à 15 % des femmes continuent à consommer

enceinte) , en plus du risque d’alcoolisation foetale, augmente le risque de trouble reliés à l’alcool :
- Prédisposition à un mode de comportement déviant ou antisocial
- Développement d’une vulnérabilité biologique spécifique à l’alcool

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15
Q

Quelles sont les étiologies psychologiques des troubles liés à l’alcool?

A
  • Facteurs liés à la personnalité
  • Théories cognitives et comportementales
  • Théories psychodynamiques

La dépendance orale, la tendance à l’autodestruction et la défaillance du narcissisme ou de l’autoérotisme sont des thèmes récurrents dans les travaux psychanalytiques sur le sujet

*** le risque de développer un trouble relié à l’alcool commence bien avant la première consommation. Un style parental inadéquat et l’association à des pairs utilisateurs de substances favorise la survenue d’un trouble. ***

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16
Q

Quels sont les 2 profils de personnalité de Clonigers chez les patients avec troubles liés à l’alcool?

A
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17
Q

Quels sont les 3 modèles cognitivo-comportemental avancés pour expliquer la vulnérabilité individuelle face à l’alcool?

A
  1. Théorie de la réduction de la tension :

L’alcool crée un renforcement par sa capacité à réduire la tension (association entre l’alcool et la diminution de son état émotionnel négatif) ce qui diminue l’évitement

2. Théorie de l’amortissement de la réponse au stress :

les situations provoquant le renforcement se limitent aux moments où l’individu vit des moments provoquant de l’anxiété ou du stress (variation individuelle)

3. Hypothèse de l’automédication :

les effets psychotropes de l’alcool sur l’état psychologique de l’individu poussent certaines personnes à développer une dépendance à cette drogue.

*** Ces trois modèles ont en commun de proposer que l’alcool entraîne une réduction de l’état de vigilance ou de l’anxiété physiologique et cognitive, constituant ainsi un renforcement négatif de la prise d’alcool (renforcement par la diminution d’un stimulus négatif). ***

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18
Q

Quelles sont les étiologies sociales des troubles liés à l’alcool?

A

1) Adversité psychosociale

Si elle est importante durant l’enfance ou l’adolescence elle est associée à un risque accru de trouble lié à l’alcool. Ex : exposition à des stresseurs majeurs, agressions, psychopathologie parentale, décès d’un parent, statut socio-économique familial défavorisé, instabilité résidentielle, difficultés d’apprentissage et de socialisation

  • Facteurs environnementaux
  • Facteurs culturels
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19
Q

Décrire l’importance des facteurs environnementaux sur l’apparition des troubles liés à l’alcool?

A
  • L’influence environnementale est obligatoire pour que la génétique et les phénotypes puissent agir.
  • La culture, les attitudes générales envers l’alcool, les habitudes de consommation des pairs, le niveau de stress et les mécanismes adaptation de ceux-ci sont particulièrement importants
  • Un environnement familial à faible risque peut moduler l’impact d’un haut niveau génétique, prouvé par des études sur des jumeaux.
  • Les adolescents et adultes démontrent une forte association de leur consommation à celle de leurs pairs.
  • L’initiation à l’alcool selon l’âge est associée à des figures différentes ( ex : premières années du primaire → parent ou autre membre de la famille buveur)
  • Si consommation à 11-14 ans → 4X plus de risque de développer le trouble à 20 ans.
  • Les étudiants de niveau collégial et universitaire sont influencés par des perceptions erronées qui surévaluent la consommation normale.
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20
Q

Quels sont les facteurs culturels influençant l’apparition de trouble liés à l’alcool?

A
  • Les groupes ethniques comme les Juifs, les Français, les Italiens et les Portugais, qui font boire à leurs enfants de petites quantités d’alcool lors de réunions familiales et qui dévalorisent l’ivresse tendent à avoir de plus faibles taux d’alcoolisme.
  • La culture irlandaise ou autochtone incite souvent à l’intoxication hors du foyer, ce qui aboutit à une ivresse importante, mais limitée à la fin de semaine.
  • Les attitudes envers la prise d’alcool ou l’état d’ivresse, le contexte d’initiation à la prise d’alcool, ainsi que la responsabilité personnelle envers les conséquences de l’alcoolisation sont parmi les facteurs culturels contribuant à l’installation ou non de troubles liés à l’alcool.
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21
Q

Quels sont les facteurs protecteurs (4) des troubles liés à l’alcool?

