Les médias - Divertissement et paniques morales Flashcards
A quoi renvoie la notion de cadrage ?
Quand on présentte une même réalité de deux façons différentes, on peut en modifier la perception des individus.
Changer la façon dont on présente les choses et les faits a un impact énorme sur les préférences des individus.
Théorie de la cultivation (GERBNER & GROSS)
La théorie de la culture ou “cultivation theory” considère que la télévision, sans être à l’origine de la culture commune, va cependant s’emparer de cette culture et la propager, l’entretenir pour en faire une norme.
Les images et messages qui forment notre environnement culturel sont de nos jours transmis par la télévision plutôt que par la religion ou l’éducation. En conséquence, la télévision formate notre perception du monde et nous véhicule un certain nombre de valeurs et de normes à notre insu.
Ex: La violence à l’écran contribue de manière relativement insignifiante à la violence réelle; en revanche, elle cultive des sentiments d’insécurité et de vulnérabilité à l’origine de comportement de dépendance et de soumission.
La théorie de Gerbner s’applique plus spécifiquement au “heavy viewers” et aux jeunes enfants qui consomment plusieurs heures de télévision par jour.
T. Gitlin, The Whole World Is Watching
Gitlin étudie les mouvements de gauche aux USA dans les années 1960. Il décrit le paradoxe de la manifestation (au sens médiatique).
Le titre du livre vient du slogan des étudiants.
L’idée est que si la manifestation est écrasée par la police, le monde entier le verra par la médiatisation de la répression. Hypothèse que les médias protègent les mouvements sociaux.
Cependant, Gitlin montre que les médias font échouer les mouvements sociaux car ils ne s’attardent que sur les images et pas sur le fond du discours. Les médias appliquent un cadrage sécuritaire sur les manifestations et les mouvements sociaux en s’attardant sur les actes de minorités.
Impact négatif sur le mouvement social car seul la violence est représentée, attirant des individus violents dans le mouvement –> Discrédit.
Que nous apprends Harold Lasswell sur la propagande ?
Harold Laswell écrit sur les techniques de propagande de la PGM pour montrer que les gouvernements utilisent tous les mêmes techniques dans les conflits :
- usage de symboles pour mobiliser les citoyens
- déshumanisation de l’ennemi
- jouer sur les émotions
La théorie de la propagande. Qui en est l’auteur ? Expliquez.
L’auteur est Chomsky. Il défend l’idée d’une théorie de la propagande massive. Pour lui les médias sont un système de filtre progressif de la réalité sociale complexe. Avec les médias on passe à un clivage blanc / noir sans nuance, par exemple en politique étrangère les médias présentent des amis et des ennemis sans nuances, en fonction de qui des alliés ou ennemis du pays commet les exactions.
Il y a 5 filtres de l’information :
1) la propriété (l’intérêt des firmes est le maintien du système capitaliste et non son questionnement),
2) le financement (par les lecteurs et les agenceurs),
3) le sourcing (relation entre sources et journalistes, ils ont besoin de sources fiables et régulières),
4) les représailles (se développe des endroits dans lesquels on développe les journaux qui prennent des positions trop critiques ou extrêmes)
5) L’« anticommunisme » comme « religion nationale et mécanisme de contrôle ». Dans les éditions les plus récentes, une note ajoute qu’il est « difficile de ne pas avoir remarqué que ce dernier filtre a évolué avec son temps : la “lutte contre l’Islam” et la “guerre contre le terrorisme” ayant remplacé le communisme ».
Que nous apprend Lazarfeld (The People’s Choice) sur l’influence des médias ?
Etude sur les choix politiques et les préférences : le facteur principal du choix électoral est l’origine sociale des individus (urbains / ruraux, catholiques / protestants, blancs / noirs). Le fait de changer d’opinion pendant la campagne est très rare par rapport à la variable de l’origine sociale. Lorsqu’il y a un effet des médias, il va dans le sens du renforcement des prédispositions : si au début de la campagne un individu est indécis, l’effet de la campagne et des médias fait que l’individu va se rapprocher de ce qu’on pouvait attendre de lui au niveau de ses origines sociales. La propagande crée un intérêt pour la campagne et pousse les individus à s’informer auprès des gens et des médias qui sont les plus proches de leur origine sociale. Ces informations va les rapprocher de leur prédispositions. Donc la propagande ne fonctionne pas : les grands messages médiatiques n’ont pas d’effet, c’est l’influence personnelle qui joue un rôle.
Que dénonce Karl Kraus ?
1) Les médias modernes ont installé le règne de la corruption et de ce qu’il appelle la «prostitution» = la
dépendance des journaux à la société conduit l’information à être prostituée. Idée que nous sommes les spectateurs passifs d’un spectacle. Dès la 1GM, Karl KRAUS décrit comment on fait revivre des batailles au
théâtre pour que les bourgeois puissent les regarder. On va demander aux soldats de venir rejouer leur rôle.
2) Disparition de la vie privée et le règne de l’anonymat dans les médias: «La liberté de la presse est l’ange
exterminateur de la liberté». S’intéresse aux phénomènes de chasses aux sorcières qui ont lieu pdt la 1GM.
La presse «crie depuis les toits n’importe qu’elle polissonnerie qui normalement devrait être muselée.
3) La catastrophe des phrases, idée qu’il faut obligatoirement raconter, qu’il n’y a plus de place pour la
spontanéité. Insiste sur l’obsession du commentaire. Si on est mêlé à un drame, quel qu’il soit, on est tenu
d’avoir des impressions à formuler.
Que critique Sigfried Krakauer ?
Critique des industries culturelles et du cinéma (création d’une atmosphère anxiogène en Allemagne ce qui a favorisé l’arrivée au pouvoir d’Hitler). Industrie culturelle qui met en circulation des photos de star, etc. qui deviennent des « usines de distraction » et éloignent les individus des réalités de la société, des informations.
