L'hémostase normale Flashcards

1
Q

Définir ce qu’est l’hémostase?

A

L’hémostase est la réaction de défense de l’organisme contre une hémorragie en activité ou imminente.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Comment se produit l’hémorragie?

A

L’hémorragie survient dès que des vaisseaux sont rupturés, la pression intravasculaire étant supérieure à la pression extravasculaire. Le sang, fluide à l’état normal, s’échappe des vaisseaux.

L’hémorragie crée souvent une situation d’urgence, en raison du risque soit d’une perte sanguine considérable, soit d’une compression d’un organe vital par un hématome produit par une hémorragie interne.

Pour être efficace, l’hémostase doit enrayer rapidement l’hémorragie.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Comment les réactions d’hémostases empêchent-elles l’hémorragie?

A

Les réactions d’hémostase ont pour fonction principale de construire des bouchons hémostatiques oblitérant éventuellement les brèches vasculaires.

Le sang contient tous les éléments nécessaires (cellulaires et plasmatiques) pour constituer le bouchon hémostatique.

C’est donc le sang qui constitue le «tissu hémostatique d’urgence» qui comblera les brèches vasculaires.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Quelles sont les 3 qualités que doit posséder le bouchon hémostatique pour remplir ses fonctions physiologiques?

A

1) Rapidité pour minimiser les pertes sanguines.

2) Solidité pour résister à la pression intravasculaire et aux tractions mécaniques et pour adhérer au pourtour de la brèche.

3) Durabilité pour empêcher la reprise de l’hémorragie jusqu’à la guérison complète de la plaie.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Comment l’hémostase est-elle déclenchée?

A

Des réactions des plaquettes sanguines et du plasma doivent être déclenchées.

C’est le contact du sang avec la paroi des vaisseaux lésés qui amorce les réactions.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Décrire le changement de l’état fondamental du sang dans l’hémostase

A

Le déclenchement des réactions d’hémostase crée, un changement fondamental de l’état du sang. La caractéristique de circulation fluide est abandonnée au profit de la construction rapide d’un bouchon hémostatique.

Le sang ne circule pas à la même vitesse à l’intérieur du vaisseau. Sa vitesse maximale au centre et minimale en périphérie. Dans les petits vaisseaux où la vitesse du sang est plus élevée, il y a une grande différence entre les vitesses du sang des couches situées au centre du vaisseau et celles de la périphérie. C’est la force de cisaillement.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Quelles sont les 2 grandes composantes de l’hémostase? En quoi consistent-elles? Dans quel ordre se produisent-elles?

A

1) Hémostase primaire

Les plaquettes activées et leurs cofacteurs plasmatiques interagissent avec la paroi vasculaire.

Cette composante majeure de l’hémostase s’appelle «primaire» car elle est la plus rapide (trois à cinq minutes) à survenir

2) Coagulation sanguine

La coagulation sanguine est composée d’une dizaine de protéines plasmatiques de la coagulation.

Environ dix minutes après avoir été déclenché, le mécanisme de la coagulation produit le caillot de fibrine. À cause de ce délai, certains ont appelé la coagulation l’hémostase « secondaire », par opposition à l’hémostase primaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Où l’hémostase primaire est-elle la plus efficace?

A

L’hémostase primaire trouve son efficacité physiologique maximale dans les très petits vaisseaux (artérioles, veinules et capillaires).

Ceci est expliqué par le fait que le taux de cisaillement élevé accélère l’adhésion des plaquettes considérablement.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Où la coagulation est-elle le plus efficace?

A

La coagulation est particulièrement efficace et nécessaire dans les vaisseaux de petit et de moyen calibres.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Décrire les étapes du travail conjoint de l’hémostase primaire et de la coagulation

A

1) La production du clou plaquettaire (hémostase primaire) et de la fibrine (coagulation) est déclenchée
2) L’hémostase primaire et la coagulation travaillent en concertation pour fabriquer le clou plaquettaire, puis pour le renforcer par la fibrine.
3) Le clou plaquettaire consolidé par le caillot de fibrine constitue le bouchon hémostatique.
4) Avec le temps les plaquettes sont détruites et le bouchon est stabilisé par le facteur XIII ce qui augmente sa durabilité. On l’appelle alors bouchon fibrineux.