A
  • Encadrement parental supportant
  • Accès limité à l’alcool
  • Association à des pairs dont la consommation est faible
  • Être une femme (sensibilité accrue aux effets sédatifs de l’alcool et/ou perception de sanctions sociales plus sévères)
22
Q

Quelle est la différence entre les hommes et les femmes en ce qui a trait à la consommation problématique d’alcool?

A
  • La réponse à l’alcool varie subtilement durant le cycle menstruel. On peut dire que les femmes l’apprécient plus durant la phase lutéale.
  • Les mêmes facteurs de risque génétique sont en cause chez les H et les F, bien que les H accusent des taux d’alcoolisme plus haut.
  • Les F doivent avoir un niveau de prédisposition génétique plus élevé pour que les troubles reliés à l’alcool apparaissent.
  • Les F de tous âges sont plus à risque des conséquences négatives associées à des niveaux élevés de prise d’alcool sur les plans physique, médical, social et psychologique. Le risque est particulièrement élevé chez la F âgée, surtout s’il y a utilisation de benzodiazépine
  • Les femmes atteignent de plus hautes concentrations sanguines d’alcool à consommation égale qu’un homme. Une plus grande neurotoxicité est également démontrée chez les femmes.
  • Le taux de comorbidité des femmes souffrant d’un trouble lié à l’alcool (cirrhose, trouble anxieux, etc.) est de 72,4% vs 56,8% des H. On comprend que les femmes sont plus sujettes à développer des complications.

*** En conclusion : les femmes sont plus sensibles aux impacts bio-psycho-sociaux de l’alcool que les hommes. ***

23
Q

Quelles sont les limites de consommation d’alcool à faible risque pour la santé?

A
  • pour les hommes, à trois consommations par occasion, avec un maximum de 15 consommations par semaine ;
  • pour les femmes, à deux consommations par occasion, avec un maximum de 10 consommations par semaine.
24
Q

Quels sont les 8 troubles liés à l’alcool?

A
  • Trouble de l’usage de l’alcool
  • Intoxication par l’alcool
  • Sevrage de l’alcool
  • État confusionnel (delirium) dû à une intoxication par l’alcool
  • État confusionnel (delirium) dû au sevrage à l’alcool
  • Trouble neurocognitif induit par l’alcool
  • Trouble psychotique induit par une substance, avec idées délirantes ou hallucinations
  • Autres troubles liés à l’alcool non spécifiés
25
Q

Quels sont les critères diagnostiques du trouble de l’usage de l’alcool?

A

A. Mode d’usage problématique de l’alcool conduisant à une altération du fonctionnement ou une souffrance cliniquement significative, caractérisé par la présence d’au moins deux des manifestations suivantes, au cours d’une période de 12 mois :

  1. L’alcool est souvent consommé en quantité plus importante ou pendant une période plus prolongée que prévu.
  2. Il y a un désir persistant, ou des efforts infructueux, pour diminuer ou contrôler la consommation d’alcool.
  3. Beaucoup de temps est passé à des activités nécessaires pour obtenir de l’alcool, à utiliser de l’alcool ou à récupérer de ses effets.
  4. Envie impérieuse (craving), fort désir ou besoin pressant de consommer de l’alcool.
  5. Consommation répétée d’alcool conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures, au travail, à l’école ou à la maison.
  6. Consommation continue d’alcool malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de l’alcool.
  7. Des activités sociales, professionnelles ou de loisirs importantes sont abandonnées ou réduites à cause de l’usage de l’alcool.
  8. Consommation répétée d’alcool dans des situations où cela peut être physiquement dangereux.
  9. L’usage de l’alcool est poursuivi bien que la personne sache avoir un problème psychologique ou physique persistant ou récurrent susceptible d’avoir été causé ou exacerbé par l’alcool.
  10. Tolérance, définie par l’un des symptômes suivants :
    a. Besoin de quantités notablement plus fortes d’alcool pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré.
    b. Effet notablement diminué en cas de l’usage continu de la même quantité d’alcool.
  11. Sevrage caractérisé par l’une ou l’autre des manifestations suivantes: a. Syndrome de sevrage caractéristique de l’alcool (cf. les critères A et B du sevrage de l’alcool)
    b. L’alcool (ou une substance très proche, telle qu’une benzodiazépine) est pris pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage.
26
Q

