Les médicaments antithrombotiques et prévention & traitement des maladies thromboemboliques veineuses Flashcards

1
Q

Quelles sont les 3 classes de médicaments antithrombotiques

A

1) Les anticoagulants
2) Les médicaments antiplaquettaires
3) Les agents thrombolytiques

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Q

Quelles sont les 3 catégories de substances désignées par le terme anticoagulant ?

A

1) Les médicaments anticoagulants.
2) Les substances utilisées pour anticoaguler ex vivo les prises de sang comme les chélateurs du calcium (citrate, EDTA), et l’héparine.
3) Les «anticoagulants circulants» associés à un anticorps antiphospholipide

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3
Q

Quels sont les 3 anticoagulants disponibles? Quels facteurs chacun inhibe-t-il ?

A

1) Antivitamines K

Les facteurs II, VII, IX et X

2) Les héparines

Les facteurs IIa et Xa via l’antithrombine

3) Les anticoagulants directs

Le facteur IIa ou le facteur Xa spécifiquement

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4
Q

Quelle est la complication la plus fréquente des anticoagulants?

A

Complications hémorragiques

Elle peut survenir non seulement chez des patients « trop anticoagulés » mais aussi chez les patients anticoagulés en zone thérapeutique. Souvent dans ces cas, mais pas toujours, on trouvera un facteur de risque associé (exemple : ulcus duodénal ou traumatisme crânien récent). C’est pourquoi il faut toujours s’assurer, lorsqu’on prescrit anticoagulant, que les bénéfices surpassent les risques de saignement.

*** Survient avec tous les anticoagulants ***

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5
Q

Quelles sont les évaluations à faire avant de débuter une anticoagulothérapie? (5)

A

1) Obtenir une démonstration objective de la thrombose ou de l’embolie, car la clinique ne suffit pas.
2) Rechercher un déficit préexistant de l’hémostase (histoire de cas, TCA, INR, numération plaquettaire).
3) Vérifier la fonction rénale (voie d’excrétion principale pour HBPM et AOD) et hépatique.
4) S’assurer qu’il n’y a pas de contre-indication absolue ou relative à l’anticoagulothérapie
5) Prévenir les complications hémorragiques :
* En recherchant si le patient appartient à un sous-groupe à risque élevé d’hémorragies.
* Par diverses mesures, d’abstention surtout : pas d’aspirine, pas de biopsie d’organe, par exemple.

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6
Q

Quelles sont les contre-indications absolues (6) et relatives (6) de l’anticoagulothérapie?

A

1. C-I Absolues

  • Déficit préalable sévère de l’hémostase
  • Hémorragie intracérébrale ou sous-arachnoïdienne ou ACV hémorragique
  • Toute hémorragie grave active
  • Chirurgie ou traumatisme récent au cerveau, à l’œil ou à la moelle épinière
  • Hypertension artérielle maligne
  • Rétinopathie hémorragique sévère

2. C-I Relatives

  • Déficit préexistant de l’hémostase d’intensité modérée ou légère
  • Hémorragie gastro-intestinale active ou appréhendée (ulcère peptique par exemple)
  • Accident cérébrovasculaire récent
  • Rétinopathie diabétique
  • Intervention chirurgicale ou traumatisme majeur récent
  • Hypertension sévère (pression systolique > 200 mmHg ou pression diastolique > 120 mmHg)
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7
Q

Quels sont les 3 types d’héparine?

A

L’héparine est un polysaccharide sulfaté de la famille des glycosaminoglycans.

1) L‘héparine standard (non fractionnée)

Préparation hétérogène où les chaînes polysaccharidiques varient entre 5000 et 30000 daltons (moyenne : 15 000 environ).

2) L’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) e

Produite par fragmentation des chaînes d’héparine standard en une fraction plus homogène et de poids moyen d’environ 5000 daltons.

3) Le fondaparinux (Arixtra)

Fragment très court de la molécule d’héparine (pentasaccharide).

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8
Q

Quel est le mécanisme d’action des héparines?

A

L’héparine standard, l’HBPM et le fondaparinux ont besoin de l’antithrombine pour produire leur effet anticoagulant.

Les héparines se lient à AT qui se liera ensuite à la thrombine ou au facteur Xa. La liaison à l’héparine accélère énormément (1000 à 2000 fois) la formation du complexe [AT + enzyme coagulante]

Pour inhiber le Xa les molécules d’héparine peuvent lier seulement l’AT. C’est l’AT qui liera ensuite le Xa pour provoquer l’inhibition. Par conséquent, les fragments courts d’héparine contenus dans les HBPM et dans l’héparine standard inhibent le Xa. Le fondaparinux, de par ses très courtes chaines (pentasaccharides) peut seulement inhiber le Xa.

Pour inhiber la thrombine, les molécules d’héparine doivent lier à la fois l’AT et le IIa ce qui nécessite des fragments d’héparine plus longs. Par conséquent, les HBPM, qui ont des fragments en moyenne de 5000 daltons, sont moins efficace pour inhiber le facteur IIa. Ceci explique pourquoi l’héparine standard est deux à quatre fois plus puissante que les HBPMs pour inhiber la thrombine.

Comme l’héparine standard est plus puissante que les HBPMs pour inhiber la thrombine, les doses thérapeutiques d’héparine standard allongent franchement le temps de céphaline activé, ce qui n’est pas le cas avec les doses thérapeutiques des HBPMs.

*** Toutes les héparines doivent être injectées. Elles circulent dans le sang immédiatement (injection intraveineuse) ou progressivement (injection sous-cutanée). Ue fois dans la circulation, les héparines anticoagulent le sang immédiatement.

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9
Q

Quelles sont les contre-indications aux héparines?

A

Ce sont celles de tous les anticoagulants

Une réaction antérieure à l’héparine (thrombopénie ou allergie) est aussi une contrindication.

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10
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’héparine standard ou non fractionnée?

