Le français québécois Flashcards

1
Q

Choix de mélanger les mots français et anglais?

A

la population était en partie illettrée/mal renseignée et ne connaissait pas d’autres mots à l’époque que les mots anglais (étiquette anglaise des produits industriels et commerciaux)

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2
Q

Qu’est-ce que la norme de fonctionnement (norme objective)?

A

Habitudes linguistiques partagées par les membres d’une communauté

Connaissances implicites qui nous permettent de communiquer

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3
Q

Qu’est-ce que la norme descriptive?

A

Description et analyse de la norme de fonctionnement

Explicite la norme de fonctionnement

Non exhaustif (même pour les langues les mieux décrites!)

Aucun jugement de valeur

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4
Q

Qu’est que la norme prescriptive (la norme de référence)?

A

Règles qu’on tente d’imposer aux locuteur(e)s

Hiérarchisent les normes objectives concurrentes

Modèle à suivre basé sur un sous-ensemble de la norme objective

Parfois faussement présentée comme étant une norme descriptive

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5
Q

Qu’est-ce que la norme évaluative (subjective)?

A

Attitudes et représentations linguistiques

Partiellement déterminées par la norme prescriptive

Jugements de valeurs (esthétiques, affectives ou morales)
ex.: élégantvsvulgaire, chaleureuxvsprétentieux

Peuvent être implicites ou explicites (stéréotypes)

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6
Q

Qu’est-ce que la norme fantasmée?

A

Appartient à l’imaginaire linguistique

Ensemble abstrait et inaccessible de prescriptions et d’interdits

Représentation de la variété idéale que personne ne parle réellement

Parfois appelée «standard», «neutre», «international»

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7
Q

Norme exogène VS endogène au Québec

A

Deux normes prescriptives en concurrence au Québec:
FF standard (norme exogène)
FQ standard (norme endogène)

Position endogéniste:
Il est normal que le français du Québec tout à fait identique à celui qu’on parle ailleurs dans le monde, qu’il ait ses particularités

Le FQ peut être une langue de qualité sans être exactement comme le FF

L’Association québécoise des professeurs de français prend parti pour le « français standard d’ici » (1977)
« La variété socialement valorisée que la majorité des Québécois francophones tendent à utiliser dans les situations de communication formelle. » (AQPF 1977, 11)

Création d’un modèle de prestige québécois:
Office québécois de la langue française

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8
Q

La langue de doublage au Québec

A

La langue du doublage au Québec : «un français idéal fabriqué au Québec»

  • Délocalisée, dérégionalisée, «neutre»
  • Gomme les traits typiques de prononciation du FQ (même ceux qui sont tout à fait acceptés par les Québécois !)
  • Alignée sur ce que l’Union des Artistes nomme français international
  • Éloignée des usages réels des Québécois (mélange subtilement des traits du FQ et du FF)
    Norme fantasmée
  • Peu d’équivalence de style entre la version originale d’un film et la version doublée

Le parler familier de la VO est formulé en français standard dans la version québécoise

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9
Q

Pourquoi faire un doublage du FQ et quelles en sont les conséquences?

A

Causes:

  • L’usage d’un français «délocalisé» aiderait à la diffusion commerciale
    Souci de «correction» linguistique au Québec dans les années 1960 et 1970
  • Les choix linguistiques dépendent des goûts de représentants québécois des clients commandant les doublages
  • Des maisons de productions remettent des listes de mots québécois à éviter
  • Les comédien(ne)s qui doublent, par formation, évitent les prononciations typiques du FQ
  • Cette tradition a fatalement implanté des habitudes d’écoute dans la population

Conséquences:

  • Les Québécois(es) jugent le FQ (familier ou soutenu) moins adéquate pour le doublage
  • Les Québécois(es) n’apprécient pas non plus les doublages faits en France

-Malaise des doublages (insécurité linguistique, débat autour de la norme linguistique endogène et exogène)

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10
Q

C’est quoi l’insécurité linguistique au Québec?

A

«conscience d’un écart entre le français de référence (norme prescriptive) et l’usage réel des Québécois (norme objective)»

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11
Q

C’est quoi l’hypercorrection?

