La neuropsychologie des enfants Flashcards
Éléments d’introduction
- Les premiers manuels en français consacrés à la neuropsychologie de l’enfant sont parus seulement au début des années 2000.
- Il est important quand on parle de neuropsychologie de l’enfant de faire la différence entre les troubles acquis des grandes fonctions cognitives et ceux qui sont neurodéveloppementaux.
- Les principaux troubles neurodéveloppementaux qui occasionnent des atteintes cognitives sont l’autisme et le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.
Lussier et al. (2017) dans la 3e édition de l’ouvrage intitulé Neuropsychologie de l’enfant et de l’adolescent propose de distinguer: (7)
1. Les troubles neurodéveloppementaux
- les troubles du langage oral et dysphasies
- les troubles praxiques et visuospatiaux
- le syndrome des fonctions non verbales
- les troubles du spectre de l’autisme
- le syndrome dysexécutif
- le syndrome Gilles de la Tourette
- le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité
- Les troubles spécifiques des apprentissages:
- Les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie et dysorthographie)
- Les troubles spécifiques du calcul et la dyscalculie
- Les troubles neuropsychiatriques : (9)
- Les troubles déficitaires de l’attention complexes avec ou sans hyperactivité
- Les problèmes de comportement
- Les troubles disruptifs du contrôle des impulsions et des conduites (DSM-5)
- Les troubles dépressifs
- Les troubles anxieux
- Les troubles obsessionnels compulsifs
- Les troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress
- Les troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques
- Les autres troubles du développement (syndrome d’alcoolisation fœtale, neurofibromatose ou syndrome de Turner)
Les objectifs particuliers de la neuropsychologie de l’enfant sont d’élaborer des________________________ et de mettre au point des_________________ et des______________________ adaptées à l’enfant lors de difficultés diverses.
Cette démarche implique de ___________ les aspects développementaux des relations cerveau cognition, c’est-à-dire comment s’édifient l’appareil cognitif et les structures cérébrales ainsi que leurs relations complexes.
Plus précisément, pour comprendre comment l’enfant acquiert une fonction particulière, il faut en identifier les _____________________, déterminer leur _______________ d’apparition ainsi que les __________________________dans lesquelles elles se construisent.
Lussier et al. (2017) insistent sur les risques inhérents à la transposition des données de la neuropsychologie adulte à celle de l’enfant.
Le cerveau est chez l’enfant hautement interconnecté et c’est seulement dans le cours du développement que les réseaux neuronaux se spécialisent de façon croissante et deviennent ainsi relativement modulaires.
Les modèles de la neuropsychologie de l’enfant postulent qu’en cas de développement atypique, même lorsque les performances sont dans la normale, elles sont souvent sous-tendues par des processus cognitifs et neuronaux différents.
Les troubles neurodéveloppementaux doivent être compris dans le contexte dynamique du développement plutôt qu’appréhendés comme renvoyant aux composantes endommagées d’un système modulaire inné.
Les troubles des fonctions cognitives chez l’enfant Chez l’enfant, l’étude des lésions acquises et de leurs conséquences sur la cognition soulève un certain nombre de difficultés. Notamment, les lésions pré- et périnatales (liées par exemple aux anoxies de la naissance et à la prématurité) et celles dues aux encéphalites bactériennes sont les plus fréquentes et occasionnent des dommages diffus et/ou étendus.
Les objectifs particuliers de la neuropsychologie de l’enfant sont d’élaborer des modèles spécifiques et de mettre au point des évaluations et des prises en charge adaptées à l’enfant lors de difficultés diverses.
Cette démarche implique de décrire les aspects développementaux des relations cerveau-cognition, c’est-à-dire comment s’édifient l’appareil cognitif et les structures cérébrales ainsi que leurs relations complexes.
Plus précisément, pour comprendre comment l’enfant acquiert une fonction particulière, il faut en identifier les différentes étapes, déterminer leur chronologie d’apparition ainsi que les contraintes cérébrales dans lesquelles elles se construisent.
Lussier et al. (2017) insistent sur les risques inhérents à la transposition des données de la neuropsychologie adulte à celle de l’enfant.