A

L’héparine non fractionnée se combine à de nombreuses protéines plasmatiques, à la surface des plaquettes, aux cellules endothéliales et aux macrophages. Cette liaison est très variable et responsable de l’effet imprévisible de l’héparine. En conséquence on observe :

  • Une absorption variable et une biodisponibilité sanguine incomplète après injection par voie sous-cutanée.
  • Une importante variabilité de l’action anticoagulante.
  • L’obligation qui en résulte d’exercer une surveillance biologique («monitoring») pour maintenir le patient hépariné à l’intérieur d’un écart thérapeutique défini («zone thérapeutique»).
  • Aux doses thérapeutiques, la demi-vie sanguine de l’héparine standard est variable.
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11
Q

Décrire la surveillance biologique («monitoring») obligatoire après l’administration d’héparine standard

A

L’héparinothérapie doit être surveillée et ajustée par des contrôles sanguins périodiques.

1) Le temps de céphaline activé

Test habituel.

Le temps de céphaline activé a une sensibilité variable à l’héparine selon les réactifs et équipements utilisés. La zone thérapeutique correspond à 0,3 à 0,7 U/mL anti- Xa. La zone recommandée pour plusieurs réactifs de TCA est de 1,5 à 2,5 fois la valeur normale du test, mesurée en secondes. Chaque laboratoire de coagulation doit donc faire savoir aux cliniciens quelle est la «zone thérapeutique» propre à sa méthode de TCA.

2) Le temps de Quick

Presque totalement insensible aux niveaux d’héparinémie thérapeutiques

3) Le temps de thrombine

Beaucoup trop sensible.

4) Dosage de l’anti-Xa

Peut être utile dans des cas exceptionnels.

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12
Q

Décrire le protocole d’héparinothérapie avec l’héparine standard

A

L’héparine s’administre en bolus suivi d’une perfusion. La zone thérapeutique est atteinte plus rapidement si le bolus et la perfusion sont calculés en prenant en considération le poids du malade plutôt que d’utiliser une dose fixe.

Le TCA doit être fait habituellement six heures après un changement de posologie, et une fois par jour durant tout le traitement car la réponse du patient à l’héparine peut se modifier.

La plupart des centres utilisent des protocoles qui permettent au personnel infirmier d’ajuster le débit de l’héparine en fonction du TCA.

L’héparine standard peut aussi s’utiliser en prophylaxie à des doses moindres. Dans cette situation, un monitoring n’est habituellement pas indiqué.

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13
Q

Nommer 4 effets secondaires de l’héparine standard

A

1) Thrombopénie:

S’observe dans 1 à 3% des cas.

2) Diminution du taux de l’antithrombine :

L’antithrombine diminue à environ 65 % de la normale après quelques jours. Ce n’est pas le bon moment pour mesurer le taux de base de l’antithrombine du patient.

3) Ostéoporose :

Complique occasionnellement une héparinothérapie sous- cutanée prolongée, en grossesse par exemple.

Peut même donner des fractures des corps vertébraux ou des côtes.

4) Allergies

Elles s’observent occasionnellement

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14
Q

Quelles sont les caractéristiques des héparines de bas poids moléculaire (HBPM)?

A

On parle des HBPMs parce qu’elles sont nombreuses et préparées selon des méthodes différentes. Elles ont en commun :

  • une longueur de leurs chaînes polysaccharidiques nettement plus courte que celle de l’héparine standard;
  • d’être toutes des anti-Xa efficaces via l’action de l’antithrombine;
  • d’être relativement moins puissantes pour inhiber la thrombine.
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15
Q

Quels sont les avantages des HBPMs sur l’héparine non fractionnée? (4)

A

La réduction de la longueur des chaînes polysaccharidiques modifie substantiellement les propriétés pharmacologiques des HBPMs et leur confère plusieurs avantages sur l’héparine standard. Les HBPMs ont une affinité diminuée pour les protéines plasmatiques de l’inflammation aiguë, pour la surface des macrophages, des cellules endothéliales et des plaquettes.

Il en résulte que, comparativement à l’héparine standard, les HBPMs ont les avantages suivants :

  • Une biodisponibilité plus grande et un taux de récupération dans le plasma plus élevé.
  • Une demi-vie plasmatique plus longue et comportant moins de variabilité individuelle.
  • Conséquemment, un degré d’anticoagulation plus prévisible et plus uniforme avec des doses fixes.
  • Un monitoring sanguin n’est pas nécessaire.
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16
Q

Comparer les propriétés distinctives de l’héparine standard et des héparines de bas poids moléculaire

A
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17
Q

Quelle est la posologie des HBPMs?

A

Les doses des HBPMs sont définies soit en unités anti-Xa/kg, soit en mg/kg. Les doses varient d’une HBPM à l’autre. Les HBPM les plus utilisées avec leurs doses respectives pour le traitement des thromboembolies veineuses sont :

  • Daltéparine(FragminRx) 200U/kg par jour
  • Enoxaparine (LovenoxRx) 1.5 mg/kg par jour
  • Tinzaparine(InnohepRx) 175U/kg par jour

Les HBPMs sont administrées à doses thérapeutiques fixes aux 12 ou 24 heures. C’est là un très gros avantage par rapport à l’héparine standard. Ceci rend possible le traitement à domicile des thromboembolies veineuses en phase aiguë.

Les HBPMs peuvent s’utiliser en prophylaxie à des doses moindres

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18
Q

Nommer 3 effets secondaires des HBPMs

A

1) Ostéoporose

Le risque est plus faible qu’avec l’héparine standard.

2) Thrombopénie

Elle est moins fréquente qu’avec l’héparine standard. Par contre, lorsque l’héparine standard a causé une thrombopénie immunitaire, on ne peut pas la remplacer par une HBPM, car on observe une réaction croisée dans 90 % des cas.

3) Allergies

Elles s’observent occasionnellement.

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19
Q

Quelles sont les indications d’utiliser le fondaparinux (ArixtraR)?

A

S’administre par voie sous-cutanée une fois par jour.

