L'entretien Cognitif Flashcards
Définition de l’entretien cognitif
- technique inventée par Geiselman et Fischer.
- méthodologie scientifique
- cadre d’entretien général avec des consignes sociales
- ajout de consignes cognitives facilitant l’accès aux souvenirs en mémoire. On aide la personne à se souvenir en majorant sa concentration (consignes spécifiques)
Le cadre de l’entretien cognitif ?
- Encourager la participation active du témoin = consigne du transfert de contrôle «c’est vous (le témoin) qui allez le plus parler car vous détenez les infos».
Se mettre en retrait, pas d’uniforme. - Exploitation du rappel libre (x5) :
• laisse la personne parler sans l’interrompre CAR le rappel libre génère de la concentration donc ça amène plus d’infos.
• le rappel libre est plus exact.
• situation confortable : se sent ecouté, favorise la concentration.
• Aspect thérapeutique ?
• peu de risque de l’influence de l’enquêteur. - formulation de questions soignées (éviter dirigées, négatives, multiples, complexes…).
- questionnement compatible avec l’entonnoir. Images mentales.
- Rythme de qstnt ralenti.
- Elements nuisibles à la communication évités (pas de coupure de parole, ni FB-)
- Emotions prises en compte. Droit de pleurer, c’est nl avec ce qu’elle a vécu.
Des consignes cognitives ?
- exhaustivité : (originel) raconter un maximum de choses, même détail insignifiant, ou élément hors sujets, partiel ou qui contredisent des éléments déjà mentionnés (même si pas cohérents).
- Remise en contexte mentale (originel): consigne la plus efficace du protocole mais la plus difficile à appliquer : amène plus de détails, se remettre dans le contexte environnemental et émotionnel du crime => se souvenir des sons, odeurs, ambiance lumineuse, décor, des personnes présentes, se voir dans cette scène). Laisser du tps entre 2 énumérations (respecter rythme de la personne).
Pas besoin de verbaliser obligatoirement, se remémorer les douleurs (contexte émotionnel). CAR verbaliser une image mentale atténue l’efficacité de l’image (dde ressources cognitives) => Respect des détails non pertinents pour le policier. - Change d’ordre (originel) : raconter scène dans un ordre chronologique ≠, /ex. de la fin jusqu’au début. Varie le chemin d’accès en mémoire. Pas si enfant et Handicapé mental.
- Changement de perspective (originel): se mettre dans la peau d’une autre personne, ≠ angle de vue. Pas dans l’agresseur pour l’enfant. Nouveau chemin d’accès en mémoire.
- Sequencage (pas originel): raconter la scène en la décomposant en séquences et en décrivant chaque séquence. Meilleure organisation du rappel et meilleure remise en contexte.
Entretien cognitif : fondements théoriques (x2) ?
Tulving x2:
- Principe de recouvrement des contextes (Tulving, 1983). Les souvenirs sont contextualisés. = on mémorise aussi les idées centrales + contextes + humeur. On a donc Besoin d’un indice de récupération pour accéder aux souvenirs. Le contexte peut servir d’indice. Donc plus le contexte d’encodage est similaire au contexte de récupération, meilleur sera le souvenir. Il faut donc élaborer des indices de récupération pertinents.
- Principe de multiplicité des chemins d’accès aux souvenirs. Pour récupérer un souvenir on emprunte plusieurs chemins. On peut utiliser 1 même souvenir en utilisant plusieurs accès. Et on peut utiliser plusieurs accès => l’oubli n’est pas nécessairement une perte d’infos en mémoire, c’est juste un pb d’accès.
Avantages de l’exhaustivité ?
-Évite l’auto censure, fait diminuer le critère de réponses mais en contrôlant aussi les erreurs. (Pas d’incidence sur le tx d’erreurs)
Taux d’exactitude = nb infos correctes rappelées / (infos correctes + inventions +erreurs). Si tx = 1 ou 100= ø erreurs ou inventions. Plus le tx chute, plus il y a erreurs et/ou inventions (50% = 1/2). Pb si tx d’erreurs se modifie.