Donc :

Hémostase primaire : → bris vasculaires → hémorragie, lésion de l’intima et vasoconstriction → exposition de substances activatrices → activation des plaquettes → séquence de réactions plaquettaires : adhésion et sécrétion plaquettaires → agrégats plaquettaires → clou plaquettaire. Ce clou constitue le produit final, instable, de l’hémostase primaire.

Coagulation : bris vasculaires → activation de la coagulation sanguine et des surfaces plaquettaires procoagulantes → production de thrombine et de fibrine → stabilisation du clou plaquettaire → formation du bouchon hémostatique → stabilisation par facteur XIII → formation du bouchon fibrineux → destruction par la fibrinolyse.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Définir ce qu’est la thrombopoïèse

A

Processus de fabrication des plaquettes dans la moelle osseuse par la lignée des mégacaryocytes, cellules de très grande taille et multinucléées.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Comment se fait la régulation de la thrombocytopoïèse?

A

Thrombopoïétine.

La thrombocytopénie amène une augmentation du taux de la thrombopoïétine sérique, laquelle active la différenciation des cellules souches en mégacaryocytes et accélère la maturation du cytoplasme.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Décrire l’anatomie de la plaquette

A

Les plaquettes sont des cellules anucléées de très petite taille, au nombre de 150 à 400 x 109/L de sang en forme d’un disque à surfaces biconvexes. Le volume moyen d’une plaquette est dix fois plus petit (9 fL vs 90 fL) que celui du globule rouge.

La membrane cellulaire est composée d’une double couche de phospholipides. Des glycoprotéines sont insérées dans la membrane. Elles sont responsables des interactions de la plaquette avec d’autres constituants sanguins ou cellulaires. Les plus importantes sont :

  • GP Ib → récepteur de surface pour le facteur von Willebrand.
  • GP IIb/IIIa → récepteur de surface pour le fibrinogène qui s’exprime suite à l’activation plaquettaire.

Dans le cytoplasme se trouve le cytosquelette de la plaquette, composé de microtubules, qui contribue au maintien de la forme discoïde de la plaquette et à ses changements de forme.

Le cytoplasme contient de nombreuses organelles:

  • Organelles universels (mitochondries, lysosomes, appareil de Golgi, particules de glycogène);
  • Organelles de sécrétion hémostatique
    • granulations alpha (ADP, sérotonine, calcium)
    • granulations denses (facteurs de coagulation, facteur von Willebrand, fibronectine, PF4)

Dans le cytoplasme on retrouve également 2 systèmes de canaux :

  • Le système canaliculaire relié à la surface (SCRS), formé d’invaginations de la membrane, et responsable de la sécrétion des substances contenues dans les granules vers l’extérieur de la plaquette.
  • le système tubulaire dense où le calcium est stocké.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Combien de plaquettes sont produites? Comparer avec la production d’érythrocytes

A

Chaque mégacaryocyte donne naissance à 1000 à 3000 plaquettes. La production plaquettaire globale est d’environ 100 milliards par jour.

Il existe 20 à 25 érythrocytes pour une plaquette dans le sang normal.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Où circulent et sont stockées les plaquettes?

A

Les érythrocytes circulent dans le centre de la lumière tandis que les plaquettes sont placées près de l’endothélium.

Environ 30 % des plaquettes sont séquestrées temporairement dans la rate, dans les conditions normales.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Quelle est la durée de vie des plaquettes dans la circulation sanguine?

A

De sept à dix jours.

Le volume plaquettaire diminue à mesure qu’elles prennent de l’âge.

Environ les 2/3 des plaquettes meurent par sénescence dans la rate et les sinus de la moelle osseuse. Les autres meurent en participant au maintien de l’intégrité vasculaire.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
17
Q

Décrire la vasoconstriction initiale lors d’un bris vasculaire. Par quoi est-elle causée?

A

À l’état normal, les plaquettes circulent sans adhérer à l’endothélium intact. Lorsqu’il y a un bris vasculaire, il y a rapidement une vasoconstriction locale qui a pour but d’atténuer les pertes sanguines.

Elle est principalement causée par la thromboxane A2 et la sérotonine qui sont sécrétées par les plaquettes activées.

La vasoconstriction étant de courte durée elle doit être suivie de la formation du clou plaquettaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
18
Q

Par quoi est provoquée l’activation plaquettaire?

A

1) Exposition du collagène du vaisseau lésé
2) Libération de substances agrégantes appelées agonistes (ADP, collagène, thrombine) qui se lient à des récepteurs de la plaquette.