Elle peut être utilisée dans la prévention et le traitement des thrombo-embolies veineuses et dans les syndromes coronariens aigus.

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20
Q

Comparer les avantages et inconvénients des héparines aux antagonistes de la vitamine K (AVK)

A

1) Voie d’administration

Les antivitamines K sont aussi appelées les «anticoagulants oraux», parce qu’elles sont administrées par voie orale, contrairement aux héparines.

Cette appellation n’est plus exclusive étant donné que plusieurs anticoagulants directs s’administrent aussi par voie orale.

Cette propriété leur confère un avantage appréciable sur les héparines pour le traitement et prophylaxie de longue durée, en particulier pour des sujets non hospitalisés.

2) Rapidité d’action

Les antivitamines K n’anticoagulent pas le malade instantanément, contrairement aux héparines : il faut en effet 4 à 6 jours pour qu’elles produisent une anticoagulation pleinement efficace.

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21
Q

Quelle est la principale AVK utilisée?

A

Les AVK sont des molécules de la famille des coumarines.

Dans la très grande majorité des cas c’est la warfarine (CoumadinR) qui est utilisée.

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22
Q

Décrire les propriétés pharmacologiques des AVK

A

Facilement absorbées par le petit intestin, les AVK se lient fortement à l’albumine plasmatique : 97 % de la warfarine est fixée à l’albumine, ce qui ne laisse que 3 % de fraction libre, laquelle est la fraction active, c’est-à-dire qui exerce l’action pharmacologique anticoagulante.

Tout comme pour la vitamine K, c’est au foie que l’AVK agit. L’AVK n’exerce aucune action directe sur le sang. L’AVK antagonise la vitamine K en l’empêchant d’activer la carboxylase hépatique. La vitamine K est nécessaire pour que les protéines qu’on appelle vitamine K dépendantes, soit fonctionnelles. Ces protéines sont:

  • 4 protéines de coagulation (facteurs II, VII, IX et X)
  • 2 protéines anticoagulantes (protéines C et S)

L’AVK n’affecte aucunement la disparition du sang circulant des protéines vitamine K dépendantes, laquelle se produit conformément à leur demi-vie sanguine naturelle.

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23
Q

Quelles sont les demi-vie plasmatiques approximatives des protéines vitamine K dépendantes?

A

La demi-vie plasmatique approximative des protéines de coagulation vitamine K dépendantes est la suivante :

  • facteur VII : 6 heures
  • facteur IX : 24 heures
  • facteur X : 40heures
  • facteur II : 72 heures

La demi-vie des protéines anticoagulantes vitamine K dépendantes est :

  • protéine C : 8 heures
  • protéine S : 48 heures
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24
Q

Quel est l’objectif thérapeutique d’une traitement anticoagulant par AVK?

A

Diminuer l’activité coagulante des quatre facteurs de coagulation vitamine K dépendants à environ 25 % de la normale.

En conséquence, vu la demi-vie de ces quatre facteurs, il faut nécessairement plusieurs jours pour atteindre cet objectif.

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25
Q

Quelles sont les contre-indications des AVK?

A

Ce sont celles de tous les anticoagulants

Ils sont aussi contre- indiqués en grossesse.

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26
Q

Décrire la surveillance biologique obligatoire lors de l’administration d’AVK

A

L’INR est la bonne façon de rapporter le résultat d’un temps de Quick, surtout lorsqu’il s’agit d’évaluer un traitement avec une AVK.

Limitations de l’INR :

Durant les trois ou quatre premiers jours de traitement avec une AVK, l’augmentation de l’INR reflète surtout la diminution du facteur VII. En effet, vu la demi-vie sanguine très courte du facteur VII par rapport aux autres facteurs, sa diminution est initialement démesurément importante par rapport à celle des facteurs IX, X et II. On peut alors voir un effet anticoagulant (allongement de l’INR) sans effet antithrombotique.

L’effet antithrombotique recherché est atteint lorsque tous les facteurs sont diminués soit 4 à 6 jours après le début du traitement.

27
Q

Quelles sont la posologies et les cibles d’INR lors d’un traitement avec une AVK?

A

On prescrit généralement 5 mg par jour de warfarine pour les deux premiers jours. Des doses plus fortes peuvent provoquer une anticoagulation excessive et des hémorragies.

Par la suite, le résultat de l’INR sert à déterminer la posologie appropriée. L’INR est mesuré chaque jour pour la première semaine, puis deux ou trois fois durant la deuxième semaine puis à intervalles de plus en plus longs.

L’objectif est d’amener l’INR en zone thérapeutique ce qui correspond généralement à un INR entre 2.0 et 3.0. Même si l’INR atteint la cible de 2.0, après 2 ou 3 jours, l’effet antithrombotique prend au moins 4 jours. C’est pourquoi il est important pendant les 4 à 6 premiers jours du début d’un traitement à la warfarine de poursuivre simultanément l’héparinothérapie intraveineuse ou l’HBPM (chevauchement).

Lorsque l’anticoagulation est stable, la mesure de l’INR est progressivement espacée jusqu’à un intervalle de quatre semaines, mais pas davantage car le traitement se déstabilise fréquemment et, le plus souvent, seul le contrôle de l’INR le révélera.

28
Q

Quelles sont les causes identifiables de déstabilisation de l’INR lors d’un traitement avec une AVK? (5)

A

1) Débalancement nutritionnel (manque ou excès de vitamine K).
2) Médicaments potentialisateurs ou antagonistes de l’A VK.
3) Éthylisme chronique, ou ingestion aiguë importante d’alcool.
4) Maladie hépatique et congestion passive du foie.
5) Facteurs psychosociaux (mauvaise compréhension, troubles de mémoire, négligence, éthylisme, écart alimentaire.

*** Toutefois, dans bien des cas, on n’identifie pas de cause. Pour y remédier, on augmente ou on diminue, selon le cas, la dose de warfarine de 15-20 % (en mg/semaine). Des changements de dose de plus de 30 % provoquent presque toujours une correction excessive de l’INR dans l’autre direction ***

29
Q

Quels sont les principaux mécanismes d’interaction médicamenteuse avec les AVK?