- On joue aussi sur l’auto censure : ce qui est important pour un témoin ne l’est pas toujours pour un policier. En intervenant, le policier peut donc provoquer une censure du témoin concernant certains détails. Par la remise en contexte, le témoin peut inversement rappeler des détails qui lui paraissent insignifiants mais qui le sont pour le policier. Il vaut mieux un max d’infos à trier après.
- remise en contexte : témoignage plus riche et plus de détails.
Avantages de la remise en contexte ?
-exploitation des effets de contexte (Golden et Baddeley, 1975: sous eau, sur terre : du contexte idem meilleur rappel ; Goodwin et al., 1969: idem OH). Remise en Contexte physique.
Malpass & Devine (1981): études sur témoignage, testent pour la 1ère fois une remise en contexte mentale. = pas Besoin de retourner sur les lieux du crime, il vaut mieux le faire mentalement.
Moins coûteux, moins violent, plus de temps gagné. Plus intéressant quand les lieux ont changé. Et donc moins pertinent car chgt importants parx au cours du temps.
C’est la consigne la plus difficile à appliquer car nécessite un apprentissage, être en synchronie avec la personne.
Avantages du changement d’ordre ?
- limite les effets de scripts (Geiselman et Callot, 1990). Le témoin découpe la scène en différentes parties. Doit se faire après un rappel d’ordre à l’endroit (chronologique). Donc on varie le chemin d’accès en mémoire.
Sert de structure pour le rappel.
Mais constitue un souvenir parmi d’autres, et favorise effets de scripts : le rappel chronologique.(attentes face aux stéréotypes initialement acquises grâce aux médias, lectures. On a des schémas et scripts qui font consensus avec les autres. Or ces connaissances ne sont pas neutres) ===> on se rappelle les détails consistants avec nos schémas (qui confirment nos attentes). On oublie plus vite ce qui ne correspond pas à nos attentes. On a donc tendance à inventer les détails consistants avec nos attentes MAIS non présents dans la scène. Or ces détails inconsistants (oubliés) peuvent être intéressants pour l’enquête.
Scripts et schémas sont organisés de façon chronologique.
=> chgt d’ordre limite utilisation de scripts et schémas, et meilleurs rappels de détails inconsistants et non pertinents avec le script. On est obligé de chercher dans nos souvenirs d’une autre manière. Cela diminue les inventions des détails consistants, mais n’augmente pas le volume d’infos, plutôt des détails. - utilisée seulement qd personne influencée par ses scripts.
- svt sur éléments répétés (violence conjugale).
- pas chez enfants et Handicapés mentaux.
Avantages du changement de perspectives ?
- exploitation des effets des connaissances préalables.
=> Anderson & Pichert 1978
Récit 2 garçons qui visitent une maison. Part doivent Se rappeler un max de détails intéressant soit le cambrioleur VS vendeur immobilier.
= rappellent plus de détails consistants avec leurs connaissances préalables (vendeur vs voleur). + 1/2 chght de perspectives => rappel plus de détails inconsistants avec l’autre rôle qu’ils n’ont pas endossés pdt la lecture.
Donc c’est pas un pb d’encodage - utilise différent chemin de récupération de souvenirs encodés.
- difficile donc risque d’inventer : consignes je vous dde pas d’inventer .
Avantages du sequencage ?
- n’était pas dans le protocole originel.
- meilleure organisation du rappel et meilleure remise en contexte
Les recherches sur l’entretien cognitif ?
- Geiselman et Fisher (1984). 16 étudiants de psy
Voient une dispute durant 1 cours. Rappel 48h ap. 1/2 :ø consigne VS 1/2 : 4 consignes entretien cognitif (exh, chgt ordre, perspective, remise en contexte).
/!\ pas représentatif. Pas écologique car par écrit vs oral. Pb reproductivité. Ont elles compris ? . Desirabilité sociale et auto réalisation des prophéties => attentes de l’expérimentateur (sont influents).
—- replicabilité plus contrôlée : 2M-A: (1999: Köhnken ; 2010 : Memon et al. (2800 participants)).