19
Q

Quelles sont les 4 étapes principales de la formation du clou plaquettaire?

A

1) L’adhésion plaquettaire

Se fait par l’accolement des plaquettes au collagène et autres fibres conjonctives de la brèche vasculaire.

L’adhésion est accélérée considérablement par le facteur von Willebrand qui lie le collagène au récepteur GP1b de la plaquette.

Il s’ensuit un changement de forme de la plaquette avec formation de pseudopodes qui permettent une meilleure couverture de la brèche vasculaire.

2) La sécrétion plaquettaire

Les agonistes en se liant aux plaquettes activent la voie des prostaglandines. Au repos, les plaquettes ne synthétisent pas de prostaglandines.

Lorsqu’elles sont stimulées, l’acide arachidonique est libéré de certains phospholipides de la membrane plaquettaire, et il s’ensuit une synthèse d’endoperoxydes à l’aide d’une cyclooxygénase. Les endoperoxydes PGG2 et PGH2 sont ensuite transformés en thromboxane A2.

Une deuxième voie des prostaglandines génère l’inositol triphosphate (IP3) et le diacylglyceron (DG). Ces deux substances ainsi que la thromboxane A2 constituent des seconds messagers puissants qui augmentent le calcium intraplaquettaire et provoquent la sécrétion plaquettaire.

La thromboxane A2 est sécrétée par les plaquettes et a des propriétés très puissantes pour provoquer l’agrégation plaquettaire, la sécrétion plaquettaire, et la vasoconstriction des artères. La cyclooxygénase plaquettaire est inhibée de façon irréversible par l’acide acétylsalicylique (aspirine).

3) L’agrégation plaquettaire

Les plaquettes s’accolent les unes aux autres et constituent le clou plaquettaire.

L’ADP et la thromboxane A2 sont les deux principaux agrégants sécrétés par les plaquettes. Ces molécules stimulent l’exposition des récepteurs GP IIb/IIIa qui capturent les molécules de fibrinogène. Le fibrinogène aidé du calcium forme des ponts entre deux plaquettes : celles-ci s’accolent les unes aux autres, produisant l’agrégat plaquettaire.

L’agrégat est initialement instable et a tendance à se désagréger. Mais après quelques minutes, il est stabilisé principalement par l’action de la thrombine et de la fibrine : c’est la contribution de la coagulation à l’hémostase.

4) La rétraction

La rétraction de l’agrégat et du caillot de fibrine complète cette séquence. Les plaquettes possèdent en abondance une protéine contractile qui se contracte une fois l’agrégat formé. Comme les plaquettes adhèrent fermement les unes aux autres et au collagène du pourtour de la brèche vasculaire, la contraction rapetisse l’agrégat plaquettaire et la brèche vasculaire et rend plus compact, plus étanche et plus résistant le clou plaquettaire. La thrombine et la fibrine sont nécessaires à la rétraction de l’agrégat et du caillot de fibrine qui sont enchevêtrés l’un dans l’autre.

20
Q

Quelles sont les substances libérées par les plaquettes activées?

A

Des substances agrégantes :

  • L’ADP et la sérotonine
  • La thromboxane A2

Des substances vasoconstrictrices :

  • La thromboxane A2
  • La sérotonine

Des activités procoagulantes :

  • Les plaquettes activées remanient à leur surface des phospholipides qui vont capturer les facteurs de coagulation et permettre leurs interactions de façon beaucoup plus efficace que si elles étaient en circulation.
  • À l’aide du calcium, ces surfaces absorbent côte à côte les protéines coagulantes qui se trouvent ainsi plus concentrées
  • Ces surfaces protègent les facteurs de coagulation des protéines anticoagulantes du plasma qui voudraient les neutraliser.
21
Q

Quelles sont les interactions entre les plaquettes, les vaisseaux et la coagulation?(4)

A

1) les plaquettes libèrent des substances vaso-actives qui provoquent la vasoconstriction du vaisseau : ce sont la thromboxane A2 et la sérotonine.
2) les plaquettes démasquent à leur surface des phospholipides qui catalysent plusieurs des réactions enzymatiques de la coagulation plasmatique, accélérant considérablement cette dernière (activité procoagulante).
3) la thrombine, générée par la coagulation, est un activateur puissant de la sécrétion et de l’agrégation plaquettaire.
4) le bris de l’endothélium expose le facteur tissulaire, qui déclenche l’activation de la voie extrinsèque.