A

1) Médicaments potentialisateurs

Leur liste est très longue. Plusieurs d’entre eux ont un effet modéré mais un petit nombre peut augmenter l’INR à plus de 15 et causer une hémorragie mortelle.

Une interaction grave et fréquente est causée par l’administration de la combinaison d’antibiotiques triméthroprime + sulfaméthoxazole (Bactrim®).

2) Médicaments antagonistes

La majorité d’entre eux accélèrent le catabolisme hépatique de l’AVK par induction enzymatique. Ce mécanisme-ci est également sournois car il ne devient actif (antagonisme) qu’après deux à trois semaines d’administration du médicament antagoniste (inducteur). Ces médicaments peuvent supprimer totalement l’anticoagulation.

Par contre, deux semaines après l’arrêt d’un inducteur enzymatique chez un patient anticoagulé, le catabolisme ralentit et l’AVK s’accumule : l’anticoagulation deviendra excessive et très dangereuse si la posologie n’est pas réduite.

30
Q

Nommer 3 effets secondaires des AVK

A

1) Nécrose cutanée

Peut survenir durant les premiers jours de traitement

Rare mais dramatique, elle survient surtout chez les sujets déficients en protéine C ou S.

2) Autres lésions cutanées (rares)

Érythème, alopécie, orteil pourpre.

3) Embryopathie

La période critique se situe entre la sixième et la douzième semaine de gestation.

31
Q

Quelles sont les cibles des anticoagulants directs?

A

Soit le facteur Xa ou le facteur IIa.

Ils n’ont pas besoin d’un cofacteur sanguin (indépendant de l’AT) pour inhiber l’action de ces facteurs.

32
Q

Quelles sont les indications des anticoagulants directs (AODs)?

A

Certains de ces anticoagulants s’administrent par voie intraveineuse (argatroban et bivalirudine). Leurs indications sont limitées au traitement de la thrombopénie à l’héparine.

Les anticoagulants oraux directs (AODs) [anciennement appelés NACO pour nouveaux anticoagulants oraux], disponibles depuis quelques années, sont maintenant considérés comme le traitement de premier choix de la thromboembolie veineuse.

33
Q

Quelles sont les avantages (6) et limitations (5) des AODs?

A

Leurs avantages :

  • une action rapide;
  • une administration orale;
  • peu d’interaction avec la diète et les médicaments;
  • pas de nécessité de monitoring sanguin;
  • demi-vie courte : diminution de l’effet anticoagulant rapide si nécessité d’arrêt pour chirurgie (en général 24-72 heures).
  • possibilité de réduire la dose en prévention des thromboembolies veineuses après 6 mois de traitement initial

Leurs limitations :

  • ils n’ont pas tous un antidote efficace;
  • le risque de saignement est comparable à celui des autres anticoagulants;
  • perte effet anticoagulant rapide en cas de non compliance;
  • impossibilité de mesure leur effet anticoagulant par les tests de coagulation courants, ce qui peut être problématique en cas de chirurgie urgente ou de non compliance
  • accumulation en insuffisance rénale (risque de saignement).
34
Q

Quels sont les 3 AODs ayant une activité contre le facteurs Xa? Quelles sont les indications de chacun?

A

1) Le rivaroxaban (XareltoRx)

  • Prévention des thromboembolies veineuses après remplacement du genou ou de la hanche.
    • Dose 10 mg PO die.
  • Traitement de la thromboembolie veineuse (TVP et EP).
    • Dose de 15 mg PO BIB X 3 semaines puis 20 mg PO die.
    • Dose de 10 mg PO DIE peut être envisagée pour la prophylaxie secondaire à long terme après 6 mois de traitement initial.
  • Prévention des embolies artérielles en fibrillation auriculaire non valvulaire.
    • Dose variable selon facteurs de risque.

2) L’apixaban (EliquisRx)

  • Prévention des thromboembolies veineuses après remplacement du genou ou de la hanche.
    • Dose 2.5 mg PO BID.
  • Traitement de la thromboembolie veineuse (TVP et EP).
    • Dose de 10 mg PO BIB X 7 jours puis 5 mg PO BID.
    • Dose de 2,5 mg PO BID peut être envisagée pour la prophylaxie secondaire à long terme après 6 mois de traitement initial.
  • Prévention des embolies artérielles en fibrillation auriculaire non valvulaire. Dose variable selon facteurs de risque.
    3) L’edoxaban (LixianaRx)
  • Traitement de la thromboembolie veineuse (TVP et EP).
    • Donner après anticoagulant parentéral X 5-10 jours. Dose de 60 mg PO ID.
    • Ajustement de dose à 30 mg PO ID si présence d’un des critères suivants :
      • Poids ≤ 60 kg
      • Utilisation concomitante d’un inhibiteur de la P-gp (sauf amiodarone ou vérapamil)
      • Clearance de la créatinine entre 30-49 ml/min
  • Prévention des embolies artérielles en fibrillation auriculaire non valvulaire.
    • Mêmes doses que TVP/EP.
35
Q

Quel est l’antidote spécifique des anticoagulants anti-Xa?

A

L’antidote andexanet alfa (AndexxaRx),

Antidote conçu pour renverser spécifiquement l’effet anticoagulant des anti-Xa. Il s’agit d’un facteur X recombinant modifié qui se lie avec les anti-Xa et empêche leur action.

*** Il n’est PAS encore approuvé par Santé Canada donc NON disponible pour utilisation hors étude. ***

36
Q

Quels sont les 3 AODs ayant une activité contre le facteurs IIa? Quelles sont les indications pour chacun?

A

1) L’argatroban

Est un dérivé de l’arginine utilisé pour le traitement de la thrombopénie à l’héparine.

Cette molécule possède une demi-vie courte et doit être administrée en perfusion intraveineuse continue.

Son action anticoagulante peut être monitorée à l’aide du temps de céphaline activé.