Le cerveau est chez l’enfant hautement interconnecté et c’est seulement dans le cours du développement que les réseaux neuronaux se spécialisent de façon croissante et deviennent ainsi relativement modulaires.
Les modèles de la neuropsychologie de l’enfant postulent qu’en cas de développement atypique, même lorsque les performances sont dans la normale, elles sont souvent sous-tendues par des processus cognitifs et neuronaux différents.
Les troubles neurodéveloppementaux doivent être compris dans le contexte dynamique du développement plutôt qu’appréhendés comme renvoyant aux composantes endommagées d’un système modulaire inné.
Les troubles des fonctions cognitives chez l’enfant Chez l’enfant, l’étude des lésions acquises et de leurs conséquences sur la cognition soulève un certain nombre de difficultés. Notamment, les lésions pré- et périnatales (liées par exemple aux anoxies de la naissance et à la prématurité) et celles dues aux encéphalites bactériennes sont les plus fréquentes et occasionnent des dommages diffus et/ou étendus.
L’interprétation des données est plus complexe chez l’enfant car la lésion survient dans un contexte de grandes capacités de plasticité cérébrale et de récupération fonctionnelle : (2)
- D’une part, la formulation d’hypothèses sur le niveau d’acquisition fonctionnelle antérieure de l’enfant est confrontée au problème de la variabilité interindividuelle « des rythmes et des niveaux de développement atteints ».
- D’autre part, les lésions cérébrales précoces ont des conséquences comportementales qui peuvent n’apparaître que longtemps après leur survenue
- Le langage
a. L’aphasie acquise chez l’enfant
– Il s’agit d’« un trouble du langage consécutif à une atteinte du système nerveux
central et survenant chez un sujet ayant déjà acquis un certain niveau de
connaissance verbale » (Van Hout et Seron, 1983).
– Le tableau clinique est caractérisée par:
- Une compréhension du langage relativement préservée
- Des troubles prédominent sur le versant de l’expression : la fluence est réduite, la perturbation pouvant aller de troubles articulatoires jusqu’au mutisme
- Un discours agrammatique (les troubles syntaxiques sont les plus persistants)
- Les jargons ou les loghorrées sont rares
– Étude de cas de Patterson et al. (1989):
- N.I. est une jeune patiente chez qui une hémisphérectomie gauche avait été
pratiquée à l’âge de 15 ans, deux années après l’installation des crises
d’épilepsie. - Après l’opération, N.I. est décrite comme aphasique, ses performances en
lecture sont très faibles et ressemblent à celles de patients adultes qui
présentent une dyslexie profonde (acquise). - Elle reconnaît parfaitement les lettres, mais les dénomme avec difficulté et ne
peut réaliser des tâches phonologiques. - Elle discrimine bien les mots fréquents et les non-mots mais ses performances
de décision lexicale chutent pour des mots moins fréquents. - Dans des épreuves d’appariement mot-image, compréhension des mots
préservée seulement pour les plus familiers et concrets.
– L’hémisphérectomie est:
une opération chirurgicale où un hémisphère cérébral (une moitié du cerveau) est enlevé ou désactivé.
Étude de cas de Vargha-Khadem et al. (1985):
- Anna est une patiente qui a subi une hémisphérectomie gauche à l’âge de 10
ans et montre des capacités langagières remarquablement préservées. - L’atteinte neurologique (AVC gauche) est prénatale et s’est manifestée à l’âge
de six mois.
Ce n’est pas tant l’âge auquel intervient l’hémisphérectomie qui compte, que
l’âge de début des lésions cérébrales (dans l’épilepsie, l’âge de début des
crises) et « le temps laissé à la réorganisation du langage dans l’hémisphère
droit ». Plus ce temps est long, meilleures seraient la réorganisation
anatomo-fonctionnelle et les performances.
b) Les troubles développementaux du langage
– De nombreux troubles neuropsychologiques surviennent dans le cours du
développement « sans cause apparente » et peuvent perturber les acquisitions
scolaires et les apprentissages fondamentaux.
– La plupart se définissent par un écart aux normes de développement cognitif, qu’il
concerne le langage (dysphasie, dyslexie, dysorthographie…) ou d’autres domaines
cognitifs (dyscalculie, trouble attentionnel…).
Le diagnostic est basé sur la mise en évidence d’un déficit durable des
performances dans un domaine particulier.