22
Q

Définir ce qu’est la coagulation

A

La coagulation est le processus qui fait passer le sang de l’état fluide à l’état solide, en transformant le fibrinogène en fibrine. Ceci survient suite à l’activation séquentielle des protéines plasmatiques appelées facteurs de coagulation

23
Q

Quels sont les intervenants de la coagulation?

A

Plusieurs de ces facteurs (mais pas tous) sont, à l’état de repos, des pro-enzymes. L’activation de la coagulation les transforme l’une après l’autre en enzymes actives. Cette production séquentielle d’enzymes amplifie très fortement la réaction de coagulation. De telle sorte que, à partir d’un stimulus initial minime (au site d’une brèche vasculaire), une quantité considérable de thrombine est produite après quelques minutes seulement.

Les réactions de la coagulation se déroulent essentiellement à la surface des plaquettes. Celles-ci, une fois activées, fixent les facteurs à l’aide du calcium ionisé et accélèrent de beaucoup leurs interactions coagulantes.

24
Q

Quels sont les principaux produits de la coagulation? (2)

A
  • La thrombine, qui est l’enzyme-pivot de l’hémostase
  • La fibrine, qui constitue le caillot proprement dit.
25
Q

Quelle est la contribution de la coagulation à l’hémostase?

A

Elle augmente la solidité du bouchon hémostatique.

Par la formation continue de fibrine dans le bouchon pendant quelques jours, elle rend celui-ci durable et résistant à la fibrinolyse. La fibrinoformation empêche la reprise de l’hémorragie jusqu’à temps que la guérison de la plaie soit suffisamment avancée, c’est-à-dire pendant sept à dix jours.

Lorsqu’il y a défaillance de la coagulation, les bouchons hémostatiques sont éphémères et les hémorragies récidivent à retardement, l’hémostase primaire n’ayant réussi à arrêter l’hémorragie que pour les premières 3 à 48 heures environ.

26
Q

Quels sont les facteurs de coagulation plasmatiques? Lesquels sont à l’état de repos et lesquels sont activés?

A

*** les facteurs de la coagulation sont désignés habituellement par un chiffre romain. Un synonyme existe pour certains. Tous les facteurs numérotés sont des protéines retrouvées dans le plasma normal. ***

1) À l’état de repos :

  • soit des pro-enzymes (II, VII, IX, X, XI, XII, XIII).
  • soit des cofacteurs dépourvus d’activité enzymatique qui accroissent l’activité d’une enzyme coagulante (V, VIII).

La majorité de ces protéines subissent une activation durant le processus de coagulation. La protéine transformée est désignée par le suffixe «a» après le chiffre romain (ex. IXa).

La transformation que subit la protéine de la coagulation est dans la plupart des cas causée par une enzyme.

2) La protéine transformée devient :

  • soit une enzyme active (ex : II activé par le Xa devient IIa),
  • soit un cofacteur activé (ex : V activé par le IIa devient Va, un cofacteur activé sans activité enzymatique).
27
Q

Quels sont les cofacteurs démasqués sur les membranes cellulaires? Quel est leur rôle ?

A

Le facteur tissulaire n’est pas dans le plasma mais encré dans la couche de phospholipides membranaires de certaines cellules dont les cellules endothéliales.

Il est extériorisé lorsqu’une cellule est stimulée. Il n’a pas à être activé. Seul, il est dépourvu d’activité coagulante.

Activités procoagulantes des plaquettes.

28
Q

Où sont synthétisés les facteurs de la coagulation?

A

Synthèse hépatique

la plupart des facteurs protéiques de la coagulation sont fabriqués par les hépatocytes. Le facteur VIII est synthétisé au foie mais pas par les hépatocytes (cellules endothéliales probablement).

29
Q

Où est synthétisé les facteur von Willebrand?

A

le cofacteur plasmatique de l’adhésion plaquettaire fait exception car n’est pas synthétisé au foie.

Il est synthétisé et stocké dans les cellules endothéliales, dans les mégacaryocytes et dans les plaquettes.

30
Q

Comment l’humain s’approvisionne-t-il en vitamine K

A

Principalement par l’apport alimentaire, et accessoirement par la synthèse endogène de vitamine K par la flore microbienne du tractus gastro-intestinal.