2) La bivalirudin (Angiomax Rx)

Utilisé chez les patients avec antécédent de thrombopénie à l’héparine qui subissent une procédure nécessitant une anticoagulation intraveineuse comme l’angioplastie coronarienne.

3) Le dabigatran (PradaxaRx)

  • Prévention des thromboembolies veineuses après remplacement du genou ou de la hanche.
    • Dose 110 mg PO BID (non remboursé par RAMQ).
  • Traitement de la thromboembolie veineuse (TVP et EP).
    • Donner après anticoagulant parentéral X 5-10 jours.
    • Dose de 150 mg PO BID (non remboursé par RAMQ).
  • Prévention des embolies artérielles en fibrillation auriculaire non valvulaire.
    • Dose variable selon facteurs de risque.
37
Q

Quel est l’antidote utiliser pour renverser spécifiquement l’effet anticoagulant du dabigatran?

A

l’idarucizumab (PraxbindRx)

Il s’agit d’un fragment d’anticorps monoclonal humanisé qui se lie avec le dabigatran et empêche son action.

38
Q

Décrire la surveillance suite à un traitement par AODs

A

Il est recommandé de revoir le patient environ 1 mois après l’introduction d’un AOD pour vérifier la compliance et les effets secondaires.

Le monitoring sanguin de l’effet anticoagulant des AOD n’est pas nécessaire. Par contre, il faut s’assurer de vérifier périodiquement la formule sanguin et les fonctions rénale et hépatique, minimalement une fois par année et plus souvent pour les patients âgés et à risque.

39
Q

Résumer les propriétés distinctives des principaux AODs (Dabigatran, Rivaroxaban, Apixaban, Edoxaban)

A
40
Q

Quelles sont les indications des médicaments antiplaquettaires?

A

Les antiplaquettaires sont particulièrement indiqués pour les processus thrombogènes dans lesquels les plaquettes jouent un rôle primordial.

Ils sont utilisés surtout pour prévenir et traiter les thromboses artérielles et ont peu d’efficacité pour le traitement ou la prévention des thromboses veineuses.

41
Q

Quels sont les 4 principaux médicaments antiplaquettaires utilisés

A

1) L’aspirin

De loin l’antiplaquettaire le plus souvent prescrit

La puissance antiplaquettaire de l’aspirine est modérée tout au plus, car son effet d’inhibition n’affecte qu’une partie des réactions biochimiques thrombogènes des plaquettes. L’aspirine n’a que peu d’effet sur l’activation des plaquettes par la thrombine.

2) Les inhibiteurs du récepteur P2Y12 de l’ADP,

3) l’abciximab (ReoProRx)

Inhibiteur spécifique du récepteur plaquettaire GP IIb/IIIa, utilisé uniquement par voie intraveineuse lors d’angioplastie

4) Le tirofiban (AggrastatRx)

Inhibiteur spécifique du récepteur plaquettaire GP IIb/IIIa, utilisé uniquement par voie intraveineuse lors d’angioplastie

42
Q

Quel est le mécanisme d’action de l’aspirine?

A

Inhibition de la synthèse des prostaglandines et inhibition de la production de prostacycline (PGI2) endothéliale

L’acide acétylsalicylique inhibe irréversiblement la cyclooxygénase plaquettaire. La synthèse des prostaglandines PGG2 et PGH2 et de leur dérivé, la thromboxane A2 est supprimée. Il en résulte :

  • une diminution de la sécrétion plaquettaire d’ADP et de sérotonine
  • une réduction de la deuxième vague d’agrégation (secondaire à la sécrétion plaquettaire)
  • un léger allongement du temps de saignement et du PFA-100 (cartouche collagène-épinéphrine)
  • une réduction de l’activité procoagulante des plaquettes

En inhibant aussi les molécules de cyclooxygénase de l’endothélium, l’aspirine diminue la production de PGI2. Ceci, en théorie, devrait diminuer l’effet antithrombotique recherché, car le PGI2 est un puissant antiplaquettaire naturel. Mais en réalité l’action antithrombotique n’est pas abolie pour autant puisque la synthèse de nouvelles molécules de cyclooxygénase endothéliale n’est pas inhibée. Aussi, 24 heures après la dernière dose d’aspirine, l’activité de la cyclooxygénase endothéliale et sa production de PGI2 sont en grande partie restaurées.

43
Q

Quelle est la rapidité d’action de l’aspirine?

A

30 minutes après l’ingestion de 325 mg d’aspirine sans enrobage, la synthèse de thromboxane A2 est presque totalement supprimée.

Les plaquettes circulantes sont incapables de synthétiser de nouvelles molécules de cyclooxygénase : en conséquence, l’aspirine les inhibe pour le restant de leur vie, i.e. en moyenne pour 4 à 5 jours. Après ce délai, il y a autant de plaquettes nouvelles (non inhibées) que de plaquettes anciennes de sorte que l’hémostase primaire a retrouvé suffisamment d’efficacité pour permettre qu’une intervention chirurgicale soit pratiquée, si nécessaire, sans risque hémorragique important.

44
Q

Nommer 3 antiplaquettaires de la classe des inhibiteurs des récepteurs de l’ADP

A
  • le clopidogrel (PlavixRx)
  • le ticagrelor (BrilintaRx)
  • le prasugrel (EfientRx).
45
Q

Quel est le mécanisme d’action des inhibiteurs des récepteurs de l’ADP?

A

Ces médicaments bloquent spécifiquement les récepteurs plaquettaires P2Y12 de l’ADP, inhibant ainsi les deux phases de l’agrégation plaquettaire. L’aspirine n’inhibe, elle, que la deuxième phase.

Ils bloquent aussi l’interaction agrégante du fibrinogène avec les récepteurs GP IIb/IIIa. Contrairement à l’aspirine, ils n’inhibent pas la synthèse de la prostacycline endothéliale.

46
Q

Nommer 3 effets secondaires de l’Apirine

A

1) Syndrome hémorragique

Les saignements sont généralement bénins lorsque seule l’aspirine en est responsable.

