Corps, sexe et genre au 21ème siècle Flashcards
Hervé LE BRAS, Anatomie sociale de la France
Pour la première fois dans les couples en France, les femmes sont en moyenne plus diplômées que les hommes.
Les femmes ont un statut plus élevé, de domination, mais cela n’a pas changé la situation dans le couple, au niveau de la situation sociale : l’homme est toujours en moyenne dans une catégorie sociale supérieure, que celle de la femme
Féminisme universaliste
E. Badinter (Simone DE BEAUVOIR ) = selon elles, les inégalités H/F ne sont que des produits de l’Histoire des cultures et devraient s’effacer face à une conception philosophique de l’égalité pour tous. Femmes qui aspirent à une égalité complète par rapport aux hommes.
Une égalité totale entre homme et femmes au nom d’un impératif. Patriarcat doit disparaître
Féminisme essentialiste (différentialiste)
Militante du mouvement Antoinette FOUQUE = idée d’une différence réelle de nature entre H et F, il y a des différences naturelles entre les hommes et les femmes, on ne cherche pas l’égalité mais la complémentarité voire la substitution
=> nécessité de renverser la domination masculine et de la remplacer par une domination féminine. Ce qui est recherché c’est non pas l’égalité mais la complémentarité.
la question de l’orientalisme
Edouard Saïd va développer la question de l’orientalisme. Il montre comment depuis le 19ème siècle, en peinture, en littérature, l’occident a construit une description fantasmée de l’orient et comment une des figures centrales de cette description est le harem.
Il montre comment ces schémas ont servis à légitimer la colonisation au nom d’un impératif de progrès des mœurs, et en même temps entretiennent une espèce de relation fantasmée en permanence sur l’Orient et sur le danger du corps féminin dans l’Orient. Derrière la question culturelle de la place des femmes dans l’islam on retrouve la question de la position dominante des hommes en Europe : confusion généralisée dans lequel tout ce schéma paternaliste est mis en défaut par des femmes qui refusent cette émancipation occidentale.
Le concept de « patriarcat »
Christine Delphy, L’Ennemi principal – économie politique du patriarcat, défini le concept de « patriarcat ».
Les revendications féministes pendant longtemps ont été poussé par un horizon d’égalité théorique dans le droit.
L’oppression des femmes fait système. Le patriarcat est le système socio-politique qui organise l’oppression des femmes. Sa base économique est le “mode de production domestique”.
“la famille est un lieu d’oppression pour les femmes”
concept de sexage
Colette Guillaumin est à l’origine de ce concept : le corps des femmes est approprié par les hommes pour sa capacité reproductive et économique (force de travail). Le contrat de mariage est similaire à un contrat de travail mais qui n’est pas régulé (pas de contrôle ni de rémunération
Féminisme matérialiste
(sous-branche du féminisme universaliste) = mvt à la base des revendications du MLF dans les années 70 : pousse la critique de la sté sur le sujet de l’organisation patriarcale.
Critique très inspirée de Marx sur les insuffisances juridiques. Si les femmes peuvent monter sur l’échafaud, elles peuvent monter à la tribune.
Figure principale : Christine Delphy (1941) => s’inspire de cette critique dans « L’ennemi principal. Économie politique du patriarcat », il a très clairement deux classes, et les femmes vivent dans une sorte de subordination, domination masculine. La différence se trouve encore et toujours dans le rapport de force. Idée forte : quand les femmes concluent un contrat de mariage elles concluent aussi un contrat de travail tout à fait inégal, car les tâches ménagères ne reposent pas sur les lois du travail classique et développent une forme totale d’exploitation.
Inceste selon Lévi Strauss
L’interdit de l’inceste est utile pour que les clans familiaux se lient les uns avec les autres, c’est la création d’une société au-delà de la famille. C’est aussi une fonction économique : création d’alliés qui vont devenir des partenaires dans le travail (gendre qui aide par exemple).
Loi Neuwirth
Loi Neuwirth en 1967 légalise la contraception.
Linda Williams
Ex de l’industrie pornographique
Linda Williams, Hard Core. Power, Pleasure and the « Frenzy of the visible » : elle met en évidence notamment la représentation de deux figures : celle de la souillure et celle de l’aveu. L’aveu étant en fait une sorte de plaisir violent masculin développant un plaisir insoupçonné de la femme. Ce qui pose de ce point de vue la question de viol, l’acte développant une jouissance insoupçonnée chez la femme.
Margaret MEAD ; Mœurs et sexualité en Océanie
Travail de terrain auprès de différentes sociétés en Océanie (Nouvelle-Guinée).
Elle a analysé les rapports entre H et F dans 3 sociétés différentes :
• Arapeches : idéal de douceur et de sensibilité également présent chez les H et F
• Moudougoumor : relations violentes
• les Chamboulis : rapports dans le couple marqués par une inversion complète de la domination masculine, les femmes ont la tête froide, c’est elles qui mènent la barque
Les rapports entre les hommes et les femmes sont très différents dans 3 tribus différentes. Elle parle de la création de tempérament : dans chaque société il y a un idéal masculin et un idéal féminin. « La nature humaine est évidemment malléable ».
Gayle RUBIN
Discute les travaux des anthropologues (notamment de Claude LEVY STRAUSS). Première à proposer l’expression de sexe/genre. Une des premières à suggérer qu’il était important de parler de ‘genre’ :
“l’ensemble des dispositions par lesquelles une société transforme la sexualité biologique en produits de l’activité humaine et dans lesquelles ces besoins sexuels transformés sont satisfaits”
Le genre selon Joan Wallach Scott
Elle définit le genre comme un élément constitutif des rapports sociaux, fondés sur des différences perçues entre les sexes (importance du discours et des mots)
Montre que dans la plupart des sociétés autoritaires les droits des femmes ont été limités, mise en avant de la force de la société comme un attribut masculin. Montre que l’argument universaliste repose sur des paradoxes. Toute société doit hiérarchiser les individus notamment H et F.
Relation entre genre et normativité sexuelle / hétéro-normativité.
Michel FOUCAULT
La sexualité est devenue un des lieux privilégiés de dévoilement de la réalité. Démonte le cliché que la sté grecque ait connu un âge d’or permissif. A étudié la façon dont il y avait de nombreuses restrictions sexuelles. L’idée de la sexualité n’existait pas dans ces sociétés. Thème ancien.
L’hétéronormativité, ou hétéronormalité, est la croyance selon laquelle tous les individus appartiennent à des genres distincts et complémentaires (homme et femme) possédant des rôles naturels dans la vie. Elle suppose que l’hétérosexualité est la seule orientation sexuelle ou seule norme, et considère que les relations sexuelles et conjugales sont plus (ou uniquement) faites pour des personnes de sexes opposés.
« citoyenneté sexuelle »
Jeffrey WEEKS : sociologue britannique. A forgé le concept de « citoyenneté sexuelle » = on vit dans une société qui admet une plus grande diversité sexuelle. Nécessité d’accepter le choix individuel comme référant ultime de l’émancipation.
Il faut prendre la mesure de ce que dit la diversité sexuelle, autrement dit, de ses fondements : les rapports de pouvoir. C’est pourquoi « il est absolument inévitable que les questions de sexualité soient aussi des questions politiques »