Examen 1 Flashcards
Combien coute un détenu provincial?
295$/jour pour un détenu au provincial (95000$/année)
Quel est le pourcentage des détenus ayant une peine de moins de 3 mois?
70-90%
Combien coute un repas en prison?
3,25$/repas
Pourquoi a-t-il une augmentation de 55% des coûts des détenus ?
- Salaires/avantages sociaux
- Construction + aménagement
Qui sont les gens les plus désavantagés dans le système judiciaire?
Les gens qui ne sont pas capable de payer les frais judiciaires (avocat, ticket, amendes, etc.) sont les plus pénalisés (discrimination)
Qu’est-ce que le sursis?
peine de prison possible pour une peine de 2 ans moins un jour + pas de sentence minimale. Le but est de réduire le nombre de personnes en prison.
Quelles sont les sanctions pour conduite avec faculté affaiblie?
- 1ere fois : 1000$
- 2e fois : 30 jours de prison
- 3e fois : 120 jours de prison
En quelle année les peines consécutives pour homicides multiples?
2012
Qui sont appelés les «quelques dangereux»?
» les criminels d’exception qui sont connus (Paul Bernaldo)
Au fédéral, quel pourcentage représente les «quelques dangereux»?
2-3%
De son vécu, qui croyait voir la prison disparaitre?
- En 1974, Mathiesen, un des premiers abolitionnistes, pensait qu’il verrait la prison disparaître avant sa mort. En 1986, désabusé, il trouve ses collègues bien « ramollis » et reconnaît en même temps le début d’une intensification pénale (sécurité avant solidarité, société de surveillance et de contrôle, valorisation du juste dû et de la dénonciation, etc.).
Dans les mêmes années que Mathiesen, quels mouvements voyaient le jour?
- Dans ces années, c’était le « Nothing Works » de Martinson (rien de fonctionne en termes de réhabilitation), la société prône donc la répression.
- Par la suite, nous sommes dans le « Though on crime ». Nous devons punir davantage.
- Ensuite, le « What works ? ».
Qui estimait que les abolitionnistes opéraient un glissement progressif concernant leur cible?
- En 2008, van Swaaningen, un autre abolitionniste reconnu, estime que les abolitionnistes ont opéré un glissement progressif concernant leur cible : ce n’est plus l’abolition en soi qui les anime mais la « nouvelle punitivité » et son atteinte croissante à la dignité et aux droits humains.
Que pense les abolitionnistes plus pragmatiques?
, la pensée abolitionniste doit rester une utopie nécessaire mais elle doit surtout viser la parcimonie pénale, la promotion d’une justice « positive » institutionnalisée (justice réparatrice, restauratrice, transformatrice), la défense des droits humains.
Que pense les abolitionnistes plus idéalistes?
l’intensification pénale exige plutôt de l’abolitionnisme d’élargir ses objectifs (ne pas juste lutter contre les prisons, mais contre toute forme de peine et toute forme de détention y compris hors justice criminelle).
Qu’est-ce que les certificats de sécurité?
gens incarcérés sans avoir commis de crime puisqu’il y a des informations/sources qui démontrent qu’ils pourraient être actifs criminellement ou qui le sont actuellement.
Dans le champ pénal, les abolitionnistes visent quoi?
l’abolitionnisme vise d’abord les prisons puis les peines au sens large (toute sanction juridique afflictive).
- Ce sera ensuite le carcéral pris dans son sens le plus global qui attirera surtout l’attention des abolitionnistes, incluant donc aussi les personnes détenues ou surveillées pour d’autres motifs qui la justice criminelle (détention préventive dans le cadre de la « guerre au terrorisme », explosion du confinement des migrants et des réfugiés, surveillance de masse faisant du monde entier une prison).
Nommez des exemples d’objectifs dit «abolitionnistes» plus étroits, moins ambitieux que les abolitionnismes visant la prison, les peines et le carcéral au sens large?
- Le minimalisme pénal de Nils Christie. Quand pour les quelques individus vraiment dangereux, il préconise l’incarcération préférable selon lui aux stratégies de contrôle masquées par des euphémismes thérapeutiques).
- Le minimalisme pénal du modèle de l’attrition pensé en 3 étapes :
Arrêter l’expansion massive des prisons.
Décarcérer un maximum de détenus.
Excarcérer au maximum en limitant les options à la disposition du droit criminel tant avant qu’après procès. - La lutte contre l’incarcération à durée indéfiniment renouvelable. Ici la critique porte sur la nature indéfinie de la sanction bien plus que sur la légitimité de la peine de prison en sursis.
Quelles sont certaines des victoires revendiquées par les abolitionnistes?
nous trouvons celles sur l’esclavage, sur l’immolation des sorcières, sur l’empire romain, sur les institutions psychiatriques fermées en Italie, sur l’homophobie (légalisation du mariage homosexuel), sur le Rideau de fer (mur de Berlin, résultat de la 2e guerre mondiale), sur les prisons pour jeunes et le travail forcé pour les vagabonds alcooliques en Norvège, sur les écoles de réforme pour mineurs délinquants, sur les pensionnats autochtones (reconnaissance récente du génocide culturel), etc.