Ils seront généralement plus graves lorsqu’il existe un déficit préalable de l’hémostase (thrombopénie, thrombopathie ou coagulopathie) ou lorsque l’aspirine est associée à un anticoagulant ou à un agent thrombolytique.

2) Effets gastro-intestinaux

L’aspirine peut causer des érosions gastriques et même des ulcères qui peuvent contribuer à augmenter le risque hémorragique.

3) Réactions allergique

Chez certains patients, une réaction allergique à l’acide acétylsalicylique peut conduire à un angio-œdème, un bronchospasme et même un choc anaphylactique.

Bien que rares, ces réactions nécessitent un arrêt immédiat et définitif de l’aspirine qui peut habituellement être remplacée par le clopidogrel.

47
Q

Quel est le mécanisme d’action des agents thrombolytiques?

A

Tous les médicaments thrombolytiques (ou fibrinolytiques) sont des activateurs de la fibrinolyse qui transforment le plasminogène en plasmine, capable de dissoudre la fibrine.

Leur propriété thérapeutique principale est de pouvoir rétablir rapidement la circulation artérielle et de mettre fin à la séquence ischémie → lésion → nécrose du myocarde ou d’un autre tissu atteint par la thrombose. Les anticoagulants, eux, ne possèdent pas d’action thrombolytique directe.

La fibrine située au sein des thrombi est la cible thérapeutique à laquelle s’attaquent avant tout ces médicaments, mais ils dissolvent également la fibrine utile des bouchons hémostatiques. Un traitement fibrinolytique systémique comporte donc toujours des risques importants d’hémorragie ou de récidive d’hémorragie (ex : après une intervention chirurgicale).

48
Q

Quelles sont les 3 principaux agents thrombolytiques commercialisés? Quels sont les avantages et inconvénients de chacun?

A

1) La streptokinase

Polypeptide dérivé du streptocoque β-hémolytique.

Son origine bactérienne la rend immunogène ce qui en limite l’utilisation. Son administration peut conduire à des réactions allergiques modérées ou sévères, surtout si elle est répétée.

La streptokinase fait partie de la première génération d’agents thrombolytiques. Elle est non spécifique pour la fibrine contrairement aux nouveaux agents.

2) L’alteplase

Version recombinante non modifiée du t-PA, une molécule naturellement synthétisée par l’endothélium.

L’alteplase a l’avantage sur la streptokinase d’avoir une affinité plus spécifique pour la fibrine.

Contrairement à la streptokinase, elle n’entraîne aucune réaction allergique même après plusieurs expositions.

Sa demi-vie est toutefois très courte (4-6 minutes), nécessitant une perfusion intraveineuse continue de 60 minutes.

3) La tenecteplase

Molécule de t-PA recombinant.

Sa demi-vie est beaucoup plus longue (20 minutes) de sorte qu’une seule injection en bolus suffit à créer une thrombolyse adéquate.

*** En théorie, les agents ayant une affinité spécifique pour la fibrine, ne devraient pas induire de lyse systémique. En pratique, ce n’est pas le cas et ils sont associés à un risque de saignement significatif. ***

49
Q

Quelles sont les principales indications des agents thrombolytiques?

A

Les agents thrombolytiques sont indiqués principalement dans les maladies artérielles.

Ils ont aussi été étudiés dans les thromboembolies veineuses profondes où on a démontré qu’ils induisent une meilleure lyse du thrombus que les anticoagulants.

Les bénéfices à long terme ne sont pas clairement établis et leur risque hémorragique est plus élevé qu’avec les anticoagulants de sorte qu’il est primordial de bien évaluer leurs risques et bénéfices avant de les utiliser.

Les situations où on peut considérer l’utilisation des agents thrombolytiques sont :

  • L’embolie pulmonaire massive avec répercussions hémodynamiques.
  • La thrombose veineuse profonde extensive.
50
Q

Quelle est la prévalence de la maladie thromboembolique veineuse?

A

La maladie thromboembolique veineuse demeure un problème important même de nos jours. Environ un patient hospitalisé sur 100 développe une embolie pulmonaire et cette complication est responsable de 3 à 10 % des décès chez les patients hospitalisés.

51
Q

Résumer les facteurs de risque de la maladie thromboembolie veineuse

A

Tous les patients ne présentent pas le même risque de thromboembolies veineuses.

52
Q

Quelles sont les 2 principales façons de prévenir les thromboses veineuses et/ou ses complications chez un individu qu’on estime à risque?

A

1) Le dépistage systématique

Fait par des échographies sériées de façon à identifier les thromboses veineuses à leur début.

On peut ainsi ne traiter que les individus ayant une thrombose veineuse et éviter d’exposer tous les patients au risque de la prophylaxie.

Cette approche peut sembler intéressante pour les patients hospitalisés, en post opératoire par exemple. Dans les faits, c’est une pratique laborieuse, couteuse et peu sensible. L’échographie n’est pas très performante pour détecter les thromboses asymptomatiques qui sont dans bien des cas, petites, situées dans les veines distales et associées à une occlusion partielle de la veine. Pour ces raisons, cette approche est très peu utilisée.

1) L’administration de prophylaxie chez tous les patients à risque.

C’est habituellement la méthode préconisée.

53
Q

Quels sont les 2 types de prophylaxie de la thrombembolie veineuse?

A

1) Pharmacologique

On utilise généralement des doses moins fortes d’anticoagulants pour prévenir une thrombose que pour la traiter.

Les risques de saignement sont fonction de la dose et sont donc nettement moindres avec les doses de prophylaxie.

2) Mécanique

Dans certaines situations, où le risque de saignement est considéré trop élevé ou lorsque la conséquence d’un saignement peut être catastrophique, comme en neurochirurgie, les anticoagulants posent problème.

On choisira plutôt une prophylaxie mécanique sous forme soit de bas à compression graduée ou de jambières pneumatiques. Chez les patients à très haut risque, les méthodes mécaniques peuvent être combinées aux anticoagulants pour une double protection.