=> 40% d’infos en + pour 1 entretien cognitif vs contrôle. Avec des variations en fonction des études et populations .
+25% erreurs car augmentation du volume rappelé.
Pas de ≠ce signif du tx d’exactitude // contrôle.
Qq études montrent que l’entretien cognitif diminue les erreurs, toutefois, beaucoup de différences entre les équipes et les pratiques. (/> du bruit)
• avec professionnels : Geiselman et al. (1985). Policiers, ag de CIA, détectives privés. Labo . Étudiants voient un film de crime. => interrogés par pros selon x3 conditions : entretien standard VS cognitif VS hypnotique.
=> cognitif = hypnose > contrôle car plus d’infos rappelées sans erreurs supplémentaires ni inventions => efficaces. Mais conseillent EC car moins de pb légaux. Or pop n’est pas représentative de la pop générale => pop hétérogène.
• pop hétérogène (Geiselman et al., 1986 n• 1).
Idem (affaire fictive et non réelle) film donc pas écologique.
=> EC fonctionne : augmente témoignages chez pros formés et non formés. Ø eff signif sur erreurs et inventions (ni eff de genre, CSP, âge).
• affaires réelles (Fisher, Geiselman et Amador, 1985) on peut pas mesurer inventions et erreurs Policiers :47 témoins, victimes réelles 1) audition (T1) 2) 1/2 policiers formés 1/2 policiers non formés 3) Ré-audition (T2).
Vd : comment on gagné // 1er audition ?
=> 47% de détails en plus en T2 qu’en T1 pour les policiers formés VS non formés (≈ 40% dans les M-A) => fonctionne sur le terrain.
• si le crime produit des émotions (Ginet & Verkampt, 2007). Utiliser EC si crime violent et/ou traumatique ?
Pb : ne peut être étudié en labo (ne peut revivre un trauma) ni sur le terrain (pb exactitude des souvenirs :non vérifiable).
Film avec piéton qui se fait renverser par une voiture. Électrodes branchées aux participants => VI : 1/2 pour prendre des mesures électrophysiologiques VS 1/2 pour envoyer chocs électriques + envoi choc 1x pour montrer que c’est vrai (cdtion Stress).
Vd : rappel du contenu du film une semaine plus tard. Avec EC VS Entretien contrôle
=> 2 effets principaux sans interaction : •effet positif du stress sur la mémoire (plus d’exactitude, condition stress + E contrôle). •Effet positif de l’EC avec plus d’infos correctement rappelées et augmentation des erreurs, tx d’erreurs reste inchangé) => effet classique de l’EC.
=> EC n’est pas incompatible avec un certain niveau de stress. Mais limites de l’étude : on n’est pas dans des conditions de crime réel => pas cl possible sur les traumatismes. Le côté BE et thérapeutique n’a js été étudié. Effet thérapeutique de l’EC ?
—- En Fce : l’EC : système inquisitoire (≠ accusatoire). Représenté par l’Etat à travers l’avocat général : garant de la vérité, recherche de vérité
Importance de l’écrit dans les procédures.
• Ginet et Le Py (2001) : l’EC est-ce efficace sur le PV ? Labo et terrain. 8 policiers de Province => témoins étudiants voient un film criminel violent (agression sx, cambriolage, vol sac mains gd mère) x3. + convoqués 7 jours après au commissariat (écologique car étudiants au commissariat).
14 étudiants sont interrogés par policiers non formés (grpe contrôle, E STANDARD).
Puis on divise ce groupe de policiers en 2: 1/2 formés EC VS 1/2 formés E.STRUCTURE.
Puis chaque groupe auditionne respectivement 14 et 15 étudiants => récupération PV => enregistrées (possible car affaire non réelle).
==> EC efficace : •impact de la formation : chgt dans les pratiques malgré tps de formation courts. Rappel libre tjs utilisé après formation.
• formulation des questions : dirigées restent fréquentes malgré la formation (1/3 énorme). Pas d’impact de la formation qui est trop courte.
• généralement ont progressé y compris dans ES et EStruct.
Avec EC on a entre 27 et 30% de détails corrects en plus // aux 2 autres groupes.
==> intérêt des consignes cognitives de l’EC + corriger certains biais (être formés crée des effets de motivation donc variable confondue avec la formation , mais corrigée ici avec la double formation, on peut discriminer les effets spécifiques de l’EC).
=> efficacité des consignes cognitives car pas de différence entre ES et ESTANDARD. (Possible effet Geiselman car pas plus d’erreurs et moins d’inventions en EC donc moins de suggestibilité). Moins de questions posées en EC car RL plus riche. Donc moins de questions dirigées.
=> sur PV : transfert aussi des bénéfices de l’EC : 27% de correctes sur l’EC et sur le PV.
- Colomb et al. (2013)
Gendarmerie Marseillaise / affaires réelles x81 en cours
27 gendarmes repartis en 3 gpes : ES (non formés)+ EC (formés)+ E STR (formés)
Nx critères d’évaluation. (Perception de la technique)
==> bénéfices consignes cognitives.
Technique jugée utile et applicable : effet de nxté et desirabilite sociale
Technique appliquée
Témoins de sentent mieux écoutés.
- Enfants : •Geiselman et Padilla (1988).
7 à 12 ans
Protocole de l’EC basique : +21% infos correctes en plus sans augmentation du tx d’erreurs
• Verkampt et Ginet (2010)
4-5 ans : peinture puis événement complexe et bizarre (joue flûte) selon différents protocoles
=> le plus efficace est ABE auquel on rajoute l’exhaustivité, la remise en contexte verbalisée , le 1er rappel de l’enfant est souvent pauvre. Si pas fatigué, on rajoute un rappel indicé (juste après ?)
Effet Geiselman des 4-5 ans. 40% bénéfique en moyenne.
Effet Geiselman ?
- capacité des l’EC à faire résister les patients aux influences (surtout face aux questions dirigées). Effet Geiselman uniquement si consignes de l’EC sont faites avant que la question soit posée. (Si on pratique l’ec avec des questions dirigées avant de dire les consignes => Ø effet Geiselman. Il faut que les consignes aient été appliquées.
= résistent mieux aux questions dirigées et contredisent plus souvent les policiers.
Replicable + enfants OK (dès 4ans).
Conclusion, avantages de l’entretien cognitif ?
- efficace
- mais tdce à augmenter les erreurs meme si tx d’exactitude reste inchangé.
- nécessité d’optimiser le protocole
- contrairement à l’hypnose pas de pb légal ni d’éthique même s’il faut travailler sur le traumatisme.
- aide précieuse pour les témoins et victimes sensibles (enfants et PA) (ABE plutôt sans chgt d’ordre ni de perspective).
- EC= augmentation des variable de ttt = outils pour optimiser le recueil des témoignages.
Limites de l’EC ?
- enfants : • ne parle pas directement du crime (n’est pas labellisé). Donc ne dit pas spontanément ce qui se passe (soit y a pas de pb ou soit protège l’adulte qui commet le crime). => Michael Lamb NICHD ON peut mélanger avec l’EC.(questions ouvertes qui se ferment de plus en plus)
• pas de changement d’ordre et de perspectives - enfants - PA : pas de chgt de perspectives
- trbles cognitifs
- situations de co-temoignages => utiliser le SAI. Pas d’effet de contamination ni d’influence entre les témoins + fixe souvenirs en mémoire. Se combine avé l’EC.
Le SAI ?
- bien pour les situations de ci témoignages évite influence des témoins et contamination des témoignages. + fixe les infos en mémoire (et remise en contexte ?)
Nouvelles consignes ?
=> Rappel regroupé par catégorie (Albuquerque et Bull, 2016).
Témoin ne rappelle pas de façon chronologique mais en se référant aux différentes catégories (objets, puis personnes, ensuite les actions et enfin les conversations). Il faut cependant commencer par un rappel chronologique avant. Utilisation de frises pour organiser souvenirs en mémoire.