L'illusion Flashcards
En quoi diffère l’illusion de l’hallucination ?
L’illusion diffère de l’hallucination par le fait qu’elle est due à une mauvaise interprétation d’une expérience actuelle; elle diffère aussi d’une idée délirante par le fait que la question d’une conviction ne se pose pas. Les illusions ne sont pas des phénomènes pathologiques et offrent plus d’intérêt aux psychologues (notamment ceux qui étudient la perception) qu’aux psychanalystes.
Que décrit le terme “illusion” (Winnicott)
La notion d’illusion a connu en psychanalyse, un développement nouveau avec D.W. Winnicott qui utilise ce terme pour décrire ce que vit le petit enfant lors de ces évènements heureux où la mère réussit à réaliser ce qu0il attend, c’est-à-dire quand les hallucinations d’accomplissement de désir et les soins maternels coïncident.
Winnicott définit l’expérience d’illusion comme la nécessaire adaptation de la mère aux besoins du bébé, ce qui permet à ce dernier d’expérimenter l’omnipotence narcissique du début.
Comment l’illusion conduit à la réalité ?
La capacité à reconnaître et à accepter la réalité que le petit enfant acquiert progressivement est strictement dépendante de ce que la mère permet au bébé de ressentir: L’adaptation de la mère aux besoins du petit enfant, quand la mère est suffisamment bonne, donne à celui-ci l’illusion qu’une réalité extérieure existe qui correspond à ses propres capacités de créer.
En d’autres termes, l’épreuve de réalité n’est pas vécue comme un choc frontal, mais la réalité est d’abord construite par le bébé qui la perçoit comme faisant partie de lui-même.
La mère devra ensuite “désillusionner progressivement l’enfant mais elle ne peut espérer réussir que si elle s’est d’abord montrée capable de donner des possibilités suffisantes d’illusion.”
Handling
Le handling (=maintenance, maniement) est la manière dont la mère assure, au jour le jour, les soins physiques de son enfant, de telle façon que le bébé apprenne à connaître son corps.
Entre la mère et son bébé se crée alors nécessairement une association psychosomatique comme s’ils formaient une seule et même unité.
Le bébé n’a aucune connaissance de sa condition de bébé, si bien qu’il est tributaire de la capacité de la mère à s’adapter à ses besoins pour développer l’expérience de leur relation mutuelle.
La mère “suffisamment bonne” s’occupe du corps de son bébé et de ses besoins de telle façon qu’il en vient à connaître son propre corps: un dedans, un dehors, un schéma corporel intégré à sa réalité psychique personnelle.
Le maniement physique sensible de la mère permet au bébé de tolérer des frustrations comme la faim et la gêne, mais aussi de faire l’expérience d’une désillusion progressive, de perdre son sentiment de toute-puissance sans pour autant s’effondrer.
Holding
Le holding (=portage, maintien) est le processus par lequel la capacité d'identification de la mère à son enfant lui permet de lui apporter un soutien physique adapté, surtout quand il est physiquement vulnérable. Il s'agit d'une fonction contenante grâce à laquelle le bébé peut se sentir tenu, contenu, ramassé et "unifié". Dans un premier temps, le holding est constitué d'une série d'actes physiques (handling) dont la sensibilité à la peau du bébé, l'alimentation et toutes les attentions sensorielles qui font partie de la routine des soins quotidiens. La mère "suffisamment bonne" s'identifie à son enfant pour savoir ce qu'il éprouve et lui donne précisément ce dont il a besoin. Ainsi, il apprend à avoir confiance en lui-même et qu'il peut se fier au monde, tant intérieur qu'extérieur. La mère ordinaire y parvient presque sans y penser et par de petites doses de frustration progressive, elle permet au bébé de perdre ses illusions et de prendre conscience qu'il y a un "Moi" et un "non-Moi" et un monde qu'il ne peut dominer.