Quels sont les 4 spécificateurs du troubles de l’usage de l’alcool?

A

1) En rémission précoce

Après que tous les critères du trouble de l’usage de l’alcool aient été préalablement remplis, plus aucun ne l’a été pendant au moins 3 mois mais pendant moins de 12 mois (à l’exception du critère A4, « Envie impérieuse [craving], fort désir ou besoin pressant de consommer de l’alcool », qui peut être rempli).

2) En rémission prolongée

Après que tous les critères du trouble de l’usage de l’alcool aient été préalablement remplis, plus aucun ne l’a été à aucun moment pendant au moins 12 mois (à l’exception du critère A4, « Envie impérieuse [craving], fort désir ou besoin pressant de consommer de l’alcool », qui peut être rempli).

3) En environnement protégé

Cette spécification supplémentaire est utilisée si le sujet est dans un environnement où l’accès à l’alcool est limité.

4) Sévérité :

  • Léger : Présence de 2-3 symptômes.
  • Moyen : Présence de 4-5 symptômes.
  • Grave : Présence de 6 symptômes ou plus.
27
Q

Quels sont les critères diagnostiques de l’intoxication alcoolique aiguë?

A

A. Ingestion récente d’alcool.

B. Changements comportementaux ou psychologiques problématiques, cliniquement significatifs (p. ex. comportement sexuel ou agressif inapproprié, labilité de l’humeur, altération du jugement) qui se sont développés pendant ou peu après l’ingestion d’alcool.

C. Au moins un des signes ou symptômes suivants, se développant pendant ou peu après la consommation d’alcool :

  1. Discours bredouillant.
  2. Incoordination motrice.
  3. Démarche ébrieuse.
  4. Nystagmus.
  5. Altération de l’attention ou de la mémoire.
  6. Stupeur ou coma.

D. Les symptômes ne sont pas dus à une autre affection médicale, et ne sont pas mieux

28
Q

Quelles sont les 4 phases de la symptomatologie d’une intoxication à l’alcool?

A
  1. Excitation psychique, logorrhée et sensation de bien-être ;
  2. Ébriété avec incoordination motrice, obnubilation intellectuelle, relâchement des conduites intellectuelles et émotionnelles ;
  3. Anesthésie avec endormissement
  4. Coma éthylique, abolition des réflexes, mydriase bilatérale, relâchement sphinctérien, hypothermie, pouls ralenti, respiration lente et ronflement.
29
Q

En quoi consiste le traitement de l’intoxication alcoolique aiguë?

A

1) le maintien des fonctions vitales ;
2) la correction des anomalies biologiques ;
3) la sédation chez les patients agités ou violents.

*** Bien qu’elle ne soit pas approuvée ni commercialisée pour cet usage, plusieurs études ont montré l’utilité de la pyridoxine- pyrrolidone carboxylate (métadoxine) pour accélérer l’élimination de l’acétaldéhyde et améliorer l’état clinique des patients intoxiqués. ***

30
Q

Quels sont les critères diagnostiques du sevrage alcoolique?

A

A. Arrêt (ou réduction) d’un usage d’alcool qui a été massif et prolongé.

B. Au moins deux des manifestations suivantes se développent de quelques heures à quelques jours après l’arrêt (ou la réduction) d’un usage d’alcool décrit dans le critère A :

  1. Hyperactivité neurovégétative (p. ex. transpiration ou fréquence cardiaque supérieure à 100 battements/minute).
  2. Augmentation du tremblement des mains.
  3. Insomnie.
  4. Nausées ou vomissements.
  5. Hallucinations ou illusions transitoires visuelles, tactiles ou auditives.
  6. Agitation psychomotrice.
  7. Anxiété.
  8. Crises convulsives généralisées tonicocloniques.