A

L’insécurité linguistique amène plusieurs locuteur(e)s à modifier leur production normale pour produire des formes perçues comme plus prestigieuses

En tentant de s’éloigner de son vernaculaire et de se conformer à la norme prescriptive, il arrive de produire des formes qui ne correspondent à aucune de ces variétés

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12
Q

Hypercorrection qualitative VS quantitative

A

Hypercorrection qualitative:

D’accord [dakar]
Virement interacte
L’idée dont j’ai mentionné…
Tous [tu] les filles

Hypercorrection quantitative:

fréquence plus élevée, «exagérée» d’une variante prestigieuse

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13
Q

Comment mesurer les attitudes linguistiques ?

A

3 méthodes principales:

Analyse du traitement sociétal du langage (analyse de la manière dont la langue est discutée) :
- dans la presse écrite
- sur les médias sociaux
- dans les interactions orales

Approche directe:
On interroge explicitement les répondant(e)s sur leurs attitudes à l’égard de la langue.
- entrevues (individuelles ou en groupes)
- questionnaires (sur papier ou en ligne)

Approche indirecte:
- On demande d’évaluer une ou plusieurs locuteur(e)s et non sa ou leur production linguistique.
- On utilise des techniques expérimentales, p. ex. locuteur(e) masqué(e).

  • Wallace Lambert
  • Locuteur(e)s bilingues/bidialectaux
  • Lecture de passages dont le contenu est constant dans différentes langues ou variétés

Évaluation des locuteur(e)s sur différentes dimensions
Statut (compétent, intelligent, instruit, ambitieux, leader)
Solidarité (sympathique, drôle, fiable, sociable, chaleureux)

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14
Q

Locuteur masqué expérience de Lambert au Québec (FQ) en 1960

A

Des étudiants francophones (n=66) et anglophones (n=64) de Montréal ont été invités à évaluer les traits de personnalité de 10 locuteur(e)s, certains s’exprimant en français, d’autres en anglais

Résultats:
Les Anglophones et Francophones évaluent les voix en anglais plus favorablement sur la plupart des traits.

Interprétation:
«Une forme de haine de soi de la part des Francophones qui ont intériorisé les opinions négatives des anglophones à leur égard en tant que membres d’un groupe de statut inférieur au sein de la société québécoise» (Bourhis & Lepicq, 1993 : 362).

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15
Q

Locuteur masqué expérience de Genesee et Holobow en 1989 au Québec

A

FQ vs anglais:

  • Dimension statut (ambition, apte à diriger, intelligent, confiance en soi) : les Anglophones et Francophones ont moins bien évalué les voix en FQ
  • Dimension solidarité : les Francophones ont jugé les voix en FQ un peu plus favorablement qu’auparavant (attrayant physiquement, sympathique, sociable, sens de l’humour, bon)

FQ vs français «européen» (FE):

  • Dimension statut : les voix en FQ ont été moins bien évaluées que les voix en FE

Dimension solidarité : les Francophones n’ont pas jugé différemment les voix en FE et FQ

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16
Q

Locuteur masqué et questionnaire pour FQ vs FE chez les allophones au Québec n 2012

A

Résultats:

  • Dimension statut : voix en FE mieux évaluées par les 4 groupes, les allophones ont jugé le plus sévèrement les voix FQ
  • Dimension solidarité : voix en FQ mieux évaluées par les 4 groupes

Questionnaire:
Même tendance
0,6% de mots positifs vs 66,2% de mots négatifs pour décrire le FQ («bâtard», «anglicisé», «patois», «joual», etc.)

Les attitudes des personnes bien établies à Montréal étaient significativement meilleures que celles nouvellement arrivées

17
Q

Représentations du FQ chez des immigrants adultes suivant un cours de français niveau avancé dans deux universités montréalaises

A

Analyses quantitatives et qualitatives de questionnaires et groupes de discussion

Constats principaux:

On oppose spontanément le FF et le FQ et perçoivent une différence marquée entre les deux variétés
On préfère parler de « québécois » plutôt que de « français québécois »

On associe le standard au FF et le FQ à une variété informelle

On trouve le FQ difficile à comprendre à cause de ses particularités (accent, expressions)

On souligne la valeur intégrative du FQ : variété utile pour s’intégrer au Québec

Certain(e)s rapportent des changements positifs dans leurs représentations du FQ suite au contact prolongé avec la variété ou encore grâce à des cours qui permettent de mieux comprendre les particularités du FQ

Malheureusement, les attitudes des allophones ne semblent pas avoir autant évolué…
Amalgame variété géographique et style (FF/formel ; FQ/informel)
Signes d’un prestige implicite, mais peu de signes d’un prestige explicite