54
Q

Quels sont les médicaments utilisés en prophylaxie pharmacologique de la thromboembolie veineuse? Quelles sont les posologies de chacun?

A

1) L’héparine standard (non fractionnée)

La dose est de 5000 U 2 ou 3 fois par jour.

Le monitoring sanguin n’est pas nécessaire à cette dose.

2) Les HBPMs

Dans plusieurs situations cliniques, les HBPMs ont une efficacité comparable à l’héparine standard pour prévenir les thromboembolies veineuses.

Toutefois, dans certaines situations à haut risque comme la chirurgie pour prothèse du genou par exemple, les HBPMs sont supérieures à l’héparine standard.

Comme pour le traitement, la dose utilisée varie selon chaque type d’HBPM :

  • Daltéparine(FragminR) → 2500 à 5000 U par jour
  • Enoxaparine (LovenoxR) → 40 à 60 mg par jour
  • Tinzaparine(InnohepR) → 3500U à 75 U/kg par jour

3) La warfarine

Elle peut être utilisée mais il n’existe pas de dose réduite pour la prophylaxie.

On doit utiliser la même cible qu’en traitement soit un INR entre 2 et 3. Son délai d’action est aussi un facteur limitant.

La warfarine s’emploie surtout, lorsqu’on désire poursuivre la prophylaxie après la sortie de l’hôpital chez un patient à haut risque.

4) Le Fondiparinux (ArixtraR)

Peut s’utiliser en prophylaxie péri-opératoire.

5) Le Rivaroxaban (XareltoR) et l’apixaban(EliquisR)

Disponibles et remboursés par la RAMQ pour la prévention des thromboembolies veineuses après remplacement de la hanche et du genou.

6) L’aspirine

Est une prophylaxie peu efficace contre la thrombose veineuse.

55
Q

Comment détermine-t-on la prophylaxie de la thromboembolie veineuse selon le risque du patient?

A

Presque tous les patients hospitalisés ont des facteurs de risques pour les thromboses veineuses et la majorité d’entre eux devraient recevoir une prophylaxie pendant l’hospitalisation.

On a généralement une bonne idée de l’importance des principaux facteurs de risque lorsqu’ils sont pris isolément. Toutefois, il n’est pas rare que plusieurs facteurs soient présents chez le même patient et que leurs effets s’additionnent. Par exemple, si un individu de 65 ans doit subir une chirurgie générale majeure et qu’en plus, il est obèse et que sa chirurgie est pour un cancer son risque de thrombose augmente significativement.

On peut classer le risque de thromboembolies veineuses des patients hospitalisés en risque faible, modéré et élevé. Le tableau ci-dessous est un guide général qui doit être adapté à chaque patient en fonction des facteurs de risque additionnels. Dans l’exemple précédant, le patient serait probablement classé comme ayant un risque élevé compte tenu de tous ses facteurs de risques.

Une fois le patient classé selon son risque, le type de prophylaxie est déterminé en conséquence :

  • Risque faible → la mobilisation précoce est généralement une mesure suffisante.
  • Risque modéré → on utilise l’héparine standard ou les HBPMs
  • Risque élevé → les HBPMs sont habituellement le traitement de choix combinés ou non à une prophylaxie mécanique.
56
Q

Combien de temps la prophylaxie de la thromboembolie veineuse est-elle administrée?

A

La prophylaxie est généralement poursuivie pendant toute l’hospitalisation et cessée au départ de l’hôpital.

Pour certains patients à très haut risque, il peut y avoir un bénéfice à poursuivre pour 2 à 4 semaines après le départ. C’est le cas après une chirurgie orthopédique majeure (prothèse genou et hanche) et chez certains patients avec cancer.

57
Q

Quelle est la prévalence de l’utilisation d’une prophylaxie contre la thromboembolique veineuse?

A

Malgré le fait qu’il existe de nombreuses études qui démontrent que la thromboprophylaxie réduit les complications thromboemboliques, son utilisation était jusqu’à récemment variable et généralement insuffisante. Ceci s’explique d’une part par la perception erronée qu’ont plusieurs médecins que l’embolie pulmonaire fatale est rare et que la prophylaxie est peu efficace et d’autre part par la crainte des complications hémorragiques.

Il est maintenant exigé que les patients admis à l’hôpital soient évalués pour décider de la pertinence de leur prescrire une thromboprophylaxie. Cette mesure a amélioré considérablement le taux de thromboprophylaxie.

58
Q

Quel est l’objectif du traitement des thromboembolies veineuses?

A

L’objectif du traitement avec les anticoagulants n’est pas de dissoudre le thrombus mais d’empêcher sa propagation et l’embolie pulmonaire fatale qui peut survenir comme complication ultime.

À quelques exceptions près, le traitement d’une thrombose veineuse profonde et d’une embolie pulmonaire est le même.

Il est important de débuter le traitement dès que le diagnostic est porté pour éviter de soumettre le patient au risque potentiel d’une embolie pulmonaire fatale. Lorsque le diagnostic est suspecté mais qu’il y a un délai pour le confirmer, il est de mise de débuter le traitement quitte à le cesser si le diagnostic est infirmé.

La thrombose veineuse superficielle est traitée différemment. Si un traitement est nécessaire, il est recommandé d’administrer une dose prophylactique d’HBPM ou de fondaparinux pour 45 jours.

59
Q

Quel est le traitement standard de la thromboembolie veineuse?

A

Dans presque tous les cas, ce sont les anticoagulants qui sont utilisés. Le traitement se fait en 2 temps : le traitement initial et la prophylaxie secondaire

60
Q

Quelles sont les 2 options utilisées pour le traitement initial de la thromboembolie veineuse?

A

OPTION 1 : Les héparines suivies des AVK.

Les AVK seuls ne sont pas une bonne option en raison de leur délai d’action.