31
Q

Où se fait l’absorption de la vitamine K?

A

La vitamine K est un cofacteur liposoluble. Son absorption nécessite une absorption normale des graisses, et elle se fait principalement à la partie proximale du petit intestin.

32
Q

Combien de temps faut il avant qu’une carence en vitamine K s’installe? Où est-elle stockée?

A

Les réserves normales de vitamine K de l’organisme (au foie probablement) ne sont pas considérables : une hypovitaminose K peut apparaître sept à vingt jours après l’arrêt complet de l’absorption de cette vitamine.

33
Q

Quel est le rôle de la vitamine K dans l’hémostase?

A

La vitamine K est nécessaire à l‘activité coagulante des facteurs II, VII, IX, et X, et à l‘activité anticoagulante (ou antithrombotique) des protéines C et S.

La vitamine K catalyse la carboxylation de résidus de l’acide glutamique à l’extrémité de la protéine coagulante. Lorsque cette carboxylation n’a pas lieu, l’activité biologique de la molécule est réduite considérablement car celle-ci ne peut établir de ponts calciques avec les phospholipides plaquettaires

En l’absence de vitamine K ou lors de l’administration d’antagonistes de la vitamine K (AVK), la synthèse quantitative de ces protéines est inchangée, mais la molécule ne possède pas son activité coagulante. Par exemple, le facteur IX sera synthétisé en pro-enzyme puis activé en IXa mais il sera moins efficace pour transformer le X en Xa puisqu’incapable de se lier aux phospholipides procoagulants des plaquettes.

34
Q

Quelles sont les deux voies d’activations de la coagulation?

A

Les processus de la coagulation sont structurés en deux chaînes de réactions séquentielles. L’activation de la première enzyme d’une seule des deux chaînes suffit à déclencher la coagulation.

Ces deux chaînes ou voies d’activation sont appelées respectivement :

  • la voie intrinsèque (ou système de contact),
  • la voie extrinsèque (ou voie du facteur tissulaire).
35
Q

Quelle est la voie finale de la coagulation?

A

Les 2 chaîne d’activations (voies intrinsèque et extrinsèque) se rejoignent lorsque chacune produit l’enzyme Xa. À partir de cette dernière, les voies sont fusionnées en une partie finale commune.

La partie finale commune (souvent appelée également «voie finale commune») débute donc avec l’enzyme Xa, et se termine avec la formation de fibrine stabilisée.

36
Q

Décrire la voie d’activation intrinsèque de la coagulation

A

Cette voie est déclenchée par le contact du sang avec une surface étrangère. La contribution de cette voie d’activation in vivo est probablement minime.

1) Le facteur XII est activé (XIIa) par une substance étrangère.
2) Une fois l’enzyme XIIa produite, il s’ensuit une série de réactions enzymatiques en cascades : à tour de rôle, deux pro-enzymes (XI, IX) sont transformées en enzymes (XIa, IXa) qui s’attaquent activement au substrat suivant.
3) Le facteur IXa se lie à un cofacteur plasmatique, le facteur VIIIa, formant un complexe nommé «tenase» (ten pour X) qui va, à l’aide des phospholipides procoagulants plaquettaires et du calcium, transformer le facteur X en Xa.

37
Q

Décrire la voie d’activation extrinsèque de la coagulation

A

La voie extrinsèque est également appelée la «voie du facteur tissulaire». Elle représente la voie principale d’initiation des mécanismes hémostatiques in vivo.

1) La voie extrinsèque est déclenchée par l’action du facteur tissulaire (FT), exposé à la surface d’une cellule stimulée ou agressée (cellule endothéliale, fibroblaste ou macrophage par exemple).
2) Le facteur tissulaire, une fois extériorisé, aidé des phospholipides membranaires, capture et active le facteur VII. Le complexe du FT/VIIa transforme le facteur X en Xa, enclenchant automatiquement la partie finale commune. Le complexe FT/VIIa/Xa transforme également le IX en IXa.
3) Le facteur VII est le seul facteur de la voie extrinsèque avant la voie finale commune.

38
Q

Quelle est l’importance des voies intrinsèques et extrinsèques dans l’hémostase in vivo?

A

Les réactions hémostatiques sont in vivo initiées principalement par la voie extrinsèque. Par contre, à elle seule, la voie extrinsèque ne pourrait pas générer assez de facteur Xa donc pas assez de thrombine ni de fibrine, pour parvenir à un caillot solide.