Theodor Adorno & Max Horkheimer écrivent “Dialectique de la Raison”.
Quelle métaphore utilise-t-ils pour aboutir à leur raisonnemment ?
Dans la Dialectique de la raison il y a une comparaison entre la situation actuelle et le périple d’Ulysse (guerre de Troie). Passage de l’Odyssée sur les sirènes : la société moderne est le bateau d’Ulysse, Ulysse est le bourgeois qui a le capital et réunit des rameurs pour sa gloire personnelle, il veut écouter le chant des sirènes sans prendre de risque. Il bouche les oreilles de marin avec de la cire pour qu’ils puissent ramer et lui se fait attacher au mat de son bateau pour profiter du son sans que son bateau ne chavire. Il veut jouir de la vie mais s’en sortir sans prendre de risque. Si tout le monde profite du spectacle et des sirènes alors le bateau chavire, il faut boucher les oreilles des marins. Reprise de cette métaphore comme forme d’aliénation : travail pour les bourgeois qui nous font croire la réalité dans laquelle nous sommes. La société produit des idéologies et des représentations qui nous poussent à travailler sans voir sa réalité. C’est à ça que sert l’industrie culturelle, qui fabrique notamment une pseudo-individualité.
Que nous apprend Adorno sur l’astrologie ?
Adorno fait une analyse de contenu de la revue astrologique de LA et en tire un livre : The stars down to Earth (Etude d’une superstition secondaire). Il note qu’il y a un flou dans l’expression pour que la prédiction ne soit pas prise en défaut, l’astrologie est une idéologie de la dépendance : on a envie de croire qu’il y a quelque chose qui explique le chaos de la vie. Structure répétitive qui donne de l’espoir. La croyance dans l’astrologie ne diminue pas dans la société (environ 23% des gens y croient). Le degré d’adhésion à l’esprit scientifique n’a aucune influence sur l’adhésion à l’astrologie. En revanche la précarité fait augmenter la croyance en l’astrologie : le chômage et l’instabilité dans le couple.
Habermas et l’espace public
Thèse sur l’espace public. En sortant dans l’espace public, l’individu devient un citoyen. Au 18 e , on appelle publicité, le débat public. Habermas note la façon dont les médias ont eu un rôle très important.
Dès milieu 19 e , il y a une forme de dépérissement de cette sphère, petit à petit le public qui débattait les grands enjeux est devenu un public qui consomme de la culture. Origine = évolution des gds journaux qui confondent l’information et le divertissement, la frontière entre les faits et la fiction ne cesse de s’estomper dans les journaux,apparition de rubrique de divertissement, le fait qu’on se met à écrire pour raconter les histoires (apparition du story telling). En faisant disparaitre la sphère publique, la sphère privée elle-même est menacée.
TVERSKY et
KAHNEMAN: The Asian Disease paradox
Ils prennent deux groupes de personnes et leur disent qu’une maladie va arriver: The asian disease paradox
Cas 1 : Situation A –> 200 survivent sur 600. Situation B –> probabilité d’1/3 de survivants et de 2/3 de morts. Les gens n’aiment pas la probabilité.
Cas 2 : Situation A –> 400 meurent. Situation B –> 1/3 de chances que les gens ne meurent pas.
Les gens aiment la probabilité.
Expérience très utilisée pour expliquer que l’on peut manipuler les gens en utilisant une certaine forme d’argumentation qui les fera agir dans un sens ou dans un autre. Façon de présenter la même réalité de façon différente.
La façon dont une information est présentée a plus
d’influence que son contenu en termes d’information.
Jonathan CRARY, Le capitalisme à l’assaut du sommeil
Porte des aspects des industries culturelles (assez peu
étudiées) qui relèvent de la critique du divertissement. Idée que la logique du dvlpm historique et notamment du capitalisme est de limitée les individus à se retirer dans la sphère privée qu’est le sommeil (par excellence). Monde ouvert 24h/24, 7j/7. Vagabonde de disciplines en disciplines, d’exemples en exemples (appareils électroniques jamais éteints, toujours en mode veille; utilisation de + en + des psychotropes pour faire reculer la frontière du sommeil afin d’être opérationnel sur une plus longue durée de temps). Analyse la façon dont les médias procurent
des divertissements qui font reculer la barrière du sommeil.
Steven JOHNSON, Everyting bad is good for you
Porte sur la culture populaire et tente de montre qu’elle rend intelligent. La culture populaire véhiculée par la TV à travers les séries, les jeux vidéo et le Web est devenue de + en+ complexe. Ne doit pas être vu comme un pur divertissement contient une forme d’éducation, de pédagogie.
Endroit où il y des prises de décision = possibilité de choisir de faire A ou B. S’agissant des séries, les scénarios sesont complexifiés: entrelacent des fils multiples, ont abandonné les systèmes de flèche.
Les talk shows et les realities shows: reproduction de situations ayant existé dans la réalité (ex: procès) ou TV
réalité. Ces programmes ont très mauvaise côte. Explique qu’il faut voir les choses différemment, estime que cela dvlpe une intelligence sociale.
Dominique Cardon et Internet
Ses premières études étaient fondées sur les vertus politiques d’internet. Analysé les 6 principales
vertus, commentateur de la dimension éthique et politique du Web. Développe un argumentaire sur une vision du public par le bas… conséquences: exclusion des immobiles…
À quoi rêvent les algorithmes? Domaine abandonné: tentative de compréhension des modes de fonctionnement du Web.
Grand enjeu. S’attaque à ces questions-là avec l’idée d’espace public derrière. Le Web est structuré par des algorithmes, ils varient, chaque type d’algorithme définit un type société.