HBPM : Les doses varient selon les agents. La plupart des patients peuvent être traités en externe étant donné, que le traitement est administrée par voie sous-cutanée et qu’il n’est pas nécessaire de faire des contrôles sanguins, Dans certains cas où l’embolie pulmonaire est importante, on peut choisir d’hospitaliser le patient pour quelques jours pour s’assurer de sa stabilité avant de le libérer. Le traitement dure au minimum 4 à 6 jours.

Héparine non fractionnée : elle n’est presque plus utilisée dans le traitement des thromboembolies veineuses étant donné qu’il est nécessaire pour l’administrer d’hospitaliser le patient. Dans les situations, où on pourrait devoir cesser le traitement rapidement (ex : risque de saignement potentiel ou procédure prévue), l’héparine non fractionnée peut être un bon choix étant donné que sa demi-vie est plus courte que celle des HBPMs.

OPTION 2- Les AODs.

Ils sont maintenant considérés comme le traitement de premier choix de la thromboembolie veineuse par les groupes d’experts.

La principale contre-indication à cette option est la présence d’insuffisance rénale. Ces patients doivent être traités avec l’option 1.

61
Q

Quels sont les anticoagulants pouvant être utilisés en prophylaxie secondaire lors du traitement standard de la thromboembolie veineuse?

A

1) AOD

Si le traitement a été amorcé avec un AOD, il est poursuivi comme prophylaxie secondaire. On peut considérer diminuer la dose après 6 mois de traitement initial.

2) La warfarine

Généralement le premier choix si le traitement a été amorcé avec une HBPM/héparine

L’INR visé est entre 2 et 3. Comme l’effet antithrombotique des AVK prend au minimum 4 jours, la warfarine est habituellement débutée au jour 0 de façon à avoir un chevauchement d’au moins 4-6 jours entre les HBPMs (ou l’héparine non fractionnée) et la warfarin

3) HBPM

Poursuite de l’HBPM est une option aussi efficace que la warfarine mais moins pratique en raison de la voie d’administration sous-cutanée des HBPMs.

Il existe 2 situations où l’HBPM est clairement préférable à la warfarine :

  • Patients avec cancer : il a été démontré que lorsque la thromboembolie veineuse survient chez un patient ayant un cancer actif, les HBPMs sont plus efficaces que la warfarine pour prévenir les récidives. Le risque est diminué de près de la moitié. Les études récentes démontrent que les AOD sont aussi une option efficace chez cette population.
  • Femmes enceintes : la warfarine et les AOD sont contre-indiqués en grossesse. Les HBPMs sont par conséquent le meilleur choix chez la femme enceinte.
62
Q

Quelle est la durée de la prophylaxie secondaire d’un traitement standard de thromboembolie veineuse

A

C’est un minimum de 3 mois pour tous.

1) S’il s’agit d’une thrombose veineuse profonde distale le traitement est habituellement cessé après 3 mois.
2) S’il s’agit d’une thrombose veineuse profonde proximale ou d’une embolie pulmonaire :
* Lorsque la thromboembolie a été causée par un facteur transitoire qui n’est plus présent, on peut généralement cesser le traitement après 3 mois puisqu’il a été démontré qu’une fois le facteur de risque disparu, le taux de récidive est faible. C’est la situation habituelle des thromboses post opératoires.
* Lorsque le facteur de risque est permanent, le traitement est habituellement continué aussi longtemps que le facteur de risque persiste. C’est ce qui se produit chez les patients qui ont un cancer actif, par exemple.

  • Lorsqu’il s’agit d’une thromboembolie veineuse idiopathique, on envisage généralement un traitement à long terme parce que les risques de récidive dans les années suivant l’arrêt du coumadin sont significatifs. Le risque de récidive n’est pas le même chez tous les patients présentant une thrombose idiopathique et des études évaluent actuellement certains critères qui pourraient permettre d’identifier un sous-groupe à faible risque chez qui l’anticoagulation pourrait être cessée. Le fait d’avoir une thrombophilie (à moins qu’elle soit à haut risque, ce qui est rare) n’est pas un critère majeur pour décider de l’arrêt ou de la poursuite de l’anticoagulation.
    Les risques de saignements majeurs pouvant être aussi élevés que 1 à 2% par année chez les patients anticoagulés à long terme, il est primordial d’évaluer pour chaque patient les bénéfices et les risques de l’anticoagulation. L’arrêt ou la poursuite de l’anticoagulation est une décision complexe qui se prend avec le patient en évaluant tous les aspects de la question y compris la préférence de ce dernier. Si la décision retenue est de poursuivre l’anticoagulation à long terme, il est important que la situation soit réévaluée périodiquement pour s’assurer qu’il n’y a pas d’éléments nouveaux qui font craindre un saignement et pencher la balance vers l’arrêt de traitement.
  • Lorsqu’il s’agit d’une thromboembolie récidivante, le traitement est généralement poursuivi à long terme. Les mêmes considérations sur les risques de saignement s’appliquent.
63
Q

Dans quelles situations particulières traite-t-on une thromboembolie veineuse avec des agents fibrinolytiques?

A

Les agents fibrinolytiques (généralement le t-PA) permettent la lyse rapide du thrombus mais il n’est pas démontré qu’il y ait clairement des bénéfices à long terme. Le risque de saignement est plus élevé qu’avec les anticoagulants. C’est pourquoi on les considère exclusivement dans les situations suivantes :

  • Embolie pulmonaire avec choc et absence de contre-indication
  • Thromboses veineuses extensives chez certains patients sélectionnés
64
Q

Dans quelles situations particulières traite-t-on une thromboembolie veineuse avec un filtre dans la veine cave inférieure?

A

Dans certaines situations où il y a une contre-indication absolue à l’emploi des anticoagulants (ex : saignement actif), on peut envisager d’installer un filtre dans la veine cave inférieure qui servira de barrière mécanique à une éventuelle embolie pulmonaire.

Idéalement, on retire le filtre dès que le saignement est suffisamment contrôlé pour permettre la reprise de l’anticoagulation de façon sécuritaire.