C. Les signes ou symptômes du critère B causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

D. Les signes ou symptômes ne sont pas dus à une autre affection médicale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental, dont une intoxication ou un sevrage d’une autre substance.

31
Q

Quelle est la spécification possible du sevrage alcoolique?

A

Avec perturbations des perceptions :

Cette spécification s’applique dans le rare cas où le sujet présente des hallucinations (habituellement visuelles ou tactiles) sans altération de l’appréciation de la réalité, ou des illusions auditives, visuelles ou tactiles en l’absence d’un état confusionnel (delirium).

32
Q

Quelle est la durée d’un sevrage alcoolique?

A

Les symptômes initiaux apparaissent de trois à six heures après l’arrêt de la consommation

Le syndrome de sevrage aigu s’épuise rapidement après quelques jours, mais peut s’étirer jusqu’à 14 jours dans certains cas.

33
Q

Quelles sont les 3 complications liées au sevrage ?

A

- Crises convulsives: Elles sont de type tonicoclonique et le plus souvent généralisées

- Trouble psychotique induit par sevrage

  • Des distorsions perceptuelles, sous forme d’illusions ou d’hallucinations visuelles, tactiles ou auditives peuvent survenir au décours d’un sevrage à l’alcool.
  • Les hallucinations les plus fréquentes sont visuelles, avec l’impression que la lumière est trop vive (photophobie) ou encore que des animaux, comme des insectes, un chat ou un rat, sont présents dans la pièce ou sur le lit.

- Délirium tremens

  • Le patient en DT est confus et il est dangereux pour lui-même et les autres.
  • Il a de la difficulté à fixer, à maintenir et à rediriger son attention.
  • Il est désorienté dans le temps, l’espace et par rapport aux personnes.
  • Son agitation est extrême.
  • Il est tachycarde, hypertendu et subfébrile.
  • Il peut avoir des hallucinations, surtout visuelles, parfois accompagnées de délire, le plus souvent de persécution.
34
Q

Quelle est la prévalence du délirium tremens?

A

Chez les patients hospitalisés, les taux rapportés sont de l’ordre de 5 %.

35
Q

Quelle est la prévalence des crises convulsives?

A

Environ 30 % des malades souffrant de DT présentent des crises convulsives en cours de sevrage.

36
Q

Quel est le diagnostic différentiel du délirium tremens?

A
  • Troubles perceptuels ou psychotiques induits par le sevrage
  • Delirium d’autres origines tel que le delirium d’intoxication à l’alcool ou aux stimulants du SNC et les delirium d’étiologie métabolique.
  • Des tableaux d’agitation extrême peuvent survenir chez les patients présentant une tumeur ou un hématome intracrânien.
37
Q

Quel est le traitement du délirium tremens?

A

Il s’agit de la manifestation la plus grave du sevrage (urgence médicale). On peut donner des benzodiazépines et de l’halopéridol (ou autre antipsychotique) si l’agitation est extrême.

*** Il ne faut pas donner d’halopéridol sans benzodiazépine, sous peine d’aggraver les symptômes. ***

38
Q

Comment une démence alcoolique se produit-elle?

A
  • Le diagnostic ne peut être posé qu’après une période de 60 jours d’abstinence
  • L’usage d’alcool doit avoir été d’au minimum 5 ans et pendant au moins 3 ans avant l’apparition des déficits cognitifs
  • La consommation doit être importante de plus de 35 par semaine pour les H et de plus de 21 par semaine pour les F
  • Les troubles sont généralement moins graves que dans les cas de démences et peuvent s’améliorer avec l’abstinence.
  • Il y est difficile de savoir si l’alcool est responsable via toxicité directe ou indirecte (déficit pancréatique, hépatique, etc.)
39
Q

Quels sont les symptômes de la démence alcoolique?