Ceci s’explique en partie par le fait que le complexe FT/VIIa/Xa est inactivé par l’inhibiteur de la voie extrinsèque, le TFPI (Tissue Factor Pathway Inhibitor). La voie intrinsèque est donc nécessaire pour générer de la thrombine en quantité suffisante.

In vivo, la voie intrinsèque n’est pas mise à contribution par l’activation du facteur XII mais principalement par :

  • L’activation du facteur XI par la thrombine générée initialement par la voie extrinsèque et par,
  • L’activation du facteur IX par les facteurs VIIa et Xa également générés par la voie extrinsèque.

Tout ceci mène à une génération plus importante de facteur Xa et de thrombine. La thrombine formée activera en retour les facteurs V et VIII, deux cofacteurs qui accélèrent la transformation des facteurs X et II. Ce phénomène d’amplification permet qu’à partir d’une petite brèche vasculaire quelques molécules d’enzymes soient formées puis qu’en quelques minutes, celles-ci provoquent une génération explosive de thrombine et de fibrine

39
Q

Décrire la voie finale commune de lacoagulation

A

La voie finale commune commence avec le facteur Xa. Ce dernier se lie au cofacteur Va pour former un complexe nommé «prothrombinase» qui, à l’aide des phospholipides et du calcium, va transformer le facteur II (ou prothrombine) en facteur IIa, appelé thrombine.

40
Q

Quelles sont les actions hémostatiques de la thrombine? (4)

A

La thrombine est l’enzyme-pivot de l’hémostase :

  • Elle transforme le fibrinogène en fibrine;
  • Elle active le facteur XIII en XIIIa qui stabilise le caillot de fibrine;
  • Elle est un puissant activateur de la sécrétion et de l’agrégation plaquettaires
  • Elle active les cofacteurs V, VIII et le facteur XI, ce qui accélère ainsi la voie intrinsèque.
41
Q

Décrire les étapes (3) de la transformation du fibrinogène en fibrine insoluble (caillot)

A

1) Protéolyse

Protéolyse sélective par la thrombine qui libère tour à tour les fibrinopeptides A et B, ce qui donne naissance au monomère de fibrine.

2) Polymérisation

Agrégation des monomères de fibrine, conduisant à l’insolubilisation du polymère. Les monomères s’associent :

  • bout à bout : les fibrilles s’allongent;
  • côte à côte : les fibrilles s’épaississent.

3) Stabilisation enzymatique

Formation de liens covalents (appelés D-D) entre les monomères de ces polymères par l’action du facteur XIIIa. Sous l’action de la thrombine à nouveau, le facteur XIII devient le XIIIa. C’est une transamidase qui crée des liaisons covalentes qui stabilisent les polymères et par voie de conséquence le caillot de fibrine et le bouchon hémostatique.

42
Q

Décrire la structure finale du caillot de fibrine

A

le caillot est constitué d’un très grand nombre de fibrilles de fibrine. Ces fibrilles sont reliées entre elles et constituent un filet aux mailles serrées. Ce filet est confectionné sur la brèche vasculaire, aussi bien entre les agrégats plaquettaires qu’autour du clou plaquettaire.

43
Q

Quel est le rôle de la fibrine? (3)?

A

La fibrine rend le bouchon hémostatique :

▪ plus solide face à la pression intravasculaire et à des tractions mécaniques;

▪ plus résistant à l’assaut de la fibrinolyse durant la guérison de la plaie;

▪ plus durable.

44
Q

Comment l’hémostase peut-elle conduire à la thrombose? Quels sont les mécanismes qui nous en protège?

A

À l’état normal, les réactions hémostatiques sont «dangereusement» efficaces. Leur puissance est souvent excessive. En effet, si elles surviennent de façon intempestive, par exemple dans la lumière d’un vaisseau plutôt que dans une brèche vasculaire qui saigne, ces réactions puissantes peuvent provoquer des thromboses et des embolies.

Pour pallier ces risques élevés de thrombose inhérents à la puissance explosive des mécanismes d’hémostase, l’organisme possède un autre ensemble de mécanismes destinés à nous protéger contre tout débordement des réactions hémostatiques : antithrombine, système anticoagulant de la protéine C, fibrinolyse, propriétés et réactions de l’endothélium, et d’autres.