– La perturbation n’est pas liée à un déficit sensoriel primaire (par exemple de l’acuité
visuelle), à une insuffisance intellectuelle, à une lésion cérébrale acquise au cours
de l’enfance, ni à des carences affectives ou éducatives graves.
Les enfants qui sont identifiés comme « dys » le sont parce que leur profil
développemental apparaît normal, ou presque, dans tous les domaines sauf dans le
domaine de dysfonctionnement considéré.
– Par exemple, la dyslexie développementale se définit comme un trouble sévère et
durable de l’apprentissage de la lecture, pour lequel aucune cause particulière ne
peut être mise en évidence.
- L’enfant a été normalement scolarisé, dans un milieu socioculturel propice à
ces apprentissages, ne présente ni retard mental, ni déficit sensoriel, et a un
trouble durable du langage écrit, avec un retard de lecture d’au moins 18 mois
par rapport à l’âge scolaire.
Dans le DSM-5, les troubles développementaux du langage sont classée dans
la catégorie des « troubles spécifiques des apprentissages » (5)
Cette catégorie regroupe les troubles spécifiques et durables de développement:
- du langage oral ou « dysphasies »
- du geste et/ou des fonctions visuospatiales ou « dyspraxies ou troubles de
l’acquisition de la coordination » - du langage écrit ou « dyslexies et dysorthographies »
- des activités numériques ou « dyscalculies »
- des processus attentionnels et des fonctions exécutives ou « TDAH »
- La mémoire
a) Le syndrome amnésique de l’enfant (4)
– Les études de cas de Vargha-Khadem et al. (1997): (4)
– L’appellation de syndrome amnésique de l’enfant est préférable à celle d’amnésie
développementale car la présence de lésions cérébrales est clairement documentée dans la plupart des observations publiées.
Les déficits de la mémoire épisodique constatés dans la vie courante, comme dans les examens neuropsychologiques, constituent le cœur du syndrome amnésique de l’enfant.
- Les autres éléments notables du syndrome amnésique sont les capacités
préservées chez ces enfants qui concernent l’efficience intellectuelle, les
compétences langagières (langage oral et écrit) et les connaissances
générales sur le monde.
Le point le plus remarquable dans ces descriptions est la possibilité, pour ces
enfants, d’acquérir de nouvelles connaissances sémantiques alors que leur
mémoire épisodique était très déficitaire.
– Les études de cas de Vargha-Khadem et al. (1997):
- 3 enfants dont les lésions étaient survenues à la naissance chez deux d’entre eux ont en commun d’avoir développé un syndrome amnésique en relation avec des lésions précoces de la formation hippocampique.
- Découverte vers l’âge de 5 ans par les parents et les enseignants, du syndrome amnésique alors que les lésions étaient néonatales dans 2 des cas.
- Les parents se sont alors étonnés de l’incapacité de leur enfant à retrouver son chemin dans un environnement familier ainsi que d’une désorientation temporelle et de la nécessité d’un rappel fréquent des rendez-vous.
- De plus, ces enfants étaient incapables de faire des récits détaillés des activités
de la journée et des vacances.
- L’attention et les fonctions exécutives
a) Les troubles visuo-attentionnels
– La perception visuelle et l’orientation de l’attention dans l’espace visuel jouent un
rôle fondamental dans le développement cognitif.
– Les liens entre les difficultés de perception visuelle ou les troubles de l’attention
visuospatiale et le risque de retard scolaire ou la survenue de véritables difficultés
d’apprentissage de la lecture sont pourtant maintenant établis
a) Les troubles visuo-attentionnels
– Quelques tests pour l’évaluation:
- La batterie du TEA-Ch (pour Test of Everyday Attention Children, Manly et al.,
2006) procure une évaluation standardisée de l’attention (sélective focalisée,
soutenue et divisée) et des fonctions exécutives (mémoire de travail, inhibition,
flexibilité) et comporte une version parallèle pour le re-test. - Le Test de barrage des nounours (Laurent-Vannier et al., 2003), analogue au
Test de barrage des cloches présent dans toute évaluation de l’attention
visuospatiale chez l’adulte, il permet la mise en évidence et la mesure de
troubles d’héminégligence chez l’enfant dès 2 ans.