Finalité des abolitionnistes + Quoi faire de... Flashcards
Quelles sont les sept logiques centrales qui supportent les finalités abolitionnistes identifiées par Carrier Piché?
- La criminalisation masque la complexité des situations et les problématise de façon à imposer la rétribution étatique comme condition d’une résolution juste, l’État étant conçu comme la victime primordiale.
- La punition imposée par les systèmes nationaux de droit criminel cause un tort aux victimes, aux auteurs tenus responsables de la victimisation, ainsi qu’à leur(s) communauté(s). De plus, la criminalisation et la pénalisation ont pour effet de négliger les besoins et les intérêts des personnes en situation de conflit.
- La critique de l’hétéronomie, ou l’impossibilité concrète ou l’incapacité morale à se donner ses propres lois et à se régir d’après elles, souligne que les agents, les institutions et les politiques liées à la peine s’approprient les modes de conceptualisation et de réponses aux situations conflictuelles, laissant peu de place à l’autonomie des acteurs impliqués.
- Il est simplement impossible de justifier moralement la peine.
- À la lumière de leurs propres objectifs et de leur sinistre performance, il est irrationnel de faire usage de la prison et de poursuive l’expérimentation pénale.
- Les processus contemporains d’intensification pénale témoignent du renforcement d’un ordre capitaliste dans lequel la privation de liberté, marques conçue pour maximiser l’accumulation de richesse et d’autres formes de pouvoir, vise de façon disproportionnée des populations différenciées selon des de classe, de race, de genre, d’hétéronormativité, d’âge et d’aptitudes.
- La dernière logique animant les travaux abolitionnistes a trait à l’usage de la détention à l’extérieur du domaine de la pénalité, facilité par la suspension ou l’absence de droit – et donc sans la protection offerte par les garanties juridiques usuelles; cette puissante forme de recours à la détention doit être confrontée si notre horizon est un monde dépourvu de logiques, de politiques et de pratiques carcérales.
Que disent les abolitionnistes sur les « quelques personnes vraiment dangereuses »?
- Donc, les communications abolitionnistes vont le plus souvent…
Tenter de remettre en question la croyance en la capacité du droit criminel à construire adéquatement et précisément la dangerosité.
Dénoncer la colonisation des décisions judiciaires et correctionnelles par la logique de la précaution et du risque.
Que suggèrent les abolitionnistes quant aux «quelques personnes vraiment dangereuses » ?
- La plupart des abolitionnistes diront seulement qu’il faut les confiner mais humainement, en s’assurant qu’on revérifie leur dangerosité régulièrement, etc.
- Du coup, c’est plus une approche minimalisme qu’un abolitionnisme mais s’ils tiennent à l’abolitionnisme c’est parce qu’ils craignent des réponses achevées (les luttes seraient par définition sans fin).
- Elle suggère en outre que le problème posé par les « quelques personnes vraiment dangereuses » peut être résolu frontalement, en commençant avec les cas les plus sévères, comme ce fut le cas lors de l’abolition des écoles de réformes pour les jeunes au Massachussetts (Miller, 1991) : ce sont les jeunes jugés les plus violents et les plus dangereux qui furent d’abord – et sans encombre – décarcérés.
Quelles sont les 2 critiques des abolitionnistes sur la prison?
Elle est moralement inacceptable parce qu’elle fait souffrir
En plus elle est inefficace
De quelle façon les abolitionnistes dénoncent la rétribution de la prison?
-En disant que la vision de la justice n’atteint pas les objectifs visés de : Compenser Réconcilier Restaurer Transformer
Les abolitionnistes défendent qu’elle idée par rapport à la rétribution?
- Plus on est informé, moins on sera punitif (Roberts)
- Le discours abolitionniste selon lequel proximité et savoir battraient en brèche les désirs d’une rétribution douloureuse reste normativement chargé et factuellement fragile
- En bref, pour les abolitionnistes, une personne autonome et éclairée s’opposerait à rétribution.
Comment pourrait être perçu la vision ablitionniste de la rétribution?
Pourrait être vue comme une raison orientée vers le futur (socialement construite) qui ne se préoccupe pas du sentiment de justice (certes socialement construit aussi) que certains associent à imposition d’une souffrance inutile à des êtres qu’ils jugent sans remords.
Comment résoudre les problèmes liés à la notion de communauté ?
L’abolitionisme formule l’injonction d’une norme de non-représailles à laquelle paradoxalement les communautés ayant vocation à s’autogouverner devraient obéir.
- La pensée abolitioniste reste souvent nonchalante face aux défis que posent plusieurs formes d’autodéfense de justiciers (par ex. le vigilantisme).
- Sans oublier que des nouvelles formes d’abolitionnisme vont en appeler au droit criminel comme la production de la justice (la dénonciation d’autres formes de régulation – juridiques ou non – qui se permettent de confiner des gens sans que ne pèsent sur ces derniers des accusations criminelles).
Que démontre la contribution de Carrier et Piché (logique centrales de l’abolitionnisme) ?
- Cette contribution de Carrier et Piché démontre que la pensée abolitionniste est toujours confrontée à de nombreux défis et problèmes irrésolus; si ceux-ci ne plaident certainement pas en faveur du stoïcisme dans le contexte présent de l’intensification pénale et de la carcéralisation mondialisée, ils plaident toutefois pour le développement de formes plus solides et complètes d’abolitionnisme.
Quelle est l’histoire de Tom Flanagan ?
- Le cas de Tom Flanagan, qui fut professeur de sciences politiques à l’Université de Calgary, intervenant fréquemment sur les ondes de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) à titre de commentateur politique : « Je n’ai certainement aucune sympathie pour les pédophiles mais j’ai des réserves importantes quant à mettre des gens en prison sur la base de leur goût pour des images ».
- Raccourci qui a suivi : Flanagan est OK avec pornographie juvénile.
- Des journalistes conclurent même que puisque Flanagan questionnait le besoin d’incarcérer les adultes consommant des images pornographiques, il soutenait l’idée que la pornographie juvénile n’est pas un crime (Green, 2013).
**- Ce simple glissement « pas de temps en prison = pas de crime » révèle la stature colossale de l’adversaire de l’abolition de la prison, pourtant la forme la moins radicale d’abolitionnisme dans le champ pénal.
L’histoire de Flanagan nous apprend quoi?
- D’abord, la pensée abolitionniste doit s’adapter au fait que « la communauté » dépossédée de l’usage légitime de la force physique par l’État est toujours saturée d’ordres punitifs variés.
- Ensuite, ce récit montre la difficulté et la nécessité de discuter de l’abolition de la prison, de la peine et de la détention en se référant aux situations les plus susceptibles d’attiser les anxiétés contemporaines, telles que celles impliquant les agressions sexuelles, les agressions contre les enfants, les meurtres, le cannibalisme, le terrorisme, la sérialité et la violence politique.