Quelles sont les 7 logiques de l’abolitionnismes pénal?
- Dénoncer la notion de crime comme « invention diabolique »
- La sinistre négligence des intérêts et des besoins des victimes et des communautés
- Hétéronomie
- L’impossible justification morale de la peine
- La poursuite irrationnelle d’échecs malfaisants
- Le complexe industriel carcéral
- Carcéralisation mondialisée
En quoi consiste la logique «Dénoncer la notion de crime comme « invention diabolique » ?
Dénoncer le langage même du crime (crime, criminel, criminalisation, etc.)
Étiquette de crime = amalgame violent et sans fondements de pratiques ou d’événements ne comportant aucune similitude
Le crime est un mythe
La notion de crime n’a aucune valeur descriptive
Développer un langage indépendant
Parler de problème, de situation, de situation problème
Sortir d’une définition étatique
Sortir d’une lecture (auteur-victime)
Hulsman propose de distinguer entre les : i. Situations où la qualité problématique est consensuelle, ii. Situations où elle apparaît source de débat pour les personnes impliquées; et enfin iii. Situations où elle leur apparaît totalement absente et complètement imposée de l’extérieur.
Selon Foucault, notion contemporaine de « justice criminelle » est largement redevable d’une série d’inventions diaboliques venant du haut → privation progressive des droits des individus; la création du procureur; l’invention de la notion d’infraction; l’État est la partie blessée mais aussi envers l’État que l’infracteur est débiteur.
En quoi consiste la logique « La sinistre négligence des intérêts et des besoins des victimes et des communautés»?
C’est précisément le langage des crimes et des peines qui empêche le développement de stratégies pour agir sur les structures sociétales.
La notion de « crime » est une étiquette simpliste qui met en force une conception individualisante de la causalité, incapacitant toute analyse structurale.
L’attaque des notions de « crime » et de « peine » que l’on trouve au sein de l’abolitionnisme n’est jamais associée à l’éradication des événements qui sont actuellement criminalisables.
Les notions fondamentales animant des conceptions alternatives de la justice → Compensation, guérison, croissance, médiation, restauration, transformation, cosmopolitisme, hospitalité, solidarité, soin [care], empathie, responsabilité [accountability], devoir, émancipation [empowerment].
En quoi consiste le logique «Hétéronomie»?
Les 2e premières logiques renvoient plus largement à une critique de l’hétéronomie ou des forces au-delà des personnes en conflit:
- Criminalisation = construit situation en demeurant indifférente aux expériences et aux points de vue des acteurs non pénaux;
- Les victimes ne savent pas comment exprimer leur expérience à l’extérieur des discours officiels
Selon Hulsman, le problème de l’hétéronomie réside également dans le fait que le système pénal est un monothéisme laïc, il implique un dieu unique et une loi singulière…
Proximité avec l’anarchisme → vivre avec des règles qui soient choisis…et qui peuvent être remises en question aussitôt que le groupe ou juste un de ses membres souhaite en débattre.
En quoi consiste la logique «L’impossible justification morale de la peine »?
La violence de toute forme de châtiment institutionnalisé est moralement injustifiable
Aux utilitaristes, il est reproché d’utiliser des êtres humains comme simples moyens au service des fins de quelqu’un d’autre.
Aux rétributiviste, il est entre autres reproché une coercition après coup, la fiction contractuelle du consentement à 2 niveaux, l’impossible calcul d’un juste dû, un mérite orienté subjectivement.
Aux réformistes, il est reproché un paternalisme moral juridique.
En quoi consiste la logique «La poursuite irrationnelle d’échecs malfaisants »?
Il est irrationnel de continuer à recourir à l’incarcération ou à l’usage de toute forme d’imposition institutionnalisée de la souffrance en réponse aux situations problématiques.
Selon Mathiesen, si les gens savaient vraiment, alors ils jugeraient que l’abolitionnisme est requis rationnellement. Quelles sont donc ces vérités cachées ?
- La prison ne réhabilite pas
- En prison, impératifs de sécurité priment toujours
- Rien ne relie rationnellement incarcération à dissuasion tant générale que spécifique
- La neutralisation ne repose pas sur fondements solides
En quoi consiste la logique «Le complexe industriel carcéral»?
Les définitions du CIC varient mais elles font généralement référence à de vastes réseaux impliquant des institutions politiques, juridiques et médiatiques, produisant et solidifiant la domination capitaliste de même que les dominations racialisées.
Mais l’abolition du CIC est aussi vue comme une nécessité pour confronter le capacitisme qui légitimise l’exclusion des personnes en situation de handicap, notamment par l’incarcération et d’autres formes d’institutionnalisation.