A

De nature frontale et/ou sous-corticale, les déficits typiques comprennent l’abstraction, la mémoire à court terme et la fluidité verbale.

40
Q

Qu’est-ce que le syndrome d’alcoolisation foetale?

A

L’alcool traverse facilement la barrière placentaire et une exposition à l’alcool peut affecter négativement le développement foetal.

La prévalence serait de 1% des naissances. C’est la principale cause évitable de retard mental, de malformations congénitales et de troubles neurodéveloppementaux. 15 % des femmes consomment de l’alcool pendant leur grossesse, et 3 % maintiennent leurs habitudes de consommation.

41
Q

Quels sont les mécanismes provoquant un trouble psychotiques induits par l’alcool

A

Les mécanismes pouvant provoquer des symptômes psychotiques secondaire à l’utilisation d’alcool sont multiples et comprennent l’intoxication, le sevrage, le délirium tremens, le syndrome de Wernicke-Korsakoff, le trouble psychotique induit persistant et la démence alcoolique.

  • L’alcool doublerait le risque de provoquer la psychose.
  • On estime la prévalence de l’hallucinose à 7,4% chez les patients suivant un programme de traitement de l’alcoolisme. Les patients avec hallucinose présentent quelques caractéristiques :

o Ont commencé leur consommation étant plus jeunes

o Consomment davantage d’alcool par occasion

o Sont pris avec des problèmes de vie reliés à l’alcool

o Ont utilisés plus de drogues dans leur vie

  • Les hallucinations sont surtout auditives et parfois visuelles
42
Q

Quel est le trouble neurocognitif particulièrement lié à une consommation prolongée d’alcool ?

A

Syndrome de Wernicke-Korsakoff.

Dans sa phase aiguë (Wernicke), les symptômes classiques sont la confusion, l’ophtalmoplégie et l’ataxie. Il est à noter que les patients peuvent montrer des signes de malnutrition, un nystagmus, une polynévrite avec faiblesse musculaire, des paresthésies et des douleurs à la partie distale des membres inférieurs.

Dans sa phase tardive (Korsakoff), qui survient chez 85 % des patients non-traités, des lésions cérébrales mènent à des troubles mnésiques antérograde persistants avec éléments de confabulation. On peut aussi voir un comportement désorganisé et agressif.

43
Q

Quelle est la physiopathologie du syndrome de Wernicke-Korsakoff?

A

Ce syndrome est causé par une malabsorption qui amène un déficit en vitamine B1 (thiamine). Il existe une fragilisation génétique possible qui prédisposent certains individus. Il est à noter que le syndrome de Wernicke-Korsakoff n’est pas exclusivement présent chez les alcooliques, quoique cette population soit particulièrement à risque.

44
Q

Quels sont les troubles psychiatriques les plus fréquemment associés à l’alcool (en ordre de prévalence)?

A
  • TP antisociale
  • Troubles de l’humeur
  • Troubles anxieux
  • TP limite / histrioniques / évitante

*** N.B. : L’amélioration de la maladie psychiatrique est la norme avec la résolution du problème d’alcool, si le traitement est bien suivi ***

45
Q

Quels sont les 5 principaux traitements biologiques du sevrage d’alcool simple?

A
46
Q

Quels sont les principaux traitements psychologiques du trouble d’usage de l’alcool?

A

chaque rencontre avec un patient est une occasion de procéder à une intervention personnalisée. Chaque intervention influence potentiellement l’évolution du trouble lié à l’alcool. La psychothérapie est aussi efficace pour les troubles liés à l’alcool que globalement pour tous les troubles psychiatriques (efficacité légère-modérée).

47
Q

Quelles sont les interventions familiales utilisées dans le traitement des troubles liés à l’alcool?

A

Les données sont de plus en plus probantes concernant l’implication de la famille ou du réseau social de l’individu dans le plan de traitement. Les interventions familiales conduisent à une évolution favorable tant chez l’individu atteint du trouble lié à l’alcool que chez la famille de cet individu.

Les interventions familiales peuvent être classées en 3 catégories :

  • Le travail avec les membres de la famille pour aider à l’entrée en thérapie de l’individu
  • Le travail conjoint avec les membres de la famille et l’individu en question
  • L’aide apportée aux membres de la famille pour eux-mêmes.
  • Interventions de couple ou familiale :

• La TCC de couple behavioural couples therapy (BCT) consiste principalement à évaluer et améliorer les interactions positives comportementales entre l’individu alcoolique et son partenaire et aussi améliorer les capacités de communication. Elle permet des meilleurs résultats que les approches individuelles.

L’approche de renforcement communautaire community reinforcement approach (CRA) serait l’une des interventions les plus efficaces selon les données. Elle vise une restructuration des aspects sociaux, familiaux et vocationnels de la vie des personnes souffrant de trouble lié à l’alcool. Elle permet un renforcement sélectif de l’abstinence. Le seul fait d’inclure un membre de la famille ou le conjoint dans la thérapie augmente les résultats!

48
Q

Quelles sont les interventions communautaires utilisées dans le traitement des troubles liés à l’acool?

A

Interventions communautaires : les moyens utilisés sont multiples, mais les plus fréquents sont la mobilisation d’un groupe social pour la prévention de la prise d’alcool chez les mineurs ou les accidents de la route reliés à la prise d’alcool, ainsi que la publicité sur le contrôle de l’alcool.

  • La littérature semble dire que ces approches sont bénéfiques.
  • Ces interventions renforcent l’entraide et le soutien communautaire et valorisent les comportements positifs à l’égard de la communauté (plutôt que de prôner une plus grande coercition).Les moyens utilisés sont multiples, mais les plus fréquents sont la mobilisation d’un groupe social pour la prévention de la prise d’alcool chez les mineurs ou les accidents de la route reliés à la prise d’alcool, ainsi que la publicité sur le contrôle de l’alcool.
  • La littérature semble dire que ces approches sont bénéfiques.
  • Ces interventions renforcent l’entraide et le soutien communautaire et valorisent les comportements positifs à l’égard de la communauté (plutôt que de prôner une plus grande coercition).
49
Q

Nommer 11 facteurs de bon pronostic du traitement des troubles liés à l’acool

A
  • Absence de trouble de la personnalité antisociale prémorbide
  • Absence d’un trouble lié à d’autres substances
  • Un style de vie stable avec maintien d’un emploi
  • Relations sociales et familiales aidantes
  • Absence de conséquences judiciaires importantes
  • Persistance en traitement (ne pas arrêter avant la fin), également associé à une période d’abstinence à long terme
  • Stabilité sociale
  • Absence de proches parents souffrant d’un problème d’alcool
  • Absence d’échecs répétés à des traitements antérieurs pour l’alcool.
  • Bonne observance
  • Absence de trouble mental grave
  • Découverte du trouble tôt dans l’histoire de consommation
50
Q

Nommer 5 facteurs de mauvais pronostic du traitement des troubles liés à l’acool

A
  • TP antisociale
  • Présence dépendance grave à d’autres substances
  • Début précoce de dépendance (avant 20 ans)
  • Moindres ressources psychosociales, telles l’absence de logement stable, la désinsertion sociale ou isolement
  • Présence d’un épisode dépressif majeur actif diminue les probabilités de rémission de la dépendance d’alcool. Des ATCD dépressifs avant la consommation ou durant le sevrage sont également de mauvais pronostic.
51
Q

Quel est le pronostic du trouble lié à l’alcool?

A

Il est à noter que la mortalité serait doublée chez la population de buveurs excessifs, comparativement à la population générale. L’alcool constitue d’ailleurs une des plus grandes causes de blessures et de maladies.

Suite au traitement, ¼ des patients demeurent totalement abstinents, 1/10 utilisent l’alcool de façon modérée et sans conséquences négatives et 87 % diminuent leur consommation et s’abstiennent ¾ jours.

⅓ des patients voient leurs problèmes associés disparaître à 1 an, et le reste (⅔) voient, en moyenne, une diminution de leur consommation et des problèmes